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vendredi 8 juillet 2011

Blasé par les jeunes. Gonflé par les vieux.

J'ai beau me forcer ; essayer d'y penser, voire m'auto-diktaturer (« ce soir j'en écris une »), Les Notules ne peuvent être une contrainte - pas plus à lire qu'à rédiger. Difficile d'être enthousiaste actuellement question metal : beaucoup de sorties noyées en une masse indigeste et protéiforme. Comme je regrette les temps bénis où tout était bien rangé à sa place, qui en black metal, qui en thrash, qui en heavy... Pensez donc, j'ai récemment lu une interview ahurissante d'un groupe revendiquant tant le hip hop que Burzum au titre de ses influences (et là, comme Brigitte Bardot, je pousse un cri. Conservateur at heart). Mais quelques éclairs déchirent la nuit, l'illuminant de fort belle façon. Voir notamment le deuxième et récemment paru album de Havok, Time Is Up : du thrash nord-américain exécuté par des sud-américains en colère - ou vice et versa. Mais à part ça... Certes il reste nos vieilles gloires, mais que dire lorsque la première d'entre-elles retombe dans le panneau qui les a rayé de la carte il y a quinze ans ? Je n'ai rien contre Lou Reed, le Velvet ça fait toujours bien d'aimer donc j'aime (voyez ma bonne volonté ; je ne suis pas contrariant), mais putain, voilà que Metalloche et sa perpétuelle crise d'identité nous la rejoue arty.

Eh merde, so fuckin' what. Victime à nouveau de cet étrange syndrome - sinon complexe d'artiste - qui les avait vu céder aux plus ridicules sirènes pour Load (aïe) et Reload (ouille). L'association de Metallica et Lou Reed me fait, putain, ni chaud ni froid, voire m'en touche une sans faire bouger l'autre pour citer un de nos anciens présidents. En fait, je crains qu'elle ne m'emmerde plus encore sur disque que sur papier. On attend, anxieux, la pochette qui sera forcément U2-esque et signée (qui d'autre ?) Anton Corbijn. Si Ulrich et Cie. sont si fans de Gojira, de Satyricon ou de Ghost au point de les mentionner en interview, mais allez-y ! C'est avec eux qu'il faut faire quelque chose nom de dieu ! Mais non : elle est à nouveau là, au premier plan, cette tentation intello qui, si elle n'est pas critiquable en soi, n'a jamais fait bon ménage avec l'essence profonde, bestiale et sauvage de Metallica (d'où l'incommensurable ratage de S&M : le classique, c'est bien et j'en écoute, mais loin, très loin de Metalloche par pitié). Comme E. de Watain, autoproclamé l'un des plus grands metallibashers qui soit, je peux tout leur passer ou presque, mais après un Death Magnetic qui sera, avec un peu de recul, identitié comme leur Painkiller ou Fear Of The Dark (pas qualitativement mais en termes de booster de carrière), ce n'est vraiment pas le moment de se tirer une balle dans le pied. Après le suicide, on attend la rédemption... et pas Lou Reed. Merde alors !

Ok, have you heard something interesting in recent times ? If such the case, please just let me know, 'cause I'm dying to hear something fresh. Ok, I may be exaggeratin' a bit, but truth is I can't find, metally-speaking, anything really exciting those days. Well, whatever... Oh, and have you heard the Big Fucking News ? Metallica is recording with Lou Reed. Dazed and confused, that's what I am. And, not interested in the slightest in the world - that's what I am, too.

...et toujours :
We are death (magnetic)... Fukk you !
Habemus Metal...
Hammer of Justice still crushes you
Read the Lightning
Vingt ans déjà !
SKOM : un divan pour le monstre

samedi 2 avril 2011

Politique d'abord...

...mais musique ensuite, tout de même. Fallen, dernier album en date de Monsieur Bourzoume, est sorti. Pourquoi en parlerais-je alors que d'autres viennent de le faire, et de fort belle façon qui plus est ? La parole à Gulo Gulo, du très conseillé Satan Owes Us Money :

« La batterie fourrage là-bas dans l'établi, les riffs villebrequinent patiemment comme l'on manufacture un opiniâtre meuble en bois tandis qu'ils térèbrent l'oreille en carillonnant à qui mieux mieux, la basse est un matelas de feuilles tombées, la voix claire est d'un vieillard blanchi au sel des années vides réfugié dans la douceur chevrotante de son enfance, la voix râpeuse est courte et brûlée par le froid rencontré tout au bout de la forêt de Filosofem. Burzum en 2011 est, hmm, voyons voir ... niaiseux, médiéval, fruste, artisanal, naturaliste, laborieux (au beau sens), végétal, vermoulu, recru, automnal, élégiaque, placide, bossu, noueux, aigrelet, alpestre ... On a saisi. Saisissant, oui, de paix ; et glaçant quand, sans prévenir, du tour de main intact pour impavidement boucler et friser les riffs magnétiques, du gracile et bucolique fredon, monte le râle coupant du loup, dérangé dans sa montagne. Moque-toi si ça t'amuse de sa barbe filasse, peu lui chaut - mais fais pas chier l'ermite ».

A lire dans son milieu d'origine ici, quant à moi, je suis conquis par Fallen, ne sachant toujours que penser de cette renaissance insolente affichée par Burzum.

Wow... The count is out since two fuckin' little years, and he already graced us with Belus and, well, newly-released Fallen. Ok, our boy isn't what you would call the "guy next door". In fact, he's more like the "guy who forces a knife into the the skull of the guy next door". Whatever... Fallen is indeed a truly pleasant offering, smelling like a stack of automnal wood stored in a long-forgotten shack. Einsatzgruppens are not active anymore, but hey, Fallen really is an album to die for. Or to be murdered while listening to.

...et toujours :

samedi 10 avril 2010

...les démons.

Varg Vikernes vient de faire paraître Belus, dernier album qui, s'il est l'anagramme de blues, donne pourtant dans le black metal naturaliste, mélodique et monotone qu'on lui connaît (et en cela pourrait clore une trilogie commencée avec Hvis Lyset Tar Oss et Filosofem). Malgré les récents dires du sieur qui souhaitait s'éloigner du metal, des guitares et du folklore y étant associé (car tout cela, comprenez-vous, ça vient du rock, ça vient du blues... et je vous laisse terminer la réflexion de Varg Vikernes), Belus revient... au metal, aux guitares et au folklore associé. On laissera donc Vikernes à ses paradoxes ; cela ne nous empêche pas d'apprécier Belus qui alterne entre le très bon et le moyen, mais, à tout le moins, le résultat s'avère bien supérieur à ce à quoi je m'attendais. Le son est très bon et j'en ai marre de lire des énormités comme « la production est nulle, on est en 2010 » : le black metal tel que le pratique / conçoit Burzum se satisfait amplement d'une production calamiteuse et d'une batterie qui sonne comme mes casseroles. Et d'ailleurs, on n'est pas en 2010, mais en 1993.

Changement de taille à signaler, qui enlève à Burzum une partie de son identité : la voix, méconnaissable, s'est malheureusement standardisée et un feulement typiquement black metal norvégien, rappelant parfois de vieux Darkthrone, remplace la voix déchirée sans laquelle War ne serait qu'un morceau médiocre. Si Tom G. Warrior, dans l'album de Triptykon, a astucieusement évité la facilité, Varg Vikernes (oubliez le comte, il est mort en prison) s'y vautre en revanche pendant la vingtaine de minutes qui clôt l'album : Morgenrøde et Belus' Tilbakekomst (Konklusjon) sont une tentative de retrouver l'esprit de désolation quasi rituel (basé sur la répétition) qui caractérisait la meilleure époque du musicien, mais virent rapidement à l'auto-parodie chiante - dommage. A l'inverse, le début de l'album est franchement excellent et, reconnaissons-le, l'ambiance païenne et épique (symbolisée par le marteau de forge qui ouvre Belus) nous scotche pour la suite. Bien mieux que ce que j'en attendais, mais peut certainement mieux faire, en somme.

Man, the new Burzum is out (as is Varg Vikernes). The name’s Belus and believe me, this is quite a nasty motherfucker harking back to Burzum’s early naturalism – you’ll think about Filosofem more than once. Of course time has passed and so has Vikernes’ voice : his distinctive and distorted painful shriek isn’t there anymore and Belus sports an average, common black metal singing. After the initial enthusiasm, one would regret the boring, déjà-vu conclusion and hope for even more next time but after all, who would have bet on the new Burzum cd one year ago ?

Le site et le Myspace de Burzum.

dimanche 4 avril 2010

Gods of War (Interview Rotting Christ)

Cette entrée sera l'occasion d'inaugurer une nouvelle catégorie, celle des interviews - il ne coûte rien de demander aux artistes quelques éclaircissements sur leurs ténèbres. Et il ne leur coûte pas plus cher de répondre (sauf à Vreid !). Un petit mail à l'adresse de Sakis Tolis aura suffi et c'est avec une grande cordialité que le chanteur-guitariste-compositeur de Rotting Christ s'est prêté au jeu. Un personnage charismatique et attachant, qui donne du brother à tour de bras dans ses mails, mais surtout un « faiseur » dévoué à son art, qui parle avec passion de Aealo, digne successeur de Theogonia, de son pays et de musique au sens large du terme. Je profite de ce préambule pour le remercier car on peut dire que sa diligence à me répondre fut égale à sa sympathie. Many thanks Sakis - keep on creating. Here's to you !

Sh - Nous entendons beaucoup parler, ces derniers temps, de la situation économique et sociale de ton pays. Y a-t-il un degré de lecture « sociétal » derrière la noirceur de vos morceaux ? Je pense notamment à Primordial, un groupe qui travaille beaucoup ce niveau de lecture pour qui sait lire entre les lignes. Penses-tu avoir à endosser un tel rôle en tant qu'artiste ?

Sa - En tant qu'individu je m'intéresse à la situation politique mondiale, et en tant que citoyen à part entière j'aime à penser que j'ai une opinion qui compte. Et aujourd'hui particulièrement, au sortir de cette crise financière qui a frappé mon pays, je suis de plus en plus actif - c'est de notre qualité de vie qu'il est question. Mais ce n'est pas quelque chose que j'exprime par ma musique car la création artistique est ce qui nous permet d'échapper à tout ceci. Le metal a été inventé pour s'échapper du monde et non pour le changer. Je me sens chanceux d'avoir cette possibilité via mon groupe. Il n'est pas toujours bon de voir les choses trop sérieusement - tôt ou tard on deviendrait fou !

Sh - Parlons musique. Écoutes-tu toujours du black metal « pur et dur », notamment celui de la deuxième vague du genre (dont Rotting Christ est issu) ?

Sa - Absolument. J'écoute toujours les hordes issues de la deuxième génération du black metal et j'essaie de me tenir au courant de ce qu'il se passe sur la scène metal / black metal actuelle. Je continue de me considérer comme faisant partie de l'underground.

Sh - Rotting Christ est né d'une scène à mon sens unique : l'écurie Century Media des années quatre-vingt-dix (Samael, Tiamat, Moonspell, The Gathering...). Es-tu conscient, plus d'une décennie plus tard, de l'importance de cette scène ? Comment expliquer ce parfum occulte, « magique » qui imprègne tous ces grands albums que sont Wildhoney, Ceremony of Opposites, A Dead Poem, Mandylion, Wolfheart (j'ai tendance à y voir un dénominateur commun nommé Waldemar Sorychta) ?

Sa - Je me rends compte, évidemment, de l'importance de cette scène car elle a été annonciatrice de courants qui ont dominé plus tard. Alors certes, des choses auraient pu être faites autrement, mais n'oublions pas que nous étions au milieu des années quatre-vingt-dix... L'époque la plus anti-metal de toute l'histoire de cette musique !

Sh - Rotting Christ est un groupe multi-facettes, qui a fait montre d'une grande diversité stylistique tout en conservant cette patte immédiatement reconnaissable. Cependant penses-tu que le futur peut réserver des initiatives surprenantes, du genre album acoustique ou de reprises ?

Sa - Rotting Christ est d'un tempérament anxieux, toujours en recherche de nouvelles voies à explorer. Je ne sais pas si nous y parvenons mais au moins nous essayons. Chaque album est l'expression du côté le plus sombre de notre âme et par conséquent vous pouvez vous attendre à tout de notre part, tant que nous restons fidèles à nos racines obscures et apocryphes.

Sh - Une question très terre-à-terre : je sais que cela a pu être le cas par le passé, mais vivez-vous, en 2010, de Rotting Christ ?

Sa - Après deux décennies, le travail du groupe nous permet enfin de dégager de quoi vivre mais nous avons malgré tout besoin, de temps à autre, d'un job en parallèle : jouer dans un groupe ne t'apportera pas la sécurité financière. Et en particulier quand ça concerne des personnes comme nous, que je qualifierais de romantiques et d'idéalistes... Ca signifie que nous avons perdu un paquet de thunes dans notre vie mais enfin... l'argent n'est pas l'essentiel, n'est-ce pas ?

Sh - Depuis Theogonia, le son de Rotting Christ s'est fait plus épique et majestueux tout en retrouvant, à mon sens, le côté ténébreux qui caractérisait vos débuts. Penses-tu avoir totalement exploré l'identité actuelle du groupe avec les deux derniers albums, ce qui laisse à penser que le prochain serait le début d'un nouveau cycle (traditionnellement les périodes du groupe sont constituées d'une paire : Triarchy.../A Dead Poem, Sleep of.../Khronos, Genesis/Sanctus Diavolo, Theogonia/Aealo) ?

Sa - Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes actuellement dans notre troisième période artistique, une période plus influencée par l'histoire antique et qui nous donne ce son un peu plus « ethnique », tout en restant occulte et plus metal que jamais. J'ai l'impression qu'en tant que musiciens, c'est notre meilleure époque. Quant à savoir si, avec Aealo, nous en avons terminé avec cette période... La réponse viendra de mon esprit, dans quelque temps, quand j'aurais commencé à réfléchir à mes angoisses (NdSheol : lorsque la composition du prochain album aura commencé, donc). Pour l'instant je suis plus polarisé sur des aspects plus terre-à-terre, et notamment la préparation de la tournée mondiale.

Sh - J'apprécie beaucoup, sur Aealo, les interventions de l'ensemble Pleiades (ces lamentations traditionnelles quelque peu sinistres). Ces polyphonies me rappellent notamment le travail de Kenji Kawai sur la bande-son de Ghost in the Shell. Connais-tu ce musicien ?

Sa - J'aime découvrir d'autres musiques du monde... Celles qui ne proviennent pas forcément des civilisations connues, mais d'origines plus obscures. Et j'adore apprendre des gens qui créent : c'est pour cela que j'ai intégré le choeur Pleiades à l'album. Cet ensemble polyphonique grec est spécialisé dans les lamentations, un genre qui a ses racines dans la Grèce ancienne. Je crois qu'il existe, sur ce globe, des genres musicaux qui s'accordent bien avec les atmosphères que le dark metal peut créer. Je connais le travail de Kenji Kawai et je l'apprécie beaucoup, même si je n'y vois pas de point commun avec les Pleiades. Peut-être ce feeling polyphonique... mais rien d'autre (NdSheol : c'était donc la question conne de l'interview !).

Sh - Peux-tu m'éclairer sur le processus d'écriture de Rotting Christ, notamment au vu du côté « multi-texturé » des deux derniers albums ? De façon générale, tu commences par les paroles ou la musique ?

Sa - La musique me vient en premier : j'essaie ensuite d'y adapter des paroles. La façon d'écrire est quelque chose d'important pour Rotting Christ, et étant, a fortiori, le seul impliqué dans ce processus, je peux dire que c'est, de façon générale, un aspect important de ma vie. Si je ne créais pas je me sentirais vidé, c'est une profonde dépression qui me guetterait. Voilà pourquoi j'attache tant d'importance au song-writing : parfois je suis tellement obnubilé par mes idées que j'en deviens insomniaque. Je m'implique toujours énormément dans ce rôle, comme ce fut le cas pour le dernier album - tu sais, je me suis vraiment cru au beau milieu d'un champ de bataille pendant un bon bout de temps !

Sh - Quel est le dernier album de metal que tu aies adoré (et que tu écoutes encore) ?

Sa - J'ai beaucoup aimé le dernier Burzum... Belus... Un album vraiment old-school.

Sh - Le nom Rotting Christ dissimule bien plus de sens qu'il n'y parait : c'est un véritable sigillé, doublé d'une profession de foi contre les dogmes préétablis et l'étroitesse d'esprit à laquelle est confrontée la scène dite « extrême ». Mais c'est aussi - évidemment - une épine dans le pied du groupe (cf le problème avec Dave Mustaine). N'est-ce pas un suicide commercial permanent que de s'appeler ainsi ? Rotting Christ a-t-il jamais pensé, au fil de sa longue carrière, à se débaptiser ?

Sa - Il est évident que c'est une épine dans notre pied, un patronyme qui nous a fermé beaucoup de portes... C'est peut-être un suicide commercial mais sincèrement « mieux vaut régner en enfer que servir au paradis » (NdSheol : une citation de Milton). C'est le metal mon frère et nos rêves n'ont rien à voir avec une externalisation de notre ego. Metal on metal !

Sakis, au nom de Rotting Christ.

Sh - We recently heard a lot, in the news, about Greece's economico-social situation. Is there a level of social-consciousness beneath the darkness of your songs ? I'm thinking about Primordial, a band which makes statements about our world's state for whom can read between the lines. Do you believe you have that kind of role, as an artist ?

Sa - As an individual, I am really into these political situations that take part worldwide. I am an active society member and I want to believe that I have an opinion for everything that matters. Especially now, after the current financial crisis that hit our country I am getting more and more active, it simply has to do with the quality of our life. But it's something that I never express through my music cause creating art is the only way to escape from all that happens everyday. Metal was invented for this and not to change the world. I feel lucky that I have this opportunity with my band. It is not that good to see all things so serious. Sooner or later you will get crazy !

Sh - Let the music do the talking now. Do you still listen to pure black metal, such as the second-wave black metal from which you rose ?


Sa - Of course I do still listen to all those second generation Black Metal hordes and I am trying to follow as much as possible the current metal scene and Black Metal releases. I still consider myself as a part of underground community.


Sh - Rotting Christ is born of a magical, occult scene : the Century Media stable, with great artists such as Samael, Tiamat, Moonspell, The Gathering... Are you fully aware, more than a decade later, of the importance of that scene ? How would you explain that magic / scent of occultism which infused great records such as Wildhoney, Ceremony of Opposites, A Dead Poem, Mandylion... (I can see a common factor named Waldemar Sorychta) ?


Sa - Of course I am aware of the importance of the scene back then as it was the precursor of some styles that dominated later on. Ok, some things could have been different but do not forget that we were in the middle of 90's... The most anti metal era of Metal history !


Sh - Rotting Christ is a multi-dimensional band, stylistically speaking, which always managed to keep its sound and identity. However, do you think the future can hold some particular initiatives, such as an acoustic album (that would be a blast - don't know why but I'm sure about it), or a cover-album ?


Sa - Rotting Christ is an anxious band, always seeking for new directions. I do not know if we manage to do it but at least we try. Every album is an expression of the darkest side of our soul and you can expect everything from us in the future as long as it is faithful to our dark and apocryphal roots... because Rotting Christ will never sell out.


Sh - A very down-to-earth question : do you make a living out of Rotting Christ ? I know it had been the case in the past but what about now ?


Sa - Finally after two decades we manage to earn our living by playing in a band but even now we are forced to have some alternative jobs cause playing in a band can not ensure you anything financially. Especially when you are persons like we are, which I would call romantic and idealists... That means that we have lost a lot of money in our life - but money is not everything in this world. Don't you think ?


Sh - I believe that since Theogonia, Rotting Christ' sound shows a newfound deepness / epic majesty, while rediscovering its initial blackness. Do you think you have fully explored, with the last two albums, the current identity of Rotting Christ ? Will the next album be the beginning of a new cycle (as I believe Rotting Christ's periods are often defined by pairs of album : Triarchy...&A Dead Poem, Sleep of...&Khronos, Genesis&Sanctus Diavolo, Theogonia&Aealo) ?

Sa - I think that we are in the right way. We are currently crossing our third period as a band, a period more influenced by ancient history and making the band sounding a little bit ethnic but still occult and more Metal than ever. I feel this is the best season we are covering, as a band. I do not know if with Aealo we ended up this period... My soul will say the truth in some time, when I will start philosophize my anxieties. For the moment I am more concentrated in down-to-earth things like preparing our worldwide tour.


Sh - I am really enjoying the eerie, beautiful lamentations performed by the Pleiades choir throughout Aealo ! I'd like to point out that these polyphonies remind me some of Kenji Kawai's work (specifically the Ghost in the Shell soundtrack). Do you know him / his music ?


Sa - I am really into searching ethnic music... Music not coming from knowed-civilisations but from more « underground » places. I love to learn from people that create. This is the reason why I did incorporate the Pleiades. This Greek polyphonic choir is specialized in lament songs that have their musical roots back in ancient Greek. I think there is music around this globe that fits well with the dark atmosphere that Dark Metal can create. I am aware of Kenji Kawai's work and find it great even if I think that it doesn't sound like Pleiades. Maybe the polyphonic feeling... Nothing else...


Sh - What about the songwriting process in Rotting Christ, especially given the multilayered textures featured in your last albums ? And what comes first - the music or the lyrics ?


Sa - Music comes first and I am trying to adapt the lyrics to it. Song-writing process is an important thing in Rotting Christ, and being the only one involved in it, I can say that it is an overall important part of my life. If I was not creating I would feel empty and would fall in a deep depression. So I take this process really seriously and some ideas are stuck so much in my mind that I hardly can sleep for a long period of time. I am always getting into that role very deeply ; as I did with the last album - thinking for a long time that I was in the middle of a battlefield. Man...I believed it !!!


Sh - What is the last metal album you really loved and still listen to ?


Sa - I liked Burzum's last album... Belus... A really oldschool outcome.

Sh - The name Rotting Christ is more to the eyes than it seems : it is a true sigil, a statement against dogmas and narrow-mindedness. However it can also be a thorn in your side (we know about the, well, Mustaine problem). Isn't that name a permanent commercial suicide ? Have you ever thought, in Rotting Christ's extended career, about changing your band's name ?


Sa - Of course it is a thorn in our side which has closed many doors for us... It might be a commercial suicide but to be honest we prefer to rule in hell instead of serve in heaven. This is Metal bro, and our dreams have nothing to do with any ego externalisation. Metal on Metal !
Sakis, on behalf of Rotting Christ.


Aealo (Season of Mist, 2010)

01 Aealo
02 Eon Aenaos
03 Demonon Vrosis
04 Noctis Era
05 dub-sag-ta-ke
06 Fire Death and Fear
07 Nekron Iahes...
08 ...Pir Threontai
09 Thou Art Lord
10 Santa Muerte
11 Orders from the Dead

Le site et le Myspace de Rotting Christ.

...et toujours :
Hellénique ta mère

lundi 17 octobre 2005

Black is black !!! (and Marduk ist krieg)

Fut un temps pas si lointain où le metalleux extrémiste que j'étais ne jurait plus que par le True Evil Méchant Vilain Black Metal. Bouh. Après avoir franchi tous les paliers en matière de brutalité musicale, voici que la galaxie black metal s'ouvrait à moi. Un choc. Bref, une époque épique qui rime pour moi avec cheveux longs, soirées arrosées dans les bois (!!!), et terrorisme musical par le biais d'une pauvre Aria Pro II qui aurait probablement préféré avoir été recueillie par un gentil bluesman que par un jeune antichrist wannabe. Ouch. Tout ceci est désormais derrière moi et si autrefois je prenais un malin plaisir à aller au lycée vêtu du célèbre T-Shirt Let's Fucking Die d'Impaled Nazarene, aujourd'hui j'imagine à peine aller au travail sans m'être rasé. Mes rangers prennent la poussière, et la couleur a mystérieusement envahie ma garde-robe. Les mentions « no female vocals, no synth, just fuckin' raw black metal », « no effects on vox » (comprendre : la voix n'est pas trafiquée et je beugle vraiment comme un goret) ou encore « no fun, no mosh, no core » érigées en labels de qualité et autres professions de foi musicale gribouillées derrière des jaquettes de démos forcément monochromes me font maintenant sourire avec un peu de tendresse amusée. Et last but not least, j'ai retrouvé l'adresse de mon coiffeur. Alors, fini tout ça ? Eh bien non, pas tout à fait. Ce serait trop simple. Certaines découvertes faites à cette période demeurent toujours, à mon sens, des chefs-d'œuvre impérissables ayant marqué l’avènement de genres musicaux qui ont sonné le glas du « hard à papa ». Et bien que mes œillères soient tombées depuis longtemps (tenez, l'autre jour j'ai bien failli acheter un best of de Michael Jackson), certains albums datant de cette période tournent toujours très régulièrement sur ma platine.

Le fabuleux Opus Nocturne de Marduk par exemple, n'est-il pas une réussite totale, intemporelle ? D'une noirceur EXTRÊME, moins brutal que la suite, peut-être, mais tellement plus méchant et vicieux que n'importe quoi d'autre dans la carrière du groupe ! Opus Nocturne est noir. Inhumain. C'est une ode à la désolation, aux abysses, et des tueries comme Deme Quaden Thyrane, Sulphur Souls ou Materialized in Stone résonnent comme autant d'hymnes proclamant la chute de l'homme et le règne des ténèbres. Mais le meilleur titre de l'album (en fait, le meilleur titre de Marduk) reste ce morceau terrible, Automnal Reaper. Pas besoin de traduction, on a compris... No fun, no mosh, no core ! Ce morceau allie haine crachée à la face du monde, mélodie funèbre et violence extrême, et personnifie le Marduk d'alors comme aucun autre. La prod' n'est pas au rendez-vous, mais on s'en fout. C'est pas la puissance du son qui fait la qualité de la musique, et ça, faudrait le dire à Rammstein par exemple. Automnal Reaper est pour moi l'archétype du morceau black metal nordique des 90's. On pourrait continuer longtemps comme ça, et parler jusqu'à plus soif de tous ces albums fondateurs (donc précurseurs, l'aspect pionnier du black metal ne sera jamais assez commenté) comme Filosofem de Burzum, In the Nightside Eclipse d'Emperor, ou Nachthymnen d'Abigor (bien qu'autrichien). Reste qu'Opus Nocturne est le point d'orgue de la carrière de Marduk, qui bifurqua ensuite vers plus de brutalité au détriment du côté « rampant » de sa musique. Le genre black metal est très souvent parasité par une avalanche de clichés venant des groupes eux-mêmes : on est toujours plus true et evil que le voisin (qui met plus de rimmel pour avoir l'air plus méchant ; ça s'équilibre). Mais Opus Nocturne  à l'instar des précités ne fait pas semblant : cet album est haineux, violent, noir, désabusé au point d'en être nihiliste, et recèle, pour qui veut bien l'entendre, ce fond de beauté froide et triste qui caractérise tous les grands disques de cette époque (un feeling très semblable hante le Transylvanian Hunger de Darkthrone).

Aujourd'hui le style a bien changé : les prod' sont énormes, les photos léchées, et les digipacks, luxueux... mais surtout l'esprit n'est plus le même. Non pas qu'il n'y soit plus, mais il a définitivement changé. Le black metal a muté et certaines révolutions du genre peuvent être datées précisément : à titre d'exemple il y a clairement un avant et un après Enthrone Darkness Triumphant, l'album qui a fait exploser commercialement Dimmu Borgir et fait voler en éclat le postulat selon lequel le BM se devait d'être mal produit. Les amateurs de pur raw black metal ont cependant toujours de quoi se décrasser les oreilles, mais le cœur du mouvement a changé de zone géographique : désormais c'est à l'Est que ça se passe, et en particulier dans tous les ex-satellites de l'URSS. Les groupes les plus virulents pour qui « pure fuckin' armageddon » veut encore dire quelque chose sont à chercher de ce côté-ci, et c'est en toute logique s'y l'on y réfléchit... Un contraste intéressant lorsqu'on sait que la première vague BM (ou deuxième, selon les points de vue) était plutôt constituée d'ados issus des classes bourgeoise aisées voire très aisées (il est intéressant de mentionner notamment le milieu socio-professionnel des parents du petit Varg Vikernes), n'ayant rien en commun avec les sociétés laissées exsangues par les anciens régimes politiques de l'Europe de l'Est. Mais pas de politique ici, le seul message c'est celui-ci : rares sont les albums BM de la trempe d'Opus Nocturne. Et comme le disait la célèbre pub Osmose, « extreme artists make extreme music » !

There was a time in my life where I would only listen to the meanest black metal on earth (and beyond). As a true antichrist wannabe, I was occasionally abusing a shitty Aria Pro II, as well as drinking and roasting supermarket meat in the woods (of Belial). That’s all over now and I have broadened my musical landscapes – well, sort of. But hey, some releases harking back to that mythical past are still spinning on my stereo. Isn’t Opus Nocturne, for instance, a formidable and timeless achievement ? Hiding in its depths Marduk’s finest moments (Automnal Reaper, Sulphur Souls, Deme Quaden Thyrane…), this masterpiece is the perfect embodiment for mottos like “no fun, no mosh, no core” or “no fuckin’ synths, just raw black metal”. For those searching for true wintry metal feelings, Opus Nocturne is, along with fuckers like Transylvanian Hunger, Filosofem or Nightside Eclipse, a must-have. Even though nothing is the same today, with huge and often “plastical” productions and over-photoshopped artwork, you can still encounter true raw black metal and I must say that today’s eastern-european scene is a pretty pissed-off one ! So yeah, some of our ancient heroes lost their original spirit, but “pure fuckin’ armageddon” still means something for so many underground acts – and that’s fine by me.