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dimanche 24 novembre 2013

Jo Bench, Une Femme Parmi Les Bêtes

Du crust, du core - dans le bon sens du terme -, du punk abrasif et ralenti qui sent la pisse sous les bras, voilà ce qu'est Bolt Thrower. Et après, seulement après, c'est du death metal qui connaît son Petit Amebix Illustré par cœur. Et encore ensuite, c'est du death metal étiqueté Games Workshop : pauvre Bolt Thrower, qui jamais ne s'est dépatouillé de cette estampille « death pour lecteurs de White Dwarf ». Pourtant, rares sont les morceaux illustrant l'univers Warhammer même s'ils comptent parmi les meilleurs (World Eater)... Et un vieux malentendu fantasmatique datant de nos 16 ans souffle encore à l'oreille de beaucoup que les Bolters étaient des employés de GW (jette un D20 : si tu tapes un 20, la tenancière du Poney Flingué est open pour pratiquer avec toi la célèbre Saucisse de Pont-Aux-Haches. Tu prends 5 points de charisme).

Bolt Thrower, c'est aussi un tas de gauchos fascinés par l'esthétique militaro-fasciste ; des chevelus CRASSeux treillis-rangers habitués aux squats boîtes-à-grind et amateurs de pochettes guerrières - les plus belles du genre. Il me souvient d'ailleurs d'un fameux reportage paru dans Hard N' Heavy au vingtième siècle : pour la sortie de je ne sais quel album, les Bolters avaient concocté le faux rapt desdits scribouillards, tendance FARC dans les brummies. Belle époque ! Permettez-moi une digression tant qu'on est dans H N' H, mais il faut notamment se souvenir de la rubrique « And justice for all » ; un musicien au banc des accusés chaque mois. Ça donnait : « David Vincent, êtes-vous fasciste ? », ou encore : « Kerry King, êtes vous naziste ? ». Poids des mots, choc des photos... Pour en revenir à Bolt Thrower, le groupe présentait aussi une particularité de (petite) taille : une femme - l'une des seules dans ces niches musicales longtemps interdites de séjour dans les canards d'alors (qui depuis quinze ans en revanche ne vendent plus que sur l’extrême) !

Son nom : Jo Bench. Jeanne Banc, quoi (désormais vous penserez Jeanne Banc à chaque évocation de son nom : vous verrez, vous le ferez : mon pouvoir est immense). Outre la rareté de son genre dans le death metal (oublions l’exception Pays-Bas, remarquable alors par la fournée de filles qui faisaient partie de son underground : Acrostichon, Delirium...), outre sa classe naturelle de petite Gavroche britannique maniant une basse BC Rich plus grande qu'elle depuis 1987, Jo a toujours eu goût sûr et a su éviter - merci les racines punkachien - les pièges catégorie « fille du groupe ». Pas de mise en avant gratuite, pas de sessions photos lascives et malvenues (on se souvient avec embarras d'une gênante promo-session de Crematory où Katrin, vêtue de sa vertu, posait en crucifiée extatique), et pas qu'une simple bassiste effacée car Jo Bench est, par le nombre d'interviews données, la principale voix des Bolters.

Présente sur la scène death metal avant même qu'elle ne soit nommée ainsi, maltraitant sa basse entre Gavin Ward et le vocaliste du moment, Jo Bench est un peu comme Diane Fossey au milieu de ses gorilles, à la différence près que si la seconde s'est sacrifiée pour ses primates, les héroïques dadais du Bolt mourraient sûrement pour elle même si « ok, I'm the chick in the band, but the assholes still make me carry the gear ». No guts, no glory !

Well, well, well... We all know the mighty Bolt Thrower, Coventry-born death metal squad supreme. This entry is dedicated to their badass bass player Jo Bench, a woman who never gave in to aesthetic trends nor whorish promotion at a time when many did. Jo Bench : outgunned (sometimes), outnumbered (always), though never outclassed !

Le site et le Myspace de Bolt Thrower.

...et toujours :
Soldiers of Infortune, Ou Comment Bolt Thrower Peut Sauver Une Soirée Qui Avait Pourtant Fort Mal Débuté

vendredi 11 juin 2010

Soldiers of Infortune, Ou Comment Bolt Thrower Peut Sauver Une Soirée Qui Avait Pourtant Fort Mal Débuté


L'avalanche de groupes mêchus et ripolinés, squattant les pages de news de Terrorizer, a tendance à m'irriter fortement. Pourquoi continue-je à lire ces pages, je ne sais... Aucun feeling, un son tellement synthétique que même le menton des frères Bogdanov fait plus naturel, des artworks plus photoshoppés qu'Arielle Dombasle... Et ces noms, mes aïeux ! Ces noms... A coucher dehors avec un billet de logement. D'ailleurs, c'est pas des noms, c'est des phrases. Through the Eyes of the Dead, Bleed From Within, The Dead Lay Waiting (putain ils sont affreux eux), Annotations of an Autopsy, Success Will Write Apocalypse Across the Sky (vous voulez vraiment un commentaire ?), The Eyes of A Traitor... Argh !

Posant mon Terrorizer, je rejoins ma moitié en train de s'abrutir devant un célèbre télé-crochu de M6. Après une première déception (Virginie Guilhaume est en pantalon), je constate avec une affliction résignée que désormais, le dernier des bobos gesticulant dans cette chose télévisée se sent obligé de faire la manu cornuta dès que l'ombre d'une rachitique guitare électrique se profile (en fait, y'en a même un qui a fait Notre Signe pendant un morceau acoustique. J'ai failli pleurer). Frisant l'apoplexie après tant d'agressions, dépossédé, après une énième « corne du diable » sur du William Baldé, de tout ce qui fait de moi ce que je suis (c'est-à-dire un vieux con aigri, tout de suite), je pose un regard torve non pas sur Virginie Guilhaume, mais sur le CD qui traîne à côté de mes Kinder Pingui. Bolt Thrower, Mercenary. Un mot pour le titre de l'album, deux pour le patronyme (pour moi c'est suffisant) et trois secondes pour mettre les écouteurs : Annotations of an Autopsy n'a jamais existé. Les Betraying the Martyrs ne sont pas français (oui, moi aussi, parfois, y'a des choses dans ce pays qui me font honte). La compilation Masters of Brutality III va sortir un jour. La Nouvelle Tare perd toute sa nocuité et Ramon peut bien faire les cornes du diable à Philippe Manœuvre, je m'en fous : ils sont tous « zeroed », comme s'intitule la première piste de Mercenary.

Délaissant ma mie pour mon death metal (comme souvent), je me vautre dans le groove mid-tempo de Bolt Thrower. Je m'abandonne à ce cassage de tête britannique, le plus gros depuis la guerre de Cent Ans, qui n'est plus reconnu à sa juste valeur (malgré un héritage qui prend de l'importance, cf Amon Amarth ou Heaven Shall Burn). Je scrute interminablement cette jaquette signée Peter Archer, qui sortit quelque peu Bolt Thrower de son injustement réductrice réputation de « groupe à Games Workshop » (pour information, la vignette ci-dessus n'est pas l'illustration qui orne ce très sous-estimé Mercenary). Je me repais des lents mouvements de la musique des Bolters, pilonnés par une batterie inexorable, et de ces mélodies étirées, épico-sinistres qui terminent systématiquement les phrases rythmiques. La musique de Bolt Thrower adoucit les mœurs : Annotations of an Autopsy peut exister. Ramon a le droit de faire les cornes pendant une bossa nova. Philippe Manœuvre a simplement oublié de mentionner Ronnie James pendant l'émission. Je vais vraiment rester devant la Nouvelle Tare. Mais avec mes écouteurs. Et après Sixth Chapter, j'insèrerai dans cette antiquité nommée discman l'album suivant, Honour - Valour - Pride. Et tout ira bien.

Fuck, what an incredibly-lame-evening. I just can’t stand anymore all those new dumbass, lengthy, deathcore (fuck me) bandnames. And my eyes can’t bear either the sight of their often atrociously photoshopped artworks. Fuck, I know my English is often Engrish, but only Balinese syntho-gay-metal acts should be allowed to call themselves Success Will Write Apocalypse Across the Sky (what the fuckin’ fuck ?!?). To answer your question, no, I don’t have listen to it and I won’t. So throwing away my Terrorizer I decide to watch fuckin’ French Idol (yeah I know, what the fuck is Sheol doing here – I don’t even know myself). Seeing some fucktards on that retarded show throwing horns without ever knowing about Ronnie Dio was too much and I grabbed my MP3 player and abandoned myself to the chaotic music of the Warmasters themselves – namely Bolt Fucking Thrower. Mercenary is a really strong and underrated album and, last but not least, it really saved my incredibly-lame-evening !!! But that was a close call and I just feel like saying "fuck" another time. Fuck.

Bolt Thrower - Mercenary (Metal Blade 1998)

01 Zeroed
02 Laid To Waste
03 Return From Chaos
04 Mercenary
05 To The Last...
06 Powder Burns
07 Behind Enemy Lines
08 No Guts, No Glory
09 Sixth Chapter

Le
site et le Myspace de Bolt Thrower.