Affichage des articles dont le libellé est skid row. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est skid row. Afficher tous les articles

samedi 23 avril 2011

Skid Row, c'est comme un bon vieux coup de genou dans la tête à Chin :

ça fait mal. Skid Row, l'album, est un de mes (nombreux) disques de chevet et annonce la couleur dès sa pochette, mettant en scène cette bande de teigneux chevelus émergeant des ténèbres diffuses du Los Angeles d'alors - celui de la fin des années quatre-vingt. Overdose d'attitude, donc, dès ce cliché... cliché. Mais heureusement le ramage se rapporte ici au plumage et le boucan produit par le groupe est bien le miroir de son esthétique : ce hard rock urbain et crépusculaire, sale comme un cumshot dans l'œil d'une milf sur le retour, savait rester suffisamment crasseux, mais pas trop, pour plaire tant aux gamines friandes de poster boys qu'aux hardos des halles (et d'ailleurs).

Deuxième effet kiss-cool après l'uppercut musical : ce disque, à l'instar d'Hysteria dans un autre style, est fortement ancré dans ma première décennie. Ainsi, il m'est impossible de ne pas penser, à l'écoute de Midnight/Tornado (dernier morceau de Skid Row mais pourtant le meilleur), à la bande sonore de Double Dragon sur NES (ou arcade, pour les puristes). Le summum étant ce passage en guitares harmonisées à 02:11 qui me rappelle toujours - pourquoi diable ? - la fin du deuxième stage, lorsque l'on monte nuitamment les étages d'un entrepôt industriel pour se cogner le boss de fin de niveau, ersatz alors courant de Bruce Lee...


Skid Row, l'album, reste pour moi aujourd'hui aussi percutant qu'un de ces coups de genou que j'aimais tant imprimer dans la gueule à Chin avant de lui faire un épaulé-jeté le précipitant vers sa fin prématurée. Douce époque que ces années quatre-vingts - sous la plage, l'amer béton. Et dans la chaîne, Skid Row.

When it comes to true, ardent, sexist heavy metal of the eighties, fuckin' Skid Row still stands its ground, bursting with testosteronic anthems, power ballads to-have-a-blowjob-for and, generally speaking, responsible for some of the best songs of that era. Sure, the dude looks like a lady, but wasn't Baz one of the best frontmen of his time ? And wasn't Rachel Bolan a total motherfuckin' badass with more attitude than any other bass player of these days (not counting Mr Sixx) ? Too bad you can't find nowadays such wolves among sheep : we're living in a blank, naff, safe, everboring, everdying sanitised world where kids believe Rammstein plays heavy metal. Fuck me.

...et toujours :

samedi 2 août 2008

Coke En Stock

Le problème numéro un de Nikki Sixx ? La reconnaissance. Le songwriter de Mötley Crüe, quelque peu méprisé par les gardiens du temple de la musique populaire, ne sera jamais reconnu - pas par les gens qui « comptent ». L'univers du glam, comme on l'appelle aujourd'hui (on rappelle que les publications d'époque parlaient de heavy metal), c'était un peu la cour des miracles. Sortir de ce carcan ghettoïsé, et plus tard, tourné en ridicule, était une autre histoire. Jugez plutôt : la seule fois que les Cröütes inspirèrent les respectables et chiatiques Dire Straits, ce sera pour écrire Money For Nothing. Et si les Stones voyaient Axl et sa bande comme leurs fils plus ou moins naturels, ils n'eurent pas ce doute de paternité pour le Crüe. Notre ami n'atteindra jamais le statut dont il rêvait : une reconnaissance à la Springsteen et une aura à la Lou Reed, qu'il vénère. Question de respectabilité - il est plus chic d'être, comme Guns N' Roses, le rejeton des Stones et de Led Zeppelin, plutôt qu'un bâtard enragé, fils morveux des Dollz et de Kiss. C'est ainsi, et Sixx, au gouvernail du Crüe depuis le début, en a pris son parti. Ça l'a longtemps tué à petit feu, mais le bonhomme a compris qu'il n'avait pas que de la musique à vendre : en bon ricain, il sait que son produit-phare, son fond de commerce number one, c'est lui-même. D'où ces Heroin Diaries, carnets intimes hilarants, révoltants, désespérés. Et respectueux, il va sans dire, de la sainte-trinité du rock : la musique (un peu), le cul (beaucoup) et la came (plus qu'une armée de curés défroqués ne pourraient en bénir).

Exhumé d'une époque tourmentée, centré sur 1987 (Girls, Girls, Girls), ce journal réassemblé est composé d'un patchwork de notes griffonnées par Nikki Sixx. Totalement dérangé, rendu psychotique au sens premier du terme par ses multiples addictions, le bassiste livre des centaines d'anecdotes, de réflexions et de ressentis couchés sur papier, que ce soit chez lui, dans la fameuse « drug house » de Van Nuys, ou en tournée dans la chambre d'un palace. Le lecteur est constamment ballotté d'un extrême à l'autre : au rayon comédie, la limousine noire dépêchée par les loustics pour leur livrer de la poudre alors qu'ils pêchent (à tous les sens du terme) sur un lac de montagne, déboulant sous les yeux médusés de touristes (Sixx et Lee, tellement défoncés, passent la nuit sous leur tente à croire qu'ils sont sur un tapis-volant)... Dans le style tragique et romanesque (donc rock star), on retrouve, quelques pages plus loin, un Sixx solitaire et héroïnomane au dernier degré qui, tout millionnaire qu'il soit, s'administre un shoot sordide dans les chiottes à la turque d'un bar crasseux. L'eau qu'il utilise pour procéder à l'ébullition dans la cuillère ? Je vous laisse deviner. J'ai pourtant ingurgité quelques bios pas piquées des vers, mais on hallucine littéralement à chaque page écrite par ce survivant qui, il le sait aussi, est né sous une putain de bonne étoile pour être encore là, pas si mal en point - malgré de multiples overdoses et une quasi-mort clinique (expérience narrée dans Kickstart My Heart).

Valeurs ajoutées essentielles à ces Heroin Diaries, de multiples personnages interviennent, authentifient et commentent, avec vingt années de recul, les événements consignés en ces pages. Et le moins que l'on puisse dire... c'est que Sixx en prend pour son grade ! Faut dire que Nikki semblait être, comme il se voit qualifié à maintes reprises, un sacré trou du cul - il faut voir notamment la façon dont le sick muthafucka considérait les filles. À peine son affaire faite, pour peu que son état le permettait, que la demoiselle se voyait dégagée de la chambre d'hôtel afin que monsieur puisse passer la nuit à se camer sans avoir à partager ! Comme il le dit lui-même, « les filles, c'était le truc de Vince - une groupie venait à peine de le quitter que deux autres entraient dans sa piaule. Moi, j'aimais bien les filles, mais j'étais amoureux de la drogue ». En parlant d'hôtels, on mentionnera l'incroyable aventure japonaise (les dates nipponnes du Girls Tour) - lire la péripétie du stand de tir improvisé dans les couloirs du Hilton tokyoïte... Tommy et Sixx, déchirés, se trompent de flingue : au lieu d'une arme à air comprimé, c'est avec un pistolet de détresse chargé de fusées éclairantes qu'ils font feu ! Et gare aux japonais mécontents : il semblerait que la phrase préférée des Toxic Twins, durant le séjour, fut un élégant « on vous encule, vous avez perdu la guerre ! »... Connards, vous avez dit connards ?

The Heroin Diaries s'ouvre sur un préambule dans lequel Lemmy et Alice Cooper témoignent de l'extraordinaire dangerosité du mode de vie de Sixx à l'époque (« tu nous bats tous, mec », lâche le père Kilmister). Pourquoi ? Comment en arrive-t-on à de tels états si proches de l'Ohio ? A titre d'exemple, Sixx appelle plusieurs fois par jour sa sécurité pour signaler, depuis la penderie (sic) dans laquelle il passe son temps, des mexicains armés sur le point de l'attaquer. Avant d'accueillir ses sauveurs avec un fusil chargé... Autre absurdité récurrente : sa manie de foutre sa came aux chiottes pendant ses crises de parano, parfois plusieurs fois par nuit (phrase récurrente du dealer : « are ya fuckin' nuts or what ? »)... On croise évidemment quelques célébrités, notamment Slash qui se pissait régulièrement dessus lors de beuveries. Commentaire d'époque de Sixx lorsque sa douce lui fait remarquer cette immonde habitude : « ça m'arrive aussi ». Les fans de Skid Row apprécieront l'entrée mentionnant un gamin d'une quinzaine d'année qui, croisant le Crüe, annonce à Sixx qu'un jour lui aussi serait une star - le futur Baz, bien sûr. Enfin, Robbin Crosby de Ratt fait de fréquentes apparitions dans le livre. Le bougre ne sortira jamais de ses excès et finira par crever, obèse et séropositif, d'une overdose.

On s'esclaffe franchement à la lecture de Heroin Diaries, mais on comprend aussi que cette année 1987 est une année de sévère dépression pour un jeune type laminé par un succès même plus pensable aujourd'hui - et aussi par quelques bagages assez lourds remontant à sa plus (ou moins) tendre enfance. Une observation toutefois : rock star en souffrance, oui, mais à plaindre, voilà un pas que je me garderais bien de sauter : un tel destin n'est pas une malédiction et merci de ne pas faire passer des vessies pour des lanternes... Comme le dit l'ex-manager du Crüe, « on ne demandait à ces gamins que deux heures de travail par soir, ce n'est pas moi qui leur plantait des seringues dans les bras »... Il demeure évident que la polyaddiction de Sixx (alcool, crack, cocaïne, héroïne, prozac, somnifères, hash, méthadone, Halcion) trouve ses racines dans de vraies fêlures, exposées avec une impudeur voyeuriste. Et la reconnaissance dont nous parlions au début, dans tout ça ? Pas de réponse concernant cette quête violente qui traverse ce journal intime comme une décharge un électrocuté... Une intuition, plutôt : je ne suis pas sûr que ce soit après ceci que court Sixx aujourd'hui. Toujours rebelle dans l'âme (je maintiens que pas une scène ne fut plus extrême que celle du hard rock américain des années 80), mais plus vieux, plus sage, le sick motherfucker se fait désormais philosophe à ses heures, partageant plus d'un trait avec Lemmy : après eux, le déluge...

Un mot rapide sur l'objet : il est esthétiquement superbe, depuis sa charte graphique mariant invariablement trois couleurs (le noir pour l'anarchie, le blanc pour la poudre et le rouge pour le sang, menstruel ou dégouttant des seringues) jusqu'aux illustrations stylisées, paraboles symbolisant l'état de déchéance de Nikki Sixx. Enfin, et l'on finira avec ceci, le tout est parsemé de photos d'époque plutôt parlantes (polaroids de groupies à poil, de roadies en train de sniffer, etc). Si votre mère est dessus, ne vous inquiétez pas - les yeux sont le plus souvent barrés de noir. J'espère seulement que ce n'est pas celle qui pose avec, hum... la bouteille de champagne.

Nikki Sixx and Dave Mustaine share the same number one trouble : an unsatiable need for acknowledgement (and for a good measure, add a pinch of abandonment issues). Nikki never really reached this “classic songwriter” status he dreamt about – the Crüe is basically too raw, unpolished at heart and will forever remain as an underdog in US popular music. Unlike GNR if you see what I mean. Well I believe the man really came to terms with it – rather than music, he now concentrates on his number one private business : himself. Hence these Heroin Diaries, packed with funny as hell tour-stories revolving around, well… sex, drugs, and rock ‘n’ roll - but nonetheless a violent and dangerous quest about finding himself. What a journey to hell and back again...

The Heroin Diaries : A Year in the Life of a Shattered Rock Star (Nikki Sixx, avec Ian Gittins, chez Pocket Books)

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.


...et toujours :

Cacharel - for sixx muthafukaz only
Shout at the « needle » !

samedi 8 octobre 2005

With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

Le rock n'est pas mort. Mais il a perdu beaucoup d'attitude. Attitude ? Oui... Au rock, ce que la sauce blanche est au kebab. Sans cet ingrédient, eh bien cela passe toujours, cela reste comestible... Mais putain il manque quelque chose d'essentiel, et c'est sacrément moins bon. Guns N' Roses (le vrai, à savoir Axl, Slash, Duff, Izzy, Steven et personne d'autre), Mötley Crüe, Skid Row, WASP, L.A. Guns... Dans mon dictionnaire perso des synonymes, voici les noms que l'on trouve au mot « attitude ». Je me contrefous que ces groupes soient aujourd'hui uncool aux yeux et oreilles de beaucoup. Inutile de tergiverser trois ans, la simple écoute de brûlots comme Out Ta Get Me, Kickstart My Heart, Youth Gone Wild - quel morceau extraordinaire - ou encore Nothin' Better To Do vaut plus que tous les plaidoyers du monde. Tous permanentés ? Peut-être. Mais surtout de sacrés zicos dévoués corps et âme au Rock N' Roll.

Mieux encore, crades, sales et exhalant stupre et sueur, des morceaux tels Nightrain ou Midnight Tornado restent aujourd'hui de purs bijoux, des perles noires de hard-rock urbain et crépusculaire. Les jeunes loups des combos précités appartiennent au passé, Slash a pris du ventre, Sebastian Bach fait des comédies musicales, d'autres sont morts ou se sont embourgeoisés... Mais la flamme n'est pas éteinte, the fire still burns comme dirait Dee Snider. A l'heure où le rock s'intellectualise parfois trop, j'aimerais retrouver des groupes de la trempe de tous ces fantômes qui continuent à arpenter le Sunset Strip Boulevard dans mon esprit et dans ma chaîne hi-fi. Et avec autant d'attitude. Fuckin' at-ti-tioude.

Ever try to eat a döner kebab without its greasy whiter yoghurt sauce ? Nothing to die for, uh… Well, same goes with rock ‘n roll without some fuckin’ attitude… It can still be good on occasions but, hey, there’s really somethin’ missing in here. Guns N’ Roses, the motherfuckin’ Crüe, Skid Row, ol’dirty bastard Blackie and his wasps, LA Guns... Here’s the real deal. Forever dirty and smellin’ like dead fuckin’ rats drowned in blood and sperm, motherfuckers like Nightrain or Midnight Tornado are still the shit today : black gems of urban, gritty hard rock never topped since then. Ok, Slash has a fuckin’ peacemaker and Baz is doing lame-ass TV shows, but hey, listen to Dee Snider : the fire still burns – and it still needs some balls-and-fucking-attitude !