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mercredi 9 avril 2014

Whatever That Hurts

Johan Edlund quittant Tiamat, ou encore Chat alors ! (auteur pas encore retrouvé, sera mentionné)

Assez incroyable annonce que ce communiqué publié ce jour par Johan Edlund. Dans son habituelle tonalité « après moi le déluge », le grand escogriffe désabusé (adepte d'un humour noir et auto-dévalorisant du strict même acabit que feu Pete Steele) annonce un double abandon. Celui de son enfant Tiamat, et celui de ses droits parentaux sur ledit enfant au profit de ses acolytes de longue date (Iwers, Sköld). Une énorme surprise à mon sens, car même si Edlund n'a jamais fait mystère de plutôt « bien vivre mal » de Tiamat, cette entité musicale née des cendres d'un groupe de proto-black metal très proche de Hellhammer ou Sarcófago (excellent Treblinka) lui doit absolument tout. Reste tout de même une probabilité de coup d'éclat promotionnel, voire de lubie passagère de la part d'un Edlund qui se dit fatigué (santé) et que l'on sait doté d'une drôle de personnalité - c'est un génie et il est ainsi fait.

Tiamat et plus particulièrement Wildhoney aura eu un immense impact artistique sur la scène metal des années quatre-vingt dix (et sur moi qui écoutait déjà ce groupe quand Edlund faisait trente kilos, avait des cheveux et portait un drôle de collier en os de poulet), poulain magique issu de cette écurie Century Media produite par Sorychta et dont je parle en filigrane depuis près de dix ans sur ce blog. Il faut réécouter Wildhoney (pochette à contre-courant de son style habituel signée Necrolord), qui prenait au nom de la liberté artistique tous les risques à une époque aventureuse mais toujours dominée par le black metal (encore) jeune et le death metal américain. Ce bijou ambré, à l'unique douce amertume, sera suivi d'un pur disque de studio, exigeant, mais que je lui préfère aujourd'hui ; A Deeper Kind Of Slumber, long voyage psychédélique mais glacé, ouaté, anesthésié. Merci d'écouter sans interruption Mount Marylin et A Deeper Kind Of Slumber... Difficile, très difficile d'imaginer la tronche voire même l'existence entière de certaines niches musicales sans des albums comme Wildhoney (bucolique. Solaire. Nocturne. Provocant. Sensuel), Mandylion (The Gathering), Ceremony Of Opposites (Samael) ou Wolfheart (Moonspell). Cette époque est révolue et ces géants tous encore vivants ne lui ont pourtant pas survécu (hormis Moonspell, drôle de phénix ayant toujours su s'adapter aux incessantes nouvelles règles du jeu). Les successeurs se nomment Aucun et Jamais.

Couldn't believe my eyes when I read Tiamat's Johan Edlund's statement on the band's facebook. Man, the big boy is leaving. Fuck me - he's just leaving ! Edlund seems tired, like he's had enough of everything Tiamat. At least, that's what I understand when reading his bitter and bemused words. Well, whatever. Tiamat will never top Wildhoney and A Deeper Kind Of Slumber. Yet, I hope this is just a bad joke, a late April Fools' Day prank played on us by good old Johan. Come on man, you're the best at what you're doing !

vendredi 17 février 2012

Reich morbide

Le black metal au sens où je l'entends - et comme je l'entends au sens propre - n’est pas fait pour être beau ; d'esthétique il ne connaît que celle du chaos ; invertie et non-euclidienne ; rejetée par nature et par destination. Le black metal est un cadavre qui vit encore, un cancéreux en phase terminale qui ne mourra jamais et qui en a la superbe assurance, parfois la morgue : un éclair méchant au fond de ses prunelles putréfiées nous en donne régulièrement la preuve pour peu qu’on sache le trouver et l'écouter. Le black metal n'a rien d'une statue marmoréenne, laissant cela à ses cousins bien portants que sont le death puissant et victorieux ou le doom séculaire figé dans son hiver ; tout au contraire il est un transi asticoté, abscons et contrefait ; sa chair bleuie n’effraie peut-être plus grand-monde mais continue à provoquer hauts-le-cœur et malaise : vermoulue et spasmatique, le pus qu’elle exècre est pour certains, un nectar. Les repères esthétisants n’ont plus cours, car il leur échappe : les références sont déplacées et le sommet devient le fond comme l’éructe Vorphalack dans l'incantation lugubre qu’est Ceremony of Opposites. La crasse et la pisse maculent son ignoble corps dont la chétivité continue de surprendre – à l'inverse du death metal qui se manifeste dans la démonstration de force ; le black metal cultive le vice et rampe sournois dans la fange qui le nourrit et dans sa plus totale déréliction, il ne se laisse entendre qu’à l'état de glaire auditive telle l’horreur liquide coulée sur MoRT, ainsi régurgitée ponctuellement par certains de ses plus misérables hérauts.

Cet immondice musical n’est pas fait pour être compris et d’ailleurs, n'aime pas à s’expliquer ; restant pantois devant la piteuse littérature prétendument analytique produite actuellement à son envers ; préférant être subi ou apprécié généralement sans milieu ni demi teinte – comme toute forme d’expression extrême il a quelque chose d’une déclaration de guerre intime et en provoquera beaucoup ; dont quelques-uns seulement sauront capituler et s’abîmer dans son adulation (voire sa reproduction) comme je l’ai fait avec Samael, Emperor, AbigorOccultImmortal, Mayhem, Marduk et tant d’autres voici maintenant quelques lunes. Le black metal n’a jamais été musique mais avant, toujours, état d’esprit et survit traîtreusement dans la tête de ceux qui ont su l’accueillir une nuit - il meurt passagèrement mais existe toujours et bien qu’écoutant tant de choses différentes aujourd’hui, avec parfois du soleil et des couleurs, demeure pour moi une silencieuse et bruyante énigme qui continue à se faire, par-delà les années, son propre et sinistre écho. Récemment révélés ; Ondskapt (Arisen From The Ashes), Arckanum (Helvìtismyrkr), Saturnian Mist (Gnostikoi Ha-Shaitan).

Hard to find, these days, your dose of real black metal as you want it to be - amongst masses of uniformly played-and-produced records, though, it still lives. Crude and raw, foul smelling and evil sounding, that's how I love it to be - sometimes horror intertwines itself with an elegant form of cadaveric, hurling beauty and to me, that's what black metal is all about - definitely one of the strangest and strongest forms of artistic expression found on this side of the world.

...et toujours :

dimanche 4 avril 2010

Gods of War (Interview Rotting Christ)

Cette entrée sera l'occasion d'inaugurer une nouvelle catégorie, celle des interviews - il ne coûte rien de demander aux artistes quelques éclaircissements sur leurs ténèbres. Et il ne leur coûte pas plus cher de répondre (sauf à Vreid !). Un petit mail à l'adresse de Sakis Tolis aura suffi et c'est avec une grande cordialité que le chanteur-guitariste-compositeur de Rotting Christ s'est prêté au jeu. Un personnage charismatique et attachant, qui donne du brother à tour de bras dans ses mails, mais surtout un « faiseur » dévoué à son art, qui parle avec passion de Aealo, digne successeur de Theogonia, de son pays et de musique au sens large du terme. Je profite de ce préambule pour le remercier car on peut dire que sa diligence à me répondre fut égale à sa sympathie. Many thanks Sakis - keep on creating. Here's to you !

Sh - Nous entendons beaucoup parler, ces derniers temps, de la situation économique et sociale de ton pays. Y a-t-il un degré de lecture « sociétal » derrière la noirceur de vos morceaux ? Je pense notamment à Primordial, un groupe qui travaille beaucoup ce niveau de lecture pour qui sait lire entre les lignes. Penses-tu avoir à endosser un tel rôle en tant qu'artiste ?

Sa - En tant qu'individu je m'intéresse à la situation politique mondiale, et en tant que citoyen à part entière j'aime à penser que j'ai une opinion qui compte. Et aujourd'hui particulièrement, au sortir de cette crise financière qui a frappé mon pays, je suis de plus en plus actif - c'est de notre qualité de vie qu'il est question. Mais ce n'est pas quelque chose que j'exprime par ma musique car la création artistique est ce qui nous permet d'échapper à tout ceci. Le metal a été inventé pour s'échapper du monde et non pour le changer. Je me sens chanceux d'avoir cette possibilité via mon groupe. Il n'est pas toujours bon de voir les choses trop sérieusement - tôt ou tard on deviendrait fou !

Sh - Parlons musique. Écoutes-tu toujours du black metal « pur et dur », notamment celui de la deuxième vague du genre (dont Rotting Christ est issu) ?

Sa - Absolument. J'écoute toujours les hordes issues de la deuxième génération du black metal et j'essaie de me tenir au courant de ce qu'il se passe sur la scène metal / black metal actuelle. Je continue de me considérer comme faisant partie de l'underground.

Sh - Rotting Christ est né d'une scène à mon sens unique : l'écurie Century Media des années quatre-vingt-dix (Samael, Tiamat, Moonspell, The Gathering...). Es-tu conscient, plus d'une décennie plus tard, de l'importance de cette scène ? Comment expliquer ce parfum occulte, « magique » qui imprègne tous ces grands albums que sont Wildhoney, Ceremony of Opposites, A Dead Poem, Mandylion, Wolfheart (j'ai tendance à y voir un dénominateur commun nommé Waldemar Sorychta) ?

Sa - Je me rends compte, évidemment, de l'importance de cette scène car elle a été annonciatrice de courants qui ont dominé plus tard. Alors certes, des choses auraient pu être faites autrement, mais n'oublions pas que nous étions au milieu des années quatre-vingt-dix... L'époque la plus anti-metal de toute l'histoire de cette musique !

Sh - Rotting Christ est un groupe multi-facettes, qui a fait montre d'une grande diversité stylistique tout en conservant cette patte immédiatement reconnaissable. Cependant penses-tu que le futur peut réserver des initiatives surprenantes, du genre album acoustique ou de reprises ?

Sa - Rotting Christ est d'un tempérament anxieux, toujours en recherche de nouvelles voies à explorer. Je ne sais pas si nous y parvenons mais au moins nous essayons. Chaque album est l'expression du côté le plus sombre de notre âme et par conséquent vous pouvez vous attendre à tout de notre part, tant que nous restons fidèles à nos racines obscures et apocryphes.

Sh - Une question très terre-à-terre : je sais que cela a pu être le cas par le passé, mais vivez-vous, en 2010, de Rotting Christ ?

Sa - Après deux décennies, le travail du groupe nous permet enfin de dégager de quoi vivre mais nous avons malgré tout besoin, de temps à autre, d'un job en parallèle : jouer dans un groupe ne t'apportera pas la sécurité financière. Et en particulier quand ça concerne des personnes comme nous, que je qualifierais de romantiques et d'idéalistes... Ca signifie que nous avons perdu un paquet de thunes dans notre vie mais enfin... l'argent n'est pas l'essentiel, n'est-ce pas ?

Sh - Depuis Theogonia, le son de Rotting Christ s'est fait plus épique et majestueux tout en retrouvant, à mon sens, le côté ténébreux qui caractérisait vos débuts. Penses-tu avoir totalement exploré l'identité actuelle du groupe avec les deux derniers albums, ce qui laisse à penser que le prochain serait le début d'un nouveau cycle (traditionnellement les périodes du groupe sont constituées d'une paire : Triarchy.../A Dead Poem, Sleep of.../Khronos, Genesis/Sanctus Diavolo, Theogonia/Aealo) ?

Sa - Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes actuellement dans notre troisième période artistique, une période plus influencée par l'histoire antique et qui nous donne ce son un peu plus « ethnique », tout en restant occulte et plus metal que jamais. J'ai l'impression qu'en tant que musiciens, c'est notre meilleure époque. Quant à savoir si, avec Aealo, nous en avons terminé avec cette période... La réponse viendra de mon esprit, dans quelque temps, quand j'aurais commencé à réfléchir à mes angoisses (NdSheol : lorsque la composition du prochain album aura commencé, donc). Pour l'instant je suis plus polarisé sur des aspects plus terre-à-terre, et notamment la préparation de la tournée mondiale.

Sh - J'apprécie beaucoup, sur Aealo, les interventions de l'ensemble Pleiades (ces lamentations traditionnelles quelque peu sinistres). Ces polyphonies me rappellent notamment le travail de Kenji Kawai sur la bande-son de Ghost in the Shell. Connais-tu ce musicien ?

Sa - J'aime découvrir d'autres musiques du monde... Celles qui ne proviennent pas forcément des civilisations connues, mais d'origines plus obscures. Et j'adore apprendre des gens qui créent : c'est pour cela que j'ai intégré le choeur Pleiades à l'album. Cet ensemble polyphonique grec est spécialisé dans les lamentations, un genre qui a ses racines dans la Grèce ancienne. Je crois qu'il existe, sur ce globe, des genres musicaux qui s'accordent bien avec les atmosphères que le dark metal peut créer. Je connais le travail de Kenji Kawai et je l'apprécie beaucoup, même si je n'y vois pas de point commun avec les Pleiades. Peut-être ce feeling polyphonique... mais rien d'autre (NdSheol : c'était donc la question conne de l'interview !).

Sh - Peux-tu m'éclairer sur le processus d'écriture de Rotting Christ, notamment au vu du côté « multi-texturé » des deux derniers albums ? De façon générale, tu commences par les paroles ou la musique ?

Sa - La musique me vient en premier : j'essaie ensuite d'y adapter des paroles. La façon d'écrire est quelque chose d'important pour Rotting Christ, et étant, a fortiori, le seul impliqué dans ce processus, je peux dire que c'est, de façon générale, un aspect important de ma vie. Si je ne créais pas je me sentirais vidé, c'est une profonde dépression qui me guetterait. Voilà pourquoi j'attache tant d'importance au song-writing : parfois je suis tellement obnubilé par mes idées que j'en deviens insomniaque. Je m'implique toujours énormément dans ce rôle, comme ce fut le cas pour le dernier album - tu sais, je me suis vraiment cru au beau milieu d'un champ de bataille pendant un bon bout de temps !

Sh - Quel est le dernier album de metal que tu aies adoré (et que tu écoutes encore) ?

Sa - J'ai beaucoup aimé le dernier Burzum... Belus... Un album vraiment old-school.

Sh - Le nom Rotting Christ dissimule bien plus de sens qu'il n'y parait : c'est un véritable sigillé, doublé d'une profession de foi contre les dogmes préétablis et l'étroitesse d'esprit à laquelle est confrontée la scène dite « extrême ». Mais c'est aussi - évidemment - une épine dans le pied du groupe (cf le problème avec Dave Mustaine). N'est-ce pas un suicide commercial permanent que de s'appeler ainsi ? Rotting Christ a-t-il jamais pensé, au fil de sa longue carrière, à se débaptiser ?

Sa - Il est évident que c'est une épine dans notre pied, un patronyme qui nous a fermé beaucoup de portes... C'est peut-être un suicide commercial mais sincèrement « mieux vaut régner en enfer que servir au paradis » (NdSheol : une citation de Milton). C'est le metal mon frère et nos rêves n'ont rien à voir avec une externalisation de notre ego. Metal on metal !

Sakis, au nom de Rotting Christ.

Sh - We recently heard a lot, in the news, about Greece's economico-social situation. Is there a level of social-consciousness beneath the darkness of your songs ? I'm thinking about Primordial, a band which makes statements about our world's state for whom can read between the lines. Do you believe you have that kind of role, as an artist ?

Sa - As an individual, I am really into these political situations that take part worldwide. I am an active society member and I want to believe that I have an opinion for everything that matters. Especially now, after the current financial crisis that hit our country I am getting more and more active, it simply has to do with the quality of our life. But it's something that I never express through my music cause creating art is the only way to escape from all that happens everyday. Metal was invented for this and not to change the world. I feel lucky that I have this opportunity with my band. It is not that good to see all things so serious. Sooner or later you will get crazy !

Sh - Let the music do the talking now. Do you still listen to pure black metal, such as the second-wave black metal from which you rose ?


Sa - Of course I do still listen to all those second generation Black Metal hordes and I am trying to follow as much as possible the current metal scene and Black Metal releases. I still consider myself as a part of underground community.


Sh - Rotting Christ is born of a magical, occult scene : the Century Media stable, with great artists such as Samael, Tiamat, Moonspell, The Gathering... Are you fully aware, more than a decade later, of the importance of that scene ? How would you explain that magic / scent of occultism which infused great records such as Wildhoney, Ceremony of Opposites, A Dead Poem, Mandylion... (I can see a common factor named Waldemar Sorychta) ?


Sa - Of course I am aware of the importance of the scene back then as it was the precursor of some styles that dominated later on. Ok, some things could have been different but do not forget that we were in the middle of 90's... The most anti metal era of Metal history !


Sh - Rotting Christ is a multi-dimensional band, stylistically speaking, which always managed to keep its sound and identity. However, do you think the future can hold some particular initiatives, such as an acoustic album (that would be a blast - don't know why but I'm sure about it), or a cover-album ?


Sa - Rotting Christ is an anxious band, always seeking for new directions. I do not know if we manage to do it but at least we try. Every album is an expression of the darkest side of our soul and you can expect everything from us in the future as long as it is faithful to our dark and apocryphal roots... because Rotting Christ will never sell out.


Sh - A very down-to-earth question : do you make a living out of Rotting Christ ? I know it had been the case in the past but what about now ?


Sa - Finally after two decades we manage to earn our living by playing in a band but even now we are forced to have some alternative jobs cause playing in a band can not ensure you anything financially. Especially when you are persons like we are, which I would call romantic and idealists... That means that we have lost a lot of money in our life - but money is not everything in this world. Don't you think ?


Sh - I believe that since Theogonia, Rotting Christ' sound shows a newfound deepness / epic majesty, while rediscovering its initial blackness. Do you think you have fully explored, with the last two albums, the current identity of Rotting Christ ? Will the next album be the beginning of a new cycle (as I believe Rotting Christ's periods are often defined by pairs of album : Triarchy...&A Dead Poem, Sleep of...&Khronos, Genesis&Sanctus Diavolo, Theogonia&Aealo) ?

Sa - I think that we are in the right way. We are currently crossing our third period as a band, a period more influenced by ancient history and making the band sounding a little bit ethnic but still occult and more Metal than ever. I feel this is the best season we are covering, as a band. I do not know if with Aealo we ended up this period... My soul will say the truth in some time, when I will start philosophize my anxieties. For the moment I am more concentrated in down-to-earth things like preparing our worldwide tour.


Sh - I am really enjoying the eerie, beautiful lamentations performed by the Pleiades choir throughout Aealo ! I'd like to point out that these polyphonies remind me some of Kenji Kawai's work (specifically the Ghost in the Shell soundtrack). Do you know him / his music ?


Sa - I am really into searching ethnic music... Music not coming from knowed-civilisations but from more « underground » places. I love to learn from people that create. This is the reason why I did incorporate the Pleiades. This Greek polyphonic choir is specialized in lament songs that have their musical roots back in ancient Greek. I think there is music around this globe that fits well with the dark atmosphere that Dark Metal can create. I am aware of Kenji Kawai's work and find it great even if I think that it doesn't sound like Pleiades. Maybe the polyphonic feeling... Nothing else...


Sh - What about the songwriting process in Rotting Christ, especially given the multilayered textures featured in your last albums ? And what comes first - the music or the lyrics ?


Sa - Music comes first and I am trying to adapt the lyrics to it. Song-writing process is an important thing in Rotting Christ, and being the only one involved in it, I can say that it is an overall important part of my life. If I was not creating I would feel empty and would fall in a deep depression. So I take this process really seriously and some ideas are stuck so much in my mind that I hardly can sleep for a long period of time. I am always getting into that role very deeply ; as I did with the last album - thinking for a long time that I was in the middle of a battlefield. Man...I believed it !!!


Sh - What is the last metal album you really loved and still listen to ?


Sa - I liked Burzum's last album... Belus... A really oldschool outcome.

Sh - The name Rotting Christ is more to the eyes than it seems : it is a true sigil, a statement against dogmas and narrow-mindedness. However it can also be a thorn in your side (we know about the, well, Mustaine problem). Isn't that name a permanent commercial suicide ? Have you ever thought, in Rotting Christ's extended career, about changing your band's name ?


Sa - Of course it is a thorn in our side which has closed many doors for us... It might be a commercial suicide but to be honest we prefer to rule in hell instead of serve in heaven. This is Metal bro, and our dreams have nothing to do with any ego externalisation. Metal on Metal !
Sakis, on behalf of Rotting Christ.


Aealo (Season of Mist, 2010)

01 Aealo
02 Eon Aenaos
03 Demonon Vrosis
04 Noctis Era
05 dub-sag-ta-ke
06 Fire Death and Fear
07 Nekron Iahes...
08 ...Pir Threontai
09 Thou Art Lord
10 Santa Muerte
11 Orders from the Dead

Le site et le Myspace de Rotting Christ.

...et toujours :
Hellénique ta mère

mardi 17 mars 2009

Still not black enough (Samael : Above)

Above, qui eut dû être un projet distinct des Suisses, a fini par être avalé par Samael. L'embryon a simplement été déclassé ou promu, au choix, au rang de nouvel album du quartet. Pas envie de tourner autour du pot : déçu, déçu, déçu. Il faut commencer par dire que Above, pas plus que Solar Soul, n'est le chaînon manquant entre Ceremony of Opposites et Passage comme on le lit imbécilement partout - il n'y a pas de chaînon manquant entre Ceremony of Opposites et Passage si ce n'est l'EP miraculeux Rebellion. Above n'est pas non plus un retour aux sources noires : il faudrait méconnaître l'horrible et malingre physionomie de Worship Him pour l'affirmer. En revanche, c'est bien ce que le groupe a sorti de plus brutal depuis sa création. Impossible néanmoins de parler de retour en arrière : quels musiciens voudraient désapprendre à jouer, à faire désonner leurs riffs ? Aucun - et que le diable soit des atmosphères naïves mais géniales de leurs premiers travaux. Above est un disque uchronique, qui aurait sauté dans notre réalité (« ce qui continue à exister alors même que l'on a cessé d'y croire » dixit P.K. Dick) à la faveur d'un trou noir. Ce pourrait le résultat d'une carrière menée par Samael dans une dimension parallèle, dans laquelle le culte de Bathory serait resté au centre de son œuvre. Passée la demi-surprise (après tout, Samael a-t-il jamais été là où on l'attendait ?), difficile d'être conquis par l'album. L'agressivité semble feinte et Samael ne peut de toute façon pas masquer son profond changement de nature : le groupe autrefois subversif n'est plus assez méchant pour accoucher aujourd'hui ou demain d'un nouveau Ceremony of Opposites.

En cela Samael est victime de son propre paradoxe : difficile pour cette entité à évolution autrefois rapide de tenter de se rappeler l'un de ses précédents états... Above est un album blanc et aseptisé, à l'image de sa pochette, victime notamment d'une production indigente qui affadit considérablement le propos. Que penser de cette insupportable boîte à rythme, problème majeur de l'album ? Proéminente, invasive et inutilement brutale au point qu'elle concurrence The Berzerker sur ses propres terres, elle couvre complètement guitares et voix, ruinant inexorablement l'album (en sus de faire sonner chaque morceau comme le précédent et d'appliquer à l'ensemble un pénible effet de blur). En un mot comme en cent, et malgré ses habituels points forts qui font que Samael demeure un grand groupe, il manque à Above la vile substance du black metal, le vrai, celui auquel l'album se proposait de rendre hommage - remplacer le mid-tempo pestiféré d'un Blood Ritual ou d'un Ceremony par un marteau-piqueur n'était assurément pas la meilleure option, pas plus que ce filtrage de la voix... finissant de l'éteindre. Un mot des paroles illustrant cette dichotomie : loin d'être plus « sombres » qu'à l'accoutumée, comme je l'ai lu quelque part (vous remarquerez qu'on lit finalement pas mal de conneries de façon générale), elles poursuivent cette quête du positivisme intérieur développée par Vorph depuis Passage (il est piquant de comparer le texte de The Black Face avec celui de sa version remise au goût du jour Dark Side).

C'est donc le poison qui fait défaut à ces crocs-là, malgré une bonne fin d'album (In There, Dark Side, le coquin God's Snake, On the Top of It All, malheureusement malmenés par ce mix insensé). D'autant plus dommage que la direction prise par Samael n'est pas faite pour me déplaire, au contraire : pourquoi pas une extraordinaire surprise pour le prochain album, qui devrait continuer à mettre les guitares à l'honneur si l'on en croit l'habituel fonctionnement par triptyque des Suisses ? Credo. En attendant, il est regrettable - et inquiétant - de constater que Samael a désormais besoin de se chercher pour se trouver.

To begin with, Above was conceived as a Samael side-project, like Era One. It should have stayed that way, for Above is truly a failure – or so do I think. Sure, this is Samael’s most relentlessly brutal hour since, well… forever. But man, nearly nothing works in Above : you won’t find here the utter darkness displayed by Ceremony of Opposites, nor the martial coldness featured in Passage – and I’m not even mentioning Worship Him’s Frostian viciousness. Samael were right when speaking about a violent metal album, ‘cause sure it is, but Above feels half-baked, from the beginning to the end (and I won’t even speak of its horrible mix – what the fuck is happening with that invasive, bad-sounding, way-too-loud drum machine ?). Let’s be fair however : you’ll find some decent songs in Above, I’m mainly thinking about the tail end of the record... Not enough by Samael’s standards, though ! What a shame it is for me to write down these lines, ‘cause believe me, I’m a huge, really fuckin’ huge Samael fan. So let’s hope for a better future – their past is absolutely gigantic, titanic, orgasmic. In the meantime, I order you to crawl to your nearest dealer and buy Ceremony of Opposites : now this is black fucking metal - in all its unholy wicked glory.


Above (Nuclear Blast, 2009)


01 Under One Flag
02 Virtual War
03 Polygames
04 Earth Country
05 Illumination
06 Black Hole
07 In There
08 Dark Side
09 God's Snake
10 On the Top of It All
11 Black Hole - Verso Mix (digipack, une horreur qui est à Black Hole ce que Chaos BC était à Chaos AD)

Le site et le Myspace de Samael.

...et toujours :

vendredi 20 février 2009

Miika Tenkula 1974-2009

C'est officiel : Sentenced ne se reformera jamais. Miika Tenkula a passé l'arme à gauche hier 19 février 2009. Trente-cinq ans, c'est jeune, mais ce fut suffisant néanmoins pour lui permettre de composer une bonne partie des huit albums (plus quelques EP) des northernmost killers. Le guitariste joufflu aux faux airs de Sean Astin aurait vraisemblablement payé le prix du culte qu'il vouait à l'un des seuls démons véritablement dangereux dans le metal - la bouteille. Miika Tenkula avait formé Sentenced en 1989 à l'âge de quinze ans avec ses compères Sami (aujourd'hui dans le conseillé KYPCK) et Vesa, et orienta le death metal primaire de son groupe vers quelque chose de plus mélodique et mélancolique à partir du mini Love & Death. Cette sortie importante et concomitante à celle d'un autre EP fondateur (Black Winter Day d'Amorphis) donna le La à la scène finlandaise actuelle, alors en formation : impossible d'ignorer l'influence de Sentenced lorsque l'on écoute des formations telles que Yearning, Nightwish, Ensiferum ou les trop méconnus Searing Meadow.

Sentenced fait aussi partie de l'école des surdoués Century Media des années 1994-1998, aux côtés de Moonspell, Samael, The Gathering, Rotting Christ ou encore Tiamat - tous de nationalités différentes mais s'invitant fréquemment sur leurs albums respectifs, infusés d'une magie peu commune dont j'ai déjà assez parlé en ces pages - la patte « Woodhouse Studios », celle qui nous faisait encore acheter Metallian lorsque l'un de ces groupes se trouvait sur le sampler Metal Explosion. Miika Tenkula laisse une belle discographie truffée de pépites d'humour noir (Excuse Me While I Kill Myself, un titre qui me laisse toujours - c'est de circonstance - mort de rire), et notamment Amok, un des cinq albums que j'emmènerais sur l'île de la tentation (ça ferait au moins un truc de sexy). Salut l'artiste - mais cette fois, on ne t'excuse pas. Il s'en est fallu de peu pour que cette entrée ne soit classée dans les coups de gueule plutôt que dans la rubrique Memorial. Lâcheur !

Well what a brutal and unexpected bad news – Miika Tenkula from Sentenced is officially cooking for the Kennedys since yesterday, February 19, 2009. As he was the main composer of the Northernmost killers, I unfortunately believe it’s safe to say Sentenced will never rise from the void. I urge yourself to dig (sorry) the band’s material : you can’t miss Amok nor Down. So long Miika, “the spirit of the dead outlives memories of the mortal & the final cross you bore is nothing now but ashes”.

Le site et le Myspace de Sentenced.

New Age Messiah , troisième morceau de l'album Amok.

...et toujours :
Sentence de mort

mardi 25 décembre 2007

De Mysteriis Dom Sapinus (Merry Mayhem)

Je n'ai pas l'habitude, dans ces colonnes, de rédiger des comptes-rendus de concerts. Primo, je n'ai jamais été fan de l'exercice. Une hérésie pour certains qui ne conçoivent, ne consomment le metal que comme une musique live avant tout - une vision quelque peu limitative à mon sens. Rajoutons à ce peu de motivation le fait que je ne goûte que très peu au public dit « metal » de base (on n'est pas prêt de me voir à un festival par exemple, synonyme pour moi d'enfer sur terre), et l'enfer est dans le sac. Néanmoins ce manque d'intérêt n'est pas une règle : j'en « fais » tout de même régulièrement quelques-uns, et la récente et classieuse date d'Anathema à laquelle j'ai eu l'honneur d'assister (et de vexer Jamie Cavanagh, mais ceci est une autre histoire) aurait méritée quelques lignes ici - une notule qui restera finalement lettre-morte.

Mais... Mais j'ai vu Mayhem il y a quelques jours, en pleine Gaule Centrale, pour cette tournée Ordo Ad Chao placée sous le signe de l'outrance costumière. Une expérience. Comme d'habitude, je n'ai pas eu une envie folle de raconter la soirée ici : après tout quoi de plus éloigné qu'un concert et son bête et méchant compte-rendu « papier » ? Cependant que je digérais le choc, ma volonté de ne rien en faire vacillait. J'attendais un signe : et pourquoi pas, pour une fois ? Après tout, seuls Obituary et Samael ont eu droit à un article live dans ces colonnes. Pourquoi pas Mayhem, qui représente tant de choses pour votre serviteur ? Ce signe arriva par deux fois. Premièrement, j'ai rencontré le Père Noël en ville - c'était une femme. Tout se perd. « Avec de gros seins, en plus », fis-je remarquer d'un air porcin à ma copine. Je me suis dit, « c'est bon, la mère Noëlle et / ou sa poitrine lollobrigidienne - c'était ça ton signe. Fais-le ce report ». Un second signe, absolument évident, me fut envoyé un peu plus tard dans la journée : fouillant dans le bric-à-bacs d'un disquaire qui se prétend agitateur kulturel (passez-moi mon revolver), je tombe sur le dernier Mütiilation (à la FNUCK, véridique !). Association d'idées, chaise roulante de Meyhna'ch sur Black Millenium, chaise roulante d'Attila sur quelques dates de cette tournée Deconsecrate Europe... Je n'avais plus le choix. Seulement un devoir : celui de servir le lecteur. Et tel Charles Dexter Ward, je prends maintenant mon stylo d'une main tremblante, pour livrer les mystérieux et sataniques secrets déflorés en cette funeste soirée. On passera vite sur l'insipide Pantheon I (ou plutôt, Pantheon aie aie aie, pour la brunette violoniste qui rejoindra Mayhem sur deux morceaux).

Je m'attendais à tout au niveau visuel, ayant eu vent des facéties de Monsieur Csihar. Je m'attendais à tout.... sauf à ça ! Attila s'est pointé déguisé en putain de sapin de Noël ! Avec des guirlandes électriques et tout le toutim ! C'était bien fait et l'on ne voyait rien de lui, que ce roi des forêts probablement scié par Blasphemer un peu plus tôt au bord de la route. Ça clignotait, c'était enguirlandé, je suis sûr qu'un petit renne devait être suspendu quelque part - la totale. Jusqu'à son sommet, occupé par une boule plus grosse que les autres (on croit rêver). Effet garanti de l'apparition : les trois compères assénaient déjà le premier titre depuis un moment lorsque l'on vît le conifère se mouvoir lentement vers le centre de la scène et entamer une sinistre mélopée, rehaussée d'un écho avec encore plus de réverb' qu'un chorus de Def Leppard en 1987. Surréaliste, et après menue réflexion (n'allons pas nous faire mal), j'oserais même dire « dadaïste ». Alors qu'en dire ? Eh bien... passé la surprise, c'était « glauque » de voir ce végétal, traditionnellement associé à un moment festif, éructer les morceaux du dernier album et expectorer sans hargne, mais avec une colère froide et terrifiante, les infernales litanies mayhemiques (truth ?). Ordo Ad Chao fut transfiguré par son interprétation, si bien que j'ai redécouvert cet album étrange - et au sujet duquel je n'ai point changé mon avis d'un iota. Le son du groupe était très correct, avec une prédominance de la rythmique au détriment des mélodies peu gênante vu la physionomie de la dernière œuvre. De toutes façons le père fouettard de Budapest était l'attraction principale - sa présence capte, magnétise, accroche. Je n'avais jamais vu Attila auparavant (ni Mayhem), mais une chose est sûre, c'est qu'au niveau vocal il est unique et, c'est vrai, assez effrayant. C'est aussi simple que cela... Et pourtant, le public n'aura rien « vu » de lui : seulement ce déguisement forestier. La voix, caractérisée par ce timbre effroyable et séculaire, est conforme à sa légende - sans équivalent ou en tout cas pas dans le black metal. Bien sûr, la réverb' parachevait son impact et l'effet, mais quel malaise tout de même...

Le coup du sapin de Noël aura ses détracteurs, c'est certain, car la frontière entre le « bon » effet et le ridicule est ténue - on touche là du doigt l'un des problèmes majeurs du metal, tous styles confondus, celui qui pousse à répondre par un laconique « du rock » quand on se voit demander ce que l'on écoute. Reste que j'ai adoré (quelle gageure que de maintenir une telle présence dans cet accoutrement), et cela pour plusieurs raisons que je ne détaillerai pas - il serait question de contre-pied, d'attitude, de recul, du privilège de l'âge, et d'un sens de l'autodérision rafraîchissant dans une scène ou rangers, ceinturons cloutés et bras croisés résument trop souvent, justement, « l'attitude ». Et dire que certains autoproclamés experts à la petite semaine voudraient donner, à l'heure du goûter, des leçons de black metal à Mayhem, Satyricon ou Darkthrone... Le black metal n'a jamais été défini par sa musique, mais par son esprit d'opposition. Une opposition à ce qui se trouve en face, fût-ce des ados se donnant un air trop sérieux avec... rangers, ceinturons cloutés et bras croisés. En l'occurrence, le black metal, ramené depuis quelques années par ses parangons les plus célèbres à ses racines punk et rock n' roll (vous reprendrez bien un peu de Motörhead et de Bathory ?), a retrouvé son essence et peut-être sa vocation première : l'entertainment nihiliste. Être black metal en 2007 - et Mayhem est le black metal -, c'est peut-être, effectivement, se ramener sur scène accoutré en gros lapin rose (rabbit death's curse ?) ou en proxo « bling-bling » entouré de pétasses. Une substantifique moelle que certains ont su isoler et extraire plus tôt que les autres - on pense très fort à Impaled Nazarene, à l'oublié Demoniac ou à Deströyer 666 ! Et on remarque au passage que le patronyme complet de la horde, The True Mayhem, fait aussi et malicieusement office de doigt d'honneur adressé aux esprits étroits.

J'en reviens à cette soirée du 22 décembre après cette digression : beaucoup ont du rater Mayhem sur cette date... Censés tenir le haut de l'affiche après quatre premières parties (Pantheon I, Aabsinthe, Kronos et The Old Dead Tree), les norvégiens ont finalement joué en deuxième position pour regagner leurs pénates durant la nuit. En pâtira la set-list, abrégée pour ne durer qu'une heure durant laquelle furent moulinés Ordo Ad Chao et quelques classiques (dont Freezing Moon bien sûr, annoncée superbement et agrémentée d'un solo simpliste et bien vu). Les morceaux de l'ère Maniac y gagnent au change : une répugnante version de To Daimonion fut délivrée par le sapin chantant. Un concert trop court mais intense, ponctué de morceaux de bravoure (ce monstrueux et impromptu break qui laisse Attila psalmodier d'une voix blanche « odium humani generis »), et pas forcément brutal mais tellement... black metal. Moins sauvage que lorsque mené par Maniac, Mayhem est (re)devenu plus vicieux, plus finaud et à nouveau dérangeant. Pas mal pour un groupe passé à la postérité pour toutes les mauvaises raisons du monde, et englué dans une caricaturale légende depuis trop d'années ! Une chose est sûre : la frange dérangée ( infinitésimale) du public de Mayhem semble ne goûter que très peu aux fantaisies esthétiques du moment, et Attila prend bien plus de risques, devant les puristes-true-du-kvlt, à jouer en gros lapin qu'en dictateur chaplinesque (déguisement auquel je suis content d'avoir échappé, pas pour de stupides raisons, mais simplement parce que ce qui a déjà été fait par d'autres n'est plus à faire). Je renvoie le lecteur intéressé à une passionnante interview donnée pour le Terrorizer d'avril 2007, dans laquelle Necrobutcher expliquait que la mort de Dimebag Darrell avait vraiment eue une résonance dans le camp Mayhem (« on joue devant un public et dans une scène qui rend cela possible, c'est un fait, je cherche des yeux le canon d'un éventuel flingue sur certaines dates américaines »).

...Mais ce sapin, putain, ce sapin qui vouait Noël aux gémonies pendant tous les morceaux avec cette voix de ténor décomposé... « I would like to dedicate that show to all the trees that we human scum cut down for fuckin' christmas... fuck him... fuck christmas... fuck him... ». Je rappelle que c'était le traditionnel festival de Noël de Execution Management - au fait on ne le dira jamais assez mais... bravo les gars. Et je signale aussi que Mayhem ne s'en prend pas forcément au christianisme sur scène (vous parlez d'une ambulance... ça n'est plus subversif depuis longtemps, mais est-ce même encore drôle ?), mais à chacune des grandes religions révélées. Et y'a pas à dire, dans l'état actuel des choses, c'est plus dangereux de brûler certains symboles que d'autres - je n'avancerai pas plus sur ce terrain miné. Reste le plus important pour conclure : la musique de Mayhem exhale réellement quelque chose, et quand Attila souffle, dans un murmure d'infrabasses, « dedicated to the trees », on fait comme les interlocuteurs de Lino Ventura dans ses films : on ferme sa gueule, on écoute. Et on se dit qu'en effet, les arbres de la forêt voisine doivent l'entendre.

Well I am not what you can call a gig-addict. But attending a Mayhem’s performance is always an event, isn’ it ? So here I was and man, total mindfucking madness it was. The boys were headlining some Christmas Fest (wtf ?!?), or supposed to (the running order was modified on the last minute). Musically Mayhem ripped the place apart but hey, for fuck’s sake, fuckin’ Attila was dressed as a Christmas tree for the whole gig !!! Well, it would be more accurate to say he was entangled, more than disguised, in a fuckin’ firtree ! Of course the thingy was complete, adorned with fairy lights and coloured bulbs and, therefore, powered by electricity. Fuck me ! I swear on your sister’s chastity this is absolutely fuckin’ true ! I was more expecting a pink rabbit or a greasy pimp, like on the rest of the tour, but hey, Christmas it was, wasn’t it ? The assistance was divided, pros and cons – what I do know is that what Attila did that night was truly black metal in the most twisted kind of way – isn’t this music about shocking people off and breaking every rule ? That bein’ said, I wish all of you sickfucks a merry Christmas and a happy Mayhem.

Le site et le Myspace de Mayhem.

...et toujours :
Un nouveau suicide chez Mayhem

jeudi 28 juin 2007

« Static Journey » pour les âmes solaires ?

Bon... je sens que cette chronique va m'être pénible. Car j'aurais souhaité écrire autre chose au sujet de Solar Soul, septième album de Samael sans compter ces excellents minis que sont Rebellion et Exodus. Non pas que cet album soit mauvais : il est, dans l'absolu, bon. Mais quelle déception personnelle... Après Reign of Light, énième réincarnation réussie de cet étrange Ouroboros qui ne se mord en principe jamais la queue, j'avais senti venir l'embrouille : le chapitre ouvert avec brio par Passage venait ainsi d'être magistralement clos. Après la trilogie noire (Worship Him, Blood Ritual, Ceremony of Opposites), après un triptyque plus lumineux en apparence (Passage, EternalReign of Light), il fallait ouvrir un autre cycle. Où ? Comment ? Quelles nouvelles directions explorer, après avoir défriché, en vingt ans de carrière, tant le nord et le sud que l'est et l'ouest ? C'est là que le bât blesse : la réinvention n'a pas eu lieu et pour la première fois, enfer et damnation, Samael a succombé à la redite. D'où ma syncope initiale et mon amertume comparable à celle d'un amoureux non pas trahi - Samael ne m'a jamais rien promis -, mais sincèrement déçu.

Samael s'est toujours lu au travers des noms de ses chapitres les plus marquants : après la jeunesse black metal frappée du sceau des pères fondateurs, Ceremony of Opposites annonçait, sans peut-être même en avoir conscience, que le groupe se proposait d'unir dorénavant ses racines sombres et métalliques avec une expérimentation toute suisse, à peine esquissée sur l'album précédent. Puis le mini Rebellion, porté par son nom aux allures de cri de révolte face aux dogmes metal, entérina le caractère unique de Samael, bête désormais organico-synthétique refusant de se voir plus longtemps enfermée dans un underground trop étriqué pour elle. Inutile de commenter longuement le nom du disque suivant : Passage parle de lui-même et parachève la métamorphose du rouge au bleu, tout en renforçant cette impression de mouvement permanent et vital que chante Vorph (cf Jupiterian Vibe). Reign of Light retentit lui aussi comme une bannière, la découverte d'une terre promise longtemps recherchée, l'avènement final d'un groupe passé de l'ombre à la lumière (bien qu'avec du recul, et malgré l'extrême noirceur de Ceremony Of Opposites, je pense qu'Eternal et Reign of Light sont, de façon plus cryptique, les disques les plus sombres de Samael). Arrive aujourd'hui Solar Soul, et nous voilà au cœur du problème. Samael, toujours en mouvement, a cette fois-ci marché en ligne droite autour de son petit monde au point d'en revenir à son départ - révolution qui n'en est pas une - et c'est un choc, de la part de ces précurseurs toujours sur la brèche créative et artistique.

Pas de surprise. Plus de surprises. La rumeur annonçait des guitares déterrées du mix, et c'est vrai qu'elles sont moins en retrait que sur Reign of Light. Mais ce dernier était un chef-d'œuvre, nouvelle étape qui n'avait pas besoin de grosse saturation pour impressionner. On parlait même de l'impensable : une saveur cérémoniale, plus entendue depuis 1994 donc, participerait au goût forcément exquis de Solar Soul. Las ! Reconnaissons tout de même le clin d'œil de Slavocracy (son riff exhumé de Crown, accéléré). J'irai même jusqu'à dire qu'AVE ! ou Alliance, écrasants de majesté altière et parsemés de râles traînants et plombés, pourraient être un Ceremony (la chanson) version 2007. Mais pour le reste, Solar Soul lorgne beaucoup trop sur Passage et son successeur... et c'est décevant. Les mêmes structures passagères et éternelles reviennent continuellement : intro martiale, puissante et percussive, puis licks de guitares chargés de donner son identité à chaque morceau, suivis du sempiternel refrain martelé par l’impeccable scansion virile de Vorph... Les claviers sont loin d'être mauvais, mais l'on souffre de toujours entendre ces mêmes sonorités, reconnaître ces mêmes placements recherchant toujours les mêmes effets... C'est une recette que Samael a porté à son paroxysme en 1996, mais dont le groupe use et abuse désormais au point d'en faire un schéma rebattu. En un mot comme en cent, Solar Soul est trop unidimensionnel (une infamie dans le vocabulaire samaelien), prévisible, convenu. Le vieux fan que je suis (depuis Ceremony of Opposites) l'est justement resté parce que Samael l'a habitué à une redécouverte passionnée à chaque album, ce qui est loin d'être le cas ici. Quel contraste après un très aventureux et réussi Reign of Light qui rompait avec tout ceci ! Plus atmosphérique, enfin décomplexé par rapport à ses ambitions « dansantes », plus grand « scope » tout en restant puissant - là où Eternal avait peut-être failli, délayant sa force dans un mix trop diffus -, Reign... était un délice raffiné, réinventé, nouveau départ malheureusement démenti en 2007 par Solar Soul, ce décevant bon album.

Car oui, c'est un bon disque ! Il contient d'excellentes chansons, dont l'honorable bonus track de la version digipack... mais encore une fois, ça n'est pas suffisant. Dommage, d'autant que Solar Soul est marqué par le retour d'une véritable batterie : ça sonne à mort, et même si la froideur d'un Passage ou le côté galactique d'un Eternal doivent pas mal à la boite à rythmes, il faut avouer que ce regain organique apporte beaucoup à Samael qui commençait à pécher de ce côté-là. Un petit mot sur les paroles : véritable apôtre du self improvement, Vorph a ciselé à nouveau des textes collant à merveille au positivisme barjavélien qui caractérise Samael depuis Passage. Pas besoin d'acheter un bouquin de développement personnel ! Promised Land est à Solar Soul ce que Shining Kingdom est à Passage, et tout le reste est à l'avenant. Je remarque cependant que Solar Soul est moins galvanisant que ses prédécesseurs : pas de trucs aussi trippants qu'un « See how bright, bright you can shine » ici, ni de conseils de jardinage aussi transcendants que ceux préconisés dans Rain. Samael confirme également son statut de citoyen du monde (se souvenir de On Earth) et s'autorise même une allusion directe aux guerres actuelles dans Valkyries' New Ride : on avait rarement connu le groupe aussi terre-à-terre. On The Rise, quant à lui, est un beau texte qui parait, au premier degré, comparable aux thèmes habituels de Samael, mais je l'ai vu à tort ou à raison comme une parabole du chemin parcouru depuis l'époque Into the Infernal Storm of Evil. Soit quelques années-lumière !

Étonnez-vous qu'après une carrière marquée par un Ceremony of Opposites, un Passage ou un Reign of Light on devienne exigeant ! Qui aime bien châtie bien, et je reste inconditionnel de Samael. Un groupe que j'aime et que je continuerai à suivre au plus près en espérant, la prochaine fois, un produit moins tiède : on n'est jamais bien le cul entre deux chaises. Solar Soul est un bon album-somme, mais trébuche franchement en tant que successeur de Reign of Light.

Fuck, I’m devastated. You know what ? Solar Soul is a good album. But a good album is not enough in a Samaelian context. I saw it coming, I swear it. I mean, how could Samael maintain ad vitam aeternam such a high-quality level as featured in Ceremony of Opposites (one of my all-time classics), Passage, Eternal (despite its way-too-“large” sound) and Reign of Light ? In a predictable way, Solar Soul fuses electro with martial, cold, declamatory metal but the surprise factor is long gone and that’s a shame. Ok, there’re more guitars in there than in Reign of Light, and I‘ll even go as far as saying that Solar Soul nods clearly, at times, to the oldschool Samael of yore. Problem is that Samael can’t stand the “been here, done that” thing – it just didn’t feel right, it just didn’t fit them. Samael is a march, Samael is an endeavour, Samael is a matter of going forwards and not backwards. So Solar Soul is a harsh disappointment in terms of creativeness ! A somewhat good album, hiding truly good moments (Slavocracy, Promised Land…), but unworthy of the Samael usual seal of quality.

Solar Soul (Nuclear Blast, 2007)

01 Solar Soul
02 Promised Land
03 Slavocracy
04 Western Ground
05 On The Rise
06 Alliance
07 Suspended Time
08 Valkyries' New Ride
09 Ave !
10 Quasar Waves
11 Architect (bonus track)
12 Olympus

Le Myspace de Samael.

...et toujours :

Scream for me John Lennon !

Le mouvement perpétuel

jeudi 21 décembre 2006

Auvergne Connection

Cette nouvelle entrée sera dédiée à la chronique de deux albums venant de paraître... Mettons les choses au point tout de suite : elles ne seront peut-être pas des plus aisées à trouver, mais ces deux galettes valent non seulement d'être écoutées, mais aussi et surtout d'être achetées ! Bref, selon la formule consacrée qui clôturait nombre de missives à la glorieuse époque du tape trading... support the real underground ! Prenez la peine de découvrir H.O.P.E et Morphoss.

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H.O.P.E : REASON & DIVINE
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H.O.P.E n'est autre que la concrétisation sonore d'un projet de longue haleine, celui du sieur Alkariis, baroudeur de l'extrême UG français depuis les mid-90's. Entre autres campagnes victorieuses auxquelles il participa, mentionnons seulement la croisade menée sous la bannière (impériale) d'Ancestral, horde black/death qui gagna ses lettres de noblesse aux côtés du proto-CNK et à coups de prestigieux supports (Forest of Souls, Loudblast, Septic Flesh, Your Shapeless Beauty, Avatar, Edge of Sanity sont ceux qui me reviennent à l'esprit). Longuement mûri, Reason & Divine (en référence à l'éternel conflit cartésien) est le premier album de cette entité que l'on aurait tôt fait de réduire à un one-man band, tant Alkariis a su s'entourer des bonnes personnes pour mener à bien ce projet ! Je pense en particulier au paisible ménestrel Guillaume qui a prêté son précieux concours guitaristique à cette œuvre.

Sous influences digérées et non pas régurgitées, Reason & Divine propose un blackened-metal symphonique de haute volée, audacieux et maîtrisé. Certes, les maîtres-à-penser d'Alkariis se rappellent ici et là à notre bon souvenir : on entend parfois l'Empereur hurler sa triste colère sous l'Espérance (My Own Interior Way, qui cache sa noirceur sous sa charpente metallico-synthétique), on distingue ailleurs la silhouette spectrale d'un Yearning, d'un Ulver ou d'un Arcturus au détour d'une mélodie de claviers inspirée (An Ordinary Morning), mais ces différentes balises permettent à l'auditeur d'entrevoir cette lignée de rois immortels desquels H.O.P.E descend. J'utilisais plus haut le terme audacieux et ne le retirerai pas ; l'usage fréquent de vocaux typés Muse ou même Radiohead risque de refroidir les plus étroits d'esprit (dont moi-même, bien évidemment !). Pour autant, ces passages venant contrebalancer les vokills mortuaires d'Athevros (impressionnante prestation, confere Le Château Noir) sont brillamment exécutés, jamais intrusifs, toujours à-propos : ils sont l'une des grandes forces de Reason & Divine. Le dionysiaque et l'apollinien, toujours... On mentionnera aussi quelques dérapages contrôlés dans une electro-coldwave de fort bon aloi : tendez l'oreille et vous distinguerez des traces résiduelles de Covenant ou Haujobb, notamment dans Absinthe...

Bref, le premier effort de H.O.P.E est un grand disque de metal, puissant mais sensible ; noir mais jamais résolument dépressif, rappelant parfois dans l'esprit les travaux récents et « poppisants » (eh oui !) de Samael. Au diable les étiquettes : bien que le squelette de l'affaire demeure fortement ancré dans l'extrême, c'est l'amour de la musique qui parle ici ! Bravo à Alkariis d'avoir eu cette opiniâtreté et d'avoir su mener ce projet à son terme. Certes, les qualités de l'œuvre seront aussi ses défauts pour certains (mieux vaut avoir l'esprit sacrément ouvert pour digérer tout ce qui compose Reason & Divine), mais indéniablement, cette première sortie de Back Stage Records mérite toute votre attention. A l'écoute de H.O.P.E, excellemment interprété et produit (OCYS Studio + mix chez les Crack Ov Dawn), une phrase de Dylan me vient à l'esprit : « Casser les règles ? Je ne casse pas les règles, car il n'y a pas de règles ».

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MORPHOSS : MARCHES FOR THE CONDEMNED
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Brutal thrash, anyone ? J'espère en tout cas que ce programme vous siéra, car il n'y a rien d'autre au menu de ce Marches For The Condemned. Et c'est tant mieux ! Condamné à thrasher, ainsi que sa précédente réalisation le proclamait, Morphoss aime le death, le thrash, et entre les deux son cœur balance tellement... qu'il a décidé de ne pas choisir ! Ce papillon funèbre bourrine à tout-va, tatane comme c'est pas permis, mais avec style, précision et bon goût. Quoique je vais peut-être retirer cette dernière appréciation, n'ayant pas encore parcouru les paroles certainement primesautières de Bestiality...

Très influencée par Slayer à qui elle pique les sempiternels gimmicks (dissonances harmoniques, soli plus torturés qu'une sorcière sous l'Inquisition), la bande ne s'est visiblement pas remise non plus de la scène scandinave de la première moitié des 90's à qui elle emprunte sans vergogne rythmiques ultra-catchy mais aussi, à l'occasion, son côté graveyard voire nécro. Écoutez donc Assassinate qui lorgne sur le Entombed des débuts, ou encore les premières mesures du sus-cité Bestiality qui ruent dans les brancards comme un bon vieux Unleashed de derrière les fagots (à moins que ce ne soit l'inverse, car une erreur semble avoir été commise sur le tracklisting) ! Cependant et à mon humble avis, Morphoss n'est jamais meilleur que lorsqu'il se fait plus heavy et mid-tempo : carnages assurés sur March of the Condemned ou The Trial. Que dire d'autre ? Difficile de chroniquer de façon intéressante un genre archi-balisé ou l'on s'efforce d'être le moins original possible, car là n'est pas le propos et Morphoss, résolument oldschool, ne souhaite surtout pas révolutionner les choses ! Précisons seulement que la prod, puissante et « pleine », souffre peut-être d'un mixage un peu trop proéminent de la voix.

Outre une section rythmique un peu plus jeune que le reste de la bande, aux oreilles que l'on imagine plus volontiers formées avec Slipknot ou Soulfly qu'avec Hellhammer ou Bathory, Morphoss compte aussi dans ses rangs deux guitaristes vétérans du thrash made in 6-3, dont l'affable Gun's « c'est çààààhhh », sodomite de volatiles le jour et adorateur de Kerry King la nuit. Le tableau (de chasse) ne serait pas complet sans le bien bel organe de Fabrice, ex-imprécateur d'Ancestral aussi à l'aise dans les growls d'outre-tombe que dans les vokills venimeux. Pour connaître la machine de guerre en concert, je peux vous assurer que l'implacable rage dégagée par les lascars en live a été capturée sans être matée avec bonheur ! Bref, avec ce genre de forçats les moutons électriques sont bien gardés et le thrash/death demeure ce qu'il doit être : un torrent sonore cataclysmique, comparable à un Styx seulement contenu dans son lit par la compréhension du genre et sa parfaite maîtrise instrumentale. Le verdict de la Cour ne saurait attendre plus longtemps : coupables, et fiers de l'être !

As a Frenchman I support national metal, especially when said metal is of the better kind. Please take a few moments to roam H.O.P.E’s and Morphoss’ Myspaces. Wanna know why ? Well, here we go. H.O.P.E is a one-man-band led by Mr. Alkariis, of the late gallic Ancestral fame, Reason & Divine being for now its first release. Well, to say “one-man-band” is not totally accurate, as able musicians are backing and fleshing Alkariis’ ideas. So what you get here is blackened symphonic extreme metal, taking as much from Muse as from Samael. Scratching your head, uh ? Well, you just gotta click on the Myspace link below ! Ok, after the Dionysian, avant-guardesque darkness displayed by H.O.P.E, let’s be überbrütal with Morphoss. Don’t need to bother ye faithful reader with many superlatives, what you should know about Morphoss can be summarized like this : "brutal and expletive fuckin' thrash". ‘Cause Marches of the Condemned will crush your head without mercy, and you won’t even have the time to say “Slayer”, “Entombed” or “Unleashed” before givin’ up the ghost. Thrashin’ death metal or deathin’ thrash metal, who gives a flyin’ fuck – Morphoss will feast on your miserable soul ! So be a man and check it out, or else Sharon Osbourne will slip into your sweaty couch on some moonless night (and I would be there, making a sextape of this).

H.O.P.E - Reason And Divine (Backstage Productions, 2006)

01 My Own Interior Way
02 Le Château Noir
03 An Ordinary Morning
04 My Second Self
05 Absinthe
06 Racine Mortelle
07 A Light Despair
08 HOPE

Morphoss - Marches For The Condemned (autoproduction, 2006)

01 The Trial
02 Condemned To Thrash
03 Opposition
04 Bestiality
05 Assassinate
06 March Of The Condemned
07 Dark Obscenity
08 The Sentence


Le Myspace de H.O.P.E.
La chronique d'Obsküre, et celle de VS Webzine.


Le site et le Myspace de Morphoss.
La chronique d'Obsküre, et celle des Accros du Metal.