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lundi 14 mai 2012

Voir Metallica et mourir


Il y a des choses à faire dans la vie : on n’est pas sur ce rocher pour rien. Il y a aussi des choses à voir : pour votre serviteur, assister à un concert de Metallica faisait partie de la liste. C’est donc fait. La grande objectivité qui caractérise ces pages dès qu’il est question des San-Franciscains sera de rigueur : (ne) comptez donc (pas) sur un live report des plus impartiaux ! Un mot sur le Stade De France, structure impressionnante et équipée de trois immenses écrans HD, chacun plus grand qu’un terrain de tennis : sans eux, je n’aurais absolument rien distingué du concert car trop loin sur les gradins (et placé au plus haut : vertigineuse impression quand on s’installe). Fin du quart-d'heure provincial...

Passons sur Gojira, à nouveau présent sur une tournée Metallica : ces mecs, dont la rifferie mécanique et métronomique doit beaucoup au jeu de Hetfield, doivent vraiment vivre un rêve éveillé. Cependant et bien que très client, impossible de vraiment apprécier : un son catastrophique m’aura contraint à bouger la tête de mémoire plus que de ressenti. J’avais l’impression d’être un de ces petits chiens en plastique à l’arrière des voitures, opinant du chef sans trop savoir pourquoi (les Japonais font ça très bien aussi). Mais entendre, plus qu’écouter, Gojira dans ces conditions n’était rien en comparaison de ce qui allait suivre… The Kills. Perplexité totale à la « what the fuck » : pourquoi eux ? Pourquoi ici ? Pourquoi cette place (j’opte pour un calcul machiavélique) ? Ce fut atroce : inutilement bruitiste (je sais la tendance noisy du groupe mais là…), et juste chiantissime, le tout desservi par un son horrible. Gros, énorme plantage de The Kills, qui n’avait rien à gagner ce soir-là : ouvrir de cette façon pour un groupe comme Metallica, c’est se donner aux lions dans une arène à l’exclusivité pourtant connue. Alison Mosshart, à qui on pincerait néanmoins bien les fesses, conclut tant bien que mal à grand renfort de doigts d’honneur adressés à une foule bien élevée et patiente, qui finit néanmoins par siffler à l’approche de l’heure fatidique. Il semble que je sois condamné aux premières parties pénibles sur les gros concerts en stade (le pire avait été atteint sur la tournée Early Years de Maiden, au Parc des Princes : j’avais du me tartiner Within Temptation, mais surtout, enfer et damnation, Dream Theater : une agonie mes amis. Une agonie)…

« Vos acouphènes ont vingt ans », proclame la bannière géante accrochée sur les flancs du stade. Vingt ans, peu ou prou, c’est bien la date de sortie (1991) de Metallica, cet album calibré pour le carton (approche quasi scientifique en la matière de Bob Rock, cf les fameux Un An Et Demi De La Vie De…) vendu à plus de trente millions d’exemplaires et qui aura propulsé Metallica à sa périhélie. Le Black Album, c’est aussi celui par lequel nombre d’entre-nous avons découvert gamins le groupe (vous vous souvenez quand vous expliquiez à vos copains que Metalloche c'est mieux que Guns ?), et c’est surtout celui qui aura clairement démocratisé le heavy metal « grand public » malgré son paradoxe (un contenu aussi noir que sa pochette en termes de paroles). Philippe Manœuvre, toujours visionnaire, n’a pas mis Metallica mais le Garage Days dans sa « discothèque idéale ». Présent ce soir-là, j’espère que cela lui aura soufflé l'idée de publier un second tome. Ou pas, en fait.

Metallica n’a plus rien à prouver depuis longtemps… Metallica n’a plus besoin d’argent depuis longtemps (sortir un machin dadaïste comme Lulu, vous pensez vraiment que c’était pour le vendre ? Si c’est le cas, think twice, think better. Idem pour la place : un groupe de cette stature, dans un tel lieu, la fait plutôt payer entre 100 et 200 euros que 65)… Je les attends, ils arrivent. Ca y est, les Saints-Pères prennent la scène. Oh putain. Ce n’est pas tout les jours qu’on assiste à une révélation mystique : je me fais l’effet d’être Paul Claudel derrière son pilier de Notre-Dame de Paris. Pour la set-list, vous la trouverez partout, mais attaquer à 200 à l’heure avec Hit The Lights, Master Of Puppets et No Remorse, ça donne le ton… Metallica est en forme, ça joue serré, et Jaymz a ressorti la veste à patches bardée de Saxon, Venom, Tank et autres Motörhead… le charisme extraordinaire de cet improbable saltimbanque redneck partagé entre le cambouis des moteurs qu’il affectionne bricoler et ses penchants pour l’art et l’essai opère et frappe : ses ouailles sont tout ouïes et la grand-messe qui s’annonce, bordel, promet le Grand Tremblement.

Le morceau de bravoure, bien sûr, c’est la célébration du Black Album après une vidéo commémorative sympathique bien que squeezant mesquinement Jason : quelle idée géniale que de l’entreprendre à rebours pour finir, avant les rappels, sur l’apothéose Enter Sandman (foule au bord de l’apoplexie) ! Le son étonnamment bon pour un stade ainsi que la bonne diction de Jaymz permettent, j’insiste, de se rendre compte de la qualité des paroles de l’album noir (Holier Than Thou, My Friend Of Misery, Sad But True, The God That Failed, Wherever I May Roam magique et pour l’occasion accompagnée d’une chouette vidéo…). On aura même bien supporté Nothing Else Matters qui, quoi qu’on en pense, reste traversée par cette fulgurance : elle invalide d’elle-même depuis vingt ans la première des critiques qu’on pourrait lui faire car, justement et loin de compter fleurette comme les dégoulinantes power-ballads de l’époque, la chanson traite de l’importance de rester soi-même sans se compromettre par rapport à ce qu’attendent les autres de vous. En clair, une ballade qui dit qu’elle vous emmerde. Joli subterfuge, non ?

Jaymz… que dire de plus ? A-t-il trouvé la fontaine de jouvence dans son jardin (qui serait sûrement classé Parcs & Forêts en France) de Marin County ? S’est-il libéré définitivement de ses mauvais génies ? Sa prestation fut impériale : vocale, instrumentale, et quel Monsieur Loyal – on avait l’impression d’être ses hôtes ce 12 mai 2012… On se serait passé des discours un peu démago (« Metallica family », on l’aura entendu un trop grand nombre de fois !), mais après tout c’était un passage obligé : ce qui choquerait, ce serait d’entendre ça de la bouche de Mortuus à un concert de Marduk. Je ne suis pas assez musicien pour juger de la prestation de Lars qui, bien qu’éreinté par beaucoup (qui certainement ne doutent pas jouer mieux que lui…), n’a pas été ridicule malgré quelques flottements sur les parties de double (One), mais ça passait à l’aise de façon générale. Reste Kirk, que je trouve toujours un peu « transparent » : la faute à son attitude limite désinvolte alors qu’il enquille quand même de sacrés soli, ou à ma faiblesse pour Hetfield dont le jeu rythmique focalise immanquablement mon attention ? Rien à dire sur Rob Trujillo : paraît qu’il faut un bassiste dans un groupe. Eh bien, Metallica a un bassiste. Blague à part, Trujillo est un monstre d’attitude, et on pressent, avec un sentiment diffus d’injustice, que Newsted est en passe d’être relégué au rang du troisième bassiste de Metallica (on oublie Mc Govney) en termes d’importance. Rude au regard des états de service impeccables de ce bon vieux Jason : le malaise entre lui et Metallica aura été permanent, couvant pendant 15 ans.

Bref, au-delà de la confirmation de l’extrême générosité du groupe (qui, je le rappelle, donne gratuitement tous ses concerts qualité soundboard sur son site), son excellente tenue sur scène rassure et promet : plus de deux heures apocalyptiques mais bon enfant pour un rêve réalisé… N’écoutez pas les pisse-froids (gageons que les Inrocks et autres prescripteurs de goûts auront vu en The Kills le principal attrait de la soirée dans le papier qu’ils écriront en se bouchant le nez) ! Car Metallica continue son miracle « Robert Hossein » permanent : faire du grand spectacle, pour le grand public, sans compromettre son art. De 7 à 77 ans, de Nothing Else Matters à Battery, tout le monde a vu son Metallica sur scène.  Judge not lest ye be judged yourself ; c’est avec Leur Sainte Parole que je conclurai cet article, encore une fois et sans surprise, d’une parfaite objectivité sur le sujet.

Un grand merci à Nicolas Gaire qui m'a permis d'utiliser ses chouettes photos pour les images placées en lien sur les noms des musiciens : retrouvez la totale ici. Les deux clichés visibles directement sont l'oeuvre de votre serviteur.

Hey friends… Just saw ‘Tallica last Saturday and believe me, ‘twas great. I mean, reeeaaally great. I just wrote an extended article ‘bout it in French so I don’t feel like translating it just for the sake of translating it but I wasn’t let down by the guys. As a commemorating gig mostly dedicated to the Black Album’s 20th anniversary, the four horsemen fiercely tore backwards into it, nailing each number down from Struggle Within to Enter Sandman. Bullet after bullet, it all went down "straight between the eyes". Baaad motherfuckers…

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jeudi 20 octobre 2011

La monstrueuse parade

On n’empêchera jamais un véritable artiste de s’exprimer, et un véritable artiste trouvera toujours le moyen de s’exprimer – par quelque biais que ce soit. Enlevez-lui sa guitare, il écrira des poèmes. Piquez-lui papier et crayon et il prendra des photos. Privez-le d'appareil photo ; il fera des films avec son smartphone. Enlevez-lui son mobile et foutez-le au fond d’une grotte avec son ombre pour seule compagne (Mesrine !), il vous réinventera l’art pariétal : c'est comme çaNikki Sixx est bien de cette race-là, et c’est ce qui le sauve depuis toujours ; validant et entretenant constamment son statut de diseur, de raconteur et de tritureur de la pâte humaine au-delà des aspects parfois détestable qu’il peut avoir.

Oui, son besoin compulsif de dire, de montrer, de faire (souvent avec toute la mégalomanie égocentrique qu’on lui connait) est la preuve constante que le gars ne vit que pour s’exprimer, d’une façon ou d’une autre… Sixx serait resté un beauf d’Idaho (au lieu de devenir un beauf d’Hollywood) que vous l’auriez trouvé au bord d’une rivière, à construire des moulins à eau en allumettes entre deux parties de pêche avinée – Herta style. Oui, c’est ce qui le sauve, et c’est à mon sens la seule explication à sa survie (au moins artistique) : survie à l’inanité de certaines productions « du cru », si j’ose dire, et à ses excès. C’est, en somme, sa « note d’intention » ; son explication.

Aujourd’hui Sixx s’exprime musicalement plus et mieux que jamais entre Mötley Crüe (qui toute nostalgie subjective mise à part, a réussi le tour de force de sortir son meilleur album après vingt-sept ans d’existence) et Sixx A.M. Il est aussi en train de se construire une image de photographe que j’estime, avec une prédilection qui ne surprendra personne – le portrait. Et notamment le portrait de freaks, comme lui. Ils sont disséminés de façon anarchique sur ses différents sites internet comme autant de tronches de laissés-pour-compte de l’Amérique - de la vieille obèse engoncée dans un fauteuil roulant entre deux caravanes crasseuses au pépé rigolard, buriné et alcoolique. Parmi ces shoots de créatures (dans lesquelles on retrouvera parfois et sans surprise ses « copains » de Mötley), se glissent quelques natures mortes, parfois gracieuses, parfois dérangeantes, souvent les deux… De quoi pardonner largement d’autres expérimentations plus convenues, ou le côté très cliché de certains portraits. La première fois, finalement, que Sixx ne parle pas de lui. Vraiment ?

I try to cover many different topics, people and bands in these (now) old pages. But I have to admit some are overrepresented : Metallica, the living debauchery known as GNR and, of course, ol’fart Nikki Sixx. So here we go fuckers. This guy has been fascinating me since, wow, don’t even remember. In fact, I was fond of Sixx way before loving the Crüe. A total artist, is what he is. Sure, when you’re wielding too much blades you can’t master them with the same efficiency, but our big boy is doin' good in music, writing (as long as you’re not searching for the next Kerouac), and also photography. Shooting freaks of nature, that’s what he does – not for a living of course, the man is shitting dollars since thirty years -, but, I firmly believe that, for the sheer love of doin' it. And please see for yourself, some of his visual work are truly amazing… Sixx, beyond all the business circus-related events he’s known for, has always been an interesting character inhabited by the same darkness that resides in you and me : a bleakness of the soul - which really shows in his pics.

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.

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mercredi 20 mai 2009

Un passé qui ne passe pas

Signe des temps pas fameux ? Avatar du phénomène gloubiboulga appliqué au metal, pourtant déjà assez régressif pour ne pas en rajouter une louche ? Ou triste constat symptomatique d'une vérité : la scène serait si chiante en ce moment, qu'entre deux productions formatées chez Andy Schnaps et trois pochettes photoshoppées montrant un putain de marmot sous un ciel apocalyptique (This Godless Endeavour aura fait quelques émules), rien ne serait meilleur que de se réfugier dans ce que l'on sait être toujours aussi bon - et je ne parle pas de votre copine ? Toujours est-il que la dernière mode est à l'exécution intégrale de Ton Album Culte sur scène. Après Slayer et Reign In Blood, Metallica et Master Of Puppets, Mötley Crüe et Dr. Feelgood, et quelques autres que j'oublie, c'est Aerosmith, Judas Priest et Forbidden qui « menacent » de jouer intégralement et respectivement Toys in the Attic, British Steel et le grand Twisted Into Form pendant leurs prochaines tournées. Quant à Testament, c'est par le biais d'un sondage que leurs légions d'héritiers (réfléchissez, ce n'est pas dur) sont appelés à entériner une setlist exhumée de The Legacy et The New Order.

Pas bien convaincu par ce genre d'initiatives, un peu du même tonneau que cette pénible mode qui voit de vieilles gloires ré-enregistrer leurs vieux tubes (chez Andy Schnaps)... En sus d'être un concept assez réducteur et limité, ça laisse perplexe sur l'état actuel - notamment économique - du metal et de ses amateurs bien sûr. Le message n'est pas des meilleurs non plus pour les artistes qui peuvent apparaître comme figés dans une époque et dépendant d'un public purement générationnel... alors que le metal est sensé être l'exact contraire du conservatisme. Personnellement j'échange largement un Angel of Death contre un Flesh Storm. Quoi qu'il en soit, Ton Album Culte joué en entier est certes un bon filon, mais finalement, si peu flatteur. Bien sûr, je me dédierai sans sourciller quand Guns tournera à cinq pour jouer tout Appetite For Destruction, mais ça me paraît peu probable, je soupçonne Steven d'être mort depuis quelques temps - simplement mû par quelque nécromancie le temps de ces occasionnelles téléréalités dans lesquelles il s'exhibe.

It’s a shame, but it seems the latest trend is seeing all our "vieilles gloires" of yore touring in its entirety their cult album. Talkin' 'bout the cash machine... Take Slayer, for example. Ok, I like Reign In Blood as much as you but I won’t mind them playing fuckin’ World Painted Blood from alpha to omega, ‘cause World Painted Blood is the decade’s utmost destructive thrasher coming from this side of the Atlantic (which is the left side for me, remember ? I eat bread every day). Alas, metal these days is plagued with conservatism – thinking of it, another common point with ol’ good Sheol.

samedi 20 décembre 2008

Uzi Suicide

Slash a beau écrire aussi mal qu'il joue bien de la guitare (on est loin du style destroy, férocement drôle et irrévérencieux d'un The Dirt - peut-être qu'une traduction française signée Despentes rehausserait un peu la qualité littéraire de l'ouvrage, cf sa chouette version de la bio des Ramones), sa biographie reste intéressante et passionnera n'importe quel fan des Gunners. On en aura pour son argent, bien que votre serviteur ne soit pas peu fier d'avoir payé son exemplaire neuf, quatre euros au lieu de trente, grâce à une supposée marque sur la tranche, invisible à réception... A consommer sans modération, avec une bouteille de Nightrain à portée de main.

Les inconditionnels du GNFNR canal historique seront comblés - la genèse des plus grands titres est dévoilée, beaucoup de demi-mystères sont levés (qui est la brune fatale au regard de feu immortalisée sur l'épaule d'Axl, pourquoi ne faut-il jamais honorer une demoiselle en tandem avec Izzy Stradlin, qu'est devenue My Michelle...), et malgré les écueils inhérents au genre, difficile de poser le pavé pour qui s'est un jour intéressé à la carrière de Guns N' Roses, ce cirque ambulant et autodestructeur plus instable qu'un pain de nitroglycérine convoyé par Yves Montand et Charles Vanel. En voici un très court extrait, plutôt étonnant et relevant carrément du domaine du fantasme :

« I crashed wherever I could, and did whatever came to mind, and there was a point in there when I hooked up with Dave Mustaine of Megadeth. We became friends ; he was strung out on smack and crack and he lived in the same neighbourhood, so we hung out and wrote songs. He was a true, complete fucking maniac and a genius riff writer. We'd hang out, smoke crack, and come up with major heavy metal riffs, just fucking dark and heavy as hell. Sometimes Dave Ellefson would join us ; we got along great, we wrote some great shit. It got to the point, in our drug-fueled creative zone, that we started seriously entertaining the idea of my joining Megadeth. Guns was in a holding pattern, after all, and I was high enough to consider all kinds of bad decisions. Dave Mustaine is still one of the most genius musicians I have ever jammed with, but still, in my heart of hearts, I knew I couldn't leave Guns ».

Slash, par Slash et Anthony Bozza, édité chez Harper Collins (2007)

I like Slash since forever : the man has always been a classy motherfucker ready to crash and burn - he just won’t ever learn. Like everyone these days it seems, he just released his bio. Badly written, but oh so fuckin’ trippin’. Have a drink or ten of Nightrain, and enjoy the ride in downtown L.A. from 1983 to 1991 (we don’t give a flyin’ fuck about what comes before and after, don’t we ?), when GNR was the (other) meanest, harshest bunch of lewd motherfuckers you can imagine. Now, who said “never stop the madness” ?

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Régime sec
With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

samedi 2 août 2008

Coke En Stock

Le problème numéro un de Nikki Sixx ? La reconnaissance. Le songwriter de Mötley Crüe, quelque peu méprisé par les gardiens du temple de la musique populaire, ne sera jamais reconnu - pas par les gens qui « comptent ». L'univers du glam, comme on l'appelle aujourd'hui (on rappelle que les publications d'époque parlaient de heavy metal), c'était un peu la cour des miracles. Sortir de ce carcan ghettoïsé, et plus tard, tourné en ridicule, était une autre histoire. Jugez plutôt : la seule fois que les Cröütes inspirèrent les respectables et chiatiques Dire Straits, ce sera pour écrire Money For Nothing. Et si les Stones voyaient Axl et sa bande comme leurs fils plus ou moins naturels, ils n'eurent pas ce doute de paternité pour le Crüe. Notre ami n'atteindra jamais le statut dont il rêvait : une reconnaissance à la Springsteen et une aura à la Lou Reed, qu'il vénère. Question de respectabilité - il est plus chic d'être, comme Guns N' Roses, le rejeton des Stones et de Led Zeppelin, plutôt qu'un bâtard enragé, fils morveux des Dollz et de Kiss. C'est ainsi, et Sixx, au gouvernail du Crüe depuis le début, en a pris son parti. Ça l'a longtemps tué à petit feu, mais le bonhomme a compris qu'il n'avait pas que de la musique à vendre : en bon ricain, il sait que son produit-phare, son fond de commerce number one, c'est lui-même. D'où ces Heroin Diaries, carnets intimes hilarants, révoltants, désespérés. Et respectueux, il va sans dire, de la sainte-trinité du rock : la musique (un peu), le cul (beaucoup) et la came (plus qu'une armée de curés défroqués ne pourraient en bénir).

Exhumé d'une époque tourmentée, centré sur 1987 (Girls, Girls, Girls), ce journal réassemblé est composé d'un patchwork de notes griffonnées par Nikki Sixx. Totalement dérangé, rendu psychotique au sens premier du terme par ses multiples addictions, le bassiste livre des centaines d'anecdotes, de réflexions et de ressentis couchés sur papier, que ce soit chez lui, dans la fameuse « drug house » de Van Nuys, ou en tournée dans la chambre d'un palace. Le lecteur est constamment ballotté d'un extrême à l'autre : au rayon comédie, la limousine noire dépêchée par les loustics pour leur livrer de la poudre alors qu'ils pêchent (à tous les sens du terme) sur un lac de montagne, déboulant sous les yeux médusés de touristes (Sixx et Lee, tellement défoncés, passent la nuit sous leur tente à croire qu'ils sont sur un tapis-volant)... Dans le style tragique et romanesque (donc rock star), on retrouve, quelques pages plus loin, un Sixx solitaire et héroïnomane au dernier degré qui, tout millionnaire qu'il soit, s'administre un shoot sordide dans les chiottes à la turque d'un bar crasseux. L'eau qu'il utilise pour procéder à l'ébullition dans la cuillère ? Je vous laisse deviner. J'ai pourtant ingurgité quelques bios pas piquées des vers, mais on hallucine littéralement à chaque page écrite par ce survivant qui, il le sait aussi, est né sous une putain de bonne étoile pour être encore là, pas si mal en point - malgré de multiples overdoses et une quasi-mort clinique (expérience narrée dans Kickstart My Heart).

Valeurs ajoutées essentielles à ces Heroin Diaries, de multiples personnages interviennent, authentifient et commentent, avec vingt années de recul, les événements consignés en ces pages. Et le moins que l'on puisse dire... c'est que Sixx en prend pour son grade ! Faut dire que Nikki semblait être, comme il se voit qualifié à maintes reprises, un sacré trou du cul - il faut voir notamment la façon dont le sick muthafucka considérait les filles. À peine son affaire faite, pour peu que son état le permettait, que la demoiselle se voyait dégagée de la chambre d'hôtel afin que monsieur puisse passer la nuit à se camer sans avoir à partager ! Comme il le dit lui-même, « les filles, c'était le truc de Vince - une groupie venait à peine de le quitter que deux autres entraient dans sa piaule. Moi, j'aimais bien les filles, mais j'étais amoureux de la drogue ». En parlant d'hôtels, on mentionnera l'incroyable aventure japonaise (les dates nipponnes du Girls Tour) - lire la péripétie du stand de tir improvisé dans les couloirs du Hilton tokyoïte... Tommy et Sixx, déchirés, se trompent de flingue : au lieu d'une arme à air comprimé, c'est avec un pistolet de détresse chargé de fusées éclairantes qu'ils font feu ! Et gare aux japonais mécontents : il semblerait que la phrase préférée des Toxic Twins, durant le séjour, fut un élégant « on vous encule, vous avez perdu la guerre ! »... Connards, vous avez dit connards ?

The Heroin Diaries s'ouvre sur un préambule dans lequel Lemmy et Alice Cooper témoignent de l'extraordinaire dangerosité du mode de vie de Sixx à l'époque (« tu nous bats tous, mec », lâche le père Kilmister). Pourquoi ? Comment en arrive-t-on à de tels états si proches de l'Ohio ? A titre d'exemple, Sixx appelle plusieurs fois par jour sa sécurité pour signaler, depuis la penderie (sic) dans laquelle il passe son temps, des mexicains armés sur le point de l'attaquer. Avant d'accueillir ses sauveurs avec un fusil chargé... Autre absurdité récurrente : sa manie de foutre sa came aux chiottes pendant ses crises de parano, parfois plusieurs fois par nuit (phrase récurrente du dealer : « are ya fuckin' nuts or what ? »)... On croise évidemment quelques célébrités, notamment Slash qui se pissait régulièrement dessus lors de beuveries. Commentaire d'époque de Sixx lorsque sa douce lui fait remarquer cette immonde habitude : « ça m'arrive aussi ». Les fans de Skid Row apprécieront l'entrée mentionnant un gamin d'une quinzaine d'année qui, croisant le Crüe, annonce à Sixx qu'un jour lui aussi serait une star - le futur Baz, bien sûr. Enfin, Robbin Crosby de Ratt fait de fréquentes apparitions dans le livre. Le bougre ne sortira jamais de ses excès et finira par crever, obèse et séropositif, d'une overdose.

On s'esclaffe franchement à la lecture de Heroin Diaries, mais on comprend aussi que cette année 1987 est une année de sévère dépression pour un jeune type laminé par un succès même plus pensable aujourd'hui - et aussi par quelques bagages assez lourds remontant à sa plus (ou moins) tendre enfance. Une observation toutefois : rock star en souffrance, oui, mais à plaindre, voilà un pas que je me garderais bien de sauter : un tel destin n'est pas une malédiction et merci de ne pas faire passer des vessies pour des lanternes... Comme le dit l'ex-manager du Crüe, « on ne demandait à ces gamins que deux heures de travail par soir, ce n'est pas moi qui leur plantait des seringues dans les bras »... Il demeure évident que la polyaddiction de Sixx (alcool, crack, cocaïne, héroïne, prozac, somnifères, hash, méthadone, Halcion) trouve ses racines dans de vraies fêlures, exposées avec une impudeur voyeuriste. Et la reconnaissance dont nous parlions au début, dans tout ça ? Pas de réponse concernant cette quête violente qui traverse ce journal intime comme une décharge un électrocuté... Une intuition, plutôt : je ne suis pas sûr que ce soit après ceci que court Sixx aujourd'hui. Toujours rebelle dans l'âme (je maintiens que pas une scène ne fut plus extrême que celle du hard rock américain des années 80), mais plus vieux, plus sage, le sick motherfucker se fait désormais philosophe à ses heures, partageant plus d'un trait avec Lemmy : après eux, le déluge...

Un mot rapide sur l'objet : il est esthétiquement superbe, depuis sa charte graphique mariant invariablement trois couleurs (le noir pour l'anarchie, le blanc pour la poudre et le rouge pour le sang, menstruel ou dégouttant des seringues) jusqu'aux illustrations stylisées, paraboles symbolisant l'état de déchéance de Nikki Sixx. Enfin, et l'on finira avec ceci, le tout est parsemé de photos d'époque plutôt parlantes (polaroids de groupies à poil, de roadies en train de sniffer, etc). Si votre mère est dessus, ne vous inquiétez pas - les yeux sont le plus souvent barrés de noir. J'espère seulement que ce n'est pas celle qui pose avec, hum... la bouteille de champagne.

Nikki Sixx and Dave Mustaine share the same number one trouble : an unsatiable need for acknowledgement (and for a good measure, add a pinch of abandonment issues). Nikki never really reached this “classic songwriter” status he dreamt about – the Crüe is basically too raw, unpolished at heart and will forever remain as an underdog in US popular music. Unlike GNR if you see what I mean. Well I believe the man really came to terms with it – rather than music, he now concentrates on his number one private business : himself. Hence these Heroin Diaries, packed with funny as hell tour-stories revolving around, well… sex, drugs, and rock ‘n’ roll - but nonetheless a violent and dangerous quest about finding himself. What a journey to hell and back again...

The Heroin Diaries : A Year in the Life of a Shattered Rock Star (Nikki Sixx, avec Ian Gittins, chez Pocket Books)

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.


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Cacharel - for sixx muthafukaz only
Shout at the « needle » !

vendredi 14 décembre 2007

Le royaume des possibles

Saviez-vous que Kelly Shaefer (Neurotica, mais surtout Atheist) avait auditionné pour le poste de chanteur au sein de Velvet Revolver ? Loin d'être anecdotique, sa candidature s'est avérée être des plus solides : le mythique vocaliste de Unquestionable Presence s'est en effet retrouvé propulsé dans le quartet des finalistes au côté de Sebastian Bach. Plutôt incongru et sympathique non ? On connaît la suite, pour moi peu intéressante : c'est le fade Scott Weiland qui hérita finalement du poste. Et même si l'option Bach était certainement un écueil à éviter, il semble que ce soit décidément les chanteurs des formations satellites aux GN'R qui me posent problème : le Snakepit était déjà une tuerie (et particulièrement le second album) mais... sans frontman digne de ce nom.

Shaefer aura enregistré au moins quelques titres avec la (contre)bande - à mon avis scellés pour toujours dans les tréfonds de la jeune histoire de Velvet Revolver. Quelques investigations nous apprendront qu'un mythe peut aussi avoir les siens : le bonhomme, doté d'une aura certaine dans le monde du death metal, n'en menait pas forcément large à l'idée de mener un groupe comprenant trois ex-Guns N' Roses - tu m'étonnes. Mais il aura cependant apprécié l'expérience et retenu que les pères Slash et McKagan sont aussi friendly que down to earth. Et que recevoir un coup de fil de Slash pour s'entendre dire, toute légende du death que l'on soit, « tu t'envoles pour venir jouer à LA avec nous », ça fait tout drôle. On le croit sur parole !

On notera deux choses, pour finir. La première, histoire de souligner que les connexions inattendues comme celles-ci peuvent fonctionner dans les deux sens : l'ami Sebastian Bach a joué - et joue peut-être encore - fréquemment avec Steve DiGiorgio (Sadus, Death). La seconde, c'est que Kelly Shaefer a évolué physiquement de façon flagrante jusqu'à devenir un mix entre... Axl Rose et Matt Sorum !

Wow… Just learned Kelly Shaefer, of the mighty Atheist fame, auditioned for the singer slot in Velvet Revolver. I just can’t believe it – the man was in line with fuckin’ Baz ! Thrillin' isn't it ? What a pity the band finally chose Scott Weiland. Yeah you heard it right. And I can’t stand STP either, you heard that one right too. It seems Shaefer had recorded at least some bits of music with the contraband, but I doubt this will ever see the light of day. But whatever… according to Shaefer, hearing Slash over the phone inviting you for a rehearsal is a mind-blowing experience - one that I’ll never get to live !

Le site et le Myspace de Velvet Revolver.
Le site et le Myspace d'Atheist.


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Un triste anniversaire

lundi 30 avril 2007

Pure surprise !

Quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant, dans le fond sonore de la bande-annonce du probable navet Pur Week-end, la chanson I'd Love to Change the World de L.A. Guns ! Inattendu - qui connait L.A. Guns de ce côté-ci de l'Atlantique ? - et exquis : ce morceau est proprement magnifique, à l'image de l'intégralité de l'album dont il est tiré. Paru, je crois, en 1994, Vicious Circle est une galette de hard rock à l'américaine magique, blindée de pépites si nombreuses que je renonce à n'en citer que quelques-unes tant ce serait omettre les autres... Son grand mérite est d'avoir su, selon moi, aller plus loin que l'atmosphère classique de ce genre de combo (éternel hard rock urbain sentant la bière et la pisse) pour atteindre un songwriting intemporel - c'est alors de classic rock dont il faut parler. Vicious Circle conserve ainsi la sauvagerie commandée par le genre tout en se permettant d'être encore plus profilé et ciselé que le déjà mythique Cocked and Loaded (totalement éclipsé à l'époque par un certain appétit de destruction). Un album d'esthète, un cercle vertueux plusque vicieux qui, au contraire de sa pochette, ne se mord jamais la queue.

I'd Love to Change the World, très représentative de l'album, est une power-balade mélodique imparable, sévèrement burnée car musclée par cette production cristalline mais bad to the bones qui a tant fait pour ce disque. Amateurs de belles guitares, de bons riffs jamais téléphonés, mais plus simplement, de belles chansons, jetez-vous sur ce disque qui demeure synonyme pour moi de soirées « houblonneuses » et d'après-midis ensoleillées - je venais d'avoir mon bac quand je l'ai acheté et Vicious Circle fut la bande-son rêvée de cet été. Une merveille, bien supérieure à n'importe quelle sortie estampillée Gn'f'R post-1994, et dont la qualité instrumentale me ferait presque oublier de mentionner le chant de Maître Phil Lewis. De façon incompréhensible, Tracii Guns quitta il y a quelques années ce combo pour participer au médiocre et insipide Brides Of Destruction, véritable cas d'école du projet excitant sur papier mais décevant... partout ailleurs ! Depuis, L.A. Guns continue son bonhomme de chemin et a sorti récemment le très honorable Tales From the Strip (allez donc écouter Shame sur le Myspace officiel)... Bon vent les gars ! Je vous aime !

nota bene 1 : on murmure que Kelly Nickels, bassiste sur Vicious Circle, serait le neveu de notre Pierre Perret ! Info ? Intox ? Un patch à celui qui m'éclairera !

nota bene 2 : après recherche, il semblerait bien que Tracii Guns, échaudé par l'échec commercial des Brides Of Destruction mais toujours fâché avec son groupe d'origine, ait remonté un L.A. Guns parallèle avec un nouveau line-up... D'où deux sites officiels et deux Myspace.


Fuck, I can be so retarded sometimes. Hearing I’d Love to Change the World in a movie trailer, I was pleasantly surprised as I would never have thought L.A. Guns would make it in the soundtrack of a French (probably bad) movie. Apart from the fact that I’d Love to Change the World was originally written by Ten Years After and it’s of course their version in the film – which I didn’t knew when writing these lines in the first place. Nonetheless, L.A. Guns’ cover is a most brilliant one. Find it in this criminally underrated record that is Vicious Circle. Every fuckin’ single track on this is a killer one and even if L.A. Guns is frequently (and wrongly) associated with glam metal, Vicious Circle is a fierce powerhouse of an album - sometimes leaning on the thrashier side of things (just listen to Killing Machine or Kill That Girl) ! To me, the true companion record of Appetite for Destruction ! Today L.A. Guns sucks big fuckin' time as it divided itself into two average, rival iterations sharing this once-great sigil. You know, these guys were always about self-destruction…

Le site et le Myspace du L.A. Guns « canal historique ».
Le site et le Myspace de la nouvelle mouture emmenée par Tracii Guns.

vendredi 17 mars 2006

X-Japan ou le Sturm und Drang à la nippone

Sortons un peu des sentiers battus aujourd'hui ! Et pourtant, il y aurait matière à faire dans le classique : le dernier Darkthrone vient de sortir, Guns N' Roses passe prochainement en France, Satyricon vient de laisser filtrer un morceau augurant du meilleur quant à l'attendu Now, Diabolical, et bien sûr, on trouverait toujours prétexte à bavasser sur nos thrashouilleurs préférés sachant qu'ils sont actuellement en plein travail avec Rick Rubin. Mais faisons fi de tout cela : place à l'exotisme oriental et consacrons cette petite notule aux nippons de X-Japan. Le groupe de hard rock (oui) le plus mythique de l'archipel du Soleil Levant (mais pas le plus culte : cette place est occupée par Loudness) mérite bien un petit coup d'œil dans le rétroviseur ! Pour une fois, préférons la démonstration visuelle et sonore aux longues palabres : voici un lien offrant, dans une qualité disons acceptable, le morceau de bravoure du groupe : Art of Life. Cette composition de plus de trente minutes, d'excellente facture et ici brillamment exécutée au légendaire Tokyo Dome, peut être qualifiée de heavy metal lyrico-romantique dans lequel il y aurait un peu trop de tout... ce qui reste préférable à pas assez de rien. Mention spéciale aux parties de piano inspirées, baroques et fiévreuses, jouant habilement d'une certaine disharmonie (anecdote personnelle, mais j'ai toujours une pensée pour les géants Forbidden Site en écoutant Art of Life !), ainsi qu'aux guitares maidennienes en diable.

Parfois (souvent ?) surestimé par des fans énamourés séduits autant, voire plus, par l'imagerie bariolée que par sa musique, et méconnaissant souvent l'indiscutable suprématie du heavy metal occidental (c'est un constat, mon adresse est à droite), X-Japan reste un bon groupe qui mérite d'être (re)découvert, et pas simplement connu à cause du décès d'un de ses membres... Mentionnons qu'Anorexia Nervosa (pourquoi ne suis-je pas surpris ?) a eu l'audace, l'idée et l'envie de reprendre I'll Kill You sur un récent mini ! A vous donc de visionner, malheureusement saucissonnée en quatre liens, la vidéo complète de X-Japan dans ce qui reste l'unique interprétation live de Art of Life. La patience est de mise, mais l'attente en vaut la peine. Tout se mérite ! Et que personne ne vienne me parler de visual key ou d'autres conneries de ce genre au sujet de ce groupe - let the music do the talking. Et non pas les modes étriquées et articides. Par l'Art et par le Sang, nom de Zeus !

Art of Life is a more than thirty-minutes long epic song by X-Japan, a famous colourful, motley crew of a band whose heydays are now long gone. Here are links to behold the theatrical interpretation of said song, packed-in with full-throttle heavy metal twin-guitars harmonies and over-the-top, baroque piano parts. Is this the way of Japanese sturm und drang ? Well, maybe. Or maybe not. For all of you French artists lovers, you'll wanna hear gallic decadent black metal masters Anorexia Nervosa's take on the more punkish side of X-Japan by listening to their rendition of I'll Kill You !

Art of Life, live au Tokyo Dome, parties 1, 2, 3 et 4.

Le site et le Myspace de X-Japan.

vendredi 21 octobre 2005

Régime sec

Vous le reconnaissez ? Lui aussi c'est un survivant. Après avoir écumé une trentaine de gangs durant ses jeunes années, tous oubliés par l'histoire à part peut-être Ten Minute Warning, il devient en 1985 membre d'un des plus énormes groupes de rock qui fût. Après quantité d'excès en tous genres l'ayant quasiment tué - son pancréas explose en 1994, brûlant ses entrailles au troisième degré - le bassiste répond toujours présent. Cumulant des projets musicaux toujours au minimum intéressants (Neurotic Outsiders), au maximum excellents (Loaded), dans lesquels son amour tant pour le punk que pour le rock plus mélodique se ressent à chaque instant, notre homme n'a pas dit son dernier mot. Vieille gloire, peut-être. Mais il n'est pas prêt de rendre les armes : à quarante-et-un ans, il n'en est qu'au début de sa deuxième vie, une seconde chance octroyée par miracle et qu'il compte bien ne pas gâcher. C'est bon, vous y êtes ?

Eh oui, c'est bien lui. Duff McKagan is back for good ! Le bassiste de Guns 'N' Fuckin' Roses (et multi-instrumentiste talentueux) a bien changé depuis les années sauvages où il ingurgitait une bouteille de vodka par jour et quatre grammes de coke, le tout arrosé d'une vingtaine de bières (c'était pour faire passer ?). Désormais maigre comme un clou, sec et musclé après s'être refait une santé en pratiquant le kick-boxing à haute dose, notre grand échalas est à cent lieues du musicien bouffi et comateux qui arpentait les stades avec les gunners. Une métamorphose physique comme on en voit rarement. Actuellement dans Velvet Revolver, un efficace combo heavy rock au style étonnamment moderne, il ne prétend pas révolutionner la face du rock : ça, il l'a déjà fait. C'était en 1987, et ça s'appelait Appetite For Destruction. Amen.




Mieux vaut être une légende vivante qu'un mythe au cimetière... N'est-ce pas Duff ?

After Nikki Sixx, here’s another survivor cat – man, his pancreas blew out in 1994 out of alcohol excess ! Ok, his heyday belongs to the last century, but the man is now living his ninth life and is currently playing with punkish act Loaded and all-star-band Velvet Revolver. So ya get it ? Yep, that’s right, that’s fuckin’ Duff McKagan ! The once overbloated alcoholic shell of GNR now prefers to work out than to drink out – is that the Iggy Pop syndrome ? Don’t expect him, though, to change the world of modern music – as a true “been here, done that” character, Duff already did it in 1987 with Appetite For Destruction.

...et toujours :

With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

samedi 8 octobre 2005

With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

Le rock n'est pas mort. Mais il a perdu beaucoup d'attitude. Attitude ? Oui... Au rock, ce que la sauce blanche est au kebab. Sans cet ingrédient, eh bien cela passe toujours, cela reste comestible... Mais putain il manque quelque chose d'essentiel, et c'est sacrément moins bon. Guns N' Roses (le vrai, à savoir Axl, Slash, Duff, Izzy, Steven et personne d'autre), Mötley Crüe, Skid Row, WASP, L.A. Guns... Dans mon dictionnaire perso des synonymes, voici les noms que l'on trouve au mot « attitude ». Je me contrefous que ces groupes soient aujourd'hui uncool aux yeux et oreilles de beaucoup. Inutile de tergiverser trois ans, la simple écoute de brûlots comme Out Ta Get Me, Kickstart My Heart, Youth Gone Wild - quel morceau extraordinaire - ou encore Nothin' Better To Do vaut plus que tous les plaidoyers du monde. Tous permanentés ? Peut-être. Mais surtout de sacrés zicos dévoués corps et âme au Rock N' Roll.

Mieux encore, crades, sales et exhalant stupre et sueur, des morceaux tels Nightrain ou Midnight Tornado restent aujourd'hui de purs bijoux, des perles noires de hard-rock urbain et crépusculaire. Les jeunes loups des combos précités appartiennent au passé, Slash a pris du ventre, Sebastian Bach fait des comédies musicales, d'autres sont morts ou se sont embourgeoisés... Mais la flamme n'est pas éteinte, the fire still burns comme dirait Dee Snider. A l'heure où le rock s'intellectualise parfois trop, j'aimerais retrouver des groupes de la trempe de tous ces fantômes qui continuent à arpenter le Sunset Strip Boulevard dans mon esprit et dans ma chaîne hi-fi. Et avec autant d'attitude. Fuckin' at-ti-tioude.

Ever try to eat a döner kebab without its greasy whiter yoghurt sauce ? Nothing to die for, uh… Well, same goes with rock ‘n roll without some fuckin’ attitude… It can still be good on occasions but, hey, there’s really somethin’ missing in here. Guns N’ Roses, the motherfuckin’ Crüe, Skid Row, ol’dirty bastard Blackie and his wasps, LA Guns... Here’s the real deal. Forever dirty and smellin’ like dead fuckin’ rats drowned in blood and sperm, motherfuckers like Nightrain or Midnight Tornado are still the shit today : black gems of urban, gritty hard rock never topped since then. Ok, Slash has a fuckin’ peacemaker and Baz is doing lame-ass TV shows, but hey, listen to Dee Snider : the fire still burns – and it still needs some balls-and-fucking-attitude !