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samedi 4 juin 2011

La marche de l'empereur

J’aime les Mister Freeze et - malgré l’erratisme qualitatif de leur production - je suis bon client de la Doom-Occulta Connection. Je ne pouvais qu’écouter March Of The North. C’est chose faite et qu’il vous intéresse ou non, voici mon avis. Premier constat, Demonaz écoute Bathory, mais aussi Bathory. Et pour varier, il se met parfois un petit Bathory – tout ceci saupoudré, tout de même, d'Immortal (et fils, avec I). Troublant, les frères crapaud présentent une gémellité vocale impressionnante : ici c’est Demonaz qui coasse, mais le moins que l’on puisse dire est que le doute est parfois permis (Abbath, sors de ce corps grassouillet) ! A moins que Demonaz n’ait jamais existé, et que ce personnage soit une création issue du cerveau malade d’Abbath ? Je m’égare.

Sachez avant tout que March Of The Norse est victime du syndrome super heavy metal frappant nombre de productions survendues actuellement (Immortal étant atteint de celui-ci depuis quelques éons) : rien d’extrême, ni de black metal dans cet album, il n’est question ici que de heavy metal, voire de hard rock certes pêchu et rentre-dedans, mais moins acéré et méchant que n’importe quel WASP. Ceci n’est pas une critique, simplement une mise au poings (pour citer de vieilles gloires nationales)… Musicalement, le disque est un ersatz allégé d’Immortal, tributaire des mêmes influences et souffrant des mêmes faiblesses (auto-citations confinant à la redite, éternel rythme ternaire sur lequel souffle un blizzard mélodique pas désagréable mais propice au ronronnement), mais présentant, par conséquent, les mêmes forces : un véritable souffle épique rehaussé d'un semblant de poésie qui parvient à se faire jour malgré ce salmigondis de rimes en winter et fire (ou ice et rise). La différence principale, ce sont peut-être ces leads incessants de guitare, comme si Demonaz, le projet musical, se voulait être le développement de l’aspect « à chanter sous la douche » pas toujours bien assumé par Abbath dans Immortal.

Je vous épargne la suite pour en venir au fait : March Of The Norse, c’est de la musique d’ascenseur pas dégueulasse du tout, moins percutante et sauvage que I (et grosso modo, un sacré ton en dessous) : plus bathorien, très atmosphérique, moins infusé de rock. Reste à élucider un mystère : pourquoi diable Demonaz, après nous avoir fait chier avec depuis l’époque révolue où l’on achetait Metallian pour son Metal Explosion, a-t’il bazardé son projet initial Perfect Visions ? Les quatre titres sortis sur la toile il y a quelques années brillaient par l’ambiance gothic rock (le vrai : toi au fond, avec ton rimmel fraise et ta perruque rose, dehors) qui s’en dégageait… et que l’on ne retrouve absolument pas dans l’aboutissement qu'est censé être March Of The Norse. Un mystère... bien que je penche plutôt pour une triviale sécurisation commerciale, d'où ce côté super heavy metal privilégié aux dépens de l'ambiance initiale Sisters Of Mercy / Fields Of The Nephilim. S'il faut vous faire un dessin... rendez-vous ici, et écoutez le fantastique Demonaz Promo 2007.

Et si, après ce billet mi figue-mi raison, vous souhaitez toujours donner vos sous à Demonaz, optez pour le digipack recelant un étonnant morceau bonus que je ne peux qualifier autrement que comme étant la réinterprétation « immortelle » de Back In Black par nos givrés kamarades.

Man, how challenging is it to find something interesting to say about Demonaz's first output, March Of The Norse ! I tried somehow to did so in French (read above). In short : not that the music is that bad - in fact, it is ranging from average to good. Nothin' to die for, uh ? Seriously, a true potential is shown here, or at least serious hints of it. Maybe next time - for now, I'll keep listening to I's Between Two Worlds.

...et toujours :

vendredi 24 avril 2009

Phénix Noirs...

Deux gros retours, sans doute un peu opportunistes sans que cela soit une réelle critique, en ce moment... Les femmes et les enfants après : commençons donc par Beherit (ne cherchez pas de signification cachée à cette phrase - elle n'en a pas). Après une quinzaine d'années éloignés des crucifix et quelques tripatouillages electro (que votre serviteur n'a jamais entendus. Peut-être dans une autre vie.), les boucs sont revenus sous la forme qu'on leur connaît le mieux : un ritual black metal bestial et hypnotique, quelque part entre Sarcofago, Mayhem et Bathory. Alors pourquoi écouter Beherit si l'on possède déjà les œuvres de Sarcofago, Mayhem et Bathory ? Pour la même raison qu'en 1993 - parce qu'on aime mélanger le caca avec le pipi. En l'occurrence la soupe est correcte malgré un service que l'on devine minimal : ne laissez pas forcément de pourboire, mais si vous avez aimé une première fois, laissez-vous faire. Votre serviteur aura au moins appris que derrière Ancient Corpse Desekrator (!) se cache Sami Tenetz, cerveau des très bons et très oubliés Thy Serpent. L'album s'appelle Engram : si on vous demande pourquoi, vous direz que vous n'en savez rien.

Second come back, bien plus médiatisé sinon savamment orchestré que le retour en graisse de Beherit ; celui de Pestilence. Oui, avec Patrick Mameli, et Tony Choy, et plein de bouts compliqués dedans. Pas le Pestilence brésilien emmené par Andreas Kisser qui, s'il était reformé, aurait certainement plus de succès que l'actuel Sepultura. Autant être franc : parfois y'a des trucs qu'on sent pas, mais alors pas du tout. Et ce Resurrection Macabre, avec ce titre téléphoné, en fait partie. En clair nous n'avons pas écouté, ni acheté l'album... mais étant très fan de, notamment, Testimony of the Ancients, il était difficile pour votre serviteur de passer cette sortie sous silence. Les chroniques lues ici et là sont très mitigées et semblent converger vers cette question : pourquoi exhumer des cadavres que l'on sait n'être plus très frais ? A la décharge des musiciens, peut-être parce que le public n'est prêt à les suivre dans aucune autre aventure, malgré les intéressants C-187 et autres Gordian Knot. De la difficulté de traîner un passé glorieux... Pas d'avis donc (et vous ?), juste un léger a priori sur cet album peut-être meilleur, après tout, que le fumet qui le précède.

Engram is Beherit’s latest counterfeit child. Expect dirty ritual black metal, complete with bullet belts and hypnotised goats barking at the fuckin’ moon – in a word, candy for the ears. Another second coming to be aware of, is Pestilence’s. Aptly titled Resurrection Macabre, I won’t tell you anything about it ‘cause I didn’t listen to it yet. I dunno, I am such a fan of Testimony Of The Ancients, but I’m kind of tired of all these reformations. For once I order you nothing – you’re allowed to think and decide by yourself today. So have fun, will travel.

Le site et le Myspace de Pestilence (Beherit n'a pas d'amis donc pas de Myspace. Le dernier site connu, en revanche, est trouvable ici).

mardi 17 mars 2009

Still not black enough (Samael : Above)

Above, qui eut dû être un projet distinct des Suisses, a fini par être avalé par Samael. L'embryon a simplement été déclassé ou promu, au choix, au rang de nouvel album du quartet. Pas envie de tourner autour du pot : déçu, déçu, déçu. Il faut commencer par dire que Above, pas plus que Solar Soul, n'est le chaînon manquant entre Ceremony of Opposites et Passage comme on le lit imbécilement partout - il n'y a pas de chaînon manquant entre Ceremony of Opposites et Passage si ce n'est l'EP miraculeux Rebellion. Above n'est pas non plus un retour aux sources noires : il faudrait méconnaître l'horrible et malingre physionomie de Worship Him pour l'affirmer. En revanche, c'est bien ce que le groupe a sorti de plus brutal depuis sa création. Impossible néanmoins de parler de retour en arrière : quels musiciens voudraient désapprendre à jouer, à faire désonner leurs riffs ? Aucun - et que le diable soit des atmosphères naïves mais géniales de leurs premiers travaux. Above est un disque uchronique, qui aurait sauté dans notre réalité (« ce qui continue à exister alors même que l'on a cessé d'y croire » dixit P.K. Dick) à la faveur d'un trou noir. Ce pourrait le résultat d'une carrière menée par Samael dans une dimension parallèle, dans laquelle le culte de Bathory serait resté au centre de son œuvre. Passée la demi-surprise (après tout, Samael a-t-il jamais été là où on l'attendait ?), difficile d'être conquis par l'album. L'agressivité semble feinte et Samael ne peut de toute façon pas masquer son profond changement de nature : le groupe autrefois subversif n'est plus assez méchant pour accoucher aujourd'hui ou demain d'un nouveau Ceremony of Opposites.

En cela Samael est victime de son propre paradoxe : difficile pour cette entité à évolution autrefois rapide de tenter de se rappeler l'un de ses précédents états... Above est un album blanc et aseptisé, à l'image de sa pochette, victime notamment d'une production indigente qui affadit considérablement le propos. Que penser de cette insupportable boîte à rythme, problème majeur de l'album ? Proéminente, invasive et inutilement brutale au point qu'elle concurrence The Berzerker sur ses propres terres, elle couvre complètement guitares et voix, ruinant inexorablement l'album (en sus de faire sonner chaque morceau comme le précédent et d'appliquer à l'ensemble un pénible effet de blur). En un mot comme en cent, et malgré ses habituels points forts qui font que Samael demeure un grand groupe, il manque à Above la vile substance du black metal, le vrai, celui auquel l'album se proposait de rendre hommage - remplacer le mid-tempo pestiféré d'un Blood Ritual ou d'un Ceremony par un marteau-piqueur n'était assurément pas la meilleure option, pas plus que ce filtrage de la voix... finissant de l'éteindre. Un mot des paroles illustrant cette dichotomie : loin d'être plus « sombres » qu'à l'accoutumée, comme je l'ai lu quelque part (vous remarquerez qu'on lit finalement pas mal de conneries de façon générale), elles poursuivent cette quête du positivisme intérieur développée par Vorph depuis Passage (il est piquant de comparer le texte de The Black Face avec celui de sa version remise au goût du jour Dark Side).

C'est donc le poison qui fait défaut à ces crocs-là, malgré une bonne fin d'album (In There, Dark Side, le coquin God's Snake, On the Top of It All, malheureusement malmenés par ce mix insensé). D'autant plus dommage que la direction prise par Samael n'est pas faite pour me déplaire, au contraire : pourquoi pas une extraordinaire surprise pour le prochain album, qui devrait continuer à mettre les guitares à l'honneur si l'on en croit l'habituel fonctionnement par triptyque des Suisses ? Credo. En attendant, il est regrettable - et inquiétant - de constater que Samael a désormais besoin de se chercher pour se trouver.

To begin with, Above was conceived as a Samael side-project, like Era One. It should have stayed that way, for Above is truly a failure – or so do I think. Sure, this is Samael’s most relentlessly brutal hour since, well… forever. But man, nearly nothing works in Above : you won’t find here the utter darkness displayed by Ceremony of Opposites, nor the martial coldness featured in Passage – and I’m not even mentioning Worship Him’s Frostian viciousness. Samael were right when speaking about a violent metal album, ‘cause sure it is, but Above feels half-baked, from the beginning to the end (and I won’t even speak of its horrible mix – what the fuck is happening with that invasive, bad-sounding, way-too-loud drum machine ?). Let’s be fair however : you’ll find some decent songs in Above, I’m mainly thinking about the tail end of the record... Not enough by Samael’s standards, though ! What a shame it is for me to write down these lines, ‘cause believe me, I’m a huge, really fuckin’ huge Samael fan. So let’s hope for a better future – their past is absolutely gigantic, titanic, orgasmic. In the meantime, I order you to crawl to your nearest dealer and buy Ceremony of Opposites : now this is black fucking metal - in all its unholy wicked glory.


Above (Nuclear Blast, 2009)


01 Under One Flag
02 Virtual War
03 Polygames
04 Earth Country
05 Illumination
06 Black Hole
07 In There
08 Dark Side
09 God's Snake
10 On the Top of It All
11 Black Hole - Verso Mix (digipack, une horreur qui est à Black Hole ce que Chaos BC était à Chaos AD)

Le site et le Myspace de Samael.

...et toujours :

dimanche 12 octobre 2008

Folk You !

Martin Walkyier (troisième sur la photo en partant de la gauche), c'est un mec que j'ai toujours aimé, et pas qu'à cause de sa chouette carrière marquée par les excellents Sabbat (dans lequel officiait aussi Andy Sneap) et Skyclad. C'est un peu le père tranquille du folk metal, le sage revenu de tout qui dispense désormais ses réflexions au coin d'un pub, loin de la scène dont il est aujourd'hui (presque) retiré, pour peu qu'un bock se trouve à portée de main. Que pense-t-il de ses enfants terribles, les Finntroll et autres Turisas actuels ? Peut-être pas grand-chose, après tout. Dans le dernier Terrorizer, monsieur Walkyier remet ainsi plaisamment quelques pendules à leur place (pour citer notre Johnny plus très national, fiscalement parlant) et nous livre sa définition du folk metal, que je partage totalement. Car enfin et nom de dieu, ça me fait chier, ce glissement sémantique qui s'est produit au fil des ans et qui a finit par confondre totalement folk, viking, pagan metal. Pour ces deux derniers, je n'ai besoin d'aucun Ensiferum ou autre Korpiklaani (qui me font immanquablement penser au Cocu magnifique de Crommelynck, certainement la faute aux cornes et aux bois d'élan) - la trilogie miraculeuse de Bathory me suffit amplement.

Non. Le folk, c'est d'abord et avant tout la chanson populaire qui raconte l'histoire du pauvre Joe, qui vient de se faire larguer, qui n'a plus un penny mais qui va quand même le dépenser au pub pour oublier qu'en plus, son job est merdique. Et ça, c'est Skyclad. Comme le dit Martin, « I'm a working class guy and this music strikes a chord in people's hearts. Metal and folk both have the same kind of energy and honesty, it's the music of the people, it's about the suffering of working for a living ». Bref, le folk, c'est la pop d'antan : une forme d'expression populaire qui parle des gens, aux gens, et qui ne nécessite qu'une guitare aussi débranchée que désaccordée pour, malgré tout, retourner un pub (demandez aux baleines silencieuses qui croisent sur la Lune, elles confirmeront). Toutes ces considérations et ce recentrage étymologique ne doivent cependant pas occulter la réalité du caractère profondément païen et mystique de Skyclad : c'est bien en cela que lui sont affiliés de nombreux groupes de metal plus actuels, souvent qualifiés, parfois par abus de langage, de « folk ». Mais dénaturer la vraie signification d'un terme, je crois que ça me gonfle autant que d'être en camping à côté d'une famille allemande.

Enfin et pour finir... une pensée pour Keith Baxter, premier batteur et membre fondateur de Skyclad, décédé il y a quelques mois. Après avoir enregistré les cinq premiers albums du groupe, il s'était illustré ensuite, notamment, dans Therapy?. That's all... folks !

We’re not hearing that much from Martin Walkyier these days, and that’s a shame ‘cause the man is the real deal when it comes to real folk metal (I’m thinking of Skyclad here and not carnival bands playing in stags skins with a part-time accordion babe). You don’t need no Ensiferum nor Korpiklaani when you got Bathory and Skyclad, don’t you ? And, isn’t folk in the first place songs about poor ol’Joe losing his work and wife and drowning his sadness in the nearby pub ? As Walkyier once said, « I'm a working class guy and this music strikes a chord in people's hearts. Metal and folk both have the same kind of energy and honesty, it's the music of the people, it's about the suffering of working for a living ». Ok Martin, let your music do the talking (and, ok darling, hand me a beer while I’m listening to fuckin’ Skyclad, ‘cause drinking water while listening to it is a well-known cause of slow death).

Le site de The Clan Destined, le dernier projet musical connu de Martin Walkyier.
Le Myspace de Skyclad.

mardi 23 septembre 2008

Killed by death !

Dix ans de bons et loyaux services au sein de Sodom. Voilà ce que le monde du metal retiendra de la vie de Chris Witchhunter ! En cette époque lointaine où les productions thrash ultra-rhénanes étaient si approximatives et cacophoniques qu'elles en préfiguraient, longtemps à l'avance, le raw black metal, Sodom faisait figure de fer de lance - notamment grâce à ce brûlot satanique qu'est Obsessed By Cruelty et que je vois un peu, toutes proportions gardées, comme le Seven Churches européen - une relecture, plus crue encore, du célèbre Black Metal craché par Venom quatre ans auparavant. Une imagerie remplaçant la précédente, c'est le visage « militaire » de Sodom qui marqua cependant son époque : le diptyque formé par Persecution Mania et Agent Orange, aux pochettes griffées Andreas Marschall (le Ed Repka local), demeure pour votre serviteur l'apogée du bon goût à la teutonne (après la saucisse au râpé de patates).

N'écoutez pas les mauvaises langues persiflant que Chris Witchhunter aurait été victime de la boisson - il a été tué par la mort, comme vous dirait le père (à double-titre, concernant Sodom) Lemmy. Il parait même, figurez-vous, qu'il est mort de son vivant ! Bon, c'est vrai, une passion immodérée pour la bouteille lui vaudra de se faire expulser du groupe manu militari au début des années quatre-vingt dix... Au rayon Spinal Tap, Sodom se débrouille d'ailleurs pas mal question batteurs (mais précisons qu'Herman Rarebell ne fut jamais pressenti pour s'asseoir sur le tabouret). Une petite curiosité, plutôt méconnue me semble-t-il : Witchhunter joignit durant une courte période Quorthon au sein de Bathory. Selon la légende, volontiers racontée par l'inénarrable Tom Angelripper (des poètes, je vous dis), il réintégra Sodom avec pour seule explication : « pas assez de bières, là-bas » !

Quoi de mieux, pour découvrir un batteur, qu'un album live ? Le meilleur hommage que l'on puisse rendre à Witchhunter, c'est peut-être de réveiller les morts avec un bon vieux Mortal Way of Live de derrière les fagots (préférez à l'odieux cd officiel un pressage pirate reprenant l'excellente pochette du vinyle original). Un enregistrement public (sic) quelque peu précoce, c'est vrai, mais pas si mal enregistré cependant, et possédant un charme que l'on peinerait à retrouver aujourd'hui (et chez qui, d'abord ?). Alors certes, on notera quelques flottements au niveau du jeu de Witchhunter, mais on remarquera aussi qu'il l'infusait d'une bonne dose d'inventivité - des plans simples, mais auxquels fallait-il encore penser, en quelque sorte. Auf Wiedersehen, vieux poivrot !

Chris Witchhunter, or ten years of raising hell with Sodom… You can hear the guy on the groundbreaking record Obsessed By Cruelty, a true masterpiece when it comes to early, European thrashing black metal (yup, I just said thrashing black metal. You can use it if you feel like to). Witchhunter has just been promoted to Subterranean Truffle Inspector – or killed by death, put it the way you like it. It is a shame and he knows it. I believe the best way to honour his final hangover is to put your old Mortal Way of Live cd on your stereo while staring at its perverted cover. Auf Wiedersehen Chris, you old fart ! I really liked you (even if you were German – nobody’s perfect).

mardi 10 juin 2008

Hail the Hordes !

Cela fait déjà quatre ans, plus quelques jours, que Quorthon (ici avec Slayer) fut retrouvé mort dans son appartement de Stockholm, même pas quadra mais victime d'un cœur déjà défaillant. Loin de moi l'envie de convoquer une atmosphère endeuillée, mais je dois reconnaître que ça m'a fait quelque chose, comme on dit : ce trois juin 2004 m'a enlevé notamment la perspective, à jamais perdue, de voir un artiste continuer une œuvre qui me parlait naturellement (et peut-être la rehausser après quelques albums, ce n'est pas irrespectueux que de le dire, moins convaincants). Ce que je peux dire, c'est que Quorthon a démontré que l'on pouvait créer à partir de rien : un paradoxal nihilisme inversé qui caractérise également le punk - frère immédiat et évident du black metal. Une guitare, un ampli et trois accords pour une carrière à la fois musicale (Bathory et Quorthon), cosmétique (la définition d'une nouvelle esthétique du chaos musical aux côtés de quelques autres) et séminale (elle fera naître tant de vocations). Quorthon, c'est une vie dédiée à un art, peut-être mineur pour certains, mais majeur pour ceux qui le comprenne et l'aime. Et sans art... l'existence n'est rien.

Rendre hommage à quelqu'un peut s'avérer une tâche ardue, et c'est pourquoi je choisis lâchement de laisser la plume à Fernando Ribeiro de Moonspell. Par l'artifice d'un texte publié sur son blog en avril 2007, soit trois ans après la mort de Quorthon, Ribeiro a en effet su à merveille traduire, par les souvenirs qu'il invoque, l'effervescence de ces années adolescentes où le metal extrême représentait tout (ou presque) pour certains d'entre-nous ! Extraits plus ou moins librement traduits... :

« Les dernières heures du septième jour de juin finissent de s'écouler - ou ce sont déjà les premières du huitième - lorsque ce satané portable émet ce son merdique annonçant la réception d'un message. Inexplicablement naît en moi un pressentiment, la sensation que quelque chose cloche. Le SMS est bref : « Quorthon est mort ». L'expéditeur est une surprise : c'est Duarte, un ami et compagnon de longue date, que la vie s'est chargée d'éloigner mais pas d'effacer. Je le rappelle immédiatement et nous parlons de ce décès et d'autres choses encore, cependant que mon esprit commence un voyage dans le temps de quinze ans.

Les premières heures de cette même nuit, quinze ans plus tôt, finissent de s'écouler. Retentit alors la vieille sonnerie d'un téléphone qui était alors encore actuel. A l'autre bout du fil, Pedro Catarino, premier guitariste de Morbid God (qui a toujours été infoutu de se trouver un pseudo sérieux). Son ton hystérique contraste avec mon incrédulité : la rumeur de ces derniers jours a été confirmée noir sur blanc : sessions d'autographes, dates, lieux et horaires, confirmés par un encart dans Blitz ! Quorthon, donc Bathory, se rend au Portugal pour la promotion du prochain album, Hammerheart. Enthousiasmés, nous plongeons pour de bon dans l'"underground", moi et mes copains : Ares, qui s'appelait encore João Pedro, Nuno Saias, et Toureiro, qui n'avait pas encore acheté la batterie de Baalberith. Nous allons rencontrer notre idole, dont l'annonce de chaque album nous fait passer des mois d'attente impatiente, et pour qui nous sautons la cantine, préférant écouter des cassettes en grillant des clopes. Nous savons que nous n'oublierons jamais ce jour - et il allait changer nos vies à tout jamais.

Six heures du matin du jour dit, toujours quinze ans plus tôt. Je n'ai pas réussi à dormir, et je me dépêche de filer au rendez-vous, engoncé dans un t-shirt Sodom. J'aperçois Jó (Theriomorphic) à l'arrêt de bus, là où se tient aujourd'hui le plus grand centre commercial d'Europe. Nous sommes arrivés très tôt, et toute la bande, endormie et rêveuse, emprunte bus, métro et bateau jusqu'aux rues mythiques d'Almada. Il y a foule au Tubitek (le disquaire qui accueille l'évènement, ndSheol), et l'on aperçoit une haute stature blonde qui se dessine en haut de la rue, à côté de Boss, son père. Mon cœur bat la chamade, nous le hélons répétitivement dans un mauvais anglais. Non loin de lui, le charismatique Miguel Fonseca de Thormentor, que nous admirons. Quorthon est parti manger en sa compagnie, et nous les suivons tandis que certains d'entre-nous repartent chercher les albums que nous avons oublié de prendre pour la session de dédicaces. Et de se cacher derrière nos hot-dogs en buvant timidement quelques bières, heureux et fiers comme Artaban ! Nous arrivons tous en même temps à la session : Zé de Decayed est là, Belathauzer avec son t-shirt des Dead Kennedys, ainsi qu'un connard avec un t-shirt des JO de Barcelone. L'unique exemplaire promotionnel portugais de Hammerheart est à notre portée, et nous échangeons nos impressions et discutons jusqu'à l'heure fatidique du retour chez nous.

J'ai croisé bien des gens que je n'aurais jamais cru rencontrer, et j'ai parlé avec bien des gens avec qui jamais je n'aurais pensé discuter un jour. Je n'ai vu Quorthon qu'à cette occasion. Nous ne nous sommes jamais croisés à nouveau, je n'en ai pas eu l'opportunité. Mais j'ai vécu ce jour de la même façon que je le vivrais aujourd'hui, et ce que nous pensions tous à l'époque est encore valable aujourd'hui, comme une lumière qui ne s'éteindrait pas. Je me suis connecté sur ma boîte mail et j'ai reçu un message d'Ares, auquel j'ai répondu. Nous n'avions plus communiqué depuis peut-être sept ans. J'ai téléphoné à Duarte. J'étais encore il y a deux semaines attablé tranquillement avec Belathauzer à la FNAC. Nous sommes toujours ceux qui pensaient que « nous n'oublierons jamais ce jour », car il a changé nos vies à jamais . Et c'est ce jour-là, d'il y a quinze ans, que nous avons célébré et dont nous nous souviendrons - bien plus que celui de sa mort ».

nota bene 1 : une vidéo tournée au caméscope ce jour-là existe, les connaisseurs y reconnaîtront quelques pointures de la scène lusitanienne - parmi lesquelles Fernando Ribeiro, déjà le même nez, mais pas encore la même coupe.

nota bene 2 : en prime, le chouette 
hommage rendu à Quorthon par Abbath & Associés sur l'indispensable album Between Two Worlds (vous savez, le meilleur Immortal depuis At the Heart of Winter).

Already four years have passed since Quorthon’s death – boy, the man wasn’t even 40. I was genuinely saddened by this unexpected news – the departure of an artist in its own right. His music still speaks to me today, and will for my remaining time. Fernando Ribeiro of the Moonspell fame wrote down some time ago a truly moving tribute about Bathory and the man behind it – above it is, roughly translated from Portuguese by your humble servant. In French, bien sûr.

Le Myspace de Bathory.

...et toujours :

Album ou le repos du guerrier 
Le grand pardon

jeudi 3 janvier 2008

Album ou le repos du guerrier

Comme tout véritable artiste Quorthon était multiple - et ses différents visages musicaux ont d'ailleurs réussi à estomper l'homme : le fils prodigue de Black Mark - peut-être pas qu'au figuré - reste mystérieux et la mort qu'il n'eut de cesse de célébrer (en occultiste dans ses premiers albums ; en viking tombé au champ d'honneur dans les derniers) l'aura pris au mot avec beaucoup d'avance. Et nul ne lira donc jamais son projet de livre sur Bathory. C'est peut-être pas plus mal - qui a envie de savoir que le Heavenshore Studio n'était qu'un garage perdu dans une friche industrielle de Stockholm, ou que les vocaux d'un des plus influents volumes du metal extrême ont été enregistrés dans des toilettes entre deux vrombissements de tondeuse à gazon ? Quorthon n'était pas moins fan de hockey sur glace que de mythologie scandinave (où l'on apprendra que le titre Blood On Ice revêt un tout autre sens que celui communément supposé), et savait se détacher, pour ne pas en être prisonnier, de son principal travail musical pour embrasser d'autres horizons.

Album, sorti en 1994 sous la bannière Quorthon, est un disque moyen car malheureusement alourdi d'une médiocre et redondante seconde moitié. C'est dommage : les cinq premiers morceaux sont excellents et dépaysent franchement le fan de Bathory... sans jamais le perdre totalement en route. C'est ainsi qu'après les très pop-punk No More and Never Again et Oh No No, l'auditeur se voit rattrapé in extremis par le fond de sa peau d'ours par un très atmosphérique Boy, l'un des points d'orgue du disque. Quorthon, certainement très marqué par ce qu'il se passait dans cette première moitié des années quatre-vingt dix, laisse plus qu'entrevoir ses multiples influences : dire que les ombres d'Alice In Chains, de Stone Temple Pilots et même de Soundgarden planent sur Album est doux euphémisme... L'auditeur moyennement averti, peu familier du timbre de voix d'un Jerry Cantrell ou (surtout !) d'un Layne Staley, tomberait presque dans le panneau. Ce heavy-rock lascif et terreux, mieux produit que n'importe quel Bathory (ce qui ne signifie pas bien produit) garde pourtant l'énergie punk qui n'a jamais quitté Quorthon (One-Eyed Old Man, du viking metal, vous êtes vraiment sûr ?). Attention cependant : pas de cavalcades effrénées ici, le mid tempo est roi et Album ne contient aucun morceau rapide - pas un seul.

Album n'est pas un très bon disque de Quorthon, il n'est pas, non plus, un très bon disque tout court. Mais l'indéniable patte de son illustre géniteur fait qu'il revêt un intérêt pour certains - et sa très honorable première partie (c'était plus simple de dire face A !) vaut amplement le prix dérisoire, presque insultant, auquel on peut le trouver aujourd'hui. Sans oublier le fait qu'au royaume des aveugles (pour faire, si j'osais, un « clin d'œil » au One-Eyed Old Man sus-cité), les borgnes sont rois : Album vaut, malgré tout, mieux que la majorité de la merde même plus réchauffée qu'on nous sert aujourd'hui en guise de « rock ».

Quorthon was a man of many faces, and not only a musician – death reaped him while he was penning Bathory’s biography. I don’t really mind never reading it ‘cause who wants to dispel Bathory’s lore by learning about lawnmowers noises in its oeuvre ? What I do know though is that Album, released under the moniker Quorthon, is an interesting disc for any true Bathory lover. Sure this is not a great work by Bathory’ standards, and this is not “muscular” enough to appeal your typical pagan-viking metal fan. However, you’ll find here good tracks such as No More and Never Again, Oh No No (yup, just like a fuckin’ lemming about to explode – if you get that one you’re the man !), and you’ll be struck by the extreme Bathory mood of Boy, a sad, beautiful song about being a lonely boy having a hard time in school and childhood (or whatever the fuck you want ‘cause this is just my interpretation). Album is atmospheric, displaying a once-modern blend of heavy rock sometimes leaning on a droning Alice In Chains. Not a classic by all means, but one to know. Or so I think, and so you shall : this is way better than the average catshit called “rock music” we’re currently force-fed with on the radio or the TV.

Album (Black Mark Production, 1994)

01 No More and Never Again
02 Oh No No
03 Boy
04 Major Snooze
05 Too Little Much Too Late
06 Crack in My Mirror
07 Rain
08 Feather
09 Relief
10 Head Over Heels


Le Myspace de Bathory.

mardi 25 décembre 2007

De Mysteriis Dom Sapinus (Merry Mayhem)

Je n'ai pas l'habitude, dans ces colonnes, de rédiger des comptes-rendus de concerts. Primo, je n'ai jamais été fan de l'exercice. Une hérésie pour certains qui ne conçoivent, ne consomment le metal que comme une musique live avant tout - une vision quelque peu limitative à mon sens. Rajoutons à ce peu de motivation le fait que je ne goûte que très peu au public dit « metal » de base (on n'est pas prêt de me voir à un festival par exemple, synonyme pour moi d'enfer sur terre), et l'enfer est dans le sac. Néanmoins ce manque d'intérêt n'est pas une règle : j'en « fais » tout de même régulièrement quelques-uns, et la récente et classieuse date d'Anathema à laquelle j'ai eu l'honneur d'assister (et de vexer Jamie Cavanagh, mais ceci est une autre histoire) aurait méritée quelques lignes ici - une notule qui restera finalement lettre-morte.

Mais... Mais j'ai vu Mayhem il y a quelques jours, en pleine Gaule Centrale, pour cette tournée Ordo Ad Chao placée sous le signe de l'outrance costumière. Une expérience. Comme d'habitude, je n'ai pas eu une envie folle de raconter la soirée ici : après tout quoi de plus éloigné qu'un concert et son bête et méchant compte-rendu « papier » ? Cependant que je digérais le choc, ma volonté de ne rien en faire vacillait. J'attendais un signe : et pourquoi pas, pour une fois ? Après tout, seuls Obituary et Samael ont eu droit à un article live dans ces colonnes. Pourquoi pas Mayhem, qui représente tant de choses pour votre serviteur ? Ce signe arriva par deux fois. Premièrement, j'ai rencontré le Père Noël en ville - c'était une femme. Tout se perd. « Avec de gros seins, en plus », fis-je remarquer d'un air porcin à ma copine. Je me suis dit, « c'est bon, la mère Noëlle et / ou sa poitrine lollobrigidienne - c'était ça ton signe. Fais-le ce report ». Un second signe, absolument évident, me fut envoyé un peu plus tard dans la journée : fouillant dans le bric-à-bacs d'un disquaire qui se prétend agitateur kulturel (passez-moi mon revolver), je tombe sur le dernier Mütiilation (à la FNUCK, véridique !). Association d'idées, chaise roulante de Meyhna'ch sur Black Millenium, chaise roulante d'Attila sur quelques dates de cette tournée Deconsecrate Europe... Je n'avais plus le choix. Seulement un devoir : celui de servir le lecteur. Et tel Charles Dexter Ward, je prends maintenant mon stylo d'une main tremblante, pour livrer les mystérieux et sataniques secrets déflorés en cette funeste soirée. On passera vite sur l'insipide Pantheon I (ou plutôt, Pantheon aie aie aie, pour la brunette violoniste qui rejoindra Mayhem sur deux morceaux).

Je m'attendais à tout au niveau visuel, ayant eu vent des facéties de Monsieur Csihar. Je m'attendais à tout.... sauf à ça ! Attila s'est pointé déguisé en putain de sapin de Noël ! Avec des guirlandes électriques et tout le toutim ! C'était bien fait et l'on ne voyait rien de lui, que ce roi des forêts probablement scié par Blasphemer un peu plus tôt au bord de la route. Ça clignotait, c'était enguirlandé, je suis sûr qu'un petit renne devait être suspendu quelque part - la totale. Jusqu'à son sommet, occupé par une boule plus grosse que les autres (on croit rêver). Effet garanti de l'apparition : les trois compères assénaient déjà le premier titre depuis un moment lorsque l'on vît le conifère se mouvoir lentement vers le centre de la scène et entamer une sinistre mélopée, rehaussée d'un écho avec encore plus de réverb' qu'un chorus de Def Leppard en 1987. Surréaliste, et après menue réflexion (n'allons pas nous faire mal), j'oserais même dire « dadaïste ». Alors qu'en dire ? Eh bien... passé la surprise, c'était « glauque » de voir ce végétal, traditionnellement associé à un moment festif, éructer les morceaux du dernier album et expectorer sans hargne, mais avec une colère froide et terrifiante, les infernales litanies mayhemiques (truth ?). Ordo Ad Chao fut transfiguré par son interprétation, si bien que j'ai redécouvert cet album étrange - et au sujet duquel je n'ai point changé mon avis d'un iota. Le son du groupe était très correct, avec une prédominance de la rythmique au détriment des mélodies peu gênante vu la physionomie de la dernière œuvre. De toutes façons le père fouettard de Budapest était l'attraction principale - sa présence capte, magnétise, accroche. Je n'avais jamais vu Attila auparavant (ni Mayhem), mais une chose est sûre, c'est qu'au niveau vocal il est unique et, c'est vrai, assez effrayant. C'est aussi simple que cela... Et pourtant, le public n'aura rien « vu » de lui : seulement ce déguisement forestier. La voix, caractérisée par ce timbre effroyable et séculaire, est conforme à sa légende - sans équivalent ou en tout cas pas dans le black metal. Bien sûr, la réverb' parachevait son impact et l'effet, mais quel malaise tout de même...

Le coup du sapin de Noël aura ses détracteurs, c'est certain, car la frontière entre le « bon » effet et le ridicule est ténue - on touche là du doigt l'un des problèmes majeurs du metal, tous styles confondus, celui qui pousse à répondre par un laconique « du rock » quand on se voit demander ce que l'on écoute. Reste que j'ai adoré (quelle gageure que de maintenir une telle présence dans cet accoutrement), et cela pour plusieurs raisons que je ne détaillerai pas - il serait question de contre-pied, d'attitude, de recul, du privilège de l'âge, et d'un sens de l'autodérision rafraîchissant dans une scène ou rangers, ceinturons cloutés et bras croisés résument trop souvent, justement, « l'attitude ». Et dire que certains autoproclamés experts à la petite semaine voudraient donner, à l'heure du goûter, des leçons de black metal à Mayhem, Satyricon ou Darkthrone... Le black metal n'a jamais été défini par sa musique, mais par son esprit d'opposition. Une opposition à ce qui se trouve en face, fût-ce des ados se donnant un air trop sérieux avec... rangers, ceinturons cloutés et bras croisés. En l'occurrence, le black metal, ramené depuis quelques années par ses parangons les plus célèbres à ses racines punk et rock n' roll (vous reprendrez bien un peu de Motörhead et de Bathory ?), a retrouvé son essence et peut-être sa vocation première : l'entertainment nihiliste. Être black metal en 2007 - et Mayhem est le black metal -, c'est peut-être, effectivement, se ramener sur scène accoutré en gros lapin rose (rabbit death's curse ?) ou en proxo « bling-bling » entouré de pétasses. Une substantifique moelle que certains ont su isoler et extraire plus tôt que les autres - on pense très fort à Impaled Nazarene, à l'oublié Demoniac ou à Deströyer 666 ! Et on remarque au passage que le patronyme complet de la horde, The True Mayhem, fait aussi et malicieusement office de doigt d'honneur adressé aux esprits étroits.

J'en reviens à cette soirée du 22 décembre après cette digression : beaucoup ont du rater Mayhem sur cette date... Censés tenir le haut de l'affiche après quatre premières parties (Pantheon I, Aabsinthe, Kronos et The Old Dead Tree), les norvégiens ont finalement joué en deuxième position pour regagner leurs pénates durant la nuit. En pâtira la set-list, abrégée pour ne durer qu'une heure durant laquelle furent moulinés Ordo Ad Chao et quelques classiques (dont Freezing Moon bien sûr, annoncée superbement et agrémentée d'un solo simpliste et bien vu). Les morceaux de l'ère Maniac y gagnent au change : une répugnante version de To Daimonion fut délivrée par le sapin chantant. Un concert trop court mais intense, ponctué de morceaux de bravoure (ce monstrueux et impromptu break qui laisse Attila psalmodier d'une voix blanche « odium humani generis »), et pas forcément brutal mais tellement... black metal. Moins sauvage que lorsque mené par Maniac, Mayhem est (re)devenu plus vicieux, plus finaud et à nouveau dérangeant. Pas mal pour un groupe passé à la postérité pour toutes les mauvaises raisons du monde, et englué dans une caricaturale légende depuis trop d'années ! Une chose est sûre : la frange dérangée ( infinitésimale) du public de Mayhem semble ne goûter que très peu aux fantaisies esthétiques du moment, et Attila prend bien plus de risques, devant les puristes-true-du-kvlt, à jouer en gros lapin qu'en dictateur chaplinesque (déguisement auquel je suis content d'avoir échappé, pas pour de stupides raisons, mais simplement parce que ce qui a déjà été fait par d'autres n'est plus à faire). Je renvoie le lecteur intéressé à une passionnante interview donnée pour le Terrorizer d'avril 2007, dans laquelle Necrobutcher expliquait que la mort de Dimebag Darrell avait vraiment eue une résonance dans le camp Mayhem (« on joue devant un public et dans une scène qui rend cela possible, c'est un fait, je cherche des yeux le canon d'un éventuel flingue sur certaines dates américaines »).

...Mais ce sapin, putain, ce sapin qui vouait Noël aux gémonies pendant tous les morceaux avec cette voix de ténor décomposé... « I would like to dedicate that show to all the trees that we human scum cut down for fuckin' christmas... fuck him... fuck christmas... fuck him... ». Je rappelle que c'était le traditionnel festival de Noël de Execution Management - au fait on ne le dira jamais assez mais... bravo les gars. Et je signale aussi que Mayhem ne s'en prend pas forcément au christianisme sur scène (vous parlez d'une ambulance... ça n'est plus subversif depuis longtemps, mais est-ce même encore drôle ?), mais à chacune des grandes religions révélées. Et y'a pas à dire, dans l'état actuel des choses, c'est plus dangereux de brûler certains symboles que d'autres - je n'avancerai pas plus sur ce terrain miné. Reste le plus important pour conclure : la musique de Mayhem exhale réellement quelque chose, et quand Attila souffle, dans un murmure d'infrabasses, « dedicated to the trees », on fait comme les interlocuteurs de Lino Ventura dans ses films : on ferme sa gueule, on écoute. Et on se dit qu'en effet, les arbres de la forêt voisine doivent l'entendre.

Well I am not what you can call a gig-addict. But attending a Mayhem’s performance is always an event, isn’ it ? So here I was and man, total mindfucking madness it was. The boys were headlining some Christmas Fest (wtf ?!?), or supposed to (the running order was modified on the last minute). Musically Mayhem ripped the place apart but hey, for fuck’s sake, fuckin’ Attila was dressed as a Christmas tree for the whole gig !!! Well, it would be more accurate to say he was entangled, more than disguised, in a fuckin’ firtree ! Of course the thingy was complete, adorned with fairy lights and coloured bulbs and, therefore, powered by electricity. Fuck me ! I swear on your sister’s chastity this is absolutely fuckin’ true ! I was more expecting a pink rabbit or a greasy pimp, like on the rest of the tour, but hey, Christmas it was, wasn’t it ? The assistance was divided, pros and cons – what I do know is that what Attila did that night was truly black metal in the most twisted kind of way – isn’t this music about shocking people off and breaking every rule ? That bein’ said, I wish all of you sickfucks a merry Christmas and a happy Mayhem.

Le site et le Myspace de Mayhem.

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Un nouveau suicide chez Mayhem

vendredi 15 juin 2007

Are You Morbid ? Into the Pandemonium of Celtic Frost

Enfin lue, cette bio du Frost écrite par Fischer himself (on n'est jamais si bien servi que par soi-même, mais nous y reviendrons) ! Avis aux fans : malgré un impensable melon par moments, ce bon vieux Tom n'y va pas par quatre chemins et commence par démolir, sur une cinquantaine de pages, le mythe Hellhammer. Il est ainsi assez drôle de lire ces lignes pleines de recul sur ce groupe de gamins formé par le vilain petit canard de l'école, qui allait devenir vingt ans plus tard, et malgré deux petites années de vie, l'une des références absolues de la scène extrême - au moins européenne et sud-américaine. Bref, selon les propres termes de Fischer (et l'on pensera immanquablement à Quorthon qui jugeait tout aussi sévèrement les premiers Bathory), Hellhammer n'était qu'un petit groupe merdique tellement étriqué dans ses aspirations et limité dans ses possibilités que lui et Ain eurent tôt fait de le dissoudre - pour le ressusciter sous le nom de Celtic Frost la nuit suivante. Un combo appelé à ne respecter aucun des standards de l'époque, ni dans le fond, ni dans la forme, et dont on regrettera que le choix du superbe patronyme ne soit pas plus explicité.

L'histoire du Frost, racontée avec humour et style (cf la jolie description d'un morne Berlin-Est, traversé nuitamment pour se rendre en studio), se taille donc la part du lion comme l'indique le sous-titre du livre. Très vite, le lecteur éberlué comprend à quel point ce groupe a été massacré, tué, gâché par l'incompétence à peine croyable d'une maison de disques (Noise Records) pourtant révérée par bien des metalheads - et en premier lieu par votre serviteur... Entre les tournées fauchées interrompues subito presto, le refus de financer le clip qui aurait pu changer le cours des choses pour nos frustrés frosties (Mexican Radio), la totale incompréhension de ce que tentait de faire le groupe au moment de l'enregistrement de Into The Pandemonium, j'en passe et des meilleures, on n'en revient tout simplement pas. Celtic Frost, pendant près de vingt ans, n'aura été qu'un saumon exténué - passez-moi l'image, mais quand on s'appelle Fis(c)her - qui s'est épuisé à nager à contre-courant. En aval, notre petit poisson qui deviendra gros malgré tout ; en amont, l'ahurissante politique menée par Noise. On n'ose imaginer, à la lecture de l'excellent chapitre consacré à l'élaboration de Into The Pandemonium, ce qu'aurait été cet album sans ce frein constant... Avec cette connaissance nouvelle, je m'explique enfin, par exemple, ce son que j'ai toujours haï, et je sais désormais que le Frost ne l'aime pas plus que moi. Bien sûr ce disque reste un monument, mais enfin, après ce passage modestement intitulé The making of a breakthrough album, on a vraiment l'impression de ne connaître que l'ombre de ce qui aurait du être (*). Et pourtant, c'est bien ce feeling art-rock et aventurier, méprisé par Noise Records, qui aura constamment tiré Celtic Frost vers le haut - ou comment concilier l'intellectualisme le plus littéraire avec le cri primal du metal dit « extrême ».

Malgré sa grosse tête (difficile de ne pas être amusé / agacé par la mégalomanie de Tom, cependant que l'on ne peut que lui reconnaître un véritable génie avant-gardiste), l'auteur accroche son public et excelle dans la galerie de portraits qui gravite autour du Frost : les obsédés sexuels de Coroner (le crew du Frost en tournée), les ingénieurs du son tchécoslovaques plus « stupid » que « morbid », les groupies prêtes à tout pour cinq minutes en compagnie du beau gosse Reed St. Mark, les chanteuses de session nymphomanes prêtes à tout pour cinq minutes en compagnie du beau gosse Reed St. Mark (si vous avez une impression de répétition, c'est normal), etc. Sur ce point essentiel au cahier des charges de toute bio rock qui se respecte, l'objectif est largement atteint et l'on passe franchement un bon moment. Plus intéressant est le regard sans concession, souvent mi-figue mi-raisin, que pose Tom sur sa petite troupe : on rit fréquemment aux passages consacrés à St. Mark, jovial M. Catastrophe qui aura apporté au Frost autant de peps que d'emmerdes, on est particulièrement intrigué par le personnage érudit et tourmenté de Martin Eric Ain, et on se dit que les pauvres Ron Marks et Curt Victor Bryant sont un peu injustement oubliés aujourd'hui. Tom G. Fischer, en bon Warrior qu'il est, sait aussi se montrer intransigeant envers lui-même lorsqu'il le faut. A ce titre, les pages consacrées à Cold Lake (« une merde monumentale ») sont particulièrement masochistes. Putain, mais comment le Frost a-t-il cru pouvoir vendre un seul instant à ses fans un album presque glam ? Le voile est levé sur cette affaire que Fischer n'a pas cherché à escamoter - et pourtant, que ce disque est embarrassant...

L'odyssée de Celtic Frost, gros poisson dans un petit étang - soyons réalistes - est ainsi racontée sans fard et nous laisse à entrevoir les dessous d'une histoire qui perd en « culte » ce qu'elle reprend à la vérité... J'aurai du mal désormais à me représenter le Frost comme avant, tant Fischer balaie cette poussière cryptique et cette aura obscure au profit d'une réalité beaucoup plus terre-à-terre - saviez vous que Martin Eric Ain ne pouvait quitter une ville après un concert sans avoir goûté au kebab local, jusqu'au jour où cette pénible manie lui valut d'être abandonné sur un parking par le tour bus ? Ces petites histoires qui font la grande n'enlèvent rien aux hommes derrière le monstre, et si l'on ne peut que fantasmer sur l'avorté Under Apollyon's Sun (cet album était un potentiel monument, cf Idols of Chagrin et Under Apollyon's Sun disponibles sur la compilation testamentaire Parched With Thirst I Am... And Dying), je me dis cependant que si ce sont toutes ces couleuvres avalées, tous ces changements dramatiques de line-up, toutes ces galères de vingt ans qui sont ressorties dans cette catharsis vénéneuse qu'est Monotheist, eh bien oui, tout ceci en valait la peine. Le pot de terre contre le pot de fer ? C'est toute l'histoire du Frost. Laer Si Htaed Ylno !

(*) Tristesses de la Lune, lecture passionnée et habitée du poème de Baudelaire, sera ainsi jugée trop « spéciale » et retirée abusivement de l'album original... Il faudra attendre sa récente réédition pour voir enfin inclus dans le tracklisting ce morceau de bravoure... Pour info, la performance sur ce morceau est signée Manü Moan, par ailleurs chanteuse des étranges Vyllies.

Come on, there’s not only metal music in life. There’s also metal literature. Just finished reading Are You Morbid ?, the undying beast’s bio written by Tom G. Warrior. After destroying the mythic Hellhammer (a not-so-surprising move – the man have tried to stray from its legacy for many years), things become serious with the Frost’s birth. I have to say that despite his sometimes heavy and inflated style, and an ounce of megalomania (but hey, fuck it, the man is a total artist after all), Tom’s account of these events are witty, interesting and as dark and depressive as they can be funny if not hilarious at times. You will know everything ; from Noise’s incredibly stupid way of "handling" things to Reed St. Mark’s fetishist antics (you have to see that picture with all these high heels hanged all over his drum set !). Maybe the most interesting parts of it are the chapters dealing with Into The Pandemonium, an overbloated but visionary record those inception crystallised many of the Frost’s underlying issues. I have to warn you though : reading this will sweep forever some of that cryptic dust covering this monumental beast that is Celtic Frost – learning its secrets is losing some of its mysteries…

Le site et le Myspace de Celtic Frost.
Le site et le Myspace de Hellhammer.
Le Myspace des Vyllies, parce qu'elles le valent bien !Le blog de Tom G. Fischer.


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« Toi qui entre ici, abandonne toute espérance... »

jeudi 21 décembre 2006

Auvergne Connection

Cette nouvelle entrée sera dédiée à la chronique de deux albums venant de paraître... Mettons les choses au point tout de suite : elles ne seront peut-être pas des plus aisées à trouver, mais ces deux galettes valent non seulement d'être écoutées, mais aussi et surtout d'être achetées ! Bref, selon la formule consacrée qui clôturait nombre de missives à la glorieuse époque du tape trading... support the real underground ! Prenez la peine de découvrir H.O.P.E et Morphoss.

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H.O.P.E : REASON & DIVINE
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H.O.P.E n'est autre que la concrétisation sonore d'un projet de longue haleine, celui du sieur Alkariis, baroudeur de l'extrême UG français depuis les mid-90's. Entre autres campagnes victorieuses auxquelles il participa, mentionnons seulement la croisade menée sous la bannière (impériale) d'Ancestral, horde black/death qui gagna ses lettres de noblesse aux côtés du proto-CNK et à coups de prestigieux supports (Forest of Souls, Loudblast, Septic Flesh, Your Shapeless Beauty, Avatar, Edge of Sanity sont ceux qui me reviennent à l'esprit). Longuement mûri, Reason & Divine (en référence à l'éternel conflit cartésien) est le premier album de cette entité que l'on aurait tôt fait de réduire à un one-man band, tant Alkariis a su s'entourer des bonnes personnes pour mener à bien ce projet ! Je pense en particulier au paisible ménestrel Guillaume qui a prêté son précieux concours guitaristique à cette œuvre.

Sous influences digérées et non pas régurgitées, Reason & Divine propose un blackened-metal symphonique de haute volée, audacieux et maîtrisé. Certes, les maîtres-à-penser d'Alkariis se rappellent ici et là à notre bon souvenir : on entend parfois l'Empereur hurler sa triste colère sous l'Espérance (My Own Interior Way, qui cache sa noirceur sous sa charpente metallico-synthétique), on distingue ailleurs la silhouette spectrale d'un Yearning, d'un Ulver ou d'un Arcturus au détour d'une mélodie de claviers inspirée (An Ordinary Morning), mais ces différentes balises permettent à l'auditeur d'entrevoir cette lignée de rois immortels desquels H.O.P.E descend. J'utilisais plus haut le terme audacieux et ne le retirerai pas ; l'usage fréquent de vocaux typés Muse ou même Radiohead risque de refroidir les plus étroits d'esprit (dont moi-même, bien évidemment !). Pour autant, ces passages venant contrebalancer les vokills mortuaires d'Athevros (impressionnante prestation, confere Le Château Noir) sont brillamment exécutés, jamais intrusifs, toujours à-propos : ils sont l'une des grandes forces de Reason & Divine. Le dionysiaque et l'apollinien, toujours... On mentionnera aussi quelques dérapages contrôlés dans une electro-coldwave de fort bon aloi : tendez l'oreille et vous distinguerez des traces résiduelles de Covenant ou Haujobb, notamment dans Absinthe...

Bref, le premier effort de H.O.P.E est un grand disque de metal, puissant mais sensible ; noir mais jamais résolument dépressif, rappelant parfois dans l'esprit les travaux récents et « poppisants » (eh oui !) de Samael. Au diable les étiquettes : bien que le squelette de l'affaire demeure fortement ancré dans l'extrême, c'est l'amour de la musique qui parle ici ! Bravo à Alkariis d'avoir eu cette opiniâtreté et d'avoir su mener ce projet à son terme. Certes, les qualités de l'œuvre seront aussi ses défauts pour certains (mieux vaut avoir l'esprit sacrément ouvert pour digérer tout ce qui compose Reason & Divine), mais indéniablement, cette première sortie de Back Stage Records mérite toute votre attention. A l'écoute de H.O.P.E, excellemment interprété et produit (OCYS Studio + mix chez les Crack Ov Dawn), une phrase de Dylan me vient à l'esprit : « Casser les règles ? Je ne casse pas les règles, car il n'y a pas de règles ».

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MORPHOSS : MARCHES FOR THE CONDEMNED
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Brutal thrash, anyone ? J'espère en tout cas que ce programme vous siéra, car il n'y a rien d'autre au menu de ce Marches For The Condemned. Et c'est tant mieux ! Condamné à thrasher, ainsi que sa précédente réalisation le proclamait, Morphoss aime le death, le thrash, et entre les deux son cœur balance tellement... qu'il a décidé de ne pas choisir ! Ce papillon funèbre bourrine à tout-va, tatane comme c'est pas permis, mais avec style, précision et bon goût. Quoique je vais peut-être retirer cette dernière appréciation, n'ayant pas encore parcouru les paroles certainement primesautières de Bestiality...

Très influencée par Slayer à qui elle pique les sempiternels gimmicks (dissonances harmoniques, soli plus torturés qu'une sorcière sous l'Inquisition), la bande ne s'est visiblement pas remise non plus de la scène scandinave de la première moitié des 90's à qui elle emprunte sans vergogne rythmiques ultra-catchy mais aussi, à l'occasion, son côté graveyard voire nécro. Écoutez donc Assassinate qui lorgne sur le Entombed des débuts, ou encore les premières mesures du sus-cité Bestiality qui ruent dans les brancards comme un bon vieux Unleashed de derrière les fagots (à moins que ce ne soit l'inverse, car une erreur semble avoir été commise sur le tracklisting) ! Cependant et à mon humble avis, Morphoss n'est jamais meilleur que lorsqu'il se fait plus heavy et mid-tempo : carnages assurés sur March of the Condemned ou The Trial. Que dire d'autre ? Difficile de chroniquer de façon intéressante un genre archi-balisé ou l'on s'efforce d'être le moins original possible, car là n'est pas le propos et Morphoss, résolument oldschool, ne souhaite surtout pas révolutionner les choses ! Précisons seulement que la prod, puissante et « pleine », souffre peut-être d'un mixage un peu trop proéminent de la voix.

Outre une section rythmique un peu plus jeune que le reste de la bande, aux oreilles que l'on imagine plus volontiers formées avec Slipknot ou Soulfly qu'avec Hellhammer ou Bathory, Morphoss compte aussi dans ses rangs deux guitaristes vétérans du thrash made in 6-3, dont l'affable Gun's « c'est çààààhhh », sodomite de volatiles le jour et adorateur de Kerry King la nuit. Le tableau (de chasse) ne serait pas complet sans le bien bel organe de Fabrice, ex-imprécateur d'Ancestral aussi à l'aise dans les growls d'outre-tombe que dans les vokills venimeux. Pour connaître la machine de guerre en concert, je peux vous assurer que l'implacable rage dégagée par les lascars en live a été capturée sans être matée avec bonheur ! Bref, avec ce genre de forçats les moutons électriques sont bien gardés et le thrash/death demeure ce qu'il doit être : un torrent sonore cataclysmique, comparable à un Styx seulement contenu dans son lit par la compréhension du genre et sa parfaite maîtrise instrumentale. Le verdict de la Cour ne saurait attendre plus longtemps : coupables, et fiers de l'être !

As a Frenchman I support national metal, especially when said metal is of the better kind. Please take a few moments to roam H.O.P.E’s and Morphoss’ Myspaces. Wanna know why ? Well, here we go. H.O.P.E is a one-man-band led by Mr. Alkariis, of the late gallic Ancestral fame, Reason & Divine being for now its first release. Well, to say “one-man-band” is not totally accurate, as able musicians are backing and fleshing Alkariis’ ideas. So what you get here is blackened symphonic extreme metal, taking as much from Muse as from Samael. Scratching your head, uh ? Well, you just gotta click on the Myspace link below ! Ok, after the Dionysian, avant-guardesque darkness displayed by H.O.P.E, let’s be überbrütal with Morphoss. Don’t need to bother ye faithful reader with many superlatives, what you should know about Morphoss can be summarized like this : "brutal and expletive fuckin' thrash". ‘Cause Marches of the Condemned will crush your head without mercy, and you won’t even have the time to say “Slayer”, “Entombed” or “Unleashed” before givin’ up the ghost. Thrashin’ death metal or deathin’ thrash metal, who gives a flyin’ fuck – Morphoss will feast on your miserable soul ! So be a man and check it out, or else Sharon Osbourne will slip into your sweaty couch on some moonless night (and I would be there, making a sextape of this).

H.O.P.E - Reason And Divine (Backstage Productions, 2006)

01 My Own Interior Way
02 Le Château Noir
03 An Ordinary Morning
04 My Second Self
05 Absinthe
06 Racine Mortelle
07 A Light Despair
08 HOPE

Morphoss - Marches For The Condemned (autoproduction, 2006)

01 The Trial
02 Condemned To Thrash
03 Opposition
04 Bestiality
05 Assassinate
06 March Of The Condemned
07 Dark Obscenity
08 The Sentence


Le Myspace de H.O.P.E.
La chronique d'Obsküre, et celle de VS Webzine.


Le site et le Myspace de Morphoss.
La chronique d'Obsküre, et celle des Accros du Metal.