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jeudi 20 octobre 2011

La monstrueuse parade

On n’empêchera jamais un véritable artiste de s’exprimer, et un véritable artiste trouvera toujours le moyen de s’exprimer – par quelque biais que ce soit. Enlevez-lui sa guitare, il écrira des poèmes. Piquez-lui papier et crayon et il prendra des photos. Privez-le d'appareil photo ; il fera des films avec son smartphone. Enlevez-lui son mobile et foutez-le au fond d’une grotte avec son ombre pour seule compagne (Mesrine !), il vous réinventera l’art pariétal : c'est comme çaNikki Sixx est bien de cette race-là, et c’est ce qui le sauve depuis toujours ; validant et entretenant constamment son statut de diseur, de raconteur et de tritureur de la pâte humaine au-delà des aspects parfois détestable qu’il peut avoir.

Oui, son besoin compulsif de dire, de montrer, de faire (souvent avec toute la mégalomanie égocentrique qu’on lui connait) est la preuve constante que le gars ne vit que pour s’exprimer, d’une façon ou d’une autre… Sixx serait resté un beauf d’Idaho (au lieu de devenir un beauf d’Hollywood) que vous l’auriez trouvé au bord d’une rivière, à construire des moulins à eau en allumettes entre deux parties de pêche avinée – Herta style. Oui, c’est ce qui le sauve, et c’est à mon sens la seule explication à sa survie (au moins artistique) : survie à l’inanité de certaines productions « du cru », si j’ose dire, et à ses excès. C’est, en somme, sa « note d’intention » ; son explication.

Aujourd’hui Sixx s’exprime musicalement plus et mieux que jamais entre Mötley Crüe (qui toute nostalgie subjective mise à part, a réussi le tour de force de sortir son meilleur album après vingt-sept ans d’existence) et Sixx A.M. Il est aussi en train de se construire une image de photographe que j’estime, avec une prédilection qui ne surprendra personne – le portrait. Et notamment le portrait de freaks, comme lui. Ils sont disséminés de façon anarchique sur ses différents sites internet comme autant de tronches de laissés-pour-compte de l’Amérique - de la vieille obèse engoncée dans un fauteuil roulant entre deux caravanes crasseuses au pépé rigolard, buriné et alcoolique. Parmi ces shoots de créatures (dans lesquelles on retrouvera parfois et sans surprise ses « copains » de Mötley), se glissent quelques natures mortes, parfois gracieuses, parfois dérangeantes, souvent les deux… De quoi pardonner largement d’autres expérimentations plus convenues, ou le côté très cliché de certains portraits. La première fois, finalement, que Sixx ne parle pas de lui. Vraiment ?

I try to cover many different topics, people and bands in these (now) old pages. But I have to admit some are overrepresented : Metallica, the living debauchery known as GNR and, of course, ol’fart Nikki Sixx. So here we go fuckers. This guy has been fascinating me since, wow, don’t even remember. In fact, I was fond of Sixx way before loving the Crüe. A total artist, is what he is. Sure, when you’re wielding too much blades you can’t master them with the same efficiency, but our big boy is doin' good in music, writing (as long as you’re not searching for the next Kerouac), and also photography. Shooting freaks of nature, that’s what he does – not for a living of course, the man is shitting dollars since thirty years -, but, I firmly believe that, for the sheer love of doin' it. And please see for yourself, some of his visual work are truly amazing… Sixx, beyond all the business circus-related events he’s known for, has always been an interesting character inhabited by the same darkness that resides in you and me : a bleakness of the soul - which really shows in his pics.

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.

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samedi 23 avril 2011

Skid Row, c'est comme un bon vieux coup de genou dans la tête à Chin :

ça fait mal. Skid Row, l'album, est un de mes (nombreux) disques de chevet et annonce la couleur dès sa pochette, mettant en scène cette bande de teigneux chevelus émergeant des ténèbres diffuses du Los Angeles d'alors - celui de la fin des années quatre-vingt. Overdose d'attitude, donc, dès ce cliché... cliché. Mais heureusement le ramage se rapporte ici au plumage et le boucan produit par le groupe est bien le miroir de son esthétique : ce hard rock urbain et crépusculaire, sale comme un cumshot dans l'œil d'une milf sur le retour, savait rester suffisamment crasseux, mais pas trop, pour plaire tant aux gamines friandes de poster boys qu'aux hardos des halles (et d'ailleurs).

Deuxième effet kiss-cool après l'uppercut musical : ce disque, à l'instar d'Hysteria dans un autre style, est fortement ancré dans ma première décennie. Ainsi, il m'est impossible de ne pas penser, à l'écoute de Midnight/Tornado (dernier morceau de Skid Row mais pourtant le meilleur), à la bande sonore de Double Dragon sur NES (ou arcade, pour les puristes). Le summum étant ce passage en guitares harmonisées à 02:11 qui me rappelle toujours - pourquoi diable ? - la fin du deuxième stage, lorsque l'on monte nuitamment les étages d'un entrepôt industriel pour se cogner le boss de fin de niveau, ersatz alors courant de Bruce Lee...


Skid Row, l'album, reste pour moi aujourd'hui aussi percutant qu'un de ces coups de genou que j'aimais tant imprimer dans la gueule à Chin avant de lui faire un épaulé-jeté le précipitant vers sa fin prématurée. Douce époque que ces années quatre-vingts - sous la plage, l'amer béton. Et dans la chaîne, Skid Row.

When it comes to true, ardent, sexist heavy metal of the eighties, fuckin' Skid Row still stands its ground, bursting with testosteronic anthems, power ballads to-have-a-blowjob-for and, generally speaking, responsible for some of the best songs of that era. Sure, the dude looks like a lady, but wasn't Baz one of the best frontmen of his time ? And wasn't Rachel Bolan a total motherfuckin' badass with more attitude than any other bass player of these days (not counting Mr Sixx) ? Too bad you can't find nowadays such wolves among sheep : we're living in a blank, naff, safe, everboring, everdying sanitised world where kids believe Rammstein plays heavy metal. Fuck me.

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samedi 9 avril 2011

1916, une bien belle année (demandez à mon arrière-grand-père)

Dire que Motörhead sort toujours le même album est presque aussi con qu’énoncer la même assertion au sujet d’Iron Maiden. Presque, parce que c’est malgré tout un peu plus vrai, mais à la fois toujours aussi faux. Je vous laisse méditer. Avez-vous vu l’estimable documentaire récemment sorti sur Mister Kilmeister, comme l’appelle Nikki Sixx ? Lemmy le dit lui-même : « on a tout fait dans le genre. Des cuivres, des ballades, de l’acoustique, et même des morceaux ne comportant que des cordes ». C’est vrai, comme en témoigne l’excellent album 1916 cher à votre serviteur pour diverses raisons n’ayant pas trait qu’au sexe animal.

1916, à l’instar d’un transsexuel de la rue Tabaga, possède tout - et même un peu plus. Par exemple, le tube-à-côté-duquel-le-monde-est-passé : No Voices In The Sky. Rajoutez-y le boogie-woogie qui vous botte le cul comme Khaled botte celui de sa femme (Going To Brazil, comparable au Nothing Better To Do de L.A. Guns), et le Snaggletooth version 1991 commence déjà à avoir une sacrée gueule… Une sacrée gueule d’atmosphère, même, en comptant l’étrange et planant dyptique Nightmare/The Dreamtime. Inutile de citer le pur keupon qu’est R.A.M.O.N.E.S., venant contrebalancer la ballade (oui) Love Me Forever : il me semble plus utile, pour boucler la boucle de cet article, de m’attarder sur 1916. Clôturant l’album, ce titre « n’est qu’une » nappe de violons rythmée par un roulement martial, sur laquelle Lemmy pose un chouette texte - lisez-le.

En fin de compte, 1916 est à ranger au côté d’Another Perfect Day : un album qui parvient à sortir des sentiers battus (pas pour les mêmes raisons : c’est son côté mélodico-léché voire un peu glitter qui singularise APD, Brian Robertson oblige – réécoutez cette bombe qu’est Shine), mais que seul Motörhead pouvait faire. Non, vraiment, son seul défaut est l’étrange omission du drapeau français sur la couverture, mais je laisse passer : Lemmy fait partie des rares anglais à qui je n’en veux pas de naissance. Je m’indignerais – puisque l’heure est à l’indignation - que vous ne l’ayez pas.

When talkin' 'bout Motörhead, the name "1916" isn't exactly popping out of your mind. Am I wrong ? Well, that's a shame and I can prove it. Not a naff album, just a forgotten one, this monster is packed with everything you need : blunt force trauma-metal (Shut You Down), bluesy-greased tunes (The One Who Sings The Blues), pure punkish madness (R.A.M.O.N.E.S.)... Well, you'll even get a mid-paced ballad with Love Me Forever. 1916 ? Essential - as often with Motörhead.

1916 (WTG Records, 1991)

01 The One To Sing The Blues
02 I'm So Glad (baby I Don't Care)
03 No Voices In The Sky
04 Going To Brazil
05 Nightmare/the Dreamtime
06 Love Me Forever
07 Angel City
08 Make My Day
09 Ramones
10 Shut You Down
11 1916

samedi 2 août 2008

Coke En Stock

Le problème numéro un de Nikki Sixx ? La reconnaissance. Le songwriter de Mötley Crüe, quelque peu méprisé par les gardiens du temple de la musique populaire, ne sera jamais reconnu - pas par les gens qui « comptent ». L'univers du glam, comme on l'appelle aujourd'hui (on rappelle que les publications d'époque parlaient de heavy metal), c'était un peu la cour des miracles. Sortir de ce carcan ghettoïsé, et plus tard, tourné en ridicule, était une autre histoire. Jugez plutôt : la seule fois que les Cröütes inspirèrent les respectables et chiatiques Dire Straits, ce sera pour écrire Money For Nothing. Et si les Stones voyaient Axl et sa bande comme leurs fils plus ou moins naturels, ils n'eurent pas ce doute de paternité pour le Crüe. Notre ami n'atteindra jamais le statut dont il rêvait : une reconnaissance à la Springsteen et une aura à la Lou Reed, qu'il vénère. Question de respectabilité - il est plus chic d'être, comme Guns N' Roses, le rejeton des Stones et de Led Zeppelin, plutôt qu'un bâtard enragé, fils morveux des Dollz et de Kiss. C'est ainsi, et Sixx, au gouvernail du Crüe depuis le début, en a pris son parti. Ça l'a longtemps tué à petit feu, mais le bonhomme a compris qu'il n'avait pas que de la musique à vendre : en bon ricain, il sait que son produit-phare, son fond de commerce number one, c'est lui-même. D'où ces Heroin Diaries, carnets intimes hilarants, révoltants, désespérés. Et respectueux, il va sans dire, de la sainte-trinité du rock : la musique (un peu), le cul (beaucoup) et la came (plus qu'une armée de curés défroqués ne pourraient en bénir).

Exhumé d'une époque tourmentée, centré sur 1987 (Girls, Girls, Girls), ce journal réassemblé est composé d'un patchwork de notes griffonnées par Nikki Sixx. Totalement dérangé, rendu psychotique au sens premier du terme par ses multiples addictions, le bassiste livre des centaines d'anecdotes, de réflexions et de ressentis couchés sur papier, que ce soit chez lui, dans la fameuse « drug house » de Van Nuys, ou en tournée dans la chambre d'un palace. Le lecteur est constamment ballotté d'un extrême à l'autre : au rayon comédie, la limousine noire dépêchée par les loustics pour leur livrer de la poudre alors qu'ils pêchent (à tous les sens du terme) sur un lac de montagne, déboulant sous les yeux médusés de touristes (Sixx et Lee, tellement défoncés, passent la nuit sous leur tente à croire qu'ils sont sur un tapis-volant)... Dans le style tragique et romanesque (donc rock star), on retrouve, quelques pages plus loin, un Sixx solitaire et héroïnomane au dernier degré qui, tout millionnaire qu'il soit, s'administre un shoot sordide dans les chiottes à la turque d'un bar crasseux. L'eau qu'il utilise pour procéder à l'ébullition dans la cuillère ? Je vous laisse deviner. J'ai pourtant ingurgité quelques bios pas piquées des vers, mais on hallucine littéralement à chaque page écrite par ce survivant qui, il le sait aussi, est né sous une putain de bonne étoile pour être encore là, pas si mal en point - malgré de multiples overdoses et une quasi-mort clinique (expérience narrée dans Kickstart My Heart).

Valeurs ajoutées essentielles à ces Heroin Diaries, de multiples personnages interviennent, authentifient et commentent, avec vingt années de recul, les événements consignés en ces pages. Et le moins que l'on puisse dire... c'est que Sixx en prend pour son grade ! Faut dire que Nikki semblait être, comme il se voit qualifié à maintes reprises, un sacré trou du cul - il faut voir notamment la façon dont le sick muthafucka considérait les filles. À peine son affaire faite, pour peu que son état le permettait, que la demoiselle se voyait dégagée de la chambre d'hôtel afin que monsieur puisse passer la nuit à se camer sans avoir à partager ! Comme il le dit lui-même, « les filles, c'était le truc de Vince - une groupie venait à peine de le quitter que deux autres entraient dans sa piaule. Moi, j'aimais bien les filles, mais j'étais amoureux de la drogue ». En parlant d'hôtels, on mentionnera l'incroyable aventure japonaise (les dates nipponnes du Girls Tour) - lire la péripétie du stand de tir improvisé dans les couloirs du Hilton tokyoïte... Tommy et Sixx, déchirés, se trompent de flingue : au lieu d'une arme à air comprimé, c'est avec un pistolet de détresse chargé de fusées éclairantes qu'ils font feu ! Et gare aux japonais mécontents : il semblerait que la phrase préférée des Toxic Twins, durant le séjour, fut un élégant « on vous encule, vous avez perdu la guerre ! »... Connards, vous avez dit connards ?

The Heroin Diaries s'ouvre sur un préambule dans lequel Lemmy et Alice Cooper témoignent de l'extraordinaire dangerosité du mode de vie de Sixx à l'époque (« tu nous bats tous, mec », lâche le père Kilmister). Pourquoi ? Comment en arrive-t-on à de tels états si proches de l'Ohio ? A titre d'exemple, Sixx appelle plusieurs fois par jour sa sécurité pour signaler, depuis la penderie (sic) dans laquelle il passe son temps, des mexicains armés sur le point de l'attaquer. Avant d'accueillir ses sauveurs avec un fusil chargé... Autre absurdité récurrente : sa manie de foutre sa came aux chiottes pendant ses crises de parano, parfois plusieurs fois par nuit (phrase récurrente du dealer : « are ya fuckin' nuts or what ? »)... On croise évidemment quelques célébrités, notamment Slash qui se pissait régulièrement dessus lors de beuveries. Commentaire d'époque de Sixx lorsque sa douce lui fait remarquer cette immonde habitude : « ça m'arrive aussi ». Les fans de Skid Row apprécieront l'entrée mentionnant un gamin d'une quinzaine d'année qui, croisant le Crüe, annonce à Sixx qu'un jour lui aussi serait une star - le futur Baz, bien sûr. Enfin, Robbin Crosby de Ratt fait de fréquentes apparitions dans le livre. Le bougre ne sortira jamais de ses excès et finira par crever, obèse et séropositif, d'une overdose.

On s'esclaffe franchement à la lecture de Heroin Diaries, mais on comprend aussi que cette année 1987 est une année de sévère dépression pour un jeune type laminé par un succès même plus pensable aujourd'hui - et aussi par quelques bagages assez lourds remontant à sa plus (ou moins) tendre enfance. Une observation toutefois : rock star en souffrance, oui, mais à plaindre, voilà un pas que je me garderais bien de sauter : un tel destin n'est pas une malédiction et merci de ne pas faire passer des vessies pour des lanternes... Comme le dit l'ex-manager du Crüe, « on ne demandait à ces gamins que deux heures de travail par soir, ce n'est pas moi qui leur plantait des seringues dans les bras »... Il demeure évident que la polyaddiction de Sixx (alcool, crack, cocaïne, héroïne, prozac, somnifères, hash, méthadone, Halcion) trouve ses racines dans de vraies fêlures, exposées avec une impudeur voyeuriste. Et la reconnaissance dont nous parlions au début, dans tout ça ? Pas de réponse concernant cette quête violente qui traverse ce journal intime comme une décharge un électrocuté... Une intuition, plutôt : je ne suis pas sûr que ce soit après ceci que court Sixx aujourd'hui. Toujours rebelle dans l'âme (je maintiens que pas une scène ne fut plus extrême que celle du hard rock américain des années 80), mais plus vieux, plus sage, le sick motherfucker se fait désormais philosophe à ses heures, partageant plus d'un trait avec Lemmy : après eux, le déluge...

Un mot rapide sur l'objet : il est esthétiquement superbe, depuis sa charte graphique mariant invariablement trois couleurs (le noir pour l'anarchie, le blanc pour la poudre et le rouge pour le sang, menstruel ou dégouttant des seringues) jusqu'aux illustrations stylisées, paraboles symbolisant l'état de déchéance de Nikki Sixx. Enfin, et l'on finira avec ceci, le tout est parsemé de photos d'époque plutôt parlantes (polaroids de groupies à poil, de roadies en train de sniffer, etc). Si votre mère est dessus, ne vous inquiétez pas - les yeux sont le plus souvent barrés de noir. J'espère seulement que ce n'est pas celle qui pose avec, hum... la bouteille de champagne.

Nikki Sixx and Dave Mustaine share the same number one trouble : an unsatiable need for acknowledgement (and for a good measure, add a pinch of abandonment issues). Nikki never really reached this “classic songwriter” status he dreamt about – the Crüe is basically too raw, unpolished at heart and will forever remain as an underdog in US popular music. Unlike GNR if you see what I mean. Well I believe the man really came to terms with it – rather than music, he now concentrates on his number one private business : himself. Hence these Heroin Diaries, packed with funny as hell tour-stories revolving around, well… sex, drugs, and rock ‘n’ roll - but nonetheless a violent and dangerous quest about finding himself. What a journey to hell and back again...

The Heroin Diaries : A Year in the Life of a Shattered Rock Star (Nikki Sixx, avec Ian Gittins, chez Pocket Books)

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.


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Cacharel - for sixx muthafukaz only
Shout at the « needle » !

mercredi 26 septembre 2007

Sans foi(e) ni loi

WASP, pour votre serviteur, a toujours été au metal californien ce que Joe Dante est à Spielberg. Sa face obscure, son côté moins avouable, sa... mauvaise conscience, en quelque sorte. WASP, c'est un peu un Bon Jovi ou un Kix à qui l'on aurait donné à bouffer après minuit : une saloperie de gremlin (pour ne pas dire un critter - je vous renvoie au clip de Scream Until You Like It) prêt à prendre en levrette tous les gizmos de la terre (par le petit trou).

Mais WASP, toujours pour votre serviteur, c'est aussi et surtout un personnage : Blackie Lawless. Maître-chanteur en chef, ce pétroleur intérimaire chez les NY Dolls acheva de ciseler son style dans Sister et London au côté de Nikki Sixx, avant de former le groupe le plus outrageux et décadent - le Crüe - de son époque. Indien d'origine (encore un, y'a sûrement quelque chose à gratter si l'on voulait faire de la socio de comptoir), géant bagarreur dans son adolescence au point de refaire le portrait d'un instructeur militaire à quinze piges, notre homme est plus complexe qu'il n'y paraît et a su donner toujours plus de corps, de densité, de sens à son groupe au fil de sorties pas toujours géniales, mais au minimum dignes d'intérêt. Mais surtout, surtout, convaincu d'être un entertainer avant tout, Lawless reste emblématique de ce statut très anglo-saxon que le faible rayonnement du metal hexagonal n'aura jamais permis de faire éclore ici... à de rares exceptions près (on sait qu'un Hreidmarr, par exemple, connaît son petit WASP illustré sur le bout des doigts).

Au-delà de la musique, dont on pourrait causer un moment tant WASP était différent (qui d'autre a su se nourrir ainsi de ce feeling NWOBHM, loin des légèretés chiées par Ratt, Poison et autres Cinderella ? Qui d'autre arrivait à injecter dans son art ce côté classic rock emprunté tant aux Kinks, qu'aux Beatles ou qu'aux Who ? Qui d'autre aura su si bien passer en quatre albums des couilles [WASP, 1984] à la cervelle [The Headless Children, 1989] ?...), ce que j'aime par-dessus tout c'est la voix de Lawless. Hurlée ou chantée, éraillée et puant le bourbon autant que gorgée d'émotion, elle possède ce grain unique de mélancolie tragique qui, s'il était là dès le début (Hellion, Sleep In The Fire), sera finalement dompté à partir du génial et cathartique The Crimson Idol, un album indispensable à toute discothèque, metal ou pas, digne de ce nom.

Stakhanoviste, perfectionniste, Lawless a arrêté voilà bien longtemps de se fournir chez Doctor Rockter (connu par d'autres sous les noms de Doctor Feelgood ou Mr. Brownstone) et continue de sortir album sur album. Le dernier n'a qu'un tort, être sorti trop tard pour devenir un classique, mais j'avoue me contenter largement des cinq (six en comptant le Live... In the Raw) premiers. Autrefois assis sur le trône crasseux de la scène glam de L.A., Blackie est aujourd'hui un froid contempteur de son pays, plus du tout poseur mais peut-être un peu donneur de leçon, et dont le discours se situe quelque part entre ceux d'un Jourgensen et d'un Mustaine. Une chose reste certaine : même s'il ne découpe plus des nonnes dénudées et crucifiées (Arkhon, tiens-toi bien), même s'il ne balance plus des quartiers de bidoche à son public (Mayhem, tiens-toi bien), et même s'il ne transforme plus son sexe en scie à métaux (une électrocution l'en a dissuadé il y a bien longtemps !), ce cher Steven Duren reste un véritable Rebel in the F.D.G.... et plus qu'un de nos pairs, un de nos pères.

En bonus, l'ahurissante interview du mean man Chris Holmes, devant la camera de Penelope Spheeris (et devant sa mère atterrée) pour le film culte The Decline of Western Civilization Pt. II

WASP was to Cali glam metal what Joe Dante is to Spielberg – a fuckin’ critter always ready to tear everything apart. Dictator-in-chief Blackie Lawless is a bigger than life character – the boy cut his teeth with a short run in NY Dolls and a stint in London, a great, time-forgotten L.A. act serving as a springboard for future hellions such as Nikki Sixx, Lizzie Grey or, fuck me, mighty Izzy Stradlin. You don’t know London ? Well, get that hard rock maverick that is Non Stop Rock. But let’s get back to Blackie ! As a true American entertainer, our part-Native American giant took WASP to the stars and beyond, armed and dangerous with a handful of killer songs (and as much quarters of meat and shocking pictures). It should be noticed that WASP was a total, full-on heavy metal band whereas its contemporaries were often leaning on the more commercial side of it all. Hear Blackie’s gritty, fateful voice screaming his guts out and join him in the Fuckin’ Decadent Generation !

Le site et le Myspace de WASP.

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With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

lundi 23 avril 2007

Cacharel - for sixx muthafukaz only

« Tous les matins avant d'aller au bureau, certains font du sport, d'autres boivent un putain de jus de fruit et y'en a même qui prennent une douche. Moi, c'est juste un léger eye-liner, élégant et discret, qui m'accompagne toute la journée au grand ravissement de mes collègues. Ils me disent que quelque chose a changé chez moi - et c'est vrai. Pourquoi ? Parce que je le vaux bien » (Nikki S., Hollywood, Ca.)

Just read The Dirt – even if all may not be absolutely true, or some things at least a bit embroided, it is absolutely worth reading it ! You’ll have a blast, I swear it.

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Shout at the "needle"

mercredi 19 octobre 2005

Shout at the "needle" !

Frank Ferrana change son nom pour Nikki Sixx en 1980 et connaît une carrière et un succès extraordinaires avec Mötley Crüe le temps de cinq albums, de Too Fast For Love à Dr. Feelgood. Extrémiste frappadingue, fêtard invétéré, icône autodestructrice ayant ingurgité plus d'alcool et de drogues que Lemmy Kilmister et Keith Richards réunis, Sixx est la rock star absolue, anti Kurt Cobain doublé d'un trompe-la-mort qui doit bien en être aujourd'hui à sa neuvième et dernière vie... Totalement impudique, honteuse, révoltante mais encore plus drôle qu'une élection de chef de parti chez les Verts, The Dirt, l'autobiographie du Crüe, est un must-have pour qui veut savoir ce qu'est le rock n' roll way of life poussé à son paroxysme (et au delà). Nikki Sixx en est le personnage central et sélectionner des morceaux choisis s'avère difficile : chaque page contient au moins une anecdote hilarante / obscène / incroyable / dégoûtante (plusieurs réponses correctes possibles). Pot-pourri... :

«
As I shot more and more cocaine, paranoia set in and soon I hardly let anyone in the house. I would sit naked day and night. My veins were collapsing and I would scour my body to find fresh ones : on my legs, my feet, my hands, my neck, my dick. I started seeing people in trees, hearing cops on the roof, imagining helicopters outside with S.W.A.T. teams coming to get me. I had a .357 Magnum, and I'd constantly hunt for people in the closets, under the bed, and inside the washing machine. I called my home security company so often that they warned patrol men to answer my alarms with caution because I had pulled a loaded gun on so many of their employees... 
»

« We thought we had elevated animal behavior to an art form. But then we met Ozzy (...). He was a trembling, twisting mass of nerves and crazy, incomprehensible energy, who told us that when he was in Black Sabbath he took acid for an entire year to see what would happen. There was nothing Ozzy hasn't done and, as a result, there was nothing Ozzy could remember having done. We hit it off with him from day one... »

« It was so funny that everyone thought I was dead after having overdosed, that as soon as I returned home, I walked to my answering machine and changed the message. « Hey, it's Nikki. I'm not home because I'm dead ». Then I went into the bathroom and pulled a lump of heroin out of the medicine cabinet (...). I woke up the next afternoon sprawled across the bathroom floor with the needle still dangling out of my arm. The tile floor was covered with blood. I passed out again. Somewhere, far away, a phone rang. "Hey, it's Nikki. I'm not home because I'm dead" »...

Frank Ferrana became Nikki Sixx in 1980, before experiencing fame and multinational stardom with the Crüe up until Dr. Feelgood. As a true autodestructive badass, anger-and-drug-driven partying motherfucker, Sixx is THE rockstar in all its indecent splendour. So stop reading that shit, help yourself with a tequila and The Dirt, a funny-as-fuck account of our hero’s misdeeds !