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samedi 19 novembre 2011

Mustaine, c’est comme les grands-parents (faut en profiter tant qu’il est encore là)

Megadeth en roue libre, ça ne date pas d'hier. Megadeth en roue libre, ça reste souvent pas si mal, c’est pas nouveau non plus. Thirteen (pourquoi avoir succombé au kikoolol en le graphiant Th1rt3en ?) est une cartouche de plus à la ceinture de Dave, et un skeud de plus dans notre escarcelle. Je me pose parfois cette question ; pourquoi être con au point d’attendre quelque chose de neuf de nos vieilles gloires ? Faire partie du mythique carré d’as ciseleur du thrash tel que la planète le connaît est plus qu'honorable, et si Mustaine veut passer ses vieux jours à faire une redite de ce qu’il sait faire de mieux… pourquoi pas. Ca me va. Après tout, World Painted Blood n’est pas seulement l’album le plus brutal de Slayer, c’est aussi le meilleur (pour m'écrire, c'est à droite). Mais reprenons.

Attendu que le principal suspect n’a plus l’âge de composer un Peace Sells... Attendu que le principal suspect se drogue maintenant à la tisane. Et attendu que le principal suspect a trouvé dieu (amen), Thirteen est, très simplement, tout à fait honorable – c’est mon humble avis. Puis aujourd’hui, t’es même plus obligé d’acheter l’album, non ? Je déconne. Mais enfin, de qui se fout-on lorsqu'on tombe sur ces complaisantes chroniques fleurissant ici et là sur le mode geignard et blasé ? Mustaine mérite un respect absolu et sa production récente, après tout, poursuit la ligne directrice qui définit la seconde partie de carrière du groupe – c'est-à-dire l’orientation hard rock / heavy metal mélodique et maidenienne du dyptique Youthanasia / Cryptic Writings (immensément sous-estimé, tellement bien-nommé). Un chemin sans trop de cahots si ce n’est deux nids-de-poules aux trajectoires inverses : le grave accident The World Needs A Hero (« tiens, ce matin j’ai décidé de faire de la merde ») et la sortie de route inspirée The System Has Failed (une rechute stupéfiante si vous me pardonnez le jeu de mots, ou comment, vingt ans après, pondre le jumeau fiévreux du déjà malade Rust In Peace. Dave n’est jamais aussi bien que lorsqu’il est mal). 

Vous l’avez remarqué, cette chronique parle de tout sauf de l’album Th1rt3en, (et pas plus de son line-up, seule remarque notable, Junior est de retour), et c’est bien normal puisqu’il n’y a rien à en dire : c’est un Megadeth Mark II honnête, un point c’est tout, un point c’est marre. Comme une belle femme un peu vulgaire, il a tout ce qui faut, opportunément et exactement là où il faut (pour les nostalgiques y’a même un morceau construit sur la mythique succession d’accords en ré mineur de Ktulu et Hangar 18 : Public Enemy No. 1, et une ligne de chant piquée à The Thing That Should Not Be sur Guns, Drugs & Money. On y revient toujours, mais je ne les citerai pas ici). Et puis, arriver à faire rimer jailbreaker et smokin’ guns, seul le gnarl de Mustaine rend ça possible. Et ça, c’est comme un épisode de Joséphine Ange Gardien : c’est magique.

Megadeth is Dave Mustaine and Dave Mustaine is Megadeth, so we don't give a fuck about who's playin' there as long as Dave is pulling (guitar) strings.Thirteen is the bunch's thirteenth album (duh...), which I believe to be a bit stronger than previous effort Endgame. We're in a case of "same old story" here : Megadeth tunes you want, Megadeth tunes you'll get. And I really think it's unfair to blame Megadave about that : the guy perfectly knows what he is good at, and he does it well once again. Not by far the best record he has done, but anyway, good enough for my tastes given what I expect from a Megadeth CD in 2011.

Th1rt3en (Roadrunner, 2011)

01 Sudden Death
02 Public Enemy No. 1
03 Whose Life (Is It Anyways ?)
04 We The People
05 Guns, Drugs & Money
06 Never Dead
07 New World Order
08 Fast Lane
09 Black Swan
10 Wrecker
11 Millenium Of The Blind
12 Deadly Nightshade
13 13

Le site et le Myspace de Megadeth.

...et toujours :

jeudi 14 octobre 2010

Folk You ! (redux)


Je ne connais pas Hammers Of Misfortune, je sais simplement que j'en aime le patronyme et l'esthétique de leurs pochettes. Et les propos de son principal compositeur, John Cobbett, qui font écho à ceux de Martin Walkyier déjà mentionnés dans une précédente notule. En clair, il est probable que rapidement la petite intégrale de ce groupe trône sur mes états plus ou moins gérés, entre Guns N' Roses et Hand Of Doom. Lu donc, dans le dernier Terrorizer (et où d'autre, d'abord ?) : « on fait tous des jobs de merde, donc on fait du heavy metal prolétarien. Une fois qu'on en a fini avec la journée, faudra m'expliquer comment passer mille ans sur Pro-Tools, à chanter sur des sorciers cosmiques (...). Le metal c'est du folk, du folk pour le prolétariat : des gens qui se sentent bien en écoutant cette musique, qui les soulage et les aide dans le combat de tous les jours qu'est la vie, et j'en fais partie ».

Travailleuses, travailleurs, je vous exhorte maintenant à réécouter Progressive Proletarians de Kreator et à descendre dans la rue avec votre plus beau T-Shirt Répression dans l'Hexagone. Sera toléré aussi le désormais vintage We Are The Damned Of The World de Megadeth.


"I always say we play heavy metal. If I could call it something else it would be working class progressive metal because we all work at shitty jobs, shops, bars. The only time we can make music is after we're done with work, so really how can you go spend a month editing everything you play into Pro-Tools, having stellar perfected leads and sing about whizzing through the stars with some space wizard, really? It just doesn't work (...). Metal is folk music. Even if it doesn't sound like it, metal is folk music for lower working class people. The people that need this music are the people who feel powerless. It makes them feel better about themselves to listen to this incredibly powerful, grandiose music ; because the chances are, these people are struggling, and they could use this empowerment. I am no exception" (John Cobbett, from the Hammers Of Misfortune).

Le site et le Myspace de Hammers Of Misfortune.


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Folk You !

mardi 31 août 2010

Pensées pour moi-même


Bien... Les Notules sont peu actualisées en ce moment : mer d'huile, telle est la météo plus ou moins constante sur cet océan binaire. Ce qui signifie a contrario que je suis fort occupé actuellement - d'ailleurs cette notule voit le jour depuis une chambre d'hôtel et ma Nintendo DS ! Mais assez avec la vie privée, la seule et unique ligne éditoriale des Notules étant la musique et rien d'autre. Vous savez que le vieux Sheol mange, bois, dors metal - c'est bien suffisant et c'est tout ce qui compte ici (-bas ?).

En bref, quelques news, vite fait mal fait : le dernier Maiden est sorti, et il est mokkori - un très bon album donc, allant, comme d'habitude depuis Brave New World, de son train de sénateur que l'on ne bouscule plus. Les morceaux sont très, sinon trop longs, et Bruce s'époumone sur ces refrains rachitiques répétés jusqu'à plus soif... mais The Final Frontier parvient à rester plus « frais » que nombre de premiers albums à l'affiche actuellement. Un comble pour nos papys anglais ! Moins bon que cette cinquième évangile qu'était AMOLAD, que j'écoute religieusement avant chaque repas (c'est long, d'ailleurs ; je fais peine à voir), mais enfin, c'est un Maiden : le premier qui n'aime pas peut sortir car il a tort, de toute éternité et pour toujours. Amen, up the irons et ne parlons plus de la Guerre de Cent Ans.

Lue, la bio de Dave Mustaine (Mustaine : A Life In Metal). Sympa, écrite avec le cul mais on s'en fout, et bourrée d'anecdotes qui raviront tous ceux qui, comme moi, sont des fidèles du bonhomme et de son œuvre - car moins que jamais, on a envie de dire « groupe » après avoir fermé ce bouquin. J'ai notamment retenu le passage croustillant concernant l'épisode Rotting Christ / Dissection, raconté par le menu par Dave... L'histoire du 'Deth est tumultueuse et dessine une fois de plus en filigrane cette terrible fêlure que fut l'éjection d'un Metallica à la veille de sa gloire - un traumatisme ayant généré, je le crois, un immense symptôme abandonnique qui peut éclairer tout autrement l'histoire de Mustaine et notamment sa relation avec « ses » musiciens ! Pas sûr cependant que Dave sorte grandi de ces pages qui souffrent d'une autosuffisance mal camouflée par un excès de fausse modestie. Tom G. Warrior, au moins, n'essaie même pas... Ceci n'empêche pas Megadeth d'être suprême dans sa partie, ni Hangar 18 d'être régulièrement ma chanson de chevet depuis - déjà - 19 ans. A bientôt, ou à plus tard.

OK – if you want it, you’ll bloody get it ! First and foremost, let me start with fuckin’ Maiden : The Final Frontier is out, and worth your money. Up the hammers, etc etc etc. Ok, let me be an asshole : I may not be such a huge fan as I used to be, and I’m particularly tired of one of Maiden’s trademarks : the singable choruses where one sentence (usually the song’s title) is repeated ad nauseam – but still, the guys can deliver the goods. Not nearly as good as AMOLAD though. Alright, let’s proceed with Mustaine’s newly released autobiography (Mustaine : A Life In Metal). Every deth’ead should give it a try – but if not a fan, don’t even think about it. I am, and I have to say that Dave’s account of you-know-what is honestly told. But hey, the guy is a bit too egotistical for my tastes and it really transpires at every chapter – love him though. So Mustaine : A Life In Metal may not be a real pageturner such as the gunners’ bios (already read Slash’s and Steven’s, eagerly waiting for Duff’s) but I appreciated it. Too bad the blowjobs weren’t included.

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Considérations théologiques
Sick & Destroyed
United Abominations : Return to "Anger"

dimanche 20 septembre 2009

Sick & Destroyed

Quand on aime l'art, on aime aussi les artistes - Mustaine en est un, race des maudits, écorchés vifs et autres torturés de l'âme. Malgré une période catastrophique n'ayant pas, heureusement, dépassé deux albums (Risk et The World Needs A Hero, tous deux très faibles pour différentes raisons), je reste un fan hardcore et comme déjà mentionné dans une notule écrite à la sortie de United Abominations, Megadeth pourrait sortir un album de variétoche pourrie, avec pochette miteuse, ballades merdiques et tout le toutim que je l'achèterais quand même... Quoique à la réflexion, cet album existe, il s'appelle Risk, et il pue autant que le costard élimé de Vic Rattlehead. Revenons à notre sujet : peu le savent, mais Dave a été élevé par une horde de loups-garous et génétiquement modifié pour jouer comme personne - the man puts the « heavy » in heavy metal. Un jour, il sera cryogénisé pour revenir nous sauver quand le myspace-deathcore aura envahi la planète.

Dave Mustaine est beau - normal, d'origine française (in)contrôlée, grand (la légende dit qu'il se suspendait par les bras deux heures tous les soirs étant petit, histoire de dépasser un jour James Hetfield - il a réussi) et fort. Comme tout grand homme, Dave nous gratifie de ses pensées qui, à l'instar de celles de Mao, nous aident à vivre. Ainsi sur le mariage : « c'est super le premier mois, mais tout homme normalement constitué veut mourir après deux ans. Le problème d'Al Pitrelli, c'est qu'il venait de se marier quand il nous a rejoints : on aurait du arriver deux ans plus tard et il aurait trompé sa femme avec Megadeth au lieu de faire l'inverse ». On ne connaît pas sa position sur le PACS - revenons à son Art. L'unicité stylistique de Megadeth est quelque chose qui m'a toujours fasciné et intrigué. Thrash ? Pour le premier album, soit, mais dès Peace Sells..., bien réductrice est l'étiquette. Quant à Rust In Peace, n'en seraient ses guitares harmonisées, sa hargne teigneuse aurait presque un goût du hardcore d'alors. La suite est à l'avenant et Megadeth ne fera jamais plus que du Megadeth : la marque et le paradoxe des très grands groupes dits « de thrash » - tous extrêmement différents entre eux et ne suivant, rapidement, que leur propre chemin. La personnalité de Mustaine, écorché vif inapte au compromis et au self-control - voir ses multiples et profondes inimitiés - est aussi ce qui donne à Megadeth ce qui manque tant à d'autres : une véritable colère, ce fameux mean factor. En témoignent les paroles de nombreuses chansons, véritablement haineuses pour peu qu'on s'y attarde. A lire, et à écouter pour la morgue que Dave-Salieri y dispense, le récent Something That I'm Not adressé à Lars-Mozart...

Car sans faire de psychologie de zinc, c'est bien l'extraordinaire ressentiment à l'encontre de Metallica qui servira de carburant à sa vie, et pas seulement carrière - appeler son fils Justice et sa fille Electra ne s'invente pas... L'éviction scabreuse de Dave, c'est la tragédie humaine à l'échelle du metal et, je le crois, ça le tuera un jour que j'espère lointain ! A voir, notamment, le face-à-face entre lui et Lars dans Some Kind of Monster : aussi troublant et pathétique que soit ce moment, il ne suffit pas à rendre compte de vingt-huit années acrimonieuses, revanchardes et destructrices - il faut le supporter, ce poids des « et si... ». Certes Megadeth lui aura apporté femmes, villas et fortune, mais on mesure l'étendue des dégâts lorsque le bougre reconnaît se foutre des disques d'or et n'avoir jamais voulu autre chose que détrôner Metallica, chose qu'il sait être impossible (en terme de succès commercial j'entends). « Have you got an idea what I've been through ? » répète-t-il à l'envi... Steven Adler, ressassant semblable frustration, s'en sortira plus mal encore, infoutu de faire quoi que ce soit à l'exception de marques au creux de ses bras. Dave touche véritablement le fond avec The World Needs A Hero ; sortie peu inspirée d'une « vieille gloire » - ce qu'il était alors. On peut pardonner beaucoup, faute d'attentes, à un Dream Theater (l'ennui profond), Tankard (l'ennui profond et la nullité) ou In Extremo (l'ennui profond, la nullité et le mauvais goût), mais pas à Megadeth... Fort heureusement le monde a depuis repris son cours normal et son ordre naturel s'est rétabli : Dave est de nouveau à la mode tandis que rien n'est plus daté que le neo-metal (sauf le myspace-deathcore... bientôt). Branché ou pas, Dave refait donc parler la poudre - se forçant, au passage, à chanter un peu plus juste à chaque album. Ce qui n'est pas peu dire, considérant un capital de départ proche de celui notre Renaud national !

Mustaine, comme Megadeth, ne laisse donc personne indifférent : on l'aime ou on le déteste, on adule sa musique ou on conchie cette voix de chat écorché, mais c'est bien là la force de cette grande gueule : comme Blackie Lawless, comme Axl Rose, comme James Hetfield, Dave n'est jamais avare en conneries, mais a su marquer de façon indélébile le metal... Une intuition : ce génie un peu cinglé occupera une place dans l'histoire de sa musique que l'on ne soupçonne pas forcément encore aujourd'hui. Dave Mustaine, c'est le connard magnifique, le loser proverbial, l'emmerdeur molinaresque qui s'est toujours vécu comme tel sans voir quel fabuleux héritage il allait laisser à la scène, trop bouffé qu'il est par ses démons... Insupportablement attachant, on lui pardonne à peu près tout, même le mal nécessaire Risk. Sauf, peut-être, les atroces pochettes de United Abominations et Endgame.

Mustaine is one of metal’s accursed poets, a true artist in his own right plagued with a never-resting soul : in a twisted, baudelairian way, the man "souffre de ne pas être assez soi" and his personal Spleen was, is and will forever be Metallica. Simply put, Mustaine is a genius, which isn’t exactly a surprise given his part-French lineage (come on… just kidding). I don’t feel like writing too much about the man here – already done that in French. All I can say is that I’m deeply interested in his ability to use a world-sized frustration as a neverending fuel for Megadeth’s brightest hours. But hey, there’s so much pain encysted in here – can you believe he baptized his children Justice and Electra ! This fact alone is quite frightening isn’t it ? I won’t even bother to mention his teary-eyed appearance in SKOM : now you know what “personal tragedy” means. I’m amused (in the baddest way) when I read shit like on Blabbermouth, about Dave’s so-called newfound peace of mind : the man is an écorché-vif and he perfectly knows where, “après une subtile esquisse, on a enfoncé les vis”. There’s no peace of mind for such an artist, a giant, a master – along with James Hetfield (how strange), Dave is firmly enthroned atop my personal pantheon. Please, Messrs. Hetfield and Mustaine, give war a chance : play together again – not only for a gig, but for an entire knee-bending, jaw-crushing motherfuckin’ killing machine of a record.

...et toujours :
United Abominations : Return to "Anger"

samedi 20 décembre 2008

Uzi Suicide

Slash a beau écrire aussi mal qu'il joue bien de la guitare (on est loin du style destroy, férocement drôle et irrévérencieux d'un The Dirt - peut-être qu'une traduction française signée Despentes rehausserait un peu la qualité littéraire de l'ouvrage, cf sa chouette version de la bio des Ramones), sa biographie reste intéressante et passionnera n'importe quel fan des Gunners. On en aura pour son argent, bien que votre serviteur ne soit pas peu fier d'avoir payé son exemplaire neuf, quatre euros au lieu de trente, grâce à une supposée marque sur la tranche, invisible à réception... A consommer sans modération, avec une bouteille de Nightrain à portée de main.

Les inconditionnels du GNFNR canal historique seront comblés - la genèse des plus grands titres est dévoilée, beaucoup de demi-mystères sont levés (qui est la brune fatale au regard de feu immortalisée sur l'épaule d'Axl, pourquoi ne faut-il jamais honorer une demoiselle en tandem avec Izzy Stradlin, qu'est devenue My Michelle...), et malgré les écueils inhérents au genre, difficile de poser le pavé pour qui s'est un jour intéressé à la carrière de Guns N' Roses, ce cirque ambulant et autodestructeur plus instable qu'un pain de nitroglycérine convoyé par Yves Montand et Charles Vanel. En voici un très court extrait, plutôt étonnant et relevant carrément du domaine du fantasme :

« I crashed wherever I could, and did whatever came to mind, and there was a point in there when I hooked up with Dave Mustaine of Megadeth. We became friends ; he was strung out on smack and crack and he lived in the same neighbourhood, so we hung out and wrote songs. He was a true, complete fucking maniac and a genius riff writer. We'd hang out, smoke crack, and come up with major heavy metal riffs, just fucking dark and heavy as hell. Sometimes Dave Ellefson would join us ; we got along great, we wrote some great shit. It got to the point, in our drug-fueled creative zone, that we started seriously entertaining the idea of my joining Megadeth. Guns was in a holding pattern, after all, and I was high enough to consider all kinds of bad decisions. Dave Mustaine is still one of the most genius musicians I have ever jammed with, but still, in my heart of hearts, I knew I couldn't leave Guns ».

Slash, par Slash et Anthony Bozza, édité chez Harper Collins (2007)

I like Slash since forever : the man has always been a classy motherfucker ready to crash and burn - he just won’t ever learn. Like everyone these days it seems, he just released his bio. Badly written, but oh so fuckin’ trippin’. Have a drink or ten of Nightrain, and enjoy the ride in downtown L.A. from 1983 to 1991 (we don’t give a flyin’ fuck about what comes before and after, don’t we ?), when GNR was the (other) meanest, harshest bunch of lewd motherfuckers you can imagine. Now, who said “never stop the madness” ?

...et toujours :
Régime sec
With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

dimanche 20 mai 2007

United Abominations : Return to "Anger"

Megadeth, j'ai grandi avec - du moins à partir de Rust In Peace - et Mustaine, j'ai bien du le placarder aux murs de ma chambre de petit headbanger une bonne cinquantaine de fois. C'est le même rituel immuable qui se joue à chaque sortie du groupe : vrai chien de Pavlov bourré de réflexes conditionnels proches des TOCs, je cours chez le revendeur le plus proche l'écume à la bouche pour en ressortir avec l'objet convoité entre mes crocs. Waf waf, cave canem. Et si l'enthousiasme s'était considérablement émoussé après le déjà vieux Youthanasia, l'excellente surprise que fut The System Has Failed (2004) me permettait d'espérer un grand cru - l'instinct ne m'a pas trompé ou en tout cas pas dans les grandes largeurs. D'abomination, il n'est certainement pas question ici malgré le titre, abstraction faite de l'artwork immonde... Certainement le pire ayant jamais orné la jaquette d'un Megadeth (car Killing Is My Business..., s'il est odieux, possède dans sa mochitude cette naïveté touchante caractérisant aussi les vieux Raven ou Sword). Ce n'est pas tant le dessin qui est en cause - après tout, pourquoi pas ce Vic revanchard et réincarné (au sens propre du terme), mais plutôt la palette de couleurs qui ruine le tout... Dommage, car l'illustration intérieure est excellente. Pour ceux qui ont été surpris de ne pas trouver la photo des membres du groupe, regardez-y à deux fois !

Dès Sleepwalker, opener classique et efficace, on sent que ce millésime sera bon. Décidément, depuis que Dave a retrouvé sa hargne, sa verve - putain les paroles ! United Abominations et Amerikhastan, pour ne citer que celles-ci, valent leur pesant de cacahuètes - et sa gouaille de titi californien mal élevé, plus rien n'a été pareil... ou plutôt, tout est redevenu (presque) comme avant. Presque, puisque le Megadeth thrash d'antan a laissé depuis belle lurette la place à un combo heavy metal racé et posé, certainement moins fou, tandis que Mustaine développait un songwriting moins frénétique et tape-à-l'œil, moins alambiqué (les breaks de folie qui caractérisaient Rust In Peace demeurent inégalables), mais plus concentré. Plus « focus », en quelque sorte. De quoi oublier de bien mauvais souvenirs, et en particulier la pénible et « riskée » période post-Crypting Writings. Mélodiquement très inspiré et faisant la part belle aux bons riffs (les soli ne m'ont pas marqué plus que ça mais en même temps je m'en suis toujours foutu comme d'une guigne), United Abominations évolue entre deux eaux et l'on pourrait le situer quelque part entre les albums Countdown to Extinction et le sous-estimé Cryptic Writings - la colère retrouvée d'un Peace Sells... en plus.

Ultra affûté aux entournures, tranchant sur les côtés, teigneux et pas poli dans tous les sens du terme, United Abominations s'écoute comme on reçoit une leçon de heavy metal et s'autorise par ci-par là quelques clins d'œil (Washington Is Next, maidenien en diable tendance Piece of Mind meets Somewhere In Time) mais aussi quelques plaisantes autocitations, chose que Mustaine a toujours adoré : le méchant groove bluesy, syncopé et acéré d'un Play For Blood évoque instantanément le 'Deth vicelard d'antan et plus particulièrement celui d'un Black Friday, tandis que Never Walk Alone... n'aurait pas fait tâche sur la face B de Countdown. Passons sur le morceau traitant des cavaliers de l'apocalypse, nous avons tous nos obsessions et celle de Mustaine aura été le fioul constant de sa créativité. Ou quand la haine émule le génie... Ignorons l'agaçante et superflue nouvelle version de À Tout Le Monde qui, si elle gagne une orthographe correcte cette fois-ci, se voit co-chantée par miss Scabbia des horribles Lacuna Coil ; enfin, notons une fin d'album très réussie comme toujours chez Megadeth.

Thématiquement, United Abominations se nourrit du MMM actuel (Merdier Mondial et Mondialisé) et permet à l'arrogant Dave de signer des textes au vitriol tendance Action Directe - le style est différent mais la démarche est très proche d'un Kreator, finalement. Pas de métaphores ici mais plutôt du gros qui tâche, cf Amerikhastan : « These are your people Lady Liberty / Pull up your dress today / Tattooed is "property of The USA / A subsidiary of Halliburton" », ambiance... Ainsi que l'explique Dave dans l'excellente et éclairante interview parue dans le dernier Terrorizer, un contexte mondial tel celui qui est le nôtre actuellement est plus qu'inspirant pour un groupe de metal : c'est le terreau des grands albums et je partage entièrement son avis. Croyez-moi, ça s'entend très fort au micro des (abomi)nations unies. C'est évident : régénéré depuis la formation de ce line-up, rajeuni et mieux produit, Megadeth, le groupe, est de retour en rang serré derrière son dictateur en chef. En bon despote éclairé, celui-ci sait mieux que quiconque ce qui est bon pour son bébé et Megadeth ne souffrira de toute façon jamais de fonctionner de façon démocratique... mais on sent bien qu'un rassemblement de talents individuels a présidé à cette réussite et que le temps des albums solo est fini. Je dirais même que le united du titre possède une signification subliminale très claire !

En conclusion, soyons réalistes, ne demandons pas l'impossible (quel plaisir de détourner ce slogan idiot) : United Abominations, s'il demeure loin du génie malade d'un Peace Sells..., d'un Rust In Peace ou même d'un Countdown to Extinction, est au demeurant un excellent cru, un véritable album de metal burné et engagé qui ne trompera pas les vrais amateurs - et c'est bien à ceux-ci qu'il s'adresse. Mustaine fut jadis le fer de lance de la campagne US Rock the Vote (c'est toujours mieux qu'un JoeyStarr qui se pique de nous donner des leçons de civisme - garde-les pour toi), eh bien aujourd'hui, je vote pour United Abominations.

I have been listening to metal for a certain time and Megadeth was really a poster-band for me, hanged all around my teenager’s room for years (even on the ceiling – yeah !!!) while also spinning on my hard-earned stereo. Unlike other big names in metal such as rival band Metallica (I just hate anything they put out from Load to St Anger included), I never let ‘em stray too far from my ears. I even believe System Has Failed is one of the finest hours of the ‘Deth – despite the fact it was intended to be a Mustaine solo effort, it is in many aspects the biological heir to Rust In Peace. So I really was expecting its successor and well, lemme tell ya I’m not disappointed by United Abominations in the slightest way. Man, after all Megadeth comes back from artistic hell and I’m not thinkin’ about Risk in here, but more about that piece of crap named World Needs A Hero. Starting with cocky Sleepwalker, things become more and more serious right to the fuckin’ end and this is rock-solid, intelligent metal we got here. Ok we’re not talkin’ about thrash anymore, but hey, Megadeth never really performed straight thrash metal in the first place (except on its first album). So what we have here is sharpened, angry heavy fuckin’ metal, topped by Dave’s gritty voice. Even though this is as melodic as Countdown or the underrated Cryptic Writings, United Abominations is way more aggressive : Megadeth has regained its legendary anger since the aforementioned, pissed-off fucker called System. I have however one complaint : why the fuck a new version of A Tout Le Monde ? First, this is not exactly a career-summit, artistically speaking. Second, we don’t need no Cristina Scabbia in Megadeth – sorry !

United Abominations (Roadrunner, 2007)

01 Sleepwalker
02 Washington Is Next !
03 Never Walk Alone...A Call To Arms
04 United Abominations
05 Gears Of War
06 Blessed Are The Dead
07 Play For Blood
08 A Tout Le Monde
09 Amerikhastan
10 You'Re Dead
11 Burnt Ice


Le site et le Myspace de Megadeth.

jeudi 2 mars 2006

Amorphis emmerde Darwin...

...en cela que le dernier album des finlandais est un véritable bras d'honneur fait à la théorie de l'évolution. Eclipse, le lumineux opus qui vient de paraître, aurait pu sortir en 1997 tant il se serait bien inséré entre Elegy et Tuonela ! Enfanté à cette époque, il aurait ainsi fait office de véritable transition, cette charnière oubliée par Amorphis qui préféra passer abruptement d'un post-death metal mélancolique à un psyché-rock seventies. Mais Eclipse est bel et bien la dernière œuvre en date des Amorphes et il est évident que cette galette est supérieure aux immédiates précédentes. La recette par laquelle est venu le succès est de retour : mélodies folk en veux-tu en voilà, textes inspirés par les contes du Kalevala, vocaux clairs et growling death metal hargneux, souffle épique en provenance directe du Grand Nord... Il serait inélégant de ma part de ne pas souligner l'impressionnant travail vocal : Tomi Joutsen est le nouveau chanteur d'Amorphis, et qu'on se le dise, c'est bien le digne successeur de Pasi Koskinen - pourtant pas les pompes les plus simples à chausser. Bien que possédant un timbre un peu plus classique, Joutsen (aussi dans Sinisthra) fait merveille à tous les niveaux et l'on a hâte de l'entendre interpréter les classiques du groupe.

En un mot, l'efficacité a été privilégiée, peut-être au détriment de l'audace... mais diantre ! On s'en fout. L'évolution (stylistique j'entends), ce bouclier vertueux brandi par des groupes expliquant - excusant - parfois ainsi leurs œuvres les plus décevantes, n'est décidément pas le maître-mot qui a présidé à la conception d'Eclipse ! Et c'est tant mieux : non seulement s'agissait-il probablement d'une question de vie ou de mort pour Amorphis dont le passé doré s'éloignait à vitesse grand V, mais c'est aussi une preuve d'intelligence de la part de la bande, qui a compris que si elle perdait peu à peu une bonne partie de son public, elle n'en gagnait pas pour autant un autre. N'est pas The Gathering, ou Anathema dans une moindre mesure, qui veut ! La démarche est ici assez similaire à celle adoptée par Dave Mustaine sur l'excellent The System Has Failed, un album à rebrousse-temps sur l'échelle évolutive, mais qui permit à Megadeth de renouer avec le succès critique et artistique. A écouter avant d'acheter car Amorphis reste unique et ne sera jamais mainstream, mais assurément, un très bon millésime. Puissant, racé, mélodique, agressif... et simplement beau. Une raison de plus de laisser Far From the Sun s'empoussiérer sur l'étagère !

Man, I can put my fears to rest, as Eclipse is a quality-surprising album, far beyond my initial expectations. Not only is it introducing the new boy (Tomi Joutsen, offering a mind-blowing performance all the way down), but it is also harking back to the band’s glorious past – truth be told, Amorphis did not have so many artistic choices except returning to its quality-proven formula. So here we go : death grunts, Kalevala-based lyrics, moody and folkish powerful compositions – I would even dare to say Eclipse is the righteous heir to Elegy ! So an evolutionary leap, Eclipse is certainly not, but I don’t give a flying fuck as long as I have my dose of worthy metal… ‘cause a dose of metal you need !

Eclipse (Nuclear Blast, 2006)

01 Two Moons
02 House of Sleep
03 Leaves Scar
04 Born From Fire
05 Under A Soil and Black Stone
06 Perkele (The God of Fire)
07 The Smoke
08 Same Flesh
09 Brother Moon
10 Empty Opening
11 Stone Woman (bonus track)


Le site et le Myspace d'Amorphis.

...et toujours :
La fin de l'éclipse ?

mercredi 23 novembre 2005

Un début à tout (en attendant la fin de tout)

Début 1991 (ou fin 1990 ?). J'ai une dizaine d'années, et en tant que jeune lecteur insatiable à l'époque (aujourd'hui je ne lis plus que la page people du Point), je fréquente régulièrement la petite bibliothèque municipale de mon bled. Un mercredi après-midi, en ramenant un fameux Dictionnaire des Monstres du Cinéma, je remarque une K7 dont la pochette flashy et énigmatique m'attire inexorablement l'œil... Diantre ! Qu'est-ce donc ? Un espèce de visage déformé, des lignes fluo bariolant une jaquette très arty (comprendre : « années 80 » )... On ne distingue pas grand-chose mais la graine de la curiosité a été semée. Croyez-moi, elle pousse encore. Je déchiffre le logo non sans peine (j'ai obtenu depuis le grade Champollion à ce petit jeu, black metal oblige) : Def Leppard. J'apprendrai un peu plus tard que ce nom signifie Léopard Sourd. Ni une, ni deux, j'embarque le trésor analogique chez moi pour l'écouter dans mon petit magnétophone... Et là, c'est le choc total, l'hallucination auditive, un coup de foudre qui ne s'est depuis jamais démenti. Ma mère ne semble pas fan puisque pour la première fois de ma vie j'entends une phrase qu'elle ne cessera de décliner des années durant : « c'est de la musique de sauvages quand même » (même si certains trouveront grâce à ses oreilles comme Theatre of Tragedy ou Therion bien plus tard)...

Dès les premières secondes, une ambiance à la fois chaude et synthétique s'installe et perdure tout l'album. Des notes surgies de je-ne-sais quel instrument (guitares électriques bien évidemment) résonnent dans un vide spatial (réverb' à la Mutt Lange donc) avant de lancer le premier morceau. C'est extraordinairement puissant, évocateur, j'ai la sensation d'une porte ouverte sur un imaginaire insoupçonné. Cet album, c'est Hysteria, j'en suis tombé instantanément amoureux et bien plus encore. Un monde musical s'ouvrait à moi, et inutile de dire que ça me changeait des thèmes de jeux vidéos copiés sur K7. Après m'être renseigné sur le genre auquel la bête était affiliée, à savoir le « hard » comme on disait alors, plus rien ne fut jamais comme avant.. En quelques semaines j'avais copié tout ce que la bibliothèque possédait - c'est-à-dire peu de chose : New Jersey de Bon Jovi, Rust In Peace de Megadeth (un album que j'ai apprivoisé sur plusieurs années avant de finalement le vénérer), le 1916 de Motörhead - un album indispensable et méconnu - et Let There be Rock d'AC/DC (j'ai encore toutes ces vieilles K7 repiquées quelque part). C'est à cette époque que j'ai découvert l'un des meilleurs albums de tous les temps (Appetite For Destruction), ainsi que Metallica par le biais d'un copain partageant la même passion. Et quelques mois plus tard, voici que je découvrais un groupe qui reste depuis mon totem, que je soutiendrais envers et contre tout (je peux même vous expliquer pourquoi No Prayer For The Dying est un album génial) : Iron Maiden.

Pour en revenir brièvement à Hysteria, il est évident que je n'ai rien à dire d'objectif dessus, de la même façon que Proust ne pouvait pas savourer objectivement une madeleine ! Reste que cet album est fréquemment donné comme étant le meilleur du groupe (dont je ne suis par ailleurs pas spécialement client), et possède une production singulière, unique même, signée Mutt Lange, l'un des grands sorciers du son de l'époque. Difficile de décrire le résultat, à la fois organique et synthétique, dont le disque bénéficie. Une chose est sûre, malgré les milliers d'albums que j'ai écouté depuis je n'ai plus jamais ré-entendu un tel son. Pour l'anecdote la gestation de Hysteria dura quatre longues années marquées par un tragique événement (pas le dernier qu'allait connaître le groupe) : le batteur perdit un bras dans un choc routier. Il conserva cependant son poste, qu'il tient encore à ce jour - unique et admirable. Que dire de plus ? Écoutez Hysteria. En ce qui me concerne, ce n'est pas Lautréamont qui a allumé la mèche, mais c'est cet album !

It all began in my remote village’s tiny public library, in ’90 or ’91, when, as a curious little boy, I was hooked by a strange record cover. Flashy colors, an eerie face melting into strange screaming features… Man, that was it, I had just found Def Leppard’s Hysteria, an album that means so much in my life. As soon as I put the strange fucker in my crappy boombox, the metal seed did instantly grow in me, never, ever to be gone since. So Hysteria began playing : atmospheric, synthetic albeit aggressive in terms of sound, it just totally blew me away – totally. I was then mainly listening to video games soundtracks, and, as a hint of my future love, I was secretly fond of Michael Jackson’s Beat It. From there it was just a succession of genuine, passionate discovers as I borrowed LPs such as New Jersey, Rust In Peace, 1916, Let There Be Rock… But more was to come when I stumbled upon Metallica, GNR and Iron Maiden. A classic gone-too-far affair : you can’t go back – you just have to discover more. And more. And more. Do not expect me to say anything, good or bad, about Hysteria : as the starter of it all, it truly is, since then, ma petite madeleine de Proust. I am not a big fan of Def Leppard but hey, what a sound those guys had in these days – thanks to Mutt Lange, sonic wizard extraordinaire. So what about you ? What was it that forever turned you into a true metalhead ?

mardi 8 novembre 2005

Vio-lence : du bon thrash qui tâche (pistache)

Vio-lence ! Avec un nom pareil nous sommes fixés sur la teneur en agressivité de la bestiole. Les albums de ce groupe culte (et pour une fois ce n'est pas un abus de langage) se sont vus récemment réédités et il faut à tout prix se les procurer ! Les deux chefs-d'œuvre de Vio-lence sont Eternal Nightmare (1988) et Oppressing the Masses (1990). Le premier est réédité avec en bonus un live d'une vingtaine de titres et le second se voit agrémenté de l'excellent EP Torture Tactics (1991). A ce niveau-là c'est plus de la valeur ajoutée, c'est un don des dieux. Le remastering est excellent et c'est vraiment l'occasion de (re)découvrir ce groupe : les pressages originaux sont absolument introuvables même si une copie d'Eternal Nightmare refait surface de temps en temps sur la baie (rarement à moins de 60 euros).

Rappelons que Vio-lence est l'un des plus virulents représentants de la scène bay area-thrash, bien plus bourrin et technique que la plupart de ses coreligionnaires. Le groupe est fondé en 1985 sous le nom Death Penalty et commence sa carrière discographique deux ans plus tard avec l'intégration de Robb Flynn (qui venait de quitter Forbidden, encore un combo excellent tombé dans l'oubli). L'une de ses caractéristiques majeures est le chant très particulier de son vocaliste - et excellent parolier - Sean Killian. Typiquement l'un de ces chanteurs que l'on aime ou que l'on déteste inconditionnellement, et pas besoin de trente-six écoutes pour se forger un avis définitif. Bourrés de soli aussi mélodiques que techniques, soutenus par une section rythmique en béton armée (ce batteur !), les morceaux de Vio-lence ont gardé toute leur efficacité malgré le poids, impitoyable dans le domaine, des années. Et la complémentarité / complicité entre les deux guitares reste un cas d'école. Au niveau textuel, sans surprise, Vio-lence perpétue la tradition anarcho-gauchiste de son genre et propose des paroles engagées dont on pensera ce que l'on voudra, mais loin, si loin des clichés que les ignares collent au style (quand on pense que Megadeth et Slayer ont passé leur carrière à disséquer la société américaine, certes en usant de sinistres métaphores, pour que beaucoup n'en retiennent que du bruit et des sweats à tête de mort...). Bref, Vio-lence c'est du thrash au top niveau engendré par des musiciens qui jouaient comme si leur vie en dépendait.

Alors oui, aujourd'hui Vio-lence n'est plus ce qu'il a été, mais le groupe existe toujours et a récemment rejoué dans son incarnation historique pour un concert de soutien à Chuck Billy de Testament (qui luttait alors contre le crabe). Flynn quitte ses petits copains en 1992 et s'en va former avec le succès que l'on sait Machine Head, alors que Vio-lence sombre peu à peu dans les limbes de l'histoire du thrash, laissant néanmoins un héritage qui se doit d'être découvert par chaque nouvelle génération de metalheads. Inutile de préciser que pour moi Vio-lence est ce que Flynn a fait de mieux : ce que je préfère dans Machine Head c'est le T-shirt Slayer qu'Adam Deuce porte dans le clip de Davidian ! Dernier mot : lorsque Machine Head a dû remplacer Ahrue Luster, Flynn s'est souvenu de l'excellence de son ancien compère de l'époque Vio-lence, Phil Demmel. Voici pourquoi l'on trouve deux ex-Vio-lence dans Machine Head. Même si je n'apprécie pas ce groupe, j'aime beaucoup ce genre de filiation - quelque chose me dit que l'éventuel album qui suivra cette réunion risque de faire beaucoup parler de lui !

Man, do I love Vio-lence’s Eternal Nightmare and Oppressing the Masses... Recent re-releases of these gems should not be avoided given their quality. As a fierce metal-thrashing-mad bay area act, with over-the-top musicianship and… violence, Vio-lence is still standing out today. Socially-aware lyrics are spitted back and forth in your ears by Sean Killian, a full-throttle, loathe-him or love-him vocalist, while Phil Demmel is shredding some manic riffs long before his Machine Head days (Robb Flyyn did play, too, in Vio-lence). I recently heard that Vio-lence did regroup for a Chuck Billy benefit-show. And last but not least, given that Machine Head now sports two ex-Vio-lence members in its ranks, I do believe next album may very well be a surprising album !

Le site et le Myspace de Vio-lence.

dimanche 30 octobre 2005

Ne lâche pas ta poupée, Alice !

Une gamine effrayée par la nuit... Une intro démentielle bâtie sur un crescendo de tension, modèle de build up comme on n'en fait plus dans le speed / thrash... Une rifferie magistrale ponctuée par le refrain qui tue... D'un horrible fait divers (un enfant devenu fou à force de voir le croque-mitaine et dont la détresse resta ignorée par ses grands-parents), Jeff Waters tire un morceau extraordinaire qui ouvre avec brio le premier album du canadien Annihilator. Seize ans déjà que Alice In Hell est sorti... Merci Jeff Waters pour cette tuerie ! Merci Randy Rampage pour cette voix incroyable qu'aucun de vos successeurs n'a jamais approchée !

Et merde à tous les gens qui continuent à ne voir en Annihilator qu'un sympathique second couteau du metal... alors que chaque album explose la concurrence du moment et que les deux premiers resteront dans l'histoire du genre ! Pour la petite histoire, le talent du sieur Waters n'a pas échappé à Dave Mustaine qui chercha à le débaucher pour le faire pointer dans Megadeth. Peine perdue : le bougre, qui ne pouvait s'envisager qu'en patron d'une PME canadienne plutôt qu'en salarié d'une grosse boîte américaine, décida de se concentrer sur Annihilator. Pour mon plus grand plaisir.

Alison hell, your mind begins to fold
Alison hell, aren't you growing cold
Alison hell, you are looking blue
Alice in hell, what else can you do

Alison hell, what were you looking for
Alison hell, as I close the door
Alison hell, here you shall dwell
Alison hell, Alice dwells in hell

Alice isn't it frightening
Alice aren't you scared
I was killed at birth

Alison hell, what were you looking for
Alison hell, as I close the door
Alison hell, here you shall dwell
Alison hell, Alice dwells in hell

Isn’t Alice In Hell one of the best technically-capable thrash metal (or speed, as they said then) debut ever released ? I must admit I believe Jeff is currently experiencing his best period ever, artistically speaking - the man having finally found, after so many fuckin’ years, a worthy partner in crime (namely, Dave Padden). But for fuck’s sake, Alice is still a total kick-ass record, and what a singer was Randy Rampage ! Believing that Annihilator is nothing but a second-rate metal act is truly a brainless thought – are you fuckin’ eating generic deathcore for breakfast of what ?!? So let me tell ya the truth – and go find by yourselves : Annihilator still kicks major ass ! ‘Nuff said.

Le site et le Myspace d'Annihilator.
Le clip d'Alison Hell.