Froid, d'un impersonnel normalisé seyant si bien à l'iconographie crypto-fasciste qui fait fureur aujourd'hui dans le graphisme, le masque à gaz est un objet (bientôt de tous les jours, j'en suis sûr) trop récupéré : jeux vidéos, films, BD, couvertures de bouquins et, par dizaines, jaquettes d'albums médiocres... n'en jetez plus, la coupe est pleine. Alors certes, son usage est parfois brillant - les Cerbères de Jin-Roh et les cédénazis de la franchise Killzone en sont un exemple. Reste qu'hormis sur la tête d'un poilu en 1917, le masque à gaz n'est jamais si bien porté que par Knarrenheinz, la géniale mascotte de Sodom. Votre serviteur n'a pas l'envie, ni vous l'heur, de vous infliger un article chiant développant in extenso la carrière de ces panses à bière ultra-rhénanes, mais Sodom, le groupe, est bien l'objet de cette notule et plus spécifiquement l'excellent documentaire Lords Of Depravity. Plusieurs heures au programme, réunies sur quatre DVD bourrés jusqu'à la gueule comme une bombe sale l'est de clous.
Exception faite des parties live (une compilation bien torchée sur le premier volume, l'intégralité du concert de Wacken 2007 sur le second), Lords Of Depravity est avant tout l'histoire de Tom Angelripper, et en filigrane celle d'une certaine working class... Celle qui cherche à tout prix à s'extirper, échapper à son sort, forcer son destin prévisible : la mine pour Sodom, les fonderies pour Judas Priest, l'usine Volkswagen pour Protector... A travers l’épopée de Sodom, c'est en contrepoint la mythologie du metal qui est contée ici. Pour nombre de metalheads élevés, maintenant, à bien d'autres sources que celles des pères fondateurs, Sodom est peut-être un petit groupe bruitiste de has, ou pire, never been, mais rien n'est moins vrai et c'est bien l'impossible qu'ils ont accompli : grand moment que celui ou Bogg Kopec, gros chat repu fondateur de Drakkar Productions, raconte avec la malice d'un gamin ravi du sale tour qu'il vient de jouer comment Sodom a explosé le top 50 allemand avec Agent Orange. Pour continuer sur le thème de la working class, on notera avec intérêt qu'après avoir quitté Sodom Monsieur Grave Violator (ne cherchez pas : Sodom a toujours eu les pseudos les plus cool que tous ceux que vous pourrez trouver) joua l'un des rôles principaux dans Verlierer, un film générationnel aujourd'hui culte, traitant des jeunes apaches d'alors (et des bandes de skins avec qui ils se cognaient, il me semble que Grave Violator est d'origine turque mais que l'on me détrompe si ce n'est le cas).
Un très grand documentaire sur lequel je n'ajouterai rien de plus, sachez seulement qu'il tient toutes les promesses annoncées dès son ouverture à base de vieilles photographies noir et blanc illustrant la sinistre Ruhr industrielle et... métallique. De quoi se réconcilier avec ces putain d'allemands, finalement, même si c'est toujours eux qu'ont commencé.
Ok, let's be short for once : Sodom's double-boxed rockumentary Lords Of Depravity (Part I and Part II) is a must-have for all sodomaniacs around. Smart-minded Tom Angelripper will grace you with his wits and tales of high adventure so that you'll soon join the cult (if not a member already). It won't hurt, as Sodom refers to the city and not to the game you used to play with your cousin.
...et toujours :
Killed by death !
Exception faite des parties live (une compilation bien torchée sur le premier volume, l'intégralité du concert de Wacken 2007 sur le second), Lords Of Depravity est avant tout l'histoire de Tom Angelripper, et en filigrane celle d'une certaine working class... Celle qui cherche à tout prix à s'extirper, échapper à son sort, forcer son destin prévisible : la mine pour Sodom, les fonderies pour Judas Priest, l'usine Volkswagen pour Protector... A travers l’épopée de Sodom, c'est en contrepoint la mythologie du metal qui est contée ici. Pour nombre de metalheads élevés, maintenant, à bien d'autres sources que celles des pères fondateurs, Sodom est peut-être un petit groupe bruitiste de has, ou pire, never been, mais rien n'est moins vrai et c'est bien l'impossible qu'ils ont accompli : grand moment que celui ou Bogg Kopec, gros chat repu fondateur de Drakkar Productions, raconte avec la malice d'un gamin ravi du sale tour qu'il vient de jouer comment Sodom a explosé le top 50 allemand avec Agent Orange. Pour continuer sur le thème de la working class, on notera avec intérêt qu'après avoir quitté Sodom Monsieur Grave Violator (ne cherchez pas : Sodom a toujours eu les pseudos les plus cool que tous ceux que vous pourrez trouver) joua l'un des rôles principaux dans Verlierer, un film générationnel aujourd'hui culte, traitant des jeunes apaches d'alors (et des bandes de skins avec qui ils se cognaient, il me semble que Grave Violator est d'origine turque mais que l'on me détrompe si ce n'est le cas).
Un très grand documentaire sur lequel je n'ajouterai rien de plus, sachez seulement qu'il tient toutes les promesses annoncées dès son ouverture à base de vieilles photographies noir et blanc illustrant la sinistre Ruhr industrielle et... métallique. De quoi se réconcilier avec ces putain d'allemands, finalement, même si c'est toujours eux qu'ont commencé.
Ok, let's be short for once : Sodom's double-boxed rockumentary Lords Of Depravity (Part I and Part II) is a must-have for all sodomaniacs around. Smart-minded Tom Angelripper will grace you with his wits and tales of high adventure so that you'll soon join the cult (if not a member already). It won't hurt, as Sodom refers to the city and not to the game you used to play with your cousin.
...et toujours :
Killed by death !