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vendredi 8 juillet 2011

Blasé par les jeunes. Gonflé par les vieux.

J'ai beau me forcer ; essayer d'y penser, voire m'auto-diktaturer (« ce soir j'en écris une »), Les Notules ne peuvent être une contrainte - pas plus à lire qu'à rédiger. Difficile d'être enthousiaste actuellement question metal : beaucoup de sorties noyées en une masse indigeste et protéiforme. Comme je regrette les temps bénis où tout était bien rangé à sa place, qui en black metal, qui en thrash, qui en heavy... Pensez donc, j'ai récemment lu une interview ahurissante d'un groupe revendiquant tant le hip hop que Burzum au titre de ses influences (et là, comme Brigitte Bardot, je pousse un cri. Conservateur at heart). Mais quelques éclairs déchirent la nuit, l'illuminant de fort belle façon. Voir notamment le deuxième et récemment paru album de Havok, Time Is Up : du thrash nord-américain exécuté par des sud-américains en colère - ou vice et versa. Mais à part ça... Certes il reste nos vieilles gloires, mais que dire lorsque la première d'entre-elles retombe dans le panneau qui les a rayé de la carte il y a quinze ans ? Je n'ai rien contre Lou Reed, le Velvet ça fait toujours bien d'aimer donc j'aime (voyez ma bonne volonté ; je ne suis pas contrariant), mais putain, voilà que Metalloche et sa perpétuelle crise d'identité nous la rejoue arty.

Eh merde, so fuckin' what. Victime à nouveau de cet étrange syndrome - sinon complexe d'artiste - qui les avait vu céder aux plus ridicules sirènes pour Load (aïe) et Reload (ouille). L'association de Metallica et Lou Reed me fait, putain, ni chaud ni froid, voire m'en touche une sans faire bouger l'autre pour citer un de nos anciens présidents. En fait, je crains qu'elle ne m'emmerde plus encore sur disque que sur papier. On attend, anxieux, la pochette qui sera forcément U2-esque et signée (qui d'autre ?) Anton Corbijn. Si Ulrich et Cie. sont si fans de Gojira, de Satyricon ou de Ghost au point de les mentionner en interview, mais allez-y ! C'est avec eux qu'il faut faire quelque chose nom de dieu ! Mais non : elle est à nouveau là, au premier plan, cette tentation intello qui, si elle n'est pas critiquable en soi, n'a jamais fait bon ménage avec l'essence profonde, bestiale et sauvage de Metallica (d'où l'incommensurable ratage de S&M : le classique, c'est bien et j'en écoute, mais loin, très loin de Metalloche par pitié). Comme E. de Watain, autoproclamé l'un des plus grands metallibashers qui soit, je peux tout leur passer ou presque, mais après un Death Magnetic qui sera, avec un peu de recul, identitié comme leur Painkiller ou Fear Of The Dark (pas qualitativement mais en termes de booster de carrière), ce n'est vraiment pas le moment de se tirer une balle dans le pied. Après le suicide, on attend la rédemption... et pas Lou Reed. Merde alors !

Ok, have you heard something interesting in recent times ? If such the case, please just let me know, 'cause I'm dying to hear something fresh. Ok, I may be exaggeratin' a bit, but truth is I can't find, metally-speaking, anything really exciting those days. Well, whatever... Oh, and have you heard the Big Fucking News ? Metallica is recording with Lou Reed. Dazed and confused, that's what I am. And, not interested in the slightest in the world - that's what I am, too.

...et toujours :
We are death (magnetic)... Fukk you !
Habemus Metal...
Hammer of Justice still crushes you
Read the Lightning
Vingt ans déjà !
SKOM : un divan pour le monstre

vendredi 3 avril 2009

La case (en moins) de l'oncle Tom

Zazie dans le métro. Une photo très nouvelle vague signée Anders Odden et prise à Osaka.

La case de l'oncle Tom, j'y fais régulièrement un tour. Ce journal intime est toujours intéressant, souvent touchant (perclus de paradoxes et de regrets, meister Tom semble inapte au bonheur), et parfois inquiétant (on zappe de façon cyclothymique d'une entrée pleine d'espoir et d'entrain à une sortie mélancolique et tournée vers le passé, le gâchis et le ressentiment. Pas besoin d'aller en fac de psy pour identifier la manifestation évidente d'une profonde bipolarité). Une constante, et l'objet de cette notule, dans cet élégant weblog en noir et blanc (au propre comme au figuré, donc) tenu par Tom G. Fischer : cette haine inextinguible vouée à Franco Sesa, dernier et excellent batteur de Celtic Frost, au travers de billets ampoulés et vitriolés. Certes, les amateurs/admirateurs du Frost ont bien entendu qu'une irrattrapable mésentente entre les deux musiciens avait fait voler en éclat le groupe pourtant refondé avec brio (voir et écouter Monotheist, toujours aussi génial en 2009 qu'en 2006).

Mais tout de même. La rancune envers Sesa, qui, désolé de le remarquer, n'a jamais prononcé un mot ni sur le sujet ni contre Fischer dans les médias, laisse perplexe : c'est une réelle obsession. La perfidie remâchée avec laquelle Tom G. Fischer s'acharne sur Sesa (au détour de remarques méprisantes travesties en informations distillées dans le billet - notamment au sujet du « statut » de barman de Sesa dans l'établissement de Martin Eric Ain) est presque gênante pour qui lit ses fréquents épanchements. On a beau savoir que l'incroyable gâchis qui a conclu la période Monotheist a laissé des traces indélébiles, on a beau prendre la mesure de la déception de Fischer, voyant une fois encore sa plus grande réussite artistique consumée avant d'être consommée... tout de même. Pourquoi ne pas avoir viré Sesa, quelque faute eût-il commise, pour faire vivre le Frost ? Son verbiage alambiqué nous emmerde quelque peu et, surtout, ne nous intéresse pas : Fischer, tout grand artiste soit-il - et que j'admire en tant que tel - apparaît sous son plus mauvais jour dans ces billets répétitifs et acrimonieux.

Il ne tenait qu'à lui de poursuivre l'épopée de Celtic Frost. Mais au regard de la légende du groupe et en cohérence avec celle-ci, une question dérangeante s'impose d'elle-même : le souhaitait-il vraiment ?

I really appreciate wandering on Tom G. Fischer’s blog – these introspective, depressive and sometimes ego-bloated lines nonetheless give an interesting hindsight to the man’s musical works. It is a shame, though, how theses entries have become a regular vehicle for Fischer’s hatred toward Franco Sesa. We all get the story and, more importantly, we Frostheads just don’t give a flying shit about what really happened here. Diva-like dramas have always been a huge, lack-lustering part of the Frost’s otherwise wonderful legacy/career but hey, enough is enough, don’t ya think ? How embarrassing, really.

jeudi 17 janvier 2008

Ad Hominem

Cela faisait un moment que je l'avais dans le collimateur. Bref, n'achetez pas, n'ouvrez pas, ne regardez pas même ce pseudo bouquin écrit avec des moufles et relu par... relu par qui au fait ? Personne, évidemment. Hard Rock, du très parisiano-parisianiste Christian Eudeline, est d'une absolue bêtise dont la vacuité stylistique, indigente au point d'atteindre l'indicible*, n'a d'égale que l'immense, la cyclopéenne, l'étourdissante méconnaissance de son sujet. Cher Christian, retourne écrire pour la bible musicale des bobos-gauchos-intellos (à moins que ce ne soit Patrick), mais par pitié, putain, laisse notre chapelle tranquille. Merci.

Je n'ai pas envie d'argumenter, et je vous renvoie seulement à cette exécution signée Shreut et parue dans l'excellent 80's French Heavy Metal. Ok, chacun est libre d'écrire ce qu'il veut, et si Eudeline nous assène que Vulcain n'a sorti qu'un seul album, nommé L'agression, et nous explique que Slayer est un groupe de fafs qui ont décidé un soir de biture de se raser la tête (bientôt à la Star Rac ?), c'est son droit. Je suis très américain en ce qui concerne la liberté d'expression... Mais là où ça ne passe plus, c'est que cet « ouvrage », torché à point nommé avant les fêtes, n'a pour très claire vocation première que de ramasser le pognon sur le dos de grand-mères larguées (mais certainement moins que l'auteur) qui pensent faire plaisir à leur petite-progéniture chevelue. Arnaque éhontée, à chier et en conséquence de quoi... aux chiottes !

Je reprends l'un des commentaires de la chronique sus-citée pour conclure : « Une véritable m**de hautaine, qui ne s'intéresse qu'aux morts, aux suicides, aux accidents et aux chambres d'hôtel dévastées ». Et dont « l'auteur » ne s'encombre ni de vérité à l'endroit des faits, ni de dignité envers lui-même, rajouterai-je.

* « les guitares de Slash déchirent leurs races ». Ouais super, retourne apprendre à écrire, tâcheron inculte, on n'est pas dans le 9-3 ni à Canal ici...

Man, there’re so many ignorant fucktards writing ‘bout heavy metal lately. Ya can’t read heavy metal – ya just can live it and hear it. This does not apply to biographies, especially when written by Nikki Sixx.

samedi 27 janvier 2007

Sushi avarié !

Gallhammer, groupe signé chez Peaceville et venant de commettre The Dawn of... (une anthologie très « attendue » après un unique album), est l'archétype de l'arnaque métallique absolue. Ça bouffe à tous les râteliers, tentant de pêcher le maximum de poissons (d'avril ?) dans ses filets de fort mauvais goût. Le nom attirera l'attention des gens pour qui Hellhammer, Master's Hammer ou Warhammer veut dire quelque chose. La composition et l'allure du groupe, trois jeunes nipponnes bien de leurs personnes (ben tiens) mais savamment enlaidies par un look crado-punk très tendance, en appellera autant aux amateurs de keupon, de Motörhead ou de Darkthrone qu'aux curieux friands de combos féminins thrash et trash. Ne parlons même pas du large public, ici particulièrement ciblé, atteint de priapisme à la vue de japonaises bien gaulées... La pochette, intelligemment neutre, attirera beaucoup tout en ne braquant personne : bref, le savoir-faire est indéniable et l'étude de marché, parfaite.

La musique ? Un pillage en règle de divers pères fondateurs, avec un accent prononcé pour un black metal noisy, presque crust. Speed of Blood, morceau honteux figurant sur le sampler 37 de Terrorizer, est un plagiat flagrant de Mythos (par exemple), mal joué et flanqué de vocaux qui vont au-delà du ratage total. Conscient de l'ineptie du produit, le producteur, pardon, les commerciaux en charge du projet ont rajouté partout des larsens-qui-font-peur (dans un sens, c'était déjà bien assez effrayant). Autant ressortir les premiers enregistrements de Sigh si l'on veut flipper à la sauce japonaise, là au moins, ça vaut le coup. Au final, une daube que rien ne sauve, exemple supplémentaire prouvant que tout, absolument tout, peut-être récupéré, y compris les codes dits « nécro ». The Dawn of Gallhammer ne procède de rien d'autre qu'une racoleuse pêche en eau douce... L'une des filles arbore en permanence un beau t-shirt Celtic Frost, au fait. Histoire de convaincre les derniers réfractaires de la « trouïtude » (pardon je ségolénise un peu en ce moment) de la chose ? Sur le promo, on peut lire « Gallhammer reigns » (Fenriz, Darkthrone). Je rajoute : « Fenriz est souvent saoul » (Sheol, Les Notules Métalliques). A éviter plus encore que la peste !

Man, Gallhammer may well be the greatest swindling in extreme metal history since Evol. Nonetheless it will sell a few thousands, no doubt about that – it is oh so well marketed. From its name calling forth several old masters of sepulchral metal to its aesthetics (threesome, anyone ?), Gallhammer will, at least commercially, be. While Mötley puts out two anthologies a year, this Japanese act is releasing a best-of after, fuck me, only one fuckin’ album… Shall I really  proceed on commenting about the music ? Nope... it really reeks of a swindle in here.

Le Myspace de Gallhammer.

lundi 9 octobre 2006

Melissa Comedy Club

La honte soit sur M6... Une fois de plus le vilain petit canard de la famille musicale s'est vu infligé un traitement de choc dans le cadre d'un sujet racoleur et sensationnaliste destiné à Bobonne, qui a certainement hésité, comme chaque soir, entre le premier et le sixième bouton de sa télécommande. Faudra lui dire un jour que l'effet débilitant est au final strictement le même. Inutile d'entrer dans les détails, tout y était : vocabulaire inapproprié, manque de sérieux dans les pseudo-investigations, volonté d'amalgamer dangereusement tout et n'importe quoi, interviews d'ados boutonneux dégénérés, n'en jetez plus, la coupe est pleine. Juste pour le fun, mentionnons ce moment inénarrable : sommé de nous montrer les « reliques de son passé sataniste » (sic), un gamin repentant sort de sa table de nuit un... exemplaire d'un numéro de Hard N' Heavy ! Espérons que la rédaction dudit magazine porte plainte pour diffamation.

Plus inquiétant, relevons la technique honteuse et malheureusement répandue consistant à caviarder ce genre de reportage avec force faux protagonistes, tel ce mauvais comédien jouant un sataniste convaincu, fonctionnaire le jour et adorateur du diable la nuit. La fonction publique appréciera, d'autant que cet « agent double » n'a pas pris soin de faire flouter son visage (bizarre, vous avez dit bizarre ?). Nonobstant le lamentable jeu d'acteur, on ne saurait que trop conseiller à M6 de veiller un peu plus à la crédibilité de son décor : entre les vieilles dagues en inox achetées au surplus du coin (stocks Alchemy invendus ?) et les piteux pentagrammes piqués à la va-vite sur le skyblog à Kevin, la méthode est aussi dégueulasse que ridicule. Je ne mentionne même pas le bout de carton représentant un « symbole-censé-faire-peur » et vraisemblablement collé à l'arrache sur la chevalière du grand-père du caméraman, histoire de figurer un accessoire sataniste de plus... Une véritable honte.

Pour finir, que penser de ce groupe de « djeun's » en pleine mue (remarquez, ça peut aider pour les transitions vokills death / black), abrutis jusqu'à la caricature dans leurs t-shirts Slipknot (évidemment) ? Là encore, la question de l'authenticité se pose... Outre la prétendue salle de répétition - peu crédible vu la gueule de l'endroit -, notons que notre bande d'apprentis satanistes ne jouait... rien du tout ! A l'évidence ils mimaient, harnachés d'instruments, une piètre comédie, mais en aucun cas ne jouaient quoi que ce soit. Ne parlons pas de leurs maquillages, énième indice accréditant la probable supercherie : personne - je dis bien personne - n'oserait se peinturlurer ainsi. Sauf à faire appel aux maquilleuses de M6 préalablement briefées : « les filles, on vous amène cinq gamins, foutez-leur un peu de rimmel autour des yeux et vogue la galère » ! Des méthodes de putes pour une émission putassière, décidément M6 parvient régulièrement à enfoncer TF1 sur le terrain de l'ordure télévisuelle. Et l'info dans tout ça ? Tolèrera-t-on longtemps ces sujets bidons réalisés avec l'addition « désinformation + comédiens » ? Le monde (prétendument) mental ment monumentalement, disait Prévert... Il n'a même plus l'élégance de le faire avec discrétion.

Man, I really don’t feel like translating my impressions about that motherfuckin’ so-called “documentary” broadcasted the other day on french TV. Metal is one the many handy scapegoats of society, and TV is more than ever a nauseous, lyin’, brain-sellin’ machine. So I won’t add anything else, except I guess it’s better to be pissed-off than pissed on…

lundi 22 mai 2006

Billet d'humeur : le vilain petit canard jette un pavé dans la mare

Soyons bref et concis, et allons droit au but : une fois n'est pas coutume, il s'est vraiment passé quelque chose lors de cet inepte non-événement qu'est l'Eurovision. Le groupe de heavy metal Lordi, représentant farceur de notre église musicale, s'est vu décerner la victoire contre toute attente, à la fin de cette masquarade ! Le premier surpris étant certainement M. Lordi lui-même.

L'objet de ce billet n'est cependant pas de tresser une couronne de lauriers à ces adorateurs de KISS assez mauvais, mais plutôt de relever l'attitude lamentable de l'affreux Michel D., présentationniste multi-décennal accroché depuis le Quaternaire à son royaume cathodique. Le bonhomme, vrai-faux gentil, s'est littéralement acharné sur la prestation de Lordi, faisant fi du respect le plus élémentaire dû aux musiciens en couvrant ni plus ni moins le son avec son claque-beignet... On peut ne pas aimer, voire détester, le metal (je vais vous faire une confidence : c'est parfois mon cas). Aucun problème là-dessus. Mais entendre ce vieux beau, certainement contrit d'avoir quitté son canapé rouge le temps de cette pantalonnade, tenir des propos aussi déplacés que méprisants m'a vraiment mis hors de moi...

Reste que ce non-événement (restons lucides) rassure un peu : si on leur donne le choix, les téléspectateurs peuvent parfois prouver qu'ils sont lassés de la soupe qu'on leur propose, et ce ras-le-bol a directement profité, l'autre soir, à Lordi ! Notons enfin, pour finir et en réponse à cette vieille baderne de Michel qui se lamentait devant Lordi en se désolant sur le mode « quand on pense que l'on présente notre petite Virginie (NdSheol : qui ?) face à ça », que la chanson de la française était littéralement atroce : une mélasse insipide concoctée par Racine (ah non, c'est l'autre), compositeur calamiteux mais inattaquable pour des raisons fort peu objectives. Fuck it & die !

Not only is Eurovision one of the most atrocious musical contest ever created, it is also the biggest non-event to grace that corner of the galaxy. However this year an “incident” did occur : fuckin’ Lordi assfucked them all, becoming the grand winner of the evening ! It shall not come as a total surprise that I’m not in the slightest way an adorateur of Lordi, but hey, what an unexpected turn of events ! That year’s Eurovision was also plagued not only by musically-retarded europop atrocities, but also by its French host, showing an incredible amount of disrespect toward metal music during Lordi’s childish and harmless performance. Man, I can’t stand people disliking metal. Metal should be inducted into schools programs, and metal should be a part of all existing therapies for rapists and burglars. Metal should be an obligation, metal should be the one and only religion. So it shall be written, so it shall be fuckin’ done.

mardi 3 janvier 2006

La connerie n'a pas de limite

Judas is rising (à nouveau)... mais le Prêtre n'a pas toujours été intouchable et il lui est arrivé de vaciller dangereusement sur ses fondations. En 1985, un fait divers effroyable plonge le groupe dans un enfer qui durera cinq longues années : deux adolescents fans du groupe se tirent une balle dans la tête après avoir écouté en boucle un album de leurs idoles. Le carnage est complet, l'arme utilisée étant un fusil à pompe à canon scié (douce Amérique...). Le premier meurt sur le coup, la tête volatilisée. Le second, malheureusement, survit trois longues années avec la moitié du visage soufflée comme un pop-corn avant de décéder d'une overdose médicamenteuse très certainement suicidaire. Les familles des deux morts attaquent Judas Priest en justice : il est si tentant de faire porter le chapeau à un groupe de heavy metal. Bref, l'album Stained Class - excellent au demeurant - dissimulerait des messages subliminaux incitant ses auditeurs à en finir avec l'existence. Messages subliminaux que l'on entendrait en faisant passer le disque à l'envers. Bon sang, mais c'est bien sûr, il est notoirement connu que les amateurs de musique aiment à écouter leurs galettes préférées... à rebours !

C'est un groupe uni, solidaire mais surtout dévasté par ce drame qui se présente au procès où il impressionnera la cour de par sa grande humilité et sa volonté de faire la lumière sur les véritables causes de cette tragédie. James Vance et Ray Belknap provenaient tous deux de foyers brisés, ruinés par la bêtise crasse, l'alcool, le chômage et au sein desquels ils étaient au mieux ignorés et méprisés, au pire maltraités. Halford se fendit d'un laconique « si nous avions mis un message subliminal dans notre album, il aurait incité nos auditeurs à acheter plus de disques de Judas Priest ; un message comme "Do it, Do it" étant pour le moins contre-productif ». Et le Metal God de rendre un vibrant hommage aux suicidés tout en stigmatisant les véritables coupables. « Ces deux jeunes gens ont perdu la vie en raison de leur engagement sur les chemins de la drogue et de l'alcool, vraisemblablement induit par les dysfonctionnements de l'unité familiale dans laquelle on ne leur réservait ni place ni attention. Ce procès n'est qu'une tentative de déplacer les responsabilités. Les victimes menaient une vie triste, pathétique, au moins leur avons-nous donné un peu de plaisir avec notre musique et j'en suis fier ».

Judas Priest gagna ce honteux procès en août 1990, lavé de toute accusation. Halford déclara « c'est un grand jour pour Judas Priest - plus encore, un grand jour pour les artistes de toute l'Amérique. Il était important que nous soyons là pour nous battre pour nous et notre musique, et dans une certaine mesure, pour les valeurs de la Constitution Américaine, ce qui est un peu ironique pour quatre anglais ». Le jugement, favorable à 100% au groupe, a désormais force juridique et c'est ainsi qu'il existe aux USA une « jurisprudence Judas Priest » relative au fameux et sacro-saint Premier Amendement. Un documentaire remarquable a été réalisé sur cette affaire, intitulé Dream Deceivers. Cette terrible épreuve reste le pire moment de la carrière du groupe, et plantera les graines d'une discorde qui aboutira au départ de Rob Halford, particulièrement affecté. On comprend mieux pourquoi l'album Painkiller, sorti à l'issu de cette histoire sordide, est aussi violent, vindicatif et énervé. De la rage, le groupe en avait accumulé, en cinq ans. Le slogan publicitaire accompagnant la parution de ce fameux « Tueur des Souffrances » ? Je vous le donne en mille : « A L'ENDROIT OU A L'ENVERS, PAINKILLER TUE ! »

What a horrendous case is the Vance Vs. Priest one. Everyone by now knows the facts related to young lads James Vance and Ray Belknap – their suicide pact, their love of the mighty Priest, and their broken houses’ background. Following the suicide of Belknap and the gorish, attempted one of Vance, Priest was taken to court and had to defend itself, heavy metal and its right of expression against what I would call the worst part of America. In a pathetic alla cappella attempt by Rob Halford to demonstrate the ridiculousness of pursuing a case that has no existing evidence (alleged reverse subliminal messages contained in Stained Class), the court finally settled in favor of Priest. I still can’t believe, to this day, how far it went – man, I do feel like Judas was the musical scapegoat of "moral" America (remember PMRC ?). Please do you a favour : watch the high-profile documentary Dream Deceivers, an account of these events praised by The New Yorker ("Dream Deceivers provides a nightmare glimpse into America's spiritual drought and the way people fill that void with diametrically opposed faiths... It is ghoulish Americana that makes fictions such as Blue Velvet and Wild At Heart seem like Mother care ads"). Ok now, here comes the best part : when Painkiller was released, its original tagline was "backwards or forwards, Painkiller kills" – which is absolutely fuckin’ true. Now, rewind !

lundi 5 décembre 2005

Deux poids, deux mesures ?


Par peur d'un malentendu ou d'être mal compris, clarifions tout de suite la situation : la mort de Dimebag Darrell il y a quasiment un an jour pour jour est une tragédie tant humaine que musicale. Mais force est de constater que nos chers médias soi-disant dévoués à la cause métallique ont osé faire un choix entre deux hommes, entre deux hommages, un choix dicté par le porte-monnaie. Combien de couvertures mettant à l'honneur Dimebag depuis son odieux assassinat ? Et combien consacrées à Chuck Schuldiner ? La presse française, début 2002, fidèle à sa légendaire incompétence, avait été totalement infoutue d'accorder une seule première page au génial architecte de Death (hormis Metallian, rendons à César ce qui lui appartient - et c'est pas souvent, dans le cas de ce canard). Une véritable honte que personnellement j'interprète comme une marque d'irrespect. Death a beau être un groupe révéré par des légions de fans, malgré l'héritage immense que laisse ce groupe, il demeure en 2005 relativement cantonné à l'underground métallique - et son intérêt financier reste donc limité pour les éditeurs - ce n'est pas exactement le cas de Pantera. Et même si les albums de Chuck continuaient à se vendre dans cent ans (ce qui est probable - la mort précède souvent le génie de nos jours), il est acquis qu'en 2105 les chiffres de vente de Death ne rivaliseraient pas avec ceux de Pantera en 2005.

Pour autant la trace que laisse Schuldiner dans le metal est indélébile et le triptyque miraculeux Human - Individual Thought Patterns - Symbolic n'a pas fini de susciter des vocations. Pantera laisse aussi une carrière très riche derrière lui, et il n'est pas question de comparer qualitativement les deux combos - et encore moins les deux guitaristes. Mais sincèrement, on ne peut qu'être surpris devant une telle différence de traitement. Rock Hard (je crois) avait péniblement essayé de faire acte de contrition en publiant un article tardif (et pas forcément respectueux !) sur le musicien, mais enfin merde, une petite couv', une seule sur Chuck, c'était le bout du monde ? Apparemment oui, faut dire qu'entre cinq couvertures dédiées à Rammstein, trois à SOAD, deux à Nightwish et le reste à Audioslave, il n'y avait effectivement plus de place pour Schuldiner. Quant aux autres (Hard n' Heavy et Hard Rock pour ne pas les nommer), c'est à peine si un entrefilet fut consacré à cet artiste, l'un des plus talentueux qui fut dans la sphère extrême. En revanche là encore, en un an, on ne compte plus les unes et les pages dédiées à Dimebag Darrell. C'est plus vendeur : le porte-monnaie à ses raisons que la raison ignore. Comme l'ont dit AC/DC et Metallica, « money talks ».

RIP Chuck, RIP Dimebag (respectivement morts il y a déjà quatre ans pour le premier et un an pour le second). Et RIP à tous les autres : Baloff, Wayne, Samuelson, Mausolus A. Von Kiszka, Quorthon, Piggy (idem : pas une seule une pour ces deux mecs qui ont révolutionné le metal extrême moderne, c'est pas une aberration ça ?), etc. Soyez vigilants : il est possible que nos chers canards spécialisés vous informent des prochains décès importants. Guettez-les entre une news consacrée au mariage de Marilyn Manson et une autre consacrée au tatouage anti-masturbatoire du guitariste de Korn. So fucked-up, dude, comme dirait Tommy Lee !

It is a shame, but I don’t think Chuck Schuldiner’s trespass has been decently covered back then. I mean, there’s Dimebag all over the place – and that’s fine by me, no disrespect, but what the fuck about Chuck Schuldiner ? Not a single fuckin’ French metal ‘zine, with the notable exception of one, did honor Schuldiner by putting him on its cover. Money talks and I believe that’s why there wasn’t so much noise around Chuck’s death – we can only hope time will give him back what he deserves. I'm tired of being force-fed with bullshits such as Rammstein, SOAD (oh man…), Nightwish and other overhyped acts. I can’t believe my eyes when I look at today’s metal press – no wonder why it’s totally eaten away by its Internet counterpart. I mean, fuck, what about Baloff, Wayne, Quorthon or even Piggy sadly taken away from VoiVod ? I’m fed up reading retarded stories about Manson’s dick or Korn guitarist’s newfound stupid faith. Give us the real deal – and Chuck Schuldiner was the real deal when it comes to metal, as much as Dimebag was, too.

Empty Words, le site-hommage dédié à Chuck Schuldiner.
L'hommage rendu à Dimebag Darrell par Sebastian Bach.

dimanche 6 novembre 2005

Le couteau dans la plaie (c'est le cas de le dire !)

Je viens d'apprendre qu'un film cinéma va être réalisé prochainement sur la trame du bouquin (contestable mais passionnant) Lords of Chaos : The Bloody Rise of the Satanic Metal Underground de Michael Moynihan. Bref, un film basé sur les évènements criminels indissociables de l'avènement du black metal scandinave (le meilleur). On craint déjà le pire : embaucher des guignols pour leur faire jouer les rôles d'Euronymous, de Vikernes, de la joyeuse bande d'Emperor ou d'Immortal... pfff. C'est bidon. A la limite, pourquoi pas un documentaire ? Un tel format aurait été plus approprié, construit autour d'interviews des principaux concernés. Mais voir un connard « incarnant » Bård Faust Eithun poignarder un connard « incarnant » un homo dans une reconstitution cheap du parc olympique de Lillehammer, ça ne m'inspire que du mépris. On imagine notre ersatz de Faust affichant bêtement un rictus dément et commettant son forfait sous une pleine lune forcément grandiloquente. Message à l'accessoiriste : n'oubliez pas le célèbre T-shirt Free The Vikings. Ce qu'on peut craindre par-dessus tout c'est le traitement réservé à l'affaire Euronymous / Grishnack, ou comment transformer une sombre mais ô combien banale affaire « de fric et de fille » en mythe fondateur du black metal.

Cette petite société qu'on a tellement fantasmé au point de lui donner un nom (Inner Circle), a existé, quoi qu'en disent certains aujourd'hui. Cette bande d'adolescents provocateurs, passionnée de musique et d'occultisme, est responsable d'un des courants les plus intéressants qui soit musicalement parlant (ne serait-ce que par cette quête de brutalité, achevée pour certains qui n'eurent alors d'autre choix que de ralentir le tempo et de se réinventer). Pour le reste, les faits divers ayant fait les choux gras de la presse norvégienne en 1992 auraient pu se produire dans n'importe quel autre cercle, n'importe quel autre pays, n'importe quel autre style. Rien d'exceptionnel, juste la connerie ordinaire résultant d'une émulation pas toujours saine entre certains. Reste la musique : je doute qu'elle ait une place honorable dans ce navet qu'on nous prépare. Oui je sais, ce n'est pas bien de critiquer quelque chose sans l'avoir encore visionnée : pas grave, les producteurs n'ont pas le monopole de la connerie et je crache déjà sur cette merde. Pas vue, déjà condamnée.

nota bene : il existe un documentaire très récent consacré à cette scène : Metal Storm: The Scandinavian Black Metal Wars, de Kier-La Janisse (2005). Mais vu l'emphase du titre, là encore on peut craindre le pire...

Just learned a movie about the turbulent norwegian black metal scene of the nineties is in the starting blocks. Fuck it - how on earth such a project could be interesting ? Real connoisseurs know that this mischievous past had nothing to do with serious Satanism of any sort – we’re just talking about bored-out young musicians, ego-driven conflicts and escalating, teenage violence here. The Inner Circle did exist but was nothing but a bunch of kids messing around with cheap provocation and rubbish occultism. Let’s just talk about the music and the incredibly “avant-gardesque” artistic sense of these young men. I do not believe such a movie, moreover American, would do any justice to Scandinavian black metal.