lundi 27 octobre 2008

We are death (magnetic)... Fukk you !

L'heure est venue de faire la chronique impossible. Celle de Death Magnetic, qui n'en sera pas une puisque je vais délaisser l'analyse clinique - ce qui arrangera d'ailleurs toutes les parties, on n'est pas là pour réfléchir. Autrement j'aurais chroniqué le SUP. Comment ne pas commencer par ce constat : on a beau en penser ce qu'on veut, verser sa bile ou faire dans son fute en rosissant d'émotion, Metallica, en 2008, ne laisse toujours personne indifférent, et surtout pas ceux que l'on a entendu le plus - vous savez ? Ceux qui ont feint l'indifférence, ces lols-là qui nient en bloc à cent lieues de se douter que les silences et la jalousie ne les guettent plus, ils leur sont déjà tombés dessus depuis un bail.

Commençons donc par emmerder suprêmement les petits croûtons métrosexuels de Deathstars, qui sont à l'indus en carton-pâte ce que le Johnny Walker / coca est au bourbon, c'est-à-dire de la merde. Et qui ont piteusement tenté de récupérer l'actu en chougnant que la typographie du titre et la tonalité de couleurs de Death Magnetic leur auraient été volées - pensez-donc, il y a même un titre qui s'appelle Cyanide. On rappellera donc à Deathstars, dont l'unique titre de gloire est que le frère de Jon Nödveidt en fait partie, qu'ils se masturbaient encore sur la photo de leur cousine quand Jaymz sautait leurs mamans après un concert à Copenhague en 1986. Et pour ceux qui s'en souviennent, on rappellera aussi qu'Ophthalamia, c'était de la merde. On passera tout aussi vite sur l'avis péremptoire et abruti de la horde Averse Sefira, en leur rappelant que non, Death Magnetic ne ressemble pas à ...Justice, et que non, l'album ne recycle pas les riffs de Master. Jouer du black metal rend sourd, se masturber aussi, difficile de prendre sérieusement en compte l'avis de Deathstars (ont-ils piqué le mot death dans Creeping Death ?) et d'Averse Sefira. Et d'abord, on ne joue pas de black metal en Amérique, encore moins au Texas. Non mais. A moins de s'appeler Absu, mais eux c'est pas pareil, ils ont des noms occultes et des pochettes signées Marschall ; ils ont le droit. Et à ma connaissance, personne dans Averse Sefira n'a auditionné pour Slayer.

Bref, impossible d'esquiver le tsunami : la une du Monde (qui s'est fendu d'un article pédagogique sur le thrash, saluons un geste que ne feront jamais, on l'espère, les Inrocks), une chronique sur France Info, quelques TV dont un Taratata voyant Jaymz imiter avec malice Mustaine (simple : pincez-vous le nez et dites une saloperie sur Metallica)... On aura donc pris Death Magnetic en pleine poire. L'album est plutôt très bon, avec quelques classiques instantanés (Broken, Beat & Scarred, morceau le plus heavy de Metallica depuis Sad But True ; The End of the Line ; le slayerien My Apocalypse), mais aussi quelques ratés (The Day That Never Comes, qui n'arrive effectivement jamais, ou encore l'affreux Unforgiven III). Outre sa structure classique (tueries en ouverture, longue power-ballad en quatrième position, instrumental antépénultième bousculé par une méchante boucherie à la fin), Death Magnetic nous rappelle pourquoi nous nous sommes tant aimés : le parfum de ...Justice est bien là, c'est vrai, mais le disque est tout sauf mécanique, peut-être même trop groovy à mon goût - ce qui ruine notamment le potentiel de Cyanide. Lars fait du Lars, Jaymz sait parfaitement comment faire rimer machine avec gasoline et Kirk abuse de sa wah-wah comme Emile Louis d'une jeune COTOREP : pas de surprise, c'est l'obus calibré que la battery se devait de tirer. Death Magnetic a cependant cela de magique qu'il est sincère, ça s'entend et ça se voit sur ses géniteurs. Parait que le bassiste a changé, mais nous parlons de Metallica : on s'en fout.

Death Magnetic n'est pas l'album de la décennie (qui est assez fou pour le penser ?), mais il est signé Metallica, et aucun de ses riffs plombés n'auraient pu être pondu par quelqu'un d'autre qu'Hetfield. We die hard, crache-t-il sur Broken, Beat & Scarred - et c'est vrai que ce sont des putain de durs-à-cuire. Les groupes d'émoi-shit à la In This Moment I Was Dying Beyond The Horizon sévissant actuellement auront crevés la bouche ouverte depuis longtemps que les kids du monde entier continueront d'accrocher les horsemen aux murs de leur chambre. C'est sans espoir : l'apostasie n'existe pas dans cette religion. Les chiens aboient, la planète-caravane passe, et moi, comme Coluche, je-me-marre. 

Just fuckin’ buy fuckin’ Death Magnetic. There’s “Metallica” written all over it, so JUST FUCKIN’ BUY FUCKIN’ DEATH MAGNETIC. And learn French if you want to know more – I’m too tired to explain the unexplainable.

Death Magnetic (Vertigo / Universal, 2008)

01 That Was Just Your Life

02 The End of the Line
03 Broken, Beat & Scarred
04 The Day That Never Comes
05 All Nightmare Long
06 Cyanide
07 The Unforgiven III
08 The Judas Kiss
09 Suicide & Redemption
10 My Apocalypse

Le site et le Myspace de Metallica.


...et toujours :

Habemus Metal...
Hammer of Justice still crushes you
Read the Lightning
Vingt ans déjà !
SKOM : un divan pour le monstre

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