vendredi 10 juin 2011

Offenders Of The Faith (In Solitude, Portrait)

Putain. Enfin du bon heavy metal, du vrai, pas du happy meal (pun intended), mais du tout grim et frostbitten, avec des toiles d’araignées dans les coins et des relents de poussière de grimoire entre les cordes. Du bon vieux heavy européen donc, ce qui fera plaisir à tous, car nous venons tous de là… enfin, venions, car il semble qu'aujourd'hui certains p'tits jeunes ratent quelques étapes essentielles, tombant directement de l'arbre : résultat, un ADN incomplet. Pauvres de nous.

J'en reviens à mes croix renversées et à mes hurlements en falsetto : Portrait et In Solitude, suédois affichant une évidente parenté avec Mercyful Fate, Diamond Head, Iron Maiden et Judas Priest - voir à ce titre les vocaux du premier In Solitude - ont beau manier l'art des guitares harmonisées comme personne depuis Didier Demajean et Stéphane Dumont, ce sont aussi des groupes qui fraient avec Watain et consort dans l’attitude, dans le son (Necromorbus Studio pour Portrait, production signée Fred Estby pour In Solitude), et sur scène (cf les faux airs de Dead que l'on trouvera parfois à Pelle Ahman. Et ne lui offrez pas de hamster, car pour lui, un hamster, c'est un collier). Un bon bol d’air frais si j'ose dire, venant d’un genre pourtant archi-rebattu.

Achetez les versions vinyles, allumez un cierge aux quatre coins de votre chambre, et répétez avec moi : thou whom they call the desolate one / Thy face we need not see, for thy presence is yet so clear... Écoutez-Le, Lui et Sa parole : Portrait et In Solitude sont Ses nouveaux prophètes.

The World. The Flesh. The Devil (In Solitude, 2011) et Crimen Laesae Majestatis Divinae (Portrait, 2011) sont actuellement disponibles chez Metal Blade.

You know what's so great about fookin' 'eavy metal ? Well, like Jesus, or motherfuckin' Rasputin, you can't kill it. You're sure to be done with it, you swore to the Ancient Ones that you'll never hear again a single Rhapsody track in your life, and whoops !, next thing you know, here you are, sitting on your bed with Portrait and In Solitude's last LPs in front of you, reading goofy lyrics while listening to the arcanic heavy metal storm raging from your stereo. Gosh, I feel like I'm fifteen again. As sure as Rhapsody is shit, Portrait and In Solitude ist krieg, so worship and obey.

Le Myspace de In Solitude.
Le site et le Myspace de Portrait.

samedi 4 juin 2011

La marche de l'empereur

J’aime les Mister Freeze et - malgré l’erratisme qualitatif de leur production - je suis bon client de la Doom-Occulta Connection. Je ne pouvais qu’écouter March Of The North. C’est chose faite et qu’il vous intéresse ou non, voici mon avis. Premier constat, Demonaz écoute Bathory, mais aussi Bathory. Et pour varier, il se met parfois un petit Bathory – tout ceci saupoudré, tout de même, d'Immortal (et fils, avec I). Troublant, les frères crapaud présentent une gémellité vocale impressionnante : ici c’est Demonaz qui coasse, mais le moins que l’on puisse dire est que le doute est parfois permis (Abbath, sors de ce corps grassouillet) ! A moins que Demonaz n’ait jamais existé, et que ce personnage soit une création issue du cerveau malade d’Abbath ? Je m’égare.

Sachez avant tout que March Of The Norse est victime du syndrome super heavy metal frappant nombre de productions survendues actuellement (Immortal étant atteint de celui-ci depuis quelques éons) : rien d’extrême, ni de black metal dans cet album, il n’est question ici que de heavy metal, voire de hard rock certes pêchu et rentre-dedans, mais moins acéré et méchant que n’importe quel WASP. Ceci n’est pas une critique, simplement une mise au poings (pour citer de vieilles gloires nationales)… Musicalement, le disque est un ersatz allégé d’Immortal, tributaire des mêmes influences et souffrant des mêmes faiblesses (auto-citations confinant à la redite, éternel rythme ternaire sur lequel souffle un blizzard mélodique pas désagréable mais propice au ronronnement), mais présentant, par conséquent, les mêmes forces : un véritable souffle épique rehaussé d'un semblant de poésie qui parvient à se faire jour malgré ce salmigondis de rimes en winter et fire (ou ice et rise). La différence principale, ce sont peut-être ces leads incessants de guitare, comme si Demonaz, le projet musical, se voulait être le développement de l’aspect « à chanter sous la douche » pas toujours bien assumé par Abbath dans Immortal.

Je vous épargne la suite pour en venir au fait : March Of The Norse, c’est de la musique d’ascenseur pas dégueulasse du tout, moins percutante et sauvage que I (et grosso modo, un sacré ton en dessous) : plus bathorien, très atmosphérique, moins infusé de rock. Reste à élucider un mystère : pourquoi diable Demonaz, après nous avoir fait chier avec depuis l’époque révolue où l’on achetait Metallian pour son Metal Explosion, a-t’il bazardé son projet initial Perfect Visions ? Les quatre titres sortis sur la toile il y a quelques années brillaient par l’ambiance gothic rock (le vrai : toi au fond, avec ton rimmel fraise et ta perruque rose, dehors) qui s’en dégageait… et que l’on ne retrouve absolument pas dans l’aboutissement qu'est censé être March Of The Norse. Un mystère... bien que je penche plutôt pour une triviale sécurisation commerciale, d'où ce côté super heavy metal privilégié aux dépens de l'ambiance initiale Sisters Of Mercy / Fields Of The Nephilim. S'il faut vous faire un dessin... rendez-vous ici, et écoutez le fantastique Demonaz Promo 2007.

Et si, après ce billet mi figue-mi raison, vous souhaitez toujours donner vos sous à Demonaz, optez pour le digipack recelant un étonnant morceau bonus que je ne peux qualifier autrement que comme étant la réinterprétation « immortelle » de Back In Black par nos givrés kamarades.

Man, how challenging is it to find something interesting to say about Demonaz's first output, March Of The Norse ! I tried somehow to did so in French (read above). In short : not that the music is that bad - in fact, it is ranging from average to good. Nothin' to die for, uh ? Seriously, a true potential is shown here, or at least serious hints of it. Maybe next time - for now, I'll keep listening to I's Between Two Worlds.

...et toujours :