jeudi 25 octobre 2007

VULV : le cul(te) est vivant !

On dit que le facteur sonne toujours deux fois, et pourtant je n'ai pas entendu un seul coup de sonnette. Était-ce quelqu'un d'autre ? Toujours est-il que ce matin un méchant colis noir et anonyme se trouvait devant la porte de ma grotte, espérant la main libératrice qui découvrirait son contenu. La mienne. Je n'attendais pourtant rien, et encore moins quelque chose de ce genre ! Les grandes heures du tape trading sont passées, et avec elles s'est envolée une bonne partie de la magie de la découverte. Autrefois l'on attendait avec une délicieuse impatience sa copie de copie de copie de Temple of Offal (1), aujourd'hui on peste parce que le téléchargement du dernier Behemoth n'avance pas assez vite. Mais ceci est une autre histoire... Aussi quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans ce colis deux cassettes (!) parées de jaquettes monochromes vintage, ainsi qu'un CD certes plus moderne d'apparence, mais au contenu aussi oldskull que les bandes précitées. Rien de moins que l'intégrale de la carrière turgescente de VULV. Comme dirait HPG (2), « VULV, son vit, son œuvre ».

Passons sur les oripeaux esthétiques de l'affaire - tout au plus dirons-nous que le ramage se rapporte impeccablement au plumage. Une fois mon étonnement passé je glissais l'une de ces cartouches chromatiques dans le seul compartiment encore valide de mon vieux lecteur double-cassette. Celui-là même que j'utilisais il y a quinze ans pour écouter l'enregistrement en vitesse rapide de Ride the Lightning ou de Schizophenia afin de rendre ces deux œuvres encore plus brutales (si quelqu'un pouvait faire l'inverse avec mon Dragonforce, je comprendrais peut-être quelque chose à ce skeud sans être vraiment sûr de le vouloir). Vaginal Black Art et Juicy Hole défilèrent alors, deux bastos de presque-black metal à l'ancienne, tendance Les Tontons Tringleurs. Vicié, vicieux et sérieusement dévissé. Mais attardons-nous surtout sur la giclée la plus récente, la seule en format CD et qui constitue l'actualité immédiate de VULV : Dirty Fingers...

Inutile de tourner autour du pot, cette troisième démo est une décharge black metal « à la papa », la bande originale d'un monde tourmenté par la marmaille dégénérée de Tsathoggua et d'Impaled Nazarene et dans lequel Cradle of Filth et Dimmu Borgir n'auraient jamais existé. Après l'intro de rigueur, caviardée par Katsuni et ses amies, déboule Angry Pussy. Possiblement le meilleur titre avec Fountain of Might, cet hymne early-BM mâtiné de thrash teuton cradingue (pléonasme !) remplit bien son o(ri)ffice : c'est un dépucelage en règle. Fountain of Might est véritablement excellent et particulièrement burzumesque tant dans ses vokills écorchés que dans sa rythmique lancinante. Ce titre meurt dans un final exquis qui n'est pas sans rappeler le Ancient de Cainan Chronicles. Scottish Bitch prend la relève et dépayse avec ses relents keupons, quasi rock 'n' roll. Dans cette étude sociologique consacrée au cœur des demoiselles du Trèfle, force est de constater que celles-ci sont quelque peu piquées aux as et finissent sur le carreau. On espère qu'Avril Laguigne reprendra Scottish Bitch : ça pourrait méchamment le faire. Sukkubus se voit embelli par la participation vocale d'un Type tr[O]p Négatif, précédant une outro au nom ignoblement drôle ! Le coït n'est cependant pas tout à fait interrompu car VULV, animal pas triste, nous gratifie en suce (...) de deux reprises : celle, sérieuse et révérencieuse, de Sorrows of the Moon (Celtic Frost) et celle, inénarrable performance vocale, de J'aime Regarder les Filles (Patrick Coutin, putain).

Les véritables responsables de cette orgie anale-logique ne seront pas démasqués aujourd'hui : se servant de plusieurs épaisseurs de latex pour garder l'anonymat (mais pas la vertu, perdue comme la sagesse depuis longtemps), ces lascars déculottés ne sont pas encore prêts à se décalotter. Qu'importe, retenez simplement que VULV, s'il n'est pas à mettre entre toutes les mains, se met en revanche dans toutes les bouches. En particulier écossaises - et le KVULT devint KILT. Salement vôtre !

(1) m'est avis qu'Absu n'est pas une référence méconnue de l'énigmatique Headfucking Migreich !

(2) Grand Bâtonnier du Barreau

Six-pack doesn’t only refer to a crate of beers nor to your humble servant’s muscular torso – there’s a third meaning to it. But Vulv only refers to harsh, crusty and, fuck me, tasty black metal. Eating your shit, injecting urine in your already decaying venous system and shitting on your grandma’s pink doormat is what you’ll do after listening to this. And oh, you’ll also, in a true Gorgon-esque fashion, “kill your family”. I don’t feel like adding anything to that stupendous description – just know that you’ll find enclosed a cover of one of France’s greatest songs ever made, “J’aime Regarder Les Filles” (which means, “I Want To Fuck You, And Hard With That”). Isn’t that wonderful ? Now open up and say… Ahh ! You dirty motherfucker.

Dirty Fingers (autoproduction, 2007)

01 Introducing the Vulv
02 Angry Pussy
03 Fountain of Might
04 Sukkubus
05 Outreaux
06 Sorrows of the Moon
07 J'aime Regarder les Filles


Le Myspace de VULV.