dimanche 11 décembre 2011

Un soir de pluie, et de brouillard

Désolé pour le titre (vous n'avez plus qu'à vous rafraîchir la mémoire en disant Blues Trottoir à M. Gougueule), mais j'ai pas osé Nuit Et Brouillard - déjà pris, dans plusieurs langues. Désolé aussi pour la photo, mais ça vous donnera une idée de ce que je voyais de la scène, puisque c'est bien d'un concert que traite cette notule : The Sisters Of Mercy, attrapées au vol lors de la tournée commémorative des trente ans. Spécial, quand on y pense, puisque les Sisters en vrai de vrai, c'est 1981-1985 et rien d'autre. M'enfin.

Par où commencer ? Avant les marionnettes - remplissant fort bien leur rôle : ceci n'est sincèrement pas péjoratif - d'Andrew Eldritch, un mot du théâtre d'ombres de la soirée. La salle est petite, pas vraiment blindée, loin d'être vide : les corbeaux de mon coin, un public d'initiés entre vingt et quarante ans, se sont donné le rendez-vous et ont rappliqué à tire-d'ailes. Après tout, on a plus de chances d'être renversé par une voiture que de voir Andrew Eldritch en vrai. Voir, ai-je dit ? Comprenez discerner : dès le début du set, les crachoirs de fumée l'ont joué steampunk, faisant un concours de Ruhr industrielle, et rien n'émergea réellement de cette nimbe oscillant du bleu au vert... On distingue bien, autour d'André, deux avatars sui generis aux guitares (Doktor Avalanche s'occupant sempiternellement de la basse et de la batterie - dire ça à Pete Sandoval, c'est comme dire à un belge qu'il y a une frite dans le coin d'une pièce ronde), mais vraiment, difficile d'y voir plus loin que le bout de son nez. Andrew, en même temps, n'a jamais vraiment cherché plus loin que ça. Astuce pour temps de crise : le récent remake de Fog peut aussi servir de DVD live : vous coupez le son et vous mettez Sisters derrière (magique et économique).

Grande est ma surprise sur le plan musical (au contraire du visuel, car toute plaisanterie mise à part je savais à quoi m'attendre - suffit de taper Sisters Of Mercy live sur le net et vous verrez. Rien). Loin, très loin des arpèges faméliques et synthétiques du Sisters canal historique, c'est une bouillie proto-metal qui m'est assénée et First & Last & Always, notamment, est totalement massacré : Cemetary post-Sundown faisait mieux, franchement. Émergeant quand il le veut bien, André se penche sur le micro, chante à sa façon qui influencera tant (c'est comme pour le Velvet : pas plus de cinq-cent péquins ont acheté le premier Sisters, mais tous ont formé un groupe), et repart dans sa brume électrique tel un gorille mal léché. Aïe. Pour un fanatique du « son » Sisters, la note est salée et passe assez mal. Les premiers titres s'enchaînent et je reste dubitatif, pas vraiment déçu car n'attendant en fait pas grand-chose. Et puis... et puis le deuxième souffle. André pousse, pousse, et finalement ça mousse ! Un second concert commence, ni plus ni moins, à partir de Dominion : ça y est, la sauce monte, le son est bon et je me fais à cet ersatz de metal / batcave qu'est Sisters aujourd'hui. Il faut dire que l'ère post-First & Last & Always se prête mieux à ce traitement de choc : This Corrosion et Vision Thing (datant de l'époque où tout le monde mettait du metal dans son gothique, quitte à en crever comme Christian Death) explosent comme deux bombes majeures de la soirée. Soulagé je suis, jusqu'au rappel - cinq titres tout de même, clôturant un concert finalement... très bon.

Perplexe je reste néanmoins : The Sisters Of Mercy, ce gigantesque groupe, rejeton bâtard de Père Ubu, des Stooges, et d'une époque où la nuit était « couleur télé, calée sur un émetteur hors-service », n'est depuis longtemps plus qu'une pantomime divine (commandée par Andrew Eldritch) au service d'une légende défunte - un théâtre d'ombre réanimé par opportunisme certainement plus que pour l'amour de l'art. Reste Doktor Avalanche, cette machine dans ma tête : c'est bien lui qui s'en tire le mieux. Ne connaissant pas le poids des années, celui dont la frappe mécanique, stakhanoviste, n'en a jamais mis une à côté en trente ans est aujourd'hui le seul à n'avoir véritablement pas changé...

Well... what a dick I can be sometimes. What the fuck is this idea of me, to write a boring, badly-expressed, bloated english version of each and every fuckin' notule ? I don't know. Sisters Of Mercy rules the world, OK ? Tonight I really don't feel like writing anything more, so fuck off and die, as would nicely put Impaled Nazarene.

...et toujours :
Misère & cordes

samedi 19 novembre 2011

Mustaine, c’est comme les grands-parents (faut en profiter tant qu’il est encore là)

Megadeth en roue libre, ça ne date pas d'hier. Megadeth en roue libre, ça reste souvent pas si mal, c’est pas nouveau non plus. Thirteen (pourquoi avoir succombé au kikoolol en le graphiant Th1rt3en ?) est une cartouche de plus à la ceinture de Dave, et un skeud de plus dans notre escarcelle. Je me pose parfois cette question ; pourquoi être con au point d’attendre quelque chose de neuf de nos vieilles gloires ? Faire partie du mythique carré d’as ciseleur du thrash tel que la planète le connaît est plus qu'honorable, et si Mustaine veut passer ses vieux jours à faire une redite de ce qu’il sait faire de mieux… pourquoi pas. Ca me va. Après tout, World Painted Blood n’est pas seulement l’album le plus brutal de Slayer, c’est aussi le meilleur (pour m'écrire, c'est à droite). Mais reprenons.

Attendu que le principal suspect n’a plus l’âge de composer un Peace Sells... Attendu que le principal suspect se drogue maintenant à la tisane. Et attendu que le principal suspect a trouvé dieu (amen), Thirteen est, très simplement, tout à fait honorable – c’est mon humble avis. Puis aujourd’hui, t’es même plus obligé d’acheter l’album, non ? Je déconne. Mais enfin, de qui se fout-on lorsqu'on tombe sur ces complaisantes chroniques fleurissant ici et là sur le mode geignard et blasé ? Mustaine mérite un respect absolu et sa production récente, après tout, poursuit la ligne directrice qui définit la seconde partie de carrière du groupe – c'est-à-dire l’orientation hard rock / heavy metal mélodique et maidenienne du dyptique Youthanasia / Cryptic Writings (immensément sous-estimé, tellement bien-nommé). Un chemin sans trop de cahots si ce n’est deux nids-de-poules aux trajectoires inverses : le grave accident The World Needs A Hero (« tiens, ce matin j’ai décidé de faire de la merde ») et la sortie de route inspirée The System Has Failed (une rechute stupéfiante si vous me pardonnez le jeu de mots, ou comment, vingt ans après, pondre le jumeau fiévreux du déjà malade Rust In Peace. Dave n’est jamais aussi bien que lorsqu’il est mal). 

Vous l’avez remarqué, cette chronique parle de tout sauf de l’album Th1rt3en, (et pas plus de son line-up, seule remarque notable, Junior est de retour), et c’est bien normal puisqu’il n’y a rien à en dire : c’est un Megadeth Mark II honnête, un point c’est tout, un point c’est marre. Comme une belle femme un peu vulgaire, il a tout ce qui faut, opportunément et exactement là où il faut (pour les nostalgiques y’a même un morceau construit sur la mythique succession d’accords en ré mineur de Ktulu et Hangar 18 : Public Enemy No. 1, et une ligne de chant piquée à The Thing That Should Not Be sur Guns, Drugs & Money. On y revient toujours, mais je ne les citerai pas ici). Et puis, arriver à faire rimer jailbreaker et smokin’ guns, seul le gnarl de Mustaine rend ça possible. Et ça, c’est comme un épisode de Joséphine Ange Gardien : c’est magique.

Megadeth is Dave Mustaine and Dave Mustaine is Megadeth, so we don't give a fuck about who's playin' there as long as Dave is pulling (guitar) strings.Thirteen is the bunch's thirteenth album (duh...), which I believe to be a bit stronger than previous effort Endgame. We're in a case of "same old story" here : Megadeth tunes you want, Megadeth tunes you'll get. And I really think it's unfair to blame Megadave about that : the guy perfectly knows what he is good at, and he does it well once again. Not by far the best record he has done, but anyway, good enough for my tastes given what I expect from a Megadeth CD in 2011.

Th1rt3en (Roadrunner, 2011)

01 Sudden Death
02 Public Enemy No. 1
03 Whose Life (Is It Anyways ?)
04 We The People
05 Guns, Drugs & Money
06 Never Dead
07 New World Order
08 Fast Lane
09 Black Swan
10 Wrecker
11 Millenium Of The Blind
12 Deadly Nightshade
13 13

Le site et le Myspace de Megadeth.

...et toujours :

samedi 29 octobre 2011

Gunslinger

Tracii Guns n’a peut-être pas la reconnaissance qu’il mérite (la dernière fois que je l’ai vu, il faisait une démo de quelques secondes pour la version américaine du Juste Prix : le rideau se lève - début du shred - et le rideau retombe - fin du shred), mais il peut être fier de la carrière de LA Guns : en dents de scie, mais toujours intéressante. On trouvera même des choses à sauver (notamment Hey World) dans le moment le plus éhontément opportuniste du groupe, confere ce triste millésime qu'était American Hardcore (1996) tirant sur Pantera et Machine Head, avec pincement d’harmoniques en veux-tu en voilà, rifferie industrielle, groove au marteau-piqueur et vocaux « je suis descendu à la cave, et je suis putain d'énervé, mec »...

Le style et le toucher particulier de Tracii Guns, c'est ce qui fait en grande partie, avec le gosier éraillé de Phil Lewis, le charme de L.A. Guns que l’on aurait tôt fait de reléguer injustement au rang mineur du « groupe qui existait avant l’Autre ». A la différence de Slash ou de cette absolue mégastar que le monde ignore (Izzy Stradlin, putain. Pourquoi parler encore de Keith Richards ou de Bob Dylan alors qu'on a Stradlin ?), le jeu bluesy de Tracii est également gorgé de funk (Out Of Sight, sur le cru 2001 Man In The Moon) et de heavy metal : citant volontiers Van Halen, Wolf Hoffman et Michael Schenker avant les Stones et Beatles au rang d'influences majeures, Tracii illustre son propos par des soli à l'ADN fondamentalement metal. Les amateurs éclairés fans de Appetite For Destruction se plaisent également à retrouver la touche de cet album – quasi co-composé par Tracii Guns, non crédité – tout au long de la carrière de L.A. Guns : je défie quiconque, par exemple, de ne pas retrouver une sacrée parentée avec Welcome… dans Hypnotized (Man In The Moon toujours).

Tout récemment, L.A. Guns (celui de Tracii Guns, car une autre incarnation – brillante et plus sûre de son cap - menée par les historiques batteur et chanteur existe) a sorti un chouette album unplugged, couillu à l’heure où cette mode n’en est plus une. A écouter, notamment pour le travail de réinterprétation (le groupe ne s’est pas contenté de gratter), pour la voix de cette vieille baderne de Jizzy Pearl usée par le whiskey et la clope et… parce que c’est de la bonne came, dont vous n’entendrez autrement jamais parler. Tracii y fait feu de tout bois !

Tracii Guns is a classy motherfucker always firing on all cylinders, a true badass when it comes to guitar playing and flamboyant, rock 'n' roll charisma. Too bad our man never really made it in terms of sales - no mistake, I'm not sayin' L.A. Guns didn't had success in their time : they did have, and huge it was (The Ballad Of Jayne). I'm just sayin' Tracii isn't recognised the way he deserves to be... What a pity seing him shredding for fuckin' The Price Is Right instead of rocking stadiums around the world. What really makes me fall for his playing is his classic hard rock / heavy metal influences (old Purple, UFO, Accept...), mixed with a more common, soulful and bluesy background. Catchy and melodic, albeit still hard hittin' as fuck, that's how it goes, and how I'm loving it.

Le site et le Myspace du L.A. Guns « canal historique ». 
Le site et le Myspace de la nouvelle mouture emmenée par Tracii Guns.

...et toujours : 

Cheap To Your Guns !
Pure Surprise !!!

jeudi 20 octobre 2011

La monstrueuse parade

On n’empêchera jamais un véritable artiste de s’exprimer, et un véritable artiste trouvera toujours le moyen de s’exprimer – par quelque biais que ce soit. Enlevez-lui sa guitare, il écrira des poèmes. Piquez-lui papier et crayon et il prendra des photos. Privez-le d'appareil photo ; il fera des films avec son smartphone. Enlevez-lui son mobile et foutez-le au fond d’une grotte avec son ombre pour seule compagne (Mesrine !), il vous réinventera l’art pariétal : c'est comme çaNikki Sixx est bien de cette race-là, et c’est ce qui le sauve depuis toujours ; validant et entretenant constamment son statut de diseur, de raconteur et de tritureur de la pâte humaine au-delà des aspects parfois détestable qu’il peut avoir.

Oui, son besoin compulsif de dire, de montrer, de faire (souvent avec toute la mégalomanie égocentrique qu’on lui connait) est la preuve constante que le gars ne vit que pour s’exprimer, d’une façon ou d’une autre… Sixx serait resté un beauf d’Idaho (au lieu de devenir un beauf d’Hollywood) que vous l’auriez trouvé au bord d’une rivière, à construire des moulins à eau en allumettes entre deux parties de pêche avinée – Herta style. Oui, c’est ce qui le sauve, et c’est à mon sens la seule explication à sa survie (au moins artistique) : survie à l’inanité de certaines productions « du cru », si j’ose dire, et à ses excès. C’est, en somme, sa « note d’intention » ; son explication.

Aujourd’hui Sixx s’exprime musicalement plus et mieux que jamais entre Mötley Crüe (qui toute nostalgie subjective mise à part, a réussi le tour de force de sortir son meilleur album après vingt-sept ans d’existence) et Sixx A.M. Il est aussi en train de se construire une image de photographe que j’estime, avec une prédilection qui ne surprendra personne – le portrait. Et notamment le portrait de freaks, comme lui. Ils sont disséminés de façon anarchique sur ses différents sites internet comme autant de tronches de laissés-pour-compte de l’Amérique - de la vieille obèse engoncée dans un fauteuil roulant entre deux caravanes crasseuses au pépé rigolard, buriné et alcoolique. Parmi ces shoots de créatures (dans lesquelles on retrouvera parfois et sans surprise ses « copains » de Mötley), se glissent quelques natures mortes, parfois gracieuses, parfois dérangeantes, souvent les deux… De quoi pardonner largement d’autres expérimentations plus convenues, ou le côté très cliché de certains portraits. La première fois, finalement, que Sixx ne parle pas de lui. Vraiment ?

I try to cover many different topics, people and bands in these (now) old pages. But I have to admit some are overrepresented : Metallica, the living debauchery known as GNR and, of course, ol’fart Nikki Sixx. So here we go fuckers. This guy has been fascinating me since, wow, don’t even remember. In fact, I was fond of Sixx way before loving the Crüe. A total artist, is what he is. Sure, when you’re wielding too much blades you can’t master them with the same efficiency, but our big boy is doin' good in music, writing (as long as you’re not searching for the next Kerouac), and also photography. Shooting freaks of nature, that’s what he does – not for a living of course, the man is shitting dollars since thirty years -, but, I firmly believe that, for the sheer love of doin' it. And please see for yourself, some of his visual work are truly amazing… Sixx, beyond all the business circus-related events he’s known for, has always been an interesting character inhabited by the same darkness that resides in you and me : a bleakness of the soul - which really shows in his pics.

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.

...et toujours :

vendredi 8 juillet 2011

Blasé par les jeunes. Gonflé par les vieux.

J'ai beau me forcer ; essayer d'y penser, voire m'auto-diktaturer (« ce soir j'en écris une »), Les Notules ne peuvent être une contrainte - pas plus à lire qu'à rédiger. Difficile d'être enthousiaste actuellement question metal : beaucoup de sorties noyées en une masse indigeste et protéiforme. Comme je regrette les temps bénis où tout était bien rangé à sa place, qui en black metal, qui en thrash, qui en heavy... Pensez donc, j'ai récemment lu une interview ahurissante d'un groupe revendiquant tant le hip hop que Burzum au titre de ses influences (et là, comme Brigitte Bardot, je pousse un cri. Conservateur at heart). Mais quelques éclairs déchirent la nuit, l'illuminant de fort belle façon. Voir notamment le deuxième et récemment paru album de Havok, Time Is Up : du thrash nord-américain exécuté par des sud-américains en colère - ou vice et versa. Mais à part ça... Certes il reste nos vieilles gloires, mais que dire lorsque la première d'entre-elles retombe dans le panneau qui les a rayé de la carte il y a quinze ans ? Je n'ai rien contre Lou Reed, le Velvet ça fait toujours bien d'aimer donc j'aime (voyez ma bonne volonté ; je ne suis pas contrariant), mais putain, voilà que Metalloche et sa perpétuelle crise d'identité nous la rejoue arty.

Eh merde, so fuckin' what. Victime à nouveau de cet étrange syndrome - sinon complexe d'artiste - qui les avait vu céder aux plus ridicules sirènes pour Load (aïe) et Reload (ouille). L'association de Metallica et Lou Reed me fait, putain, ni chaud ni froid, voire m'en touche une sans faire bouger l'autre pour citer un de nos anciens présidents. En fait, je crains qu'elle ne m'emmerde plus encore sur disque que sur papier. On attend, anxieux, la pochette qui sera forcément U2-esque et signée (qui d'autre ?) Anton Corbijn. Si Ulrich et Cie. sont si fans de Gojira, de Satyricon ou de Ghost au point de les mentionner en interview, mais allez-y ! C'est avec eux qu'il faut faire quelque chose nom de dieu ! Mais non : elle est à nouveau là, au premier plan, cette tentation intello qui, si elle n'est pas critiquable en soi, n'a jamais fait bon ménage avec l'essence profonde, bestiale et sauvage de Metallica (d'où l'incommensurable ratage de S&M : le classique, c'est bien et j'en écoute, mais loin, très loin de Metalloche par pitié). Comme E. de Watain, autoproclamé l'un des plus grands metallibashers qui soit, je peux tout leur passer ou presque, mais après un Death Magnetic qui sera, avec un peu de recul, identitié comme leur Painkiller ou Fear Of The Dark (pas qualitativement mais en termes de booster de carrière), ce n'est vraiment pas le moment de se tirer une balle dans le pied. Après le suicide, on attend la rédemption... et pas Lou Reed. Merde alors !

Ok, have you heard something interesting in recent times ? If such the case, please just let me know, 'cause I'm dying to hear something fresh. Ok, I may be exaggeratin' a bit, but truth is I can't find, metally-speaking, anything really exciting those days. Well, whatever... Oh, and have you heard the Big Fucking News ? Metallica is recording with Lou Reed. Dazed and confused, that's what I am. And, not interested in the slightest in the world - that's what I am, too.

...et toujours :
We are death (magnetic)... Fukk you !
Habemus Metal...
Hammer of Justice still crushes you
Read the Lightning
Vingt ans déjà !
SKOM : un divan pour le monstre

vendredi 10 juin 2011

Offenders Of The Faith (In Solitude, Portrait)

Putain. Enfin du bon heavy metal, du vrai, pas du happy meal (pun intended), mais du tout grim et frostbitten, avec des toiles d’araignées dans les coins et des relents de poussière de grimoire entre les cordes. Du bon vieux heavy européen donc, ce qui fera plaisir à tous, car nous venons tous de là… enfin, venions, car il semble qu'aujourd'hui certains p'tits jeunes ratent quelques étapes essentielles, tombant directement de l'arbre : résultat, un ADN incomplet. Pauvres de nous.

J'en reviens à mes croix renversées et à mes hurlements en falsetto : Portrait et In Solitude, suédois affichant une évidente parenté avec Mercyful Fate, Diamond Head, Iron Maiden et Judas Priest - voir à ce titre les vocaux du premier In Solitude - ont beau manier l'art des guitares harmonisées comme personne depuis Didier Demajean et Stéphane Dumont, ce sont aussi des groupes qui fraient avec Watain et consort dans l’attitude, dans le son (Necromorbus Studio pour Portrait, production signée Fred Estby pour In Solitude), et sur scène (cf les faux airs de Dead que l'on trouvera parfois à Pelle Ahman. Et ne lui offrez pas de hamster, car pour lui, un hamster, c'est un collier). Un bon bol d’air frais si j'ose dire, venant d’un genre pourtant archi-rebattu.

Achetez les versions vinyles, allumez un cierge aux quatre coins de votre chambre, et répétez avec moi : thou whom they call the desolate one / Thy face we need not see, for thy presence is yet so clear... Écoutez-Le, Lui et Sa parole : Portrait et In Solitude sont Ses nouveaux prophètes.

The World. The Flesh. The Devil (In Solitude, 2011) et Crimen Laesae Majestatis Divinae (Portrait, 2011) sont actuellement disponibles chez Metal Blade.

You know what's so great about fookin' 'eavy metal ? Well, like Jesus, or motherfuckin' Rasputin, you can't kill it. You're sure to be done with it, you swore to the Ancient Ones that you'll never hear again a single Rhapsody track in your life, and whoops !, next thing you know, here you are, sitting on your bed with Portrait and In Solitude's last LPs in front of you, reading goofy lyrics while listening to the arcanic heavy metal storm raging from your stereo. Gosh, I feel like I'm fifteen again. As sure as Rhapsody is shit, Portrait and In Solitude ist krieg, so worship and obey.

Le Myspace de In Solitude.
Le site et le Myspace de Portrait.

samedi 4 juin 2011

La marche de l'empereur

J’aime les Mister Freeze et - malgré l’erratisme qualitatif de leur production - je suis bon client de la Doom-Occulta Connection. Je ne pouvais qu’écouter March Of The North. C’est chose faite et qu’il vous intéresse ou non, voici mon avis. Premier constat, Demonaz écoute Bathory, mais aussi Bathory. Et pour varier, il se met parfois un petit Bathory – tout ceci saupoudré, tout de même, d'Immortal (et fils, avec I). Troublant, les frères crapaud présentent une gémellité vocale impressionnante : ici c’est Demonaz qui coasse, mais le moins que l’on puisse dire est que le doute est parfois permis (Abbath, sors de ce corps grassouillet) ! A moins que Demonaz n’ait jamais existé, et que ce personnage soit une création issue du cerveau malade d’Abbath ? Je m’égare.

Sachez avant tout que March Of The Norse est victime du syndrome super heavy metal frappant nombre de productions survendues actuellement (Immortal étant atteint de celui-ci depuis quelques éons) : rien d’extrême, ni de black metal dans cet album, il n’est question ici que de heavy metal, voire de hard rock certes pêchu et rentre-dedans, mais moins acéré et méchant que n’importe quel WASP. Ceci n’est pas une critique, simplement une mise au poings (pour citer de vieilles gloires nationales)… Musicalement, le disque est un ersatz allégé d’Immortal, tributaire des mêmes influences et souffrant des mêmes faiblesses (auto-citations confinant à la redite, éternel rythme ternaire sur lequel souffle un blizzard mélodique pas désagréable mais propice au ronronnement), mais présentant, par conséquent, les mêmes forces : un véritable souffle épique rehaussé d'un semblant de poésie qui parvient à se faire jour malgré ce salmigondis de rimes en winter et fire (ou ice et rise). La différence principale, ce sont peut-être ces leads incessants de guitare, comme si Demonaz, le projet musical, se voulait être le développement de l’aspect « à chanter sous la douche » pas toujours bien assumé par Abbath dans Immortal.

Je vous épargne la suite pour en venir au fait : March Of The Norse, c’est de la musique d’ascenseur pas dégueulasse du tout, moins percutante et sauvage que I (et grosso modo, un sacré ton en dessous) : plus bathorien, très atmosphérique, moins infusé de rock. Reste à élucider un mystère : pourquoi diable Demonaz, après nous avoir fait chier avec depuis l’époque révolue où l’on achetait Metallian pour son Metal Explosion, a-t’il bazardé son projet initial Perfect Visions ? Les quatre titres sortis sur la toile il y a quelques années brillaient par l’ambiance gothic rock (le vrai : toi au fond, avec ton rimmel fraise et ta perruque rose, dehors) qui s’en dégageait… et que l’on ne retrouve absolument pas dans l’aboutissement qu'est censé être March Of The Norse. Un mystère... bien que je penche plutôt pour une triviale sécurisation commerciale, d'où ce côté super heavy metal privilégié aux dépens de l'ambiance initiale Sisters Of Mercy / Fields Of The Nephilim. S'il faut vous faire un dessin... rendez-vous ici, et écoutez le fantastique Demonaz Promo 2007.

Et si, après ce billet mi figue-mi raison, vous souhaitez toujours donner vos sous à Demonaz, optez pour le digipack recelant un étonnant morceau bonus que je ne peux qualifier autrement que comme étant la réinterprétation « immortelle » de Back In Black par nos givrés kamarades.

Man, how challenging is it to find something interesting to say about Demonaz's first output, March Of The Norse ! I tried somehow to did so in French (read above). In short : not that the music is that bad - in fact, it is ranging from average to good. Nothin' to die for, uh ? Seriously, a true potential is shown here, or at least serious hints of it. Maybe next time - for now, I'll keep listening to I's Between Two Worlds.

...et toujours :

samedi 23 avril 2011

Skid Row, c'est comme un bon vieux coup de genou dans la tête à Chin :

ça fait mal. Skid Row, l'album, est un de mes (nombreux) disques de chevet et annonce la couleur dès sa pochette, mettant en scène cette bande de teigneux chevelus émergeant des ténèbres diffuses du Los Angeles d'alors - celui de la fin des années quatre-vingt. Overdose d'attitude, donc, dès ce cliché... cliché. Mais heureusement le ramage se rapporte ici au plumage et le boucan produit par le groupe est bien le miroir de son esthétique : ce hard rock urbain et crépusculaire, sale comme un cumshot dans l'œil d'une milf sur le retour, savait rester suffisamment crasseux, mais pas trop, pour plaire tant aux gamines friandes de poster boys qu'aux hardos des halles (et d'ailleurs).

Deuxième effet kiss-cool après l'uppercut musical : ce disque, à l'instar d'Hysteria dans un autre style, est fortement ancré dans ma première décennie. Ainsi, il m'est impossible de ne pas penser, à l'écoute de Midnight/Tornado (dernier morceau de Skid Row mais pourtant le meilleur), à la bande sonore de Double Dragon sur NES (ou arcade, pour les puristes). Le summum étant ce passage en guitares harmonisées à 02:11 qui me rappelle toujours - pourquoi diable ? - la fin du deuxième stage, lorsque l'on monte nuitamment les étages d'un entrepôt industriel pour se cogner le boss de fin de niveau, ersatz alors courant de Bruce Lee...


Skid Row, l'album, reste pour moi aujourd'hui aussi percutant qu'un de ces coups de genou que j'aimais tant imprimer dans la gueule à Chin avant de lui faire un épaulé-jeté le précipitant vers sa fin prématurée. Douce époque que ces années quatre-vingts - sous la plage, l'amer béton. Et dans la chaîne, Skid Row.

When it comes to true, ardent, sexist heavy metal of the eighties, fuckin' Skid Row still stands its ground, bursting with testosteronic anthems, power ballads to-have-a-blowjob-for and, generally speaking, responsible for some of the best songs of that era. Sure, the dude looks like a lady, but wasn't Baz one of the best frontmen of his time ? And wasn't Rachel Bolan a total motherfuckin' badass with more attitude than any other bass player of these days (not counting Mr Sixx) ? Too bad you can't find nowadays such wolves among sheep : we're living in a blank, naff, safe, everboring, everdying sanitised world where kids believe Rammstein plays heavy metal. Fuck me.

...et toujours :

samedi 16 avril 2011

Un feu qui brûle toujours

Froid, d'un impersonnel normalisé seyant si bien à l'iconographie crypto-fasciste qui fait fureur aujourd'hui dans le graphisme, le masque à gaz est un objet (bientôt de tous les jours, j'en suis sûr) trop récupéré : jeux vidéos, films, BD, couvertures de bouquins et, par dizaines, jaquettes d'albums médiocres... n'en jetez plus, la coupe est pleine. Alors certes, son usage est parfois brillant - les Cerbères de Jin-Roh et les cédénazis de la franchise Killzone en sont un exemple. Reste qu'hormis sur la tête d'un poilu en 1917, le masque à gaz n'est jamais si bien porté que par Knarrenheinz, la géniale mascotte de Sodom. Votre serviteur n'a pas l'envie, ni vous l'heur, de vous infliger un article chiant développant in extenso la carrière de ces panses à bière ultra-rhénanes, mais Sodom, le groupe, est bien l'objet de cette notule et plus spécifiquement l'excellent documentaire Lords Of Depravity. Plusieurs heures au programme, réunies sur quatre DVD bourrés jusqu'à la gueule comme une bombe sale l'est de clous.

Exception faite des parties live (une compilation bien torchée sur le premier volume, l'intégralité du concert de Wacken 2007 sur le second), Lords Of Depravity est avant tout l'histoire de Tom Angelripper, et en filigrane celle d'une certaine working class... Celle qui cherche à tout prix à s'extirper, échapper à son sort, forcer son destin prévisible : la mine pour Sodom, les fonderies pour Judas Priest, l'usine Volkswagen pour Protector... A travers l’épopée de Sodom, c'est en contrepoint la mythologie du metal qui est contée ici. Pour nombre de metalheads élevés, maintenant, à bien d'autres sources que celles des pères fondateurs, Sodom est peut-être un petit groupe bruitiste de has, ou pire, never been, mais rien n'est moins vrai et c'est bien l'impossible qu'ils ont accompli : grand moment que celui ou Bogg Kopec, gros chat repu fondateur de Drakkar Productions, raconte avec la malice d'un gamin ravi du sale tour qu'il vient de jouer comment Sodom a explosé le top 50 allemand avec Agent Orange. Pour continuer sur le thème de la working class, on notera avec intérêt qu'après avoir quitté Sodom Monsieur Grave Violator (ne cherchez pas : Sodom a toujours eu les pseudos les plus cool que tous ceux que vous pourrez trouver) joua l'un des rôles principaux dans Verlierer, un film générationnel aujourd'hui culte, traitant des jeunes apaches d'alors (et des bandes de skins avec qui ils se cognaient, il me semble que Grave Violator est d'origine turque mais que l'on me détrompe si ce n'est le cas).

Un très grand documentaire sur lequel je n'ajouterai rien de plus, sachez seulement qu'il tient toutes les promesses annoncées dès son ouverture à base de vieilles photographies noir et blanc illustrant la sinistre Ruhr industrielle et... métallique. De quoi se réconcilier avec ces putain d'allemands, finalement, même si c'est toujours eux qu'ont commencé.

Ok, let's be short for once : Sodom's double-boxed rockumentary Lords Of Depravity (Part I and Part II) is a must-have for all sodomaniacs around. Smart-minded Tom Angelripper will grace you with his wits and tales of high adventure so that you'll soon join the cult (if not a member already). It won't hurt, as Sodom refers to the city and not to the game you used to play with your cousin.


...et toujours :
Killed by death !

samedi 9 avril 2011

1916, une bien belle année (demandez à mon arrière-grand-père)

Dire que Motörhead sort toujours le même album est presque aussi con qu’énoncer la même assertion au sujet d’Iron Maiden. Presque, parce que c’est malgré tout un peu plus vrai, mais à la fois toujours aussi faux. Je vous laisse méditer. Avez-vous vu l’estimable documentaire récemment sorti sur Mister Kilmeister, comme l’appelle Nikki Sixx ? Lemmy le dit lui-même : « on a tout fait dans le genre. Des cuivres, des ballades, de l’acoustique, et même des morceaux ne comportant que des cordes ». C’est vrai, comme en témoigne l’excellent album 1916 cher à votre serviteur pour diverses raisons n’ayant pas trait qu’au sexe animal.

1916, à l’instar d’un transsexuel de la rue Tabaga, possède tout - et même un peu plus. Par exemple, le tube-à-côté-duquel-le-monde-est-passé : No Voices In The Sky. Rajoutez-y le boogie-woogie qui vous botte le cul comme Khaled botte celui de sa femme (Going To Brazil, comparable au Nothing Better To Do de L.A. Guns), et le Snaggletooth version 1991 commence déjà à avoir une sacrée gueule… Une sacrée gueule d’atmosphère, même, en comptant l’étrange et planant dyptique Nightmare/The Dreamtime. Inutile de citer le pur keupon qu’est R.A.M.O.N.E.S., venant contrebalancer la ballade (oui) Love Me Forever : il me semble plus utile, pour boucler la boucle de cet article, de m’attarder sur 1916. Clôturant l’album, ce titre « n’est qu’une » nappe de violons rythmée par un roulement martial, sur laquelle Lemmy pose un chouette texte - lisez-le.

En fin de compte, 1916 est à ranger au côté d’Another Perfect Day : un album qui parvient à sortir des sentiers battus (pas pour les mêmes raisons : c’est son côté mélodico-léché voire un peu glitter qui singularise APD, Brian Robertson oblige – réécoutez cette bombe qu’est Shine), mais que seul Motörhead pouvait faire. Non, vraiment, son seul défaut est l’étrange omission du drapeau français sur la couverture, mais je laisse passer : Lemmy fait partie des rares anglais à qui je n’en veux pas de naissance. Je m’indignerais – puisque l’heure est à l’indignation - que vous ne l’ayez pas.

When talkin' 'bout Motörhead, the name "1916" isn't exactly popping out of your mind. Am I wrong ? Well, that's a shame and I can prove it. Not a naff album, just a forgotten one, this monster is packed with everything you need : blunt force trauma-metal (Shut You Down), bluesy-greased tunes (The One Who Sings The Blues), pure punkish madness (R.A.M.O.N.E.S.)... Well, you'll even get a mid-paced ballad with Love Me Forever. 1916 ? Essential - as often with Motörhead.

1916 (WTG Records, 1991)

01 The One To Sing The Blues
02 I'm So Glad (baby I Don't Care)
03 No Voices In The Sky
04 Going To Brazil
05 Nightmare/the Dreamtime
06 Love Me Forever
07 Angel City
08 Make My Day
09 Ramones
10 Shut You Down
11 1916

samedi 2 avril 2011

Politique d'abord...

...mais musique ensuite, tout de même. Fallen, dernier album en date de Monsieur Bourzoume, est sorti. Pourquoi en parlerais-je alors que d'autres viennent de le faire, et de fort belle façon qui plus est ? La parole à Gulo Gulo, du très conseillé Satan Owes Us Money :

« La batterie fourrage là-bas dans l'établi, les riffs villebrequinent patiemment comme l'on manufacture un opiniâtre meuble en bois tandis qu'ils térèbrent l'oreille en carillonnant à qui mieux mieux, la basse est un matelas de feuilles tombées, la voix claire est d'un vieillard blanchi au sel des années vides réfugié dans la douceur chevrotante de son enfance, la voix râpeuse est courte et brûlée par le froid rencontré tout au bout de la forêt de Filosofem. Burzum en 2011 est, hmm, voyons voir ... niaiseux, médiéval, fruste, artisanal, naturaliste, laborieux (au beau sens), végétal, vermoulu, recru, automnal, élégiaque, placide, bossu, noueux, aigrelet, alpestre ... On a saisi. Saisissant, oui, de paix ; et glaçant quand, sans prévenir, du tour de main intact pour impavidement boucler et friser les riffs magnétiques, du gracile et bucolique fredon, monte le râle coupant du loup, dérangé dans sa montagne. Moque-toi si ça t'amuse de sa barbe filasse, peu lui chaut - mais fais pas chier l'ermite ».

A lire dans son milieu d'origine ici, quant à moi, je suis conquis par Fallen, ne sachant toujours que penser de cette renaissance insolente affichée par Burzum.

Wow... The count is out since two fuckin' little years, and he already graced us with Belus and, well, newly-released Fallen. Ok, our boy isn't what you would call the "guy next door". In fact, he's more like the "guy who forces a knife into the the skull of the guy next door". Whatever... Fallen is indeed a truly pleasant offering, smelling like a stack of automnal wood stored in a long-forgotten shack. Einsatzgruppens are not active anymore, but hey, Fallen really is an album to die for. Or to be murdered while listening to.

...et toujours :