mercredi 14 janvier 2009

Le (dé)goût des autres

Je lisais récemment une intéressante interview de Hoest, misanthrope polémique et talentueux si l'on juge son art à l'aune de la carrière de Taake. Après l'incontournable promotion de son dernier méfait (Taake, chez Dark Essence), la conversation dévia vers les périls qui guettent le black metal moderne - un peu les mêmes que ceux qui sont en train de tuer une seconde fois la scène death : une asphyxie du genre, pris d'assaut, dans le cas du death metal, par une multitude d'ignominies dites « deathcore » (pardon ?) et alliant look tektonik, tronches de geeks américains et gruik gruik en carton.

Dans le cas du black metal, outre l'inanité musicale menaçante (bien qu'actuellement la scène semble chercher un nouveau souffle - qu'il vienne des émanations psychédéliques que l'on entend chez Enslaved, Nachtmystium et autre Wolves In The Throne Room ou du nouveau cauchemar urbain expressionniste dessiné par The Howling Wind, BAN et consort), c'est aussi son esthétique que Hoest agonit. « La frontière avec le ridicule est si ténue. Je hais ces photos d'abrutis alignés tous en corpsepaint - il y en a toujours au moins un qui se démerde pour avoir l'air absolument ridicule ». Difficile de lui donner tort : combien de photos de groupes de black metal, recherchant la majesté ténébreuse qu'ils aimeraient aussi projeter dans leur musique, sont pourries par un Bela Lugosi s'étant trompé de film, un obèse aux cheveux courts n'ayant rien à foutre là, ou pire (on pensera, parmi les plus célèbres, à cette piteuse session de Dimmu Borgir infiltrée par le fils de Gérard Majax et un extraterrestre à la con) ? Ce qui est piquant, en revanche, c'est que Hoest semble avoir oublié sa propre photo ridicule... Le voilà désormais assuré pour l'éternité d'avoir une place dans le top 10 des plus cocasses clichés du black metal. Et l'éternité, c'est long... surtout vers la fin.

Listen, I love black metal as much as I hate it. We all know ridicule never did anyone any real harm but still – there’re some exceptions to this statement. Like, for example, that old well-known photoshoot of Dimmu Borgir involving The Man With The Fuckin’ Top Hat – legend has it that he finally got eaten by said hat, something that can’t happen when you play good music (explaining why Slash is still alive and, er, almost well). Click on the link if you wanna see the lolest ever taken picture of Taake's Hoest.