lundi 30 avril 2007

Pure surprise !

Quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant, dans le fond sonore de la bande-annonce du probable navet Pur Week-end, la chanson I'd Love to Change the World de L.A. Guns ! Inattendu - qui connait L.A. Guns de ce côté-ci de l'Atlantique ? - et exquis : ce morceau est proprement magnifique, à l'image de l'intégralité de l'album dont il est tiré. Paru, je crois, en 1994, Vicious Circle est une galette de hard rock à l'américaine magique, blindée de pépites si nombreuses que je renonce à n'en citer que quelques-unes tant ce serait omettre les autres... Son grand mérite est d'avoir su, selon moi, aller plus loin que l'atmosphère classique de ce genre de combo (éternel hard rock urbain sentant la bière et la pisse) pour atteindre un songwriting intemporel - c'est alors de classic rock dont il faut parler. Vicious Circle conserve ainsi la sauvagerie commandée par le genre tout en se permettant d'être encore plus profilé et ciselé que le déjà mythique Cocked and Loaded (totalement éclipsé à l'époque par un certain appétit de destruction). Un album d'esthète, un cercle vertueux plusque vicieux qui, au contraire de sa pochette, ne se mord jamais la queue.

I'd Love to Change the World, très représentative de l'album, est une power-balade mélodique imparable, sévèrement burnée car musclée par cette production cristalline mais bad to the bones qui a tant fait pour ce disque. Amateurs de belles guitares, de bons riffs jamais téléphonés, mais plus simplement, de belles chansons, jetez-vous sur ce disque qui demeure synonyme pour moi de soirées « houblonneuses » et d'après-midis ensoleillées - je venais d'avoir mon bac quand je l'ai acheté et Vicious Circle fut la bande-son rêvée de cet été. Une merveille, bien supérieure à n'importe quelle sortie estampillée Gn'f'R post-1994, et dont la qualité instrumentale me ferait presque oublier de mentionner le chant de Maître Phil Lewis. De façon incompréhensible, Tracii Guns quitta il y a quelques années ce combo pour participer au médiocre et insipide Brides Of Destruction, véritable cas d'école du projet excitant sur papier mais décevant... partout ailleurs ! Depuis, L.A. Guns continue son bonhomme de chemin et a sorti récemment le très honorable Tales From the Strip (allez donc écouter Shame sur le Myspace officiel)... Bon vent les gars ! Je vous aime !

nota bene 1 : on murmure que Kelly Nickels, bassiste sur Vicious Circle, serait le neveu de notre Pierre Perret ! Info ? Intox ? Un patch à celui qui m'éclairera !

nota bene 2 : après recherche, il semblerait bien que Tracii Guns, échaudé par l'échec commercial des Brides Of Destruction mais toujours fâché avec son groupe d'origine, ait remonté un L.A. Guns parallèle avec un nouveau line-up... D'où deux sites officiels et deux Myspace.


Fuck, I can be so retarded sometimes. Hearing I’d Love to Change the World in a movie trailer, I was pleasantly surprised as I would never have thought L.A. Guns would make it in the soundtrack of a French (probably bad) movie. Apart from the fact that I’d Love to Change the World was originally written by Ten Years After and it’s of course their version in the film – which I didn’t knew when writing these lines in the first place. Nonetheless, L.A. Guns’ cover is a most brilliant one. Find it in this criminally underrated record that is Vicious Circle. Every fuckin’ single track on this is a killer one and even if L.A. Guns is frequently (and wrongly) associated with glam metal, Vicious Circle is a fierce powerhouse of an album - sometimes leaning on the thrashier side of things (just listen to Killing Machine or Kill That Girl) ! To me, the true companion record of Appetite for Destruction ! Today L.A. Guns sucks big fuckin' time as it divided itself into two average, rival iterations sharing this once-great sigil. You know, these guys were always about self-destruction…

Le site et le Myspace du L.A. Guns « canal historique ».
Le site et le Myspace de la nouvelle mouture emmenée par Tracii Guns.

lundi 23 avril 2007

Cacharel - for sixx muthafukaz only

« Tous les matins avant d'aller au bureau, certains font du sport, d'autres boivent un putain de jus de fruit et y'en a même qui prennent une douche. Moi, c'est juste un léger eye-liner, élégant et discret, qui m'accompagne toute la journée au grand ravissement de mes collègues. Ils me disent que quelque chose a changé chez moi - et c'est vrai. Pourquoi ? Parce que je le vaux bien » (Nikki S., Hollywood, Ca.)

Just read The Dirt – even if all may not be absolutely true, or some things at least a bit embroided, it is absolutely worth reading it ! You’ll have a blast, I swear it.

...et toujours :
Shout at the "needle"

mercredi 11 avril 2007

Tempus Fugit - Songs in the Distant : mets des fleurs dans ta tête (de mort)

Après un premier cd-r qui m'avait surtout marqué par sa sublime pochette (Dalí ?) que par son contenu, me voici donc en train de chroniquer la seconde démo - quasi premier album - de ce groupe massivement central. Et le moins que l'on puisse dire est que depuis Tempus Fugit, paru en 2004, et l'adjonction d'une nouvelle et fichtrement douée chanteuse, la progression est vertigineuse tant ce Songs in the Distant est plaisant ! Trêve d'introduction, passons sur la pochette dont l'hermétisme très arty est inversement proportionnel à l'accessibilité de la musique, et entrons dans le vif du sujet.

Si l'atmosphère acidulée, onirico-féérique, chante et déchante un romantisme tantôt sombre, tantôt lumineux, nous ne sommes pas pour autant - loin s'en faut - dans le rose bonbon : il sera dit que la musique de Tempus Fugit, aussi « légère » semble-t-elle, reste tempérée en permanence par l'ombre noire qu'elle projette derrière elle. Et l'on serait surpris par le background passif ou actuel de certains de ses membres ! Mais que ce soit clair : nous sommes loin du genre habituellement traité dans ici, malgré la joie très divisée de Tempus Fugit (habile lecteur, sauras-tu retrouver le groupe minablement dissimulé dans la phrase précédente ?). Rock éthéré et élégant, flirtant avec une pop exhalant une douce amertume, Songs in the Distant égrène en de jolis arpèges ses notes claires et déliées, survolées par une voix évanescente mais pas évaporée. Le timbre rappelle parfois furieusement celui de Dolores O'Riordan des Cranberries (cf Deaf to the Echoes), et l'on peut même supputer, pour adorer cet album, que les passages les plus calmes et mélancoliques de No Need to Argue ont dû en marquer quelques-un(e)s dans la bande. Ce qui fait tout le délice de ce disque, au-delà de ce chant qui m'a totalement séduit, c'est aussi ce cadre électro-soft ouaté dans lequel il s'exprime. Les quelques rares guitares saturées qui interviennent par ci par là restent très feutrées et sont clairement destinées à muscler un peu le tout, sans pour autant apporter une once d'agression (Softly, emprunté à Ad Vacuum avec bonheur) ; elles ne jurent jamais avec l'homogénéité de l'album dont la grande force est de ne pas se perdre en route malgré de longs interludes instrumentaux... ou plutôt sonores.

Blindé de clins d'œils, volontaires ou non, à toute une contre-culture actuelle (jeux vidéos, cinéma, manga...), Tempus Fugit revendique plus ou moins clairement ses multiples influences et j'irais même jusqu'à dire que la ressemblance entre la onzième piste et le thème du moulin de Ocarina of Time ne peut pas être fortuite (à moins que je ne confonde avec l'un des morceaux de l'OST du Voyage de Chihiro) ! De la même façon, j'avais songé à Kenji Kawai avant même de le voir mentionné sur la jaquette : à l'évidence son influence transparaît dans certaines parties vocales pouvant rappeler - toutes proportions gardées - les sublimes polyphonies des OST de Ghost In the Shell. Inutile de mentionner les quelques passages purement atmosphériques, faits de nappes brumeuses et urbaines et tellement typiques des travaux du maître sur Patlabor ou Avalon... Enfin, et bien que n'intéressant généralement personne (c'est déplorable, mais c'est un autre débat), un mot sur les paroles : sympathiques et sans surprise, elles rappellent l'écriture désabusée d'une Anneke Van Giersbergen - dont la période actuelle de son groupe ne doit pas être inconnue à Tempus Fugit. M'enfin, comme le nombre moyen des lecteurs des paroles est à peu près égal à un, en tenant compte de leur auteur, n'insistons pas !

Songs in the Distant est un superbe album (ou demo), joliment produit malgré des moyens qu'on imagine réduits, preuve en est qu'il a passé brillamment le test de l'autoradio pourri (aussi appelé « j'écoute de la musique dans la 405 de Sheol et ça sonne toujours » ou encore « Rammstein perd son mur du con » ). Un cd qui ne demande qu'un peu d'audace à ses potentiels auditeurs : ça fait aussi du bien de se mettre au vert de temps en temps, de troquer les palm-muting effrénés et les 240 à la noire pour se reposer les tympans entre le dernier Watain et le prochain Mayhem ! Extrêmement plaisant, fréquemment enchanteur. Un groupe à soutenir haut et fort en achetant à prix très modique - quatre euros - cette galette. Un acte qui relève presque du militantisme de guerre, à l'époque du téléchargement massif.

Tempus Fugit is a band requiring your attention – more than ever now that Songs in the Distant has been released. French arty darkened pop, with a pinch of heavenly voices as well as some discreet metal incursions ! So rejoice (well, sort of), and enrolled yourself in the lost divisions of happiness. Highlights would be Softly, of the Ad Vacuum fame (what a superb song… I can’t get enough of it), as well as Deaf to the Echoes or the wheedling opener Cut, Paste And Delete Poetry. Fuck, there’s not only Mayhem in life. I don’t think you need to know anything else – you’re disciplined and obeying by now and heartily, blindly following my advices. You know it’s better that way and makes your life worth it all.

Songs in the Distant (autoproduction, 2007)

01 Cut, paste and delete poetry

02 Softly
03 Deaf to the echoes
04 The velvet cell
05 The tumble dryer song
06 When flesh and nails unite (tout n'est pas si noir version)
07 Choose to end here (remix)

Le site et le Myspace de Tempus Fugit.