mercredi 23 novembre 2005

Un début à tout (en attendant la fin de tout)

Début 1991 (ou fin 1990 ?). J'ai une dizaine d'années, et en tant que jeune lecteur insatiable à l'époque (aujourd'hui je ne lis plus que la page people du Point), je fréquente régulièrement la petite bibliothèque municipale de mon bled. Un mercredi après-midi, en ramenant un fameux Dictionnaire des Monstres du Cinéma, je remarque une K7 dont la pochette flashy et énigmatique m'attire inexorablement l'œil... Diantre ! Qu'est-ce donc ? Un espèce de visage déformé, des lignes fluo bariolant une jaquette très arty (comprendre : « années 80 » )... On ne distingue pas grand-chose mais la graine de la curiosité a été semée. Croyez-moi, elle pousse encore. Je déchiffre le logo non sans peine (j'ai obtenu depuis le grade Champollion à ce petit jeu, black metal oblige) : Def Leppard. J'apprendrai un peu plus tard que ce nom signifie Léopard Sourd. Ni une, ni deux, j'embarque le trésor analogique chez moi pour l'écouter dans mon petit magnétophone... Et là, c'est le choc total, l'hallucination auditive, un coup de foudre qui ne s'est depuis jamais démenti. Ma mère ne semble pas fan puisque pour la première fois de ma vie j'entends une phrase qu'elle ne cessera de décliner des années durant : « c'est de la musique de sauvages quand même » (même si certains trouveront grâce à ses oreilles comme Theatre of Tragedy ou Therion bien plus tard)...

Dès les premières secondes, une ambiance à la fois chaude et synthétique s'installe et perdure tout l'album. Des notes surgies de je-ne-sais quel instrument (guitares électriques bien évidemment) résonnent dans un vide spatial (réverb' à la Mutt Lange donc) avant de lancer le premier morceau. C'est extraordinairement puissant, évocateur, j'ai la sensation d'une porte ouverte sur un imaginaire insoupçonné. Cet album, c'est Hysteria, j'en suis tombé instantanément amoureux et bien plus encore. Un monde musical s'ouvrait à moi, et inutile de dire que ça me changeait des thèmes de jeux vidéos copiés sur K7. Après m'être renseigné sur le genre auquel la bête était affiliée, à savoir le « hard » comme on disait alors, plus rien ne fut jamais comme avant.. En quelques semaines j'avais copié tout ce que la bibliothèque possédait - c'est-à-dire peu de chose : New Jersey de Bon Jovi, Rust In Peace de Megadeth (un album que j'ai apprivoisé sur plusieurs années avant de finalement le vénérer), le 1916 de Motörhead - un album indispensable et méconnu - et Let There be Rock d'AC/DC (j'ai encore toutes ces vieilles K7 repiquées quelque part). C'est à cette époque que j'ai découvert l'un des meilleurs albums de tous les temps (Appetite For Destruction), ainsi que Metallica par le biais d'un copain partageant la même passion. Et quelques mois plus tard, voici que je découvrais un groupe qui reste depuis mon totem, que je soutiendrais envers et contre tout (je peux même vous expliquer pourquoi No Prayer For The Dying est un album génial) : Iron Maiden.

Pour en revenir brièvement à Hysteria, il est évident que je n'ai rien à dire d'objectif dessus, de la même façon que Proust ne pouvait pas savourer objectivement une madeleine ! Reste que cet album est fréquemment donné comme étant le meilleur du groupe (dont je ne suis par ailleurs pas spécialement client), et possède une production singulière, unique même, signée Mutt Lange, l'un des grands sorciers du son de l'époque. Difficile de décrire le résultat, à la fois organique et synthétique, dont le disque bénéficie. Une chose est sûre, malgré les milliers d'albums que j'ai écouté depuis je n'ai plus jamais ré-entendu un tel son. Pour l'anecdote la gestation de Hysteria dura quatre longues années marquées par un tragique événement (pas le dernier qu'allait connaître le groupe) : le batteur perdit un bras dans un choc routier. Il conserva cependant son poste, qu'il tient encore à ce jour - unique et admirable. Que dire de plus ? Écoutez Hysteria. En ce qui me concerne, ce n'est pas Lautréamont qui a allumé la mèche, mais c'est cet album !

It all began in my remote village’s tiny public library, in ’90 or ’91, when, as a curious little boy, I was hooked by a strange record cover. Flashy colors, an eerie face melting into strange screaming features… Man, that was it, I had just found Def Leppard’s Hysteria, an album that means so much in my life. As soon as I put the strange fucker in my crappy boombox, the metal seed did instantly grow in me, never, ever to be gone since. So Hysteria began playing : atmospheric, synthetic albeit aggressive in terms of sound, it just totally blew me away – totally. I was then mainly listening to video games soundtracks, and, as a hint of my future love, I was secretly fond of Michael Jackson’s Beat It. From there it was just a succession of genuine, passionate discovers as I borrowed LPs such as New Jersey, Rust In Peace, 1916, Let There Be Rock… But more was to come when I stumbled upon Metallica, GNR and Iron Maiden. A classic gone-too-far affair : you can’t go back – you just have to discover more. And more. And more. Do not expect me to say anything, good or bad, about Hysteria : as the starter of it all, it truly is, since then, ma petite madeleine de Proust. I am not a big fan of Def Leppard but hey, what a sound those guys had in these days – thanks to Mutt Lange, sonic wizard extraordinaire. So what about you ? What was it that forever turned you into a true metalhead ?

dimanche 20 novembre 2005

Heureusement qu'on se faisait ch**r dans les centres de jeunesse allemands !

« Le groupe a commencé en 1982 comme un simple hobby. C'était ça ou passer notre temps à traîner dans les MJC. Aucun d'entre nous n'avait jamais eu l'ambition de réaliser un jour un album, et quand nous ne jouions pas nos chansons aux titres fameux comme Shoot them in the head, Shellshock ou Heavy Metal Fight, nous reprenions du Priest, Venom ou Twisted Sister. A un moment, nous faisions même Born To Be Wild de Steppenwolf. Notre version était atroce, mais je me souviens de ce biker qui l'avait vraiment appréciée lorsque nous avions joué à Velbert en première partie de Living Death, en 1984 - le premier concert officiel de Tormentor. Nous écoutions tous Mercyful Fate, et Ventor était ouvertement sous l'influence du King dans le morceau Armies of Hell extrait de notre première démo - End of the World (en fait, c'était plus précisément notre seconde démo, si vous comptez comme telle la Blitzkrieg tape enregistrée sur un transistor Woolworth dans la salle de répétition).

Le tape-trading était alors un vrai phénomène dans l'underground metal, et j'avais envoyé quelques démos à mes correspondants en échange d'un nouveau bootleg live de Raven et de quelques démos de black metal sud-américain. Stoney, qui a toujours été un peu un membre officieux du groupe, avait beaucoup aimé la démo de Tormentor et décida d'en faire deux copies pour les envoyer à SPV et à Noise Records. Étant perfectionniste et prompt à l'autocritique, je n'avais pas vraiment apprécié cette initiative car je pensais que nous devrions attendre d'avoir de meilleurs morceaux... Mais Stoney se ramena un jour avec une lettre de Karl Walterbach, le président de Noise Records, qui disait vouloir entendre plus de matériel car il pensait nous signer. Quelques-uns de mes groupes favoris comme Slime, Hellhammer et Celtic Frost étaient sur Noise/AGR, j'étais donc très excité à l'idée d'enregistrer un album pour cette compagnie (même si nous n'avions que six morceaux). Après quelques intenses séances de composition, une organisation digne d'un casse-tête chinois (aucun d'entre nous n'avait dix-huit ans, donc pas de permis, et le studio était à Berlin - j'ai dû demander au mari d'une cousine de nous emmener là-bas, entassés avec nos instruments dans son van), et d'interminables discussions avec les profs visant à leur expliquer qu'enregistrer un album était plus important qu'une interro d'histoire, nous sommes finalement arrivés aux CAT studios sans la moindre foutue idée de ce qui nous attendait... mais avec dix morceaux.

Durant la session, Walterbach nous dît qu'il fallait que nous changions notre nom : il existait déjà un autre Tormentor. Nous finîmes par choisir Kreator. Pour nous, être en studio et enregistrer un album, c'était totalement hallucinant et génial... Nous ne pensions même pas à l'éventualité d'un second album. Mais Endless Pain fut particulièrement bien reçu par la planète metal, et Walterbach nous rappela huit mois plus tard pour faire un autre album. Mais ceci est une autre histoire... »


Mille Petrozza, commentaire intégré à la réédition de Endless Pain (Noise, 2000).


"The band started as some kind of spare time fun in 82 as an alternative to hang out in youth centers all the time. None of us ever had the ambition to ever do an album whatsoever and when we didn't play our own songs with famous titles like Shoot Them in the Head, Shellshock or Heavy Metal Fight we would do Priest, Venom or Twisted Sister covers. We even did Steppenwolf's Born to Be Wild at one point in time which sounded awful, but the biker guy in the audience at our first official Tormentor gig in 84, supporting Velbert's Living Death, got really into it. We were all listening to Mercyful Fate, and Ventor was obviously influenced by the King on the song Armies of Hell from the first demo End of the World (well actually, it was already the second one, if you do count the Blitzkrieg tape which we had recorded on a Woolworth boombox in our rehearsal room). Tape trading was big in the metal underground back then and I had sent out some demos to my penpals in trade of the new Raven live tape or recordings of South American black metal bands : Stoney, who has always been a somewhat unofficial member of the band, liked the Tormentor demo very much and decided to make two copies and send them out to SPV and Noise Records. I - being very self-critical - did not like this idea too much thinking that we should wait until we have better songs, until Stoney showed up with a letter saying that Karl Walterbach, head of Noise Records, was interested in hearing more material because he wants to sign us. Some of my favourite bands like Slime, Hellhammer and Celtic Frost were on Noise/AGR, so I was pretty excited about the fact that we were going to make an album for them (even though we only had around six songs). After some heavy songwriting, complicated organisation (none of us was eighteen, so nobody had a driver's license and the studio was in Berlin - so I had to ask my cousin's husband to drive us as well as our equipment in his van) and discussions with our school teachers about the recording of an album being more important than history tests, we arrived at CAT studios with no fuckin' idea and 10 songs. During the session Walterbach told us that we had to change our name since there was another Tormentor somewhere - so we came up with the name Kreator. For us being in a studio, doing an album was so amazing and mind blowing... we didn't even think about the possibility of doing a second album. But Endless Pain was very well received by the metal world, and Walterbach called us again eight months later to do another album. But that's a different story..." (Mille Petrozza, Endless Pain re-release liner notes).

jeudi 17 novembre 2005

Keeper - The Legacy : les citrouilles ne plaisantent plus


Mais pourquoi avoir estampillé cet album du label Keeper of... ?  Très bon au demeurant, il ne rivalise cependant jamais avec ses deux illustres prédécesseurs. Affublé d'un autre titre, il aurait paradoxalement été encore mieux reçu (bien que le succès critique semble être au rendez-vous). Eh oui, c'est psychologique : les attentes étaient particulièrement exigeantes avec cette ruse de bas-commerce. L'esprit est faible, que voulez-vous. Moins que la chair, mais tout de même. Arrêtons avec le titre et oublions la pochette, sur laquelle je n'ai toujours pas réussi a me décider : magnifique ou hideuse, le débat est ouvert - on ne peut pas avoir un visuel aussi classe que Better Than Raw à chaque fois. Ce cru 2005 confirme que nos citrouilles sont bel et bien dans un courant ascendant depuis maintenant un bon moment. L'époque peu glorieuse d'un groupe peinant à se reconstruire une identité, résistant tant bien que mal aux coups de boutoir portés avec la régularité d'un métronome par le rival Gamma Ray est loin.

Les deux CD sont gavés de tueries (The King For A 1000 Years, The Invisible Man, Born On Judgment Day, Pleasure Drone, Occasion Avenue, Get It Up...), bien qu'handicapés par l'inclusion de quelques morceaux nettement plus faibles - des fillers qu'on aurait été surpris de ne pas trouver sur un double-album. L'ambiance générale est très bonne, on appréciera notamment les intros ouvrant les galettes : un discours très « Tolkien-style » et un quidam cherchant une station radio sur un tuner, l'occasion de zapper entre quelques titres issus des deux premiers Keeper of the Seven Keys. On retrouve, comme toujours, un travail guitaristique hallucinant de vitesse, de précision et toujours soucieux de préserver mélodies-tempo-harmonies (Bernard si tu nous lis). Andi Deris est en super forme, mais il n'a de toute façon jamais eu rien à envier à Michael Kiske (pour les insultes, voir le mail ci-contre). La production signée Bauerfeind (Angra, Rage, etc) est excellente et confère à l'album une clarté indispensable, qui rend justice aux morceaux souvent complexes et stratifiés. Que dire d'autre ? Le morceau « fun » indispensable à chaque album d'Helloween, tantôt pourri, tantôt génial, est fidèle au poste : Mrs. God est à Keeper - The Legacy ce que Dr. Stein et Anything My Mama Don't Like sont respectivement à Keeper II et The Time of the Oath.

Bref, ce Keeper - The Legacy est un très bon album de heavy speed teuton faisant honneur à ses géniteurs, renouant quelque peu avec le caractère enjoué d'Helloween après la « parenthèse désenchantée » qu'était The Dark Ride. Face à un Gamma Ray actuellement en petite forme, nos citrouilles peuvent être fières d'elles ! La petite faute de goût demeure donc le titre de l'album : les deux monuments que sont Keeper of the Seven Keys I et II demeurent intouchables et il eût mieux valu les laisser dormir pour toujours. Mais les goûts sont aussi une affaire de génération et il n'est pas impossible que les plus jeunes découvrant Helloween aujourd'hui soient en désaccord avec moi sur ce point !

Come on… why the “Keeper” tag on such an album ? Helloween’s latest release is good enough to stand on its own without an almost pathetic, commercially-driven nod to its prestigious past. Truth is, the Pumpkins in 2005 are finer than ever since the last ten or fifteen years. Brilliant, blistering guitar work goes along with Andi Deris agressive-yet-melodic delivery, while Charlie Bauerfeind’s production magnifies gems such as The Invisible Man, Occasion Avenue or Get It Up. For all of you pumpkin ’eads Helloween did not forget the usual joke-song, and I have to say that Mrs. God is a pretty decent modern take on ol’ fuckin’ Dr. Stein. At the end of the day, one must recognize that Keeper of the Seven Keys – The Legacy is somewhat a real return to form for Helloween. Once again, don’t ya think you’ll find any keepers or keys in there, but honestly speaking, this is a very good heavy metal album – filled with teutonic harmony and melody.
 Got it ?

Keeper of the Seven Keys : The Legacy (SPV, 2005)


CD1

01 The King For A 1000 Years

02 The Invisible Man

03 Born On Judgement Day

04 Pleasure Drone

05 Mrs. God

06 Silent Rain


CD2

01 Occasion Avenue

02 Light The Universe

03 Do You Know What You Are Fighting For ?

04 Come Alive

05 Shade In The Shadows

06 Get It Up

07 My Life For One More Day


Le site et le Myspace d'Helloween.

mardi 15 novembre 2005

Under the Sign of Moltonel

Sacré Gorgoroth ! Ça joue les méchants, mais ça fait moins les malins quand ça se fait subtiliser sa liste de doléances adressée à toutes les salles les accueillant actuellement (tournée avec les chérubins de 1349). Liste évidemment diffusée ensuite sur divers medias metal.

Authentique ou tout en toc, je ne sais pas... Ceci dit rions un peu, le seul but de cette notule est de dérider un minimum son lecteur - autrement dit ne nous prenons pas trop au sérieux. La lecture de quelques sujets enflammés trouvés sur le net ici et là, ayant pris un peu trop à cœur cet article daté du 15/11/05 me pousse à faire cette petite mise au point aujourd'hui 11/05/07... Le petit monde du black metal n'est décidément jamais plus comique que lorsqu'il se prend au sérieux - c'est-à-dire à l'heure du goûter. Revenons-en au sujet en précisant que je n'ai pu m'empêcher de rajouter ici où là des commentaires entre parenthèses ! C'est parti pour la rigolade, car certains desiderata sont hallucinants de la part d'un groupe de black metal pur et dur ! Ces messieurs souhaitent donc, selon cette wishlist dont je ne défends pas forcément l'authenticité :

A l'arrivée :

- sandwiches au fromage, jambon et salami pour douze personnes
- thé et café (ne pas oublier le lait et le sucre)
- 1 glacière contenant divers sodas

Dans les loges :

- thé et café (Catherine Ceylac en option)
- 3 bouteilles 70 cl de Jack Daniel
- 1 bouteille 70 cl de Kahlua
- 1 bouteille 70 cl de vodka finlandaise svp
- 1 litre de gin (bombey saphire de préférence)
- 2 bouteilles de rouge Amarone (rangez votre litron de Villageoise)
- 2 litres de lait « très riche » (plus riche que Gorgoroth en tout cas)
- 70 canettes de bière 33cl, min. 4,5%, max. 5% (de la bière à moins de 5% pour Gorgo ? Pas le dernier des scoops, attendez le papier-cul avant de rigoler)
- 24 bouteilles 50 cl d'eau gazeuse et non gazeuse
- 12 canettes « energy drinks » Red Bull ou Dark Dog (désolé Black Goat n'existe pas)
- 4 paquets de cigarettes (Marlboro Red / Lucky Strike), cigarillos et cigares (smoking ist krieg !)
- 24 bouteilles et canettes 33cl de sodas divers, parmi lesquels : Coke et Sprite
- beaucoup de fruits et de légumes frais (une bonne true-carotte avant d'attaquer le show, y'a que ça de vrai)
- 4 larges coupes en plastique (pratique pour boire du sang, peut aussi servir à poser une true-pizza en cas d'ingestion d'une bière de plus de 5%)
- des glaçons (le premier qui lit « des garçons » sort ; on parle de Gorgoroth, pas de Dark Fufu !)
- préservatifs goût fraise (toujours mieux que « piment rouge », si vous voulez mon avis - et ce sera mon seul commentaire)
- des fraises et du champagne (fraise encore ! Qui c'est qu'est enceinte ?)
- du papier-toilette rose extra-doux (lacérer une tête de porc, oui, mais pas question de s'égratigner le fion chez Gorgo)
- 25 grandes serviettes blanches et propres (oui, "propre" est bien spécifié. En toutes lettres)
- 5 couvertures

Repas :

Un repas complet pour cinq personnes doit être fourni à la charge du tourneur. Pas de repas type fast-food ou en-cas. Le repas doit être accompagné de boissons alcoolisées. Veuillez noter que l'un des membres de Gorgoroth est végétarien (on a trouvé celui qui ne bouffe pas de bébés), ainsi que l'un des membres de l'équipe.

Scène et autres spécifications additionnelles (diantre) :

- 50 têtes de moutons (Brigitte Bardot ist krieg !)
- 200 mètres de fils barbelés (c'est pour les groupies. Plus on est de folles, plus on rit)
- 1 charpentier avec l'équipement nécessaire pour construire des barricades (???), des croix (n'importe quel bois fera l'affaire, de toute façon c'est pour y foutre le feu), des supports de fils barbelés, etc (cours de travaux pratiques après le concert avec un atelier animé par Nattefrost)
- 1 masseuse (ben voyons) pour le groupe disponible un jour sur trois pendant la tournée. La personne devra être là dès l'arrivée du groupe ou durant l'après-midi au plus tard.

nota bene : je précise à toutes fins utiles que j'aime beaucoup Gorgoroth... encore plus maintenant !

Talkin’ about comfort on the road ? Ask Gorgoroth, the boys will tell you all about their tales of high adventures involving hi-tech bog rolls, veggy meals, strawberry-flavored condoms and… masseuses. Or maybe they’ll tell you nothing. Is it true, is it false ? To tell you the truth I don’t give a fuck – this is just hilarious, except for too-serious lowlife fuckers wasting their time on threads, ill-speaking of the mighty Sheol.

mardi 8 novembre 2005

Vio-lence : du bon thrash qui tâche (pistache)

Vio-lence ! Avec un nom pareil nous sommes fixés sur la teneur en agressivité de la bestiole. Les albums de ce groupe culte (et pour une fois ce n'est pas un abus de langage) se sont vus récemment réédités et il faut à tout prix se les procurer ! Les deux chefs-d'œuvre de Vio-lence sont Eternal Nightmare (1988) et Oppressing the Masses (1990). Le premier est réédité avec en bonus un live d'une vingtaine de titres et le second se voit agrémenté de l'excellent EP Torture Tactics (1991). A ce niveau-là c'est plus de la valeur ajoutée, c'est un don des dieux. Le remastering est excellent et c'est vraiment l'occasion de (re)découvrir ce groupe : les pressages originaux sont absolument introuvables même si une copie d'Eternal Nightmare refait surface de temps en temps sur la baie (rarement à moins de 60 euros).

Rappelons que Vio-lence est l'un des plus virulents représentants de la scène bay area-thrash, bien plus bourrin et technique que la plupart de ses coreligionnaires. Le groupe est fondé en 1985 sous le nom Death Penalty et commence sa carrière discographique deux ans plus tard avec l'intégration de Robb Flynn (qui venait de quitter Forbidden, encore un combo excellent tombé dans l'oubli). L'une de ses caractéristiques majeures est le chant très particulier de son vocaliste - et excellent parolier - Sean Killian. Typiquement l'un de ces chanteurs que l'on aime ou que l'on déteste inconditionnellement, et pas besoin de trente-six écoutes pour se forger un avis définitif. Bourrés de soli aussi mélodiques que techniques, soutenus par une section rythmique en béton armée (ce batteur !), les morceaux de Vio-lence ont gardé toute leur efficacité malgré le poids, impitoyable dans le domaine, des années. Et la complémentarité / complicité entre les deux guitares reste un cas d'école. Au niveau textuel, sans surprise, Vio-lence perpétue la tradition anarcho-gauchiste de son genre et propose des paroles engagées dont on pensera ce que l'on voudra, mais loin, si loin des clichés que les ignares collent au style (quand on pense que Megadeth et Slayer ont passé leur carrière à disséquer la société américaine, certes en usant de sinistres métaphores, pour que beaucoup n'en retiennent que du bruit et des sweats à tête de mort...). Bref, Vio-lence c'est du thrash au top niveau engendré par des musiciens qui jouaient comme si leur vie en dépendait.

Alors oui, aujourd'hui Vio-lence n'est plus ce qu'il a été, mais le groupe existe toujours et a récemment rejoué dans son incarnation historique pour un concert de soutien à Chuck Billy de Testament (qui luttait alors contre le crabe). Flynn quitte ses petits copains en 1992 et s'en va former avec le succès que l'on sait Machine Head, alors que Vio-lence sombre peu à peu dans les limbes de l'histoire du thrash, laissant néanmoins un héritage qui se doit d'être découvert par chaque nouvelle génération de metalheads. Inutile de préciser que pour moi Vio-lence est ce que Flynn a fait de mieux : ce que je préfère dans Machine Head c'est le T-shirt Slayer qu'Adam Deuce porte dans le clip de Davidian ! Dernier mot : lorsque Machine Head a dû remplacer Ahrue Luster, Flynn s'est souvenu de l'excellence de son ancien compère de l'époque Vio-lence, Phil Demmel. Voici pourquoi l'on trouve deux ex-Vio-lence dans Machine Head. Même si je n'apprécie pas ce groupe, j'aime beaucoup ce genre de filiation - quelque chose me dit que l'éventuel album qui suivra cette réunion risque de faire beaucoup parler de lui !

Man, do I love Vio-lence’s Eternal Nightmare and Oppressing the Masses... Recent re-releases of these gems should not be avoided given their quality. As a fierce metal-thrashing-mad bay area act, with over-the-top musicianship and… violence, Vio-lence is still standing out today. Socially-aware lyrics are spitted back and forth in your ears by Sean Killian, a full-throttle, loathe-him or love-him vocalist, while Phil Demmel is shredding some manic riffs long before his Machine Head days (Robb Flyyn did play, too, in Vio-lence). I recently heard that Vio-lence did regroup for a Chuck Billy benefit-show. And last but not least, given that Machine Head now sports two ex-Vio-lence members in its ranks, I do believe next album may very well be a surprising album !

Le site et le Myspace de Vio-lence.

dimanche 6 novembre 2005

Le couteau dans la plaie (c'est le cas de le dire !)

Je viens d'apprendre qu'un film cinéma va être réalisé prochainement sur la trame du bouquin (contestable mais passionnant) Lords of Chaos : The Bloody Rise of the Satanic Metal Underground de Michael Moynihan. Bref, un film basé sur les évènements criminels indissociables de l'avènement du black metal scandinave (le meilleur). On craint déjà le pire : embaucher des guignols pour leur faire jouer les rôles d'Euronymous, de Vikernes, de la joyeuse bande d'Emperor ou d'Immortal... pfff. C'est bidon. A la limite, pourquoi pas un documentaire ? Un tel format aurait été plus approprié, construit autour d'interviews des principaux concernés. Mais voir un connard « incarnant » Bård Faust Eithun poignarder un connard « incarnant » un homo dans une reconstitution cheap du parc olympique de Lillehammer, ça ne m'inspire que du mépris. On imagine notre ersatz de Faust affichant bêtement un rictus dément et commettant son forfait sous une pleine lune forcément grandiloquente. Message à l'accessoiriste : n'oubliez pas le célèbre T-shirt Free The Vikings. Ce qu'on peut craindre par-dessus tout c'est le traitement réservé à l'affaire Euronymous / Grishnack, ou comment transformer une sombre mais ô combien banale affaire « de fric et de fille » en mythe fondateur du black metal.

Cette petite société qu'on a tellement fantasmé au point de lui donner un nom (Inner Circle), a existé, quoi qu'en disent certains aujourd'hui. Cette bande d'adolescents provocateurs, passionnée de musique et d'occultisme, est responsable d'un des courants les plus intéressants qui soit musicalement parlant (ne serait-ce que par cette quête de brutalité, achevée pour certains qui n'eurent alors d'autre choix que de ralentir le tempo et de se réinventer). Pour le reste, les faits divers ayant fait les choux gras de la presse norvégienne en 1992 auraient pu se produire dans n'importe quel autre cercle, n'importe quel autre pays, n'importe quel autre style. Rien d'exceptionnel, juste la connerie ordinaire résultant d'une émulation pas toujours saine entre certains. Reste la musique : je doute qu'elle ait une place honorable dans ce navet qu'on nous prépare. Oui je sais, ce n'est pas bien de critiquer quelque chose sans l'avoir encore visionnée : pas grave, les producteurs n'ont pas le monopole de la connerie et je crache déjà sur cette merde. Pas vue, déjà condamnée.

nota bene : il existe un documentaire très récent consacré à cette scène : Metal Storm: The Scandinavian Black Metal Wars, de Kier-La Janisse (2005). Mais vu l'emphase du titre, là encore on peut craindre le pire...

Just learned a movie about the turbulent norwegian black metal scene of the nineties is in the starting blocks. Fuck it - how on earth such a project could be interesting ? Real connoisseurs know that this mischievous past had nothing to do with serious Satanism of any sort – we’re just talking about bored-out young musicians, ego-driven conflicts and escalating, teenage violence here. The Inner Circle did exist but was nothing but a bunch of kids messing around with cheap provocation and rubbish occultism. Let’s just talk about the music and the incredibly “avant-gardesque” artistic sense of these young men. I do not believe such a movie, moreover American, would do any justice to Scandinavian black metal.

mercredi 2 novembre 2005

SKOM : un divan pour le monstre

Bizarre bizarre, ce « rockumentaire » introspectif sur Metallica (Some Kind Of Monster)... J'en ressors très mitigé, avec entre autre l'impression de m'être fait avoir sur la marchandise. Les soucis majeurs de communication au sein du groupe ? Bien connus depuis toujours ! Les problèmes d'alcool de Jaymz ? Idem. Pas besoin d'être tatoué (il ne l'était pas jusqu'à récemment) pour être un bad boy. Et James est un bad boy. La came ? Même chose, Metalloche n'a pas attendu les ridicules sessions-photos « U2-esques » du trop fashion Load pour se poudrer le nez. Alors quoi ? Deux portes claquées par le sieur Hetfield, un concours permanent de « fuck that motherfuckin' shit up », et quelques tensions émanant du fait que Jaymz ne supporte pas que Lars et Kirk parlent chiffons avec Bob Rock (producteur du concomitant St. Anger) pendant qu'il se rend aux Alcooliques Anonymes... Non pas que j'attendais des fights sanglants entre les four horsemen, mais je reste dubitatif quant à la nécessité d'étirer ça sur plus de deux heures.

Le plus dingue, c'est de voir nos gaillards chaperonnés par un coach relationnel qui finit, ni plus ni moins, par expliquer à Lars comment il doit jouer de la batterie pour ne pas froisser Jaymz (j'exagère mais c'est presque ça). Car, dans une façon de faire typiquement américaine, le groupe s'est alloué les services du sieur Towle dans le cadre d'une thérapie, euh, comportementale. Et bon sang, que le bonhomme est agaçant ! Je ne nie pas son « talent » dans sa partie, mais le genre de mec qui répond par un « je te remercie de me faire part de tes interrogations » à un « va te faire foutre » bien senti, moi ça m'irrite au plus haut point ! SKOM est très axé sur la relation entre cet homme et le groupe et devient finalement le plus intéressant lorsqu'on devine à quelle point ladite relation s'avère vampirique pour Metallica. Le paroxysme ? Towle qui accroche un peu partout dans le studio des post-it gribouillés de conneries post new-age (« si tu ne t'aime pas, change de miroir », « pourquoi n'es-tu pas gentil avec ta femme comme tu l'es avec ton chien ? », « problèmes de transit, essaie K de Kellog's », etc). Parait que ce bon vieux Bob Rock, qui a pourtant tout vu dans sa carrière, était près de péter une durite suite à cet épisode.

Bref, plan communication impudique ou film définitif dépassant le cadre musical nous montrant des hommes en train de (re)construire quelque chose ensemble ? J'avoue que je n'ai pas été « touché » par le film hormis un moment particulièrement émouvant mettant en scène mon chouchou Dave Mustaine... Peut-être aussi que je n'aime pas voir Metallica dans un moment de faiblesse. Mais une chose est sûre : Un An et Demi De la Vie de reste pour moi THE docu sur Metallica. Et j'en ai marre d'écouter en boucle Kill, Ride, Master et Justice (et le Black Album ne soyons pas con non plus) : je veux un vrai bon album maintenant !


The Some Kind Of Monster DVD… Still can’t decide if I love it or loathe it. I mean, we true Mets fans already know everything there’s to know ! Alcohol, drugs, ego-driven conflicts, what have you. Man, there’s something pathetic about stretching it over more than two fucking hours. You know what’s the craziest in this ? Seeing fuckin’ Mr. Towle talking to the Mets like they’re some fuckin’ spoiled kids – oups, they ARE fuckin’ spoiled kids. Do Metallica really needed that kind of “tell-all” documentary ? That’s a so damn yankee way of seeing and handling things. Talkin’ ‘bout the cash machine… So at the end of the day, is Some Kind Of Monster total fuckin’ garbage, or a definitive, moving moment of music history caught on video ? Maybe we shall ask to Mr. Mustaine, “guest-starring” in what appears to be, maybe, the best segment of SKOM. You know what ? I don’t give a flying fuck to that kind of bullshit – I just want a true fuckin’ good album and I want it NOW !