Affichage des articles dont le libellé est vio-lence. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est vio-lence. Afficher tous les articles

jeudi 1 juillet 2010

Tous les matins du monde sont sans retour


Hormis le premier album*, je n'ai jamais vraiment aimé Machine Head. The Blackening n'a pas fait exception à la règle : des bouts thrashouillards super efficaces noyés dans des breaks hardcore qui viennent tout ruiner - il en va du thrash comme du reste et trop de mélange, ça tue les couleurs. Ceci étant, Robb Flynn est un personnage que j'ai toujours apprécié, une grande gueule à la Anselmo ou à la Zakk Wylde et parfois en proie à la même « clochardisation » physique (ce mec porte les mêmes t-shirts depuis quinze ans ; celui orné d'un as de pique/tête de mort doit, à mon avis, tenir tout seul une fois posé dans un coin), qui se ressent aussi dans son metal.

Objet de cette notule et grand moment d'exhibitionnisme artistique, le touchant hommage rendu par Flynn à Debbie Abono, brièvement mentionnée dans une notule précédente. Personnage étonnant que cette vieille dame de quatre-vingts ans, ancienne institutrice, qui connaissait de près ou de loin tous les thrashers de la baie - et pour cause, puisqu'elle avait été notamment manager de Forbidden, Vio-Lence, et plus ou moins découvreuse de Possessed. Décédée récemment, c'est pour elle, peut-être plus encore que pour Dio, que Flynn a enregistré cette reprise magnifique et dépouillée de Die Young (Black Sabbath).

* Où en serait aujourd'hui le metal américain sans Far Beyond Driven, Burn My Eyes et Demanufacture, qui ont, contre toutes modes, contre tout diktat, permis au genre de continuer à exister médiatiquement durant les années quatre-vingt dix ?

Ok, we all know Die Young, one of the many Dio-era Black Sab' classics. So here's an oblique, soulful take on it, as performed by Robb Flynn in his new garden (that's right - he said so in the 'Ead official website). Sure we can have a laugh at pretty much everything, and that home video sometimes looks like a shampoo ad. But hey, come on, apart from bullshitting, this homage to both Debbie Abono and Dio is a truly sincere and moving one - and besides, I've always liked Robb Flynn. Way more than Machine Head.

...et toujours :Vio-lence : du bon thrash qui tâche (pistache)

vendredi 21 mai 2010

Sicut Cadaver

The Apotheosis of War (Vasily Vereshchagin, 1871)

En 2010, malgré le marasme socio-économico-professionnel que nous connaissons, il en est une qui ne connaît pas la crise : si je la rencontre, ce ne sera pas, c'est sûr, dans le cadre de mon boulot. Elle fauche la scène, comme la grêle les blés. Après Peter Steele et notre vieux Ronnie (qui a connu les honneurs du canard local), après Debbie Abono (soutière du metal qui choisit, à l'âge où une dame prend censément sa retraite, de manager Exodus, Possessed et Vio-Lence) et quelques autres, voici que c'est Juhani Palomäki qui casse sa pipe (pas une news sur ce torche-cul qu'est Blabbermouth). Trente-deux ans, c'est jeune, c'est moins de moitié moins que Ronnie et je ne parle pas de l'âge canonique de Madame Abono. Cause non révélée (entre le suicide, le sida et la combustion spontanée, j'opte raisonnablement pour la première), mais effet déjà connu : un énorme coup de vieux dans les dents. Voici bien plus d'une bonne dizaine d'années que j'avais eu la chance de voir Yearning en concert avec Nightfall et SUP, et l'occasion de baragouiner quelques instants avec l'alors très jeune - mais moins que moi - chanteur-guitariste.

Yearning a sorti plusieurs albums et marcha plutôt bien en France, malgré le profil bas que s'est toujours imposé ce projet musical - difficile de parler de groupe. Parmi desdits albums, je recommande humblement With Tragedies Adorned, qui fait partie de la bande-son de mon adolescence, mais surtout Plaintive Scenes. Un album important dans la (re)construction de mes goûts, lorsque je suis passé du tout-américain aux genres et groupes plus confidentiels et « exotiques », fussent-ils du sud (Moonspell) ou du nord (Emperor). Et un disque que j'ai associé pour toujours, de façon incongrue vu son origine, à une traversée nocturne de l'Espagne. Seul éveillé dans un bus tout entier endormi filant vers Porto, mon amie d'alors calée à côté de moi, j'avais écouté en boucle ce chef-d'œuvre qui répondait à tout ce romantisme adolescent que j'avais au fond de moi. Je ne suis peut-être plus ni l'un, ni l'autre... mais amateur de Yearning, toujours. Salut l'artiste, tu es mort jeune, mais tu as fait beaucoup.

Naïveté de Yearning, le seul groupe finlandais qui savait utiliser les trémas et accents aigus dans son français.

What a sad year 2010 is – and a busy one for the reaper. Pete Steele, Ronnie Dio, Debbie Abono (an almost unknown figure whose role in the rise of American west coast thrash metal was an important one), the ‘Knot Paul Gray and other lesser-known people… It seems that wasn’t fuckin’ enough ‘cause now it’s young Juhani Palomäki’s turn to be swallowed into the void. What a pity – Yearning was a talented band criminally underrated ! Despite having never “made it” on the American market, Yearning did pretty well in Europe and especially France. I highly recommend Plaintive Scenes, the second release, which sums up everything that Yearning was : melodic yet heavy as fuck, while retaining an atmospheric and romantic touch which I call the “Finland style”. Sadly, the death of its founding member and mastermind is also the demise of Yearning.

mardi 8 novembre 2005

Vio-lence : du bon thrash qui tâche (pistache)

Vio-lence ! Avec un nom pareil nous sommes fixés sur la teneur en agressivité de la bestiole. Les albums de ce groupe culte (et pour une fois ce n'est pas un abus de langage) se sont vus récemment réédités et il faut à tout prix se les procurer ! Les deux chefs-d'œuvre de Vio-lence sont Eternal Nightmare (1988) et Oppressing the Masses (1990). Le premier est réédité avec en bonus un live d'une vingtaine de titres et le second se voit agrémenté de l'excellent EP Torture Tactics (1991). A ce niveau-là c'est plus de la valeur ajoutée, c'est un don des dieux. Le remastering est excellent et c'est vraiment l'occasion de (re)découvrir ce groupe : les pressages originaux sont absolument introuvables même si une copie d'Eternal Nightmare refait surface de temps en temps sur la baie (rarement à moins de 60 euros).

Rappelons que Vio-lence est l'un des plus virulents représentants de la scène bay area-thrash, bien plus bourrin et technique que la plupart de ses coreligionnaires. Le groupe est fondé en 1985 sous le nom Death Penalty et commence sa carrière discographique deux ans plus tard avec l'intégration de Robb Flynn (qui venait de quitter Forbidden, encore un combo excellent tombé dans l'oubli). L'une de ses caractéristiques majeures est le chant très particulier de son vocaliste - et excellent parolier - Sean Killian. Typiquement l'un de ces chanteurs que l'on aime ou que l'on déteste inconditionnellement, et pas besoin de trente-six écoutes pour se forger un avis définitif. Bourrés de soli aussi mélodiques que techniques, soutenus par une section rythmique en béton armée (ce batteur !), les morceaux de Vio-lence ont gardé toute leur efficacité malgré le poids, impitoyable dans le domaine, des années. Et la complémentarité / complicité entre les deux guitares reste un cas d'école. Au niveau textuel, sans surprise, Vio-lence perpétue la tradition anarcho-gauchiste de son genre et propose des paroles engagées dont on pensera ce que l'on voudra, mais loin, si loin des clichés que les ignares collent au style (quand on pense que Megadeth et Slayer ont passé leur carrière à disséquer la société américaine, certes en usant de sinistres métaphores, pour que beaucoup n'en retiennent que du bruit et des sweats à tête de mort...). Bref, Vio-lence c'est du thrash au top niveau engendré par des musiciens qui jouaient comme si leur vie en dépendait.

Alors oui, aujourd'hui Vio-lence n'est plus ce qu'il a été, mais le groupe existe toujours et a récemment rejoué dans son incarnation historique pour un concert de soutien à Chuck Billy de Testament (qui luttait alors contre le crabe). Flynn quitte ses petits copains en 1992 et s'en va former avec le succès que l'on sait Machine Head, alors que Vio-lence sombre peu à peu dans les limbes de l'histoire du thrash, laissant néanmoins un héritage qui se doit d'être découvert par chaque nouvelle génération de metalheads. Inutile de préciser que pour moi Vio-lence est ce que Flynn a fait de mieux : ce que je préfère dans Machine Head c'est le T-shirt Slayer qu'Adam Deuce porte dans le clip de Davidian ! Dernier mot : lorsque Machine Head a dû remplacer Ahrue Luster, Flynn s'est souvenu de l'excellence de son ancien compère de l'époque Vio-lence, Phil Demmel. Voici pourquoi l'on trouve deux ex-Vio-lence dans Machine Head. Même si je n'apprécie pas ce groupe, j'aime beaucoup ce genre de filiation - quelque chose me dit que l'éventuel album qui suivra cette réunion risque de faire beaucoup parler de lui !

Man, do I love Vio-lence’s Eternal Nightmare and Oppressing the Masses... Recent re-releases of these gems should not be avoided given their quality. As a fierce metal-thrashing-mad bay area act, with over-the-top musicianship and… violence, Vio-lence is still standing out today. Socially-aware lyrics are spitted back and forth in your ears by Sean Killian, a full-throttle, loathe-him or love-him vocalist, while Phil Demmel is shredding some manic riffs long before his Machine Head days (Robb Flyyn did play, too, in Vio-lence). I recently heard that Vio-lence did regroup for a Chuck Billy benefit-show. And last but not least, given that Machine Head now sports two ex-Vio-lence members in its ranks, I do believe next album may very well be a surprising album !

Le site et le Myspace de Vio-lence.