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mercredi 9 avril 2014

Whatever That Hurts

Johan Edlund quittant Tiamat, ou encore Chat alors ! (auteur pas encore retrouvé, sera mentionné)

Assez incroyable annonce que ce communiqué publié ce jour par Johan Edlund. Dans son habituelle tonalité « après moi le déluge », le grand escogriffe désabusé (adepte d'un humour noir et auto-dévalorisant du strict même acabit que feu Pete Steele) annonce un double abandon. Celui de son enfant Tiamat, et celui de ses droits parentaux sur ledit enfant au profit de ses acolytes de longue date (Iwers, Sköld). Une énorme surprise à mon sens, car même si Edlund n'a jamais fait mystère de plutôt « bien vivre mal » de Tiamat, cette entité musicale née des cendres d'un groupe de proto-black metal très proche de Hellhammer ou Sarcófago (excellent Treblinka) lui doit absolument tout. Reste tout de même une probabilité de coup d'éclat promotionnel, voire de lubie passagère de la part d'un Edlund qui se dit fatigué (santé) et que l'on sait doté d'une drôle de personnalité - c'est un génie et il est ainsi fait.

Tiamat et plus particulièrement Wildhoney aura eu un immense impact artistique sur la scène metal des années quatre-vingt dix (et sur moi qui écoutait déjà ce groupe quand Edlund faisait trente kilos, avait des cheveux et portait un drôle de collier en os de poulet), poulain magique issu de cette écurie Century Media produite par Sorychta et dont je parle en filigrane depuis près de dix ans sur ce blog. Il faut réécouter Wildhoney (pochette à contre-courant de son style habituel signée Necrolord), qui prenait au nom de la liberté artistique tous les risques à une époque aventureuse mais toujours dominée par le black metal (encore) jeune et le death metal américain. Ce bijou ambré, à l'unique douce amertume, sera suivi d'un pur disque de studio, exigeant, mais que je lui préfère aujourd'hui ; A Deeper Kind Of Slumber, long voyage psychédélique mais glacé, ouaté, anesthésié. Merci d'écouter sans interruption Mount Marylin et A Deeper Kind Of Slumber... Difficile, très difficile d'imaginer la tronche voire même l'existence entière de certaines niches musicales sans des albums comme Wildhoney (bucolique. Solaire. Nocturne. Provocant. Sensuel), Mandylion (The Gathering), Ceremony Of Opposites (Samael) ou Wolfheart (Moonspell). Cette époque est révolue et ces géants tous encore vivants ne lui ont pourtant pas survécu (hormis Moonspell, drôle de phénix ayant toujours su s'adapter aux incessantes nouvelles règles du jeu). Les successeurs se nomment Aucun et Jamais.

Couldn't believe my eyes when I read Tiamat's Johan Edlund's statement on the band's facebook. Man, the big boy is leaving. Fuck me - he's just leaving ! Edlund seems tired, like he's had enough of everything Tiamat. At least, that's what I understand when reading his bitter and bemused words. Well, whatever. Tiamat will never top Wildhoney and A Deeper Kind Of Slumber. Yet, I hope this is just a bad joke, a late April Fools' Day prank played on us by good old Johan. Come on man, you're the best at what you're doing !

mercredi 22 décembre 2010

Stade terminal pour 2010

Qu’on le veuille ou non le metal, musique populaire au sens premier du terme, est fortement marqué par, sinon teinté de christianisme – un fait avéré à chaque Noël. Il suffit de constater année après année les conneries d’initiatives genre « Rob Halford Chante Le Père Noël » (cette année je crois que c’est Udo qui s’y colle), ou de remarquer dans les bacs le énième album du Trans-Siberian Orchestra concurrençant Jack Lantier sur ses terres. J’avais moi-même pensé à mettre à l’occasion de chaque dimanche de l’Avent une notule anecdotique relative à cette célébration – en commençant par cette interview nostalgique du Priest narrant comment le groupe, dans ses débuts fauchés, avait arrêté son tour-bus minable en pleine autoroute pour aller couper un sapin aperçu derrière la bande d’arrêt d’urgence, tout miteux et grisé par les dépôts de gaz d’échappement. Cet arbre une fois décoré – on ne sait comment - avait permis aux musiciens de se réchauffer un peu le cœur (toujours utile, à la veille de conquérir le monde). Mais bref, je n’ai pas eu le temps de faire ces quatre articles et on se contentera donc d’un petit récapitulatif d’une autrement triste année (Dio, Steele, Palomäki…).

Artistiquement et selon votre serviteur 2010 a été écrasé par deux albums ayant explosé à vue toute concurrence. Triptykon d’abord ; Eparistera Daimones couronnant un come back (Tom G. Fischer) comme on en a peu vu depuis celui de De Gaulle en cinquante-huit. Plus que la survivance d’un Celtic Frost, Tritptykon est avant tout la troisième incarnation de Hellhammer et le capitaine de ce corbillard sonique prouve que tout le pouvoir créateur de ses précédents groupes lui appartenait – à lui seul. En revanche je suis beaucoup plus circonspect sur l’EP « de compagnonnage » paru récemment et espère que cela ne deviendra pas un gimmick commercial puisqu’une telle sortie était déjà prévue pour compléter (sic) Monotheist. La seconde sortie de l’année, c’est bien sûr l’extraordinaire Lawless Darkness de Watain, où comment ouvrager un black metal hautement esthétisant sans lui concéder cette odeur d’humus de cimetière, ni la laideur contrefaite originale de cette musique – un paradoxe donc comme l’est tout grand album de black metal. Et quelle violence mes aïeux ! Violence dont la bonne production n’est pas la seule responsable (cache-misère trop fréquent), non, ce sont bien les compositions qui « élèvent » Watain à ce nouveau degré d’extrémisme.

Voilà pour 2010 – vous noterez l’implémentation sur cette nouvelle formule d’un lecteur de musique qui devrait, à l’heure où j’écris, fonctionner un peu mieux que l’estomac de Bret Michaels.

Wow, is 2010 already gone ? Almost it seems – and what a short year it was, wasn’t it ? It was also a sad one, punctuated by multiple “departures from the mortal”, as Marduk would put it. Ah, let’s get away with it – spirit of the dead outlives memories of the mortal. Artistically speaking 2010 will be remembered, that’s for sure, as Triptykon and Watain both have released critically acclaimed, astonishing works of fury and hell in Eparistera Daimones and Lawless Darkness : occult and heavy as fuck will be my last comment on these. Ya have to read French for more ! Bye bye, so long.

vendredi 21 mai 2010

Sicut Cadaver

The Apotheosis of War (Vasily Vereshchagin, 1871)

En 2010, malgré le marasme socio-économico-professionnel que nous connaissons, il en est une qui ne connaît pas la crise : si je la rencontre, ce ne sera pas, c'est sûr, dans le cadre de mon boulot. Elle fauche la scène, comme la grêle les blés. Après Peter Steele et notre vieux Ronnie (qui a connu les honneurs du canard local), après Debbie Abono (soutière du metal qui choisit, à l'âge où une dame prend censément sa retraite, de manager Exodus, Possessed et Vio-Lence) et quelques autres, voici que c'est Juhani Palomäki qui casse sa pipe (pas une news sur ce torche-cul qu'est Blabbermouth). Trente-deux ans, c'est jeune, c'est moins de moitié moins que Ronnie et je ne parle pas de l'âge canonique de Madame Abono. Cause non révélée (entre le suicide, le sida et la combustion spontanée, j'opte raisonnablement pour la première), mais effet déjà connu : un énorme coup de vieux dans les dents. Voici bien plus d'une bonne dizaine d'années que j'avais eu la chance de voir Yearning en concert avec Nightfall et SUP, et l'occasion de baragouiner quelques instants avec l'alors très jeune - mais moins que moi - chanteur-guitariste.

Yearning a sorti plusieurs albums et marcha plutôt bien en France, malgré le profil bas que s'est toujours imposé ce projet musical - difficile de parler de groupe. Parmi desdits albums, je recommande humblement With Tragedies Adorned, qui fait partie de la bande-son de mon adolescence, mais surtout Plaintive Scenes. Un album important dans la (re)construction de mes goûts, lorsque je suis passé du tout-américain aux genres et groupes plus confidentiels et « exotiques », fussent-ils du sud (Moonspell) ou du nord (Emperor). Et un disque que j'ai associé pour toujours, de façon incongrue vu son origine, à une traversée nocturne de l'Espagne. Seul éveillé dans un bus tout entier endormi filant vers Porto, mon amie d'alors calée à côté de moi, j'avais écouté en boucle ce chef-d'œuvre qui répondait à tout ce romantisme adolescent que j'avais au fond de moi. Je ne suis peut-être plus ni l'un, ni l'autre... mais amateur de Yearning, toujours. Salut l'artiste, tu es mort jeune, mais tu as fait beaucoup.

Naïveté de Yearning, le seul groupe finlandais qui savait utiliser les trémas et accents aigus dans son français.

What a sad year 2010 is – and a busy one for the reaper. Pete Steele, Ronnie Dio, Debbie Abono (an almost unknown figure whose role in the rise of American west coast thrash metal was an important one), the ‘Knot Paul Gray and other lesser-known people… It seems that wasn’t fuckin’ enough ‘cause now it’s young Juhani Palomäki’s turn to be swallowed into the void. What a pity – Yearning was a talented band criminally underrated ! Despite having never “made it” on the American market, Yearning did pretty well in Europe and especially France. I highly recommend Plaintive Scenes, the second release, which sums up everything that Yearning was : melodic yet heavy as fuck, while retaining an atmospheric and romantic touch which I call the “Finland style”. Sadly, the death of its founding member and mastermind is also the demise of Yearning.

mardi 11 mai 2010

October Dust

Pas forcément dingue de sa musique tout en reconnaissant largement ce qu'elle a apporté à notre scène (beaucoup), mais inconditionnel du bonhomme en lui-même : tel était mon rapport avec Peter Steele, qui a décidé non pas de claquer par un mois d'octobre un peu rouillé mais plutôt un bête jour d'avril 2010. La vie est conne, il le savait, nous le savons, vous le savez. La multiplication des hommages par des musiciens de tout horizon fut aussi impressionnante que celle des pains par le Christ et Peter Steele se serait contrefiché du mien autant que des autres. J'ai donc décidé, après concertation avec moi-même (nous sommes souvent d'accord), que le mieux était de lui laisser la parole une dernière fois. La sagesse de cet homme, féministe de la première heure qui disputa la guerre des « gaules » à César, était biblique - ainsi en attestent ses fulgurances post-sartriennes et autres considérations situationnistes (notamment sur la Femme et sa place - à Brooklin comme ailleurs, y'a une cuisine dans chaque maison). Enjoy, comme ils disent... :

« - You say I'm a pussy - Well I say you're what you eat

- I used to try to run five miles every other day, but I was subjected to my own thoughts for forty minutes and I couldn't stand what I thought

- I'm a big fan of the effects of alcohol

- I don't cry anymore, I just beat people up. It's a lot more fun

- Words as slut, cunt, whore, are not directed to the entire female populus : there is no better person in this world than my mother

- I don't hate women ; I hate all people equally ».


Enfin, profitons de ce billet pour une exhumation (pas celle de Peter - ça a déjà du être assez compliqué comme ça pour le mettre en boîte). Fallout, c'était le premier groupe de l'escogriffe, et il est amusant de remarquer que la plupart des choses qui allaient être développées dans Type O Negative étaient déjà là : l'humour noir, ce côté punk esthétisant assaisonné de claviers léthargiques, et cette prestance déglinguée qui devait autant au doom de Black Sabbath qu'aux substances du dealer d'en face. Josh "Taupe au Guichet" Silver jouait déjà dans ce groupe mais l'histoire ne dit pas s'il était déjà constipé (avez-vous vu ce mec essayer désespérément de chier dans un champ, dans une home video plus tordante qu'un Seinfeld ?). Pour un bête groupe de heavy metal (pléonasme), Fallout devait être plus intéressant qu'il n'y paraissait et, passée la parenthèse ignominieuse - c'est un compliment - Carnivore, Type O en fut la directe continuation. Où la preuve, une fois de plus, que rien ne pousse bien sans bonnes racines. Sur ce, laissons Peter à celles des pissenlits...

Batteries Not Included et Rock Hard, enregistrées en 1981 par Fallout.

Not wanting to sound like a pussy, but I have to admit that Pete Steele’s passing did affect me a bit – it just saddened me, really. Typo O really never was my thing but Steele was a bigger-than-life character blessed with a twisted, metal Woody Allen kind of humor – and it makes each one of his interviews absolutely priceless. As I know you like to learn things here, you can say Pete was a “pince-sans-rire” (a French idiomatic expression). One day his quotes will be compiled in a compendium and our children would have to learn it. Wouldn’t that be überkult ? By the way, Fallout is not only a video-game. It is also Pete’s pre-Carnivore band, foreshadowing in many ways the TON stuff. Give it a try instead of listening to Christian Woman for the hundredth time !!!