Tom G. Fischer - ou plutôt Warrior à nouveau, tel qu'il apparaît dans les crédits de Eparistera Daimones - est un personnage duel, tantôt posé et réfléchi, tantôt poseur et péremptoire. Un fond de masochisme (et un penchant inavouable pour son style d'écriture) me pousse à lire régulièrement son journal. Sentencieux et d'une gravité affectée souvent irritante, son épanchement prosaïque demeure intéressant pour qui apprécie l'art du musicien, et c'est mon cas. Je pardonne finalement beaucoup à Tom G. Fischer, tout en continuant de m'étonner de l'extraordinaire blanc-seing dont il bénéficie après des années passées à renier sinon mépriser le genre qu'il a contribué à créer - avant d'y revenir tel un mythique père fondateur, acclamé et révéré par la marmaille infernale qu'il a enfanté. Triptykon me contraint à prolonger cette mansuétude, car le tout récent Eparistera Daimones n'est pas une réussite, ni même un bon album : c'est un instant classic, un chef-d'œuvre qui prolonge directement la nuit commencée par Monotheist sans pour autant être lui être redondant.
Beaucoup plus dense et ramassé, moins expérimental, cet album est majoritairement constitué d'un thrash noirci dans les flammes de l'enfer et parcouru de soubresauts doom rappelant fréquemment les plus grandes heures de Paradise Lost - un juste retour des choses, finalement, pour boucler la boucle. Simone Vollenweider est toujours là, ainsi que ce feeling goth très allemand dont le Frost (et Triptykon) ne se départira jamais. Tom G. Warrior ne tombe dans aucun des panneaux qui émaillaient sa presque nouvelle route, et parvient à réaliser le tour de force de n'être jamais là où on l'attend tout en y étant très exactement ; c'est à peine si l'on notera un « ough ! » au beau milieu d'un morceau. Je ne suis pas assez musicien pour m'éterniser de façon objective sur Eparistera Daimones. Je sais simplement que cet album est la meilleure chose que j'ai entendue, dans son genre et bien plus encore, depuis, allez, 2006 et un certain Monotheist. S'il vous faut tuer pour l'avoir, faites-le ! Y'a beaucoup de place à gauche, en ce moment.
Holding Eparistera Daimones in my tiny, greasy little hands, idly barking at the moon, I can’t help but thinking how a good thing it was to finally put the Frost at rest. I can’t see any satisfying evolution after Monotheist, except a probably redundant Monotheist pt. II. The demise of Celtic Frost finally allowed Tom G. Fischer to create a new, valid vehicle to his art and Triptykon’s debut is a solid, black-as-the-night SOB : less opaque and experimental, more guitar-oriented, this is blackened-thrash metal the way it should be, nothing more, nothing less. Exhaling a discreet goth touch, Eparistera Daimones sometimes brings forth memories of Paradise Lost’s greatest hours, while avoiding the genre-traps and too frequent nods to the Frost. Ough !
Varg Vikernes vient de faire paraître Belus, dernier album qui, s'il est l'anagramme de blues, donne pourtant dans le black metal naturaliste, mélodique et monotone qu'on lui connaît (et en cela pourrait clore une trilogie commencée avec Hvis Lyset Tar Oss et Filosofem). Malgré les récents dires du sieur qui souhaitait s'éloigner du metal, des guitares et du folklore y étant associé (car tout cela, comprenez-vous, ça vient du rock, ça vient du blues... et je vous laisse terminer la réflexion de Varg Vikernes), Belus revient... au metal, aux guitares et au folklore associé. On laissera donc Vikernes à ses paradoxes ; cela ne nous empêche pas d'apprécier Belus qui alterne entre le très bon et le moyen, mais, à tout le moins, le résultat s'avère bien supérieur à ce à quoi je m'attendais. Le son est très bon et j'en ai marre de lire des énormités comme « la production est nulle, on est en 2010 » : le black metal tel que le pratique / conçoit Burzum se satisfait amplement d'une production calamiteuse et d'une batterie qui sonne comme mes casseroles. Et d'ailleurs, on n'est pas en 2010, mais en 1993.
Changement de taille à signaler, qui enlève à Burzum une partie de son identité : la voix, méconnaissable, s'est malheureusement standardisée et un feulement typiquement black metal norvégien, rappelant parfois de vieux Darkthrone, remplace la voix déchirée sans laquelle War ne serait qu'un morceau médiocre. Si Tom G. Warrior, dans l'album de Triptykon, a astucieusement évité la facilité, Varg Vikernes (oubliez le comte, il est mort en prison) s'y vautre en revanche pendant la vingtaine de minutes qui clôt l'album : Morgenrøde et Belus' Tilbakekomst (Konklusjon) sont une tentative de retrouver l'esprit de désolation quasi rituel (basé sur la répétition) qui caractérisait la meilleure époque du musicien, mais virent rapidement à l'auto-parodie chiante - dommage. A l'inverse, le début de l'album est franchement excellent et, reconnaissons-le, l'ambiance païenne et épique (symbolisée par le marteau de forge qui ouvre Belus) nous scotche pour la suite. Bien mieux que ce que j'en attendais, mais peut certainement mieux faire, en somme.
Man, the new Burzum is out (as is Varg Vikernes). The name’s Belus and believe me, this is quite a nasty motherfucker harking back to Burzum’s early naturalism – you’ll think about Filosofem more than once. Of course time has passed and so has Vikernes’ voice : his distinctive and distorted painful shriek isn’t there anymore and Belus sports an average, common black metal singing. After the initial enthusiasm, one would regret the boring, déjà-vu conclusion and hope for even more next time but after all, who would have bet on the new Burzum cd one year ago ?
Cette entrée sera l'occasion d'inaugurer une nouvelle catégorie, celle des interviews - il ne coûte rien de demander aux artistes quelques éclaircissements sur leurs ténèbres. Et il ne leur coûte pas plus cher de répondre (sauf à Vreid !). Un petit mail à l'adresse de Sakis Tolis aura suffi et c'est avec une grande cordialité que le chanteur-guitariste-compositeur de Rotting Christ s'est prêté au jeu. Un personnage charismatique et attachant, qui donne du brother à tour de bras dans ses mails, mais surtout un « faiseur » dévoué à son art, qui parle avec passion de Aealo, digne successeur de Theogonia, de son pays et de musique au sens large du terme. Je profite de ce préambule pour le remercier car on peut dire que sa diligence à me répondre fut égale à sa sympathie. Many thanks Sakis - keep on creating. Here's to you !
Sh - Nous entendons beaucoup parler, ces derniers temps, de la situation économique et sociale de ton pays. Y a-t-il un degré de lecture « sociétal » derrière la noirceur de vos morceaux ? Je pense notamment à Primordial, un groupe qui travaille beaucoup ce niveau de lecture pour qui sait lire entre les lignes. Penses-tu avoir à endosser un tel rôle en tant qu'artiste ?
Sa - En tant qu'individu je m'intéresse à la situation politique mondiale, et en tant que citoyen à part entière j'aime à penser que j'ai une opinion qui compte. Et aujourd'hui particulièrement, au sortir de cette crise financière qui a frappé mon pays, je suis de plus en plus actif - c'est de notre qualité de vie qu'il est question. Mais ce n'est pas quelque chose que j'exprime par ma musique car la création artistique est ce qui nous permet d'échapper à tout ceci. Le metal a été inventé pour s'échapper du monde et non pour le changer. Je me sens chanceux d'avoir cette possibilité via mon groupe. Il n'est pas toujours bon de voir les choses trop sérieusement - tôt ou tard on deviendrait fou !
Sh - Parlons musique. Écoutes-tu toujours du black metal « pur et dur », notamment celui de la deuxième vague du genre (dont Rotting Christ est issu) ?
Sa - Absolument. J'écoute toujours les hordes issues de la deuxième génération du black metal et j'essaie de me tenir au courant de ce qu'il se passe sur la scène metal / black metal actuelle. Je continue de me considérer comme faisant partie de l'underground.
Sh - Rotting Christ est né d'une scène à mon sens unique : l'écurie Century Media des années quatre-vingt-dix (Samael, Tiamat, Moonspell, The Gathering...). Es-tu conscient, plus d'une décennie plus tard, de l'importance de cette scène ? Comment expliquer ce parfum occulte, « magique » qui imprègne tous ces grands albums que sont Wildhoney, Ceremony of Opposites, A Dead Poem, Mandylion, Wolfheart (j'ai tendance à y voir un dénominateur commun nommé Waldemar Sorychta) ?
Sa - Je me rends compte, évidemment, de l'importance de cette scène car elle a été annonciatrice de courants qui ont dominé plus tard. Alors certes, des choses auraient pu être faites autrement, mais n'oublions pas que nous étions au milieu des années quatre-vingt-dix... L'époque la plus anti-metal de toute l'histoire de cette musique !
Sh - Rotting Christ est un groupe multi-facettes, qui a fait montre d'une grande diversité stylistique tout en conservant cette patte immédiatement reconnaissable. Cependant penses-tu que le futur peut réserver des initiatives surprenantes, du genre album acoustique ou de reprises ?
Sa - Rotting Christ est d'un tempérament anxieux, toujours en recherche de nouvelles voies à explorer. Je ne sais pas si nous y parvenons mais au moins nous essayons. Chaque album est l'expression du côté le plus sombre de notre âme et par conséquent vous pouvez vous attendre à tout de notre part, tant que nous restons fidèles à nos racines obscures et apocryphes.
Sh - Une question très terre-à-terre : je sais que cela a pu être le cas par le passé, mais vivez-vous, en 2010, de Rotting Christ ?
Sa - Après deux décennies, le travail du groupe nous permet enfin de dégager de quoi vivre mais nous avons malgré tout besoin, de temps à autre, d'un job en parallèle : jouer dans un groupe ne t'apportera pas la sécurité financière. Et en particulier quand ça concerne des personnes comme nous, que je qualifierais de romantiques et d'idéalistes... Ca signifie que nous avons perdu un paquet de thunes dans notre vie mais enfin... l'argent n'est pas l'essentiel, n'est-ce pas ?
Sh - Depuis Theogonia, le son de Rotting Christ s'est fait plus épique et majestueux tout en retrouvant, à mon sens, le côté ténébreux qui caractérisait vos débuts. Penses-tu avoir totalement exploré l'identité actuelle du groupe avec les deux derniers albums, ce qui laisse à penser que le prochain serait le début d'un nouveau cycle (traditionnellement les périodes du groupe sont constituées d'une paire : Triarchy.../A Dead Poem, Sleep of.../Khronos, Genesis/Sanctus Diavolo, Theogonia/Aealo) ?
Sa - Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes actuellement dans notre troisième période artistique, une période plus influencée par l'histoire antique et qui nous donne ce son un peu plus « ethnique », tout en restant occulte et plus metal que jamais. J'ai l'impression qu'en tant que musiciens, c'est notre meilleure époque. Quant à savoir si, avec Aealo, nous en avons terminé avec cette période... La réponse viendra de mon esprit, dans quelque temps, quand j'aurais commencé à réfléchir à mes angoisses (NdSheol : lorsque la composition du prochain album aura commencé, donc). Pour l'instant je suis plus polarisé sur des aspects plus terre-à-terre, et notamment la préparation de la tournée mondiale.
Sh - J'apprécie beaucoup, sur Aealo, les interventions de l'ensemble Pleiades (ces lamentations traditionnelles quelque peu sinistres). Ces polyphonies me rappellent notamment le travail de Kenji Kawai sur la bande-son de Ghost in the Shell. Connais-tu ce musicien ?
Sa - J'aime découvrir d'autres musiques du monde... Celles qui ne proviennent pas forcément des civilisations connues, mais d'origines plus obscures. Et j'adore apprendre des gens qui créent : c'est pour cela que j'ai intégré le choeur Pleiades à l'album. Cet ensemble polyphonique grec est spécialisé dans les lamentations, un genre qui a ses racines dans la Grèce ancienne. Je crois qu'il existe, sur ce globe, des genres musicaux qui s'accordent bien avec les atmosphères que le dark metal peut créer. Je connais le travail de Kenji Kawai et je l'apprécie beaucoup, même si je n'y vois pas de point commun avec les Pleiades. Peut-être ce feeling polyphonique... mais rien d'autre (NdSheol : c'était donc la question conne de l'interview !).
Sh - Peux-tu m'éclairer sur le processus d'écriture de Rotting Christ, notamment au vu du côté « multi-texturé » des deux derniers albums ? De façon générale, tu commences par les paroles ou la musique ?
Sa - La musique me vient en premier : j'essaie ensuite d'y adapter des paroles. La façon d'écrire est quelque chose d'important pour Rotting Christ, et étant, a fortiori, le seul impliqué dans ce processus, je peux dire que c'est, de façon générale, un aspect important de ma vie. Si je ne créais pas je me sentirais vidé, c'est une profonde dépression qui me guetterait. Voilà pourquoi j'attache tant d'importance au song-writing : parfois je suis tellement obnubilé par mes idées que j'en deviens insomniaque. Je m'implique toujours énormément dans ce rôle, comme ce fut le cas pour le dernier album - tu sais, je me suis vraiment cru au beau milieu d'un champ de bataille pendant un bon bout de temps !
Sh - Quel est le dernier album de metal que tu aies adoré (et que tu écoutes encore) ?
Sa - J'ai beaucoup aimé le dernier Burzum... Belus... Un album vraiment old-school.
Sh - Le nom Rotting Christ dissimule bien plus de sens qu'il n'y parait : c'est un véritable sigillé, doublé d'une profession de foi contre les dogmes préétablis et l'étroitesse d'esprit à laquelle est confrontée la scène dite « extrême ». Mais c'est aussi - évidemment - une épine dans le pied du groupe (cf le problème avec Dave Mustaine). N'est-ce pas un suicide commercial permanent que de s'appeler ainsi ? Rotting Christ a-t-il jamais pensé, au fil de sa longue carrière, à se débaptiser ?
Sa - Il est évident que c'est une épine dans notre pied, un patronyme qui nous a fermé beaucoup de portes... C'est peut-être un suicide commercial mais sincèrement « mieux vaut régner en enfer que servir au paradis » (NdSheol : une citation de Milton). C'est le metal mon frère et nos rêves n'ont rien à voir avec une externalisation de notre ego. Metal on metal !
Sakis, au nom de Rotting Christ.
Sh - We recently heard a lot, in the news, about Greece's economico-social situation. Is there a level of social-consciousness beneath the darkness of your songs ? I'm thinking about Primordial, a band which makes statements about our world's state for whom can read between the lines. Do you believe you have that kind of role, as an artist ?
Sa - As an individual, I am really into these political situations that take part worldwide. I am an active society member and I want to believe that I have an opinion for everything that matters. Especially now, after the current financial crisis that hit our country I am getting more and more active, it simply has to do with the quality of our life. But it's something that I never express through my music cause creating art is the only way to escape from all that happens everyday. Metal was invented for this and not to change the world. I feel lucky that I have this opportunity with my band. It is not that good to see all things so serious. Sooner or later you will get crazy !
Sh - Let the music do the talking now. Do you still listen to pure black metal, such as the second-wave black metal from which you rose ?
Sa - Of course I do still listen to all those second generation Black Metal hordes and I am trying to follow as much as possible the current metal scene and Black Metal releases. I still consider myself as a part of underground community.
Sh - Rotting Christ is born of a magical, occult scene : the Century Media stable, with great artists such as Samael, Tiamat, Moonspell, The Gathering... Are you fully aware, more than a decade later, of the importance of that scene ? How would you explain that magic / scent of occultism which infused great records such as Wildhoney, Ceremony of Opposites, A Dead Poem, Mandylion... (I can see a common factor named Waldemar Sorychta) ?
Sa - Of course I am aware of the importance of the scene back then as it was the precursor of some styles that dominated later on. Ok, some things could have been different but do not forget that we were in the middle of 90's... The most anti metal era of Metal history !
Sh - Rotting Christ is a multi-dimensional band, stylistically speaking, which always managed to keep its sound and identity. However, do you think the future can hold some particular initiatives, such as an acoustic album (that would be a blast - don't know why but I'm sure about it), or a cover-album ?
Sa - Rotting Christ is an anxious band, always seeking for new directions. I do not know if we manage to do it but at least we try. Every album is an expression of the darkest side of our soul and you can expect everything from us in the future as long as it is faithful to our dark and apocryphal roots... because Rotting Christ will never sell out.
Sh - A very down-to-earth question : do you make a living out of Rotting Christ ? I know it had been the case in the past but what about now ?
Sa - Finally after two decades we manage to earn our living by playing in a band but even now we are forced to have some alternative jobs cause playing in a band can not ensure you anything financially. Especially when you are persons like we are, which I would call romantic and idealists... That means that we have lost a lot of money in our life - but money is not everything in this world. Don't you think ?
Sh - I believe that since Theogonia, Rotting Christ' sound shows a newfound deepness / epic majesty, while rediscovering its initial blackness. Do you think you have fully explored, with the last two albums, the current identity of Rotting Christ ? Will the next album be the beginning of a new cycle (as I believe Rotting Christ's periods are often defined by pairs of album : Triarchy...&A Dead Poem, Sleep of...&Khronos, Genesis&Sanctus Diavolo, Theogonia&Aealo) ?
Sa - I think that we are in the right way. We are currently crossing our third period as a band, a period more influenced by ancient history and making the band sounding a little bit ethnic but still occult and more Metal than ever. I feel this is the best season we are covering, as a band. I do not know if with Aealo we ended up this period... My soul will say the truth in some time, when I will start philosophize my anxieties. For the moment I am more concentrated in down-to-earth things like preparing our worldwide tour.
Sh - I am really enjoying the eerie, beautiful lamentations performed by the Pleiades choir throughout Aealo ! I'd like to point out that these polyphonies remind me some of Kenji Kawai's work (specifically the Ghost in the Shell soundtrack). Do you know him / his music ?
Sa - I am really into searching ethnic music... Music not coming from knowed-civilisations but from more « underground » places. I love to learn from people that create. This is the reason why I did incorporate the Pleiades. This Greek polyphonic choir is specialized in lament songs that have their musical roots back in ancient Greek. I think there is music around this globe that fits well with the dark atmosphere that Dark Metal can create. I am aware of Kenji Kawai's work and find it great even if I think that it doesn't sound like Pleiades. Maybe the polyphonic feeling... Nothing else...
Sh - What about the songwriting process in Rotting Christ, especially given the multilayered textures featured in your last albums ? And what comes first - the music or the lyrics ?
Sa - Music comes first and I am trying to adapt the lyrics to it. Song-writing process is an important thing in Rotting Christ, and being the only one involved in it, I can say that it is an overall important part of my life. If I was not creating I would feel empty and would fall in a deep depression. So I take this process really seriously and some ideas are stuck so much in my mind that I hardly can sleep for a long period of time. I am always getting into that role very deeply ; as I did with the last album - thinking for a long time that I was in the middle of a battlefield. Man...I believed it !!!
Sh - What is the last metal album you really loved and still listen to ?
Sa - I liked Burzum's last album... Belus... A really oldschool outcome.
Sh - The name Rotting Christ is more to the eyes than it seems : it is a true sigil, a statement against dogmas and narrow-mindedness. However it can also be a thorn in your side (we know about the, well, Mustaine problem). Isn't that name a permanent commercial suicide ? Have you ever thought, in Rotting Christ's extended career, about changing your band's name ?
Sa - Of course it is a thorn in our side which has closed many doors for us... It might be a commercial suicide but to be honest we prefer to rule in hell instead of serve in heaven. This is Metal bro, and our dreams have nothing to do with any ego externalisation. Metal on Metal !
Sakis, on behalf of Rotting Christ.
Aealo (Season of Mist, 2010)
01 Aealo
02 Eon Aenaos
03 Demonon Vrosis
04 Noctis Era
05 dub-sag-ta-ke
06 Fire Death and Fear
07 Nekron Iahes...
08 ...Pir Threontai
09 Thou Art Lord
10 Santa Muerte
11 Orders from the Dead
Le site et le Myspace de Rotting Christ.
...et toujours :
Hellénique ta mère