Désolé pour le pénible jeu de mots, mais c'était trop tentant... et pourtant tout à fait hors de propos. Car on en connait, des groupes qui nous baladent un peu à chaque nouvelle sortie, évoquant opportunément tel ou tel album majeur de leur discographie parfois fatiguée pour nous mettre l'eau à la bouche - et tel maitre corbeau, l'odeur alléchée, on se fait souvent avoir par ce teasing qui s'avère, trop souvent, pas très honnête. Paradise Lost vient de faire l'exact inverse : Tragic Idol, situé avec justesse par ses géniteurs entre Icon (le granit) et Draconian Times (le marbre), tient toutes ses promesses puisque c'est à mon sens et de loin la meilleure réalisation du groupe depuis ledit Draconian Times, ce qui ne nous rajeunit pas particulièrement - c'est bien en 1996 (dix-sept ans !) que l'on a entendu pour la première fois l'arpège perlé de piano qui ouvre l'un des meilleurs albums du style heavy metal / doom sauce anglaise.
Doom que je préfère, en fait ; fils valétudinaire d'un death tourmenté et d'un heavy cachexique, loin du lyrisme parfois hors de propos de certains ténors du style - une tendance, de toute façon, à jamais interdite à Paradise Lost compte-tenu de la voix de Nick Holmes. A ce sujet - et c'était déjà criant sur Icon et Draconian Times -, on ne peut s’empêcher de relever encore le timbre étonnamment hetfieldien du chanteur (voir le bonus Never Take Me Alive notamment) ! Comme d'habitude, on s'évitera un pénible track-by-track (horrible manie des magazines. J'écoute un album, putain. Pas des bouts), mais sachez que l'ambiance déclinée renvoie totalement à True Belief et autres impérissables (Colossal Rains, Ember's Fire...) sans négliger les morceaux de bravoure guitaristique chers aux shadowkings : on parle ici d'une véritable tapisserie gothique et victorienne tissée par Aedy et Mackintosh, une rifferie épique et mélancolique (Paradise Lost excelle en ce mélange pas si simple), plus polie que l'agression abrupte de l'album précédent, et qui fait fi de toute mode : après tout, un Monsieur n'a pas besoin de lire H For Men pour savoir comment s'habiller. J'aime à noter, car ce groupe vit en Paradise Lost, l'influence discrète de Sisters Of Mercy, certes moins présente que sur des albums comme Symbol Of Life - mais écoutez attentivement Tragic Idol, la chanson. Les plus nostalgiques (ou bourrins) apprécieront aussi Theories From Another World et son intro ; embardée nostalgique vers les contrées plus âpres d'où vient Paradise Lost...
Doom que je préfère, en fait ; fils valétudinaire d'un death tourmenté et d'un heavy cachexique, loin du lyrisme parfois hors de propos de certains ténors du style - une tendance, de toute façon, à jamais interdite à Paradise Lost compte-tenu de la voix de Nick Holmes. A ce sujet - et c'était déjà criant sur Icon et Draconian Times -, on ne peut s’empêcher de relever encore le timbre étonnamment hetfieldien du chanteur (voir le bonus Never Take Me Alive notamment) ! Comme d'habitude, on s'évitera un pénible track-by-track (horrible manie des magazines. J'écoute un album, putain. Pas des bouts), mais sachez que l'ambiance déclinée renvoie totalement à True Belief et autres impérissables (Colossal Rains, Ember's Fire...) sans négliger les morceaux de bravoure guitaristique chers aux shadowkings : on parle ici d'une véritable tapisserie gothique et victorienne tissée par Aedy et Mackintosh, une rifferie épique et mélancolique (Paradise Lost excelle en ce mélange pas si simple), plus polie que l'agression abrupte de l'album précédent, et qui fait fi de toute mode : après tout, un Monsieur n'a pas besoin de lire H For Men pour savoir comment s'habiller. J'aime à noter, car ce groupe vit en Paradise Lost, l'influence discrète de Sisters Of Mercy, certes moins présente que sur des albums comme Symbol Of Life - mais écoutez attentivement Tragic Idol, la chanson. Les plus nostalgiques (ou bourrins) apprécieront aussi Theories From Another World et son intro ; embardée nostalgique vers les contrées plus âpres d'où vient Paradise Lost...
En guise de conclusion, mon avis sur ce bijou est dithyrambique (et quel emballage, au fait !), d'autant que je n'ai pas été toujours tendre avec la série d'albums parue depuis le retour aux affaires de 2005 à l'exception de Faith Divides Us... Death Unites Us. Je vous dirais bien que « tant de beauté a coulé de source, et n'a rien coûté à ceux qui l'ont produite », mais il sera assurément difficile de succéder à Tragic Idol !
Tragic Idol (Century Media, 2012)
Sorry for the title's lame-ass wordplay - I just couldn't resist. That being said, let's be serious for "one second" : Tragic Idol is prolly the most solid body of work ever released by Paradise Lost since the Draconian Times era, and I really mean it. So gather and listen up, ye crossed doomsayers, for Tragic Idol is the new black anno 2012 : a somber jewel exuding a distant, faint light within its heart of sabbathic darkness. Which means... buy of die !
Tragic Idol (Century Media, 2012)