samedi 15 octobre 2005

Morbid Angel : un bon coup de pied « occulte »

De gauche à droite sur la photo : Steve Tucker, Pete Sandoval (rendez-lui ses frites svp) et le toujours classe Trey Azagthoth.

Groupe séminal dans son genre (et l'un des premiers à s'en revendiquer ouvertement en dédiant Altars of Madness à l'underground death & black metal, bien avant que les deux termes ne soient communément employés), Morbid Angel nait en 1984 et enregistre son premier album en 1989. Au départ très inspiré par Slayer et ses semblables (en particulier Possessed !), Morbid Angel se forge rapidement un style propre et ouvre de nouvelles voies dans un genre alors très codifié. Entre autres travaux plus expérimentaux, voire « progressifs », que ce que le death metal proposait alors, Trey Azagthoth et sa bande enfantent l'une des pierres angulaires du genre en 1991 : le monstrueux Blessed Are The Sick. Album extraordinairement brutal, vicieux, alambiqué et technique, BATS est un concentré de death complexe et obscur, traitant entre autre des anciennes divinités sumériennes. Les structures musicales classisantes des compositions (par opposition au traditionnel schéma rock) ont marqué au fer rouge le petit monde du metal extrême, et il suffit pour s'en convaincre d'écouter n'importe quel album d'Emperor ou d'Immortal (deux groupes qui connaissent leur Petit Morbid Angel Illustré par cœur). Mais finalement, le meilleur choix pour qui voudrait découvrir le groupe serait probablement d'écouter le live Entangled In Chaos paru en 1997, dont voici un petit tour d'horizon.

On lance le CD et la messe vient à peine de commencer... qu'elle est déjà dite ! Le show débute à la manière d'Altars Of Madness sur le cultissime Immortal Rites, mais avant tout, c'est l'immensité du son qui scotche au plafond. Bien au-delà des enregistrements studio antérieurs, le son de ce live est d'une puissance toute tellurique, seyant tout à fait à l'esprit Morbid Angel. On jurerait que les quatre lascars ont convoqué l'énergie de l'Univers lui-même, et comme aime à le dire le sieur Azagthoth, ce sont bien les vibrations de la planète qui déferlent dans ce maelström sonique et mystique qu'est la musique de Morbid Angel. Marquée de ce sceau très particulier qui reste la « griffe » de l'Ange Morbide, la brutale symphonie dispensée ici semble être vieille comme le monde, ancestrale, attendant simplement d'être réveillée par le quartet américain en ce soir de 1997. Le groupe transcende totalement son genre musical et fait exploser le carcan death metal bien trop étroit pour lui. C'est bien de death qu'il s'agit pourtant... mais il y a autre chose. Qui d'autre sait faire ça ? Peut-être Emperor, et encore...


Les principes régissant Morbid Angel sont perceptibles : mysticisme des compositions (toujours aussi brutales qu'elles sont spirituelles), démonstration de force imparable (qui oserait fouler la scène après ceci ?) et interprétation sans faille sont au rendez-vous. Les morceaux s'enchaînent à merveille, sans jamais laisser passer la moindre approximation que la musique ne saurait de toute façon souffrir. Les guitares du duo Azagthoth / Rutan taillent dans le vif, la batterie de Pete Sandoval (sûrement le meilleur batteur de la scène metal extrême) ne connaît aucune faiblesse. A noter : deux versions incroyables des morceaux Lord of All Fevers & Plague et Day of Suffering. Le coup de grâce est incontestablement asséné par l'ogre David Vincent qui fait trembler la scène avec sa basse monstrueuse et sa voix unique. Quasiment incantatoire, sa prestation hallucinée a dû ravir les dieux oubliés vénérés par l'Ange Morbide : les Grands Anciens, du fond des temps, ont du apprécier ce CD autant que les fans. Morbid Angel vainqueur par KO, dès la première plage.


Morbid Angel always had that unique vibe to them, both occult and brutal at the same time. Among blockbuster acts, Morbid Angel is only matched, in that aspect, by the mighty Emperor. Entangled In Chaos is a truly blistering live album and is as essential now as it was in 1997. Beginning with the now timeless classic Immortal Rites, Entangled In Chaos sports a telluric sound, perfectly fitting to the band’s aesthetics. But is that brutal, spirited symphony really “death metal” ? Man, there’s really something else in Morbid Angel’s stuff… You can pinpoint each principle by which Morbid Angel goes : mysticism and spirituality of the music, inexorable grinding force and, of course, flawless execution. To top it all, David Vincent’s powerful, incantatory delivery acts as a brutal prayer to the Old Ones of yore... Absolutely necessary if you ever pretended to be a metal head.

Entangled In Chaos (Earache, 1996)

01 Immortal Rites
02 Blasphemy of the Holy Ghost

03 Sworn to the Black

04 Lord of All Fevers and Plague

05 Blessed Are the Sick

06 Day of Suffering

07 Chapel of Ghouls

08 Maze of Torment

09 Rapture

10 Blood On My Hands

11 Dominate


Le site et le Myspace de Morbid Angel.

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