Pourquoi un slip français ? Parce que les groupes dont on va parler maintenant sont putain de burnés mec. Et putain de Français aussi ! Vive la maille normande.
Mais qu'est il arrivé à Loudblast ? Pas mauvais du tout, ce dernier-né Burial Ground, mais il est étonnamment dénué de l'esprit habituel ; cette patte de compositeurs (Buriez / Leclercq, puis Buriez) ; cette couleur que le groupe a toujours eu même sur ce produit industriel qu'était Disincarnate. J'ai torché une première écoute sur les petites enceintes minables de mon vieux PC (une machine désirante qui ne veut pas mourir, même si elle est à peine capable de faire tourner Metroid sur NES), et je me suis dit « tiens, Loudblast s'est mis au black metal ». Puis je me suis rappelé que sur lesdites enceintes, même The Wall sonne comme My Journey To The Stars. Du coup, hop ; j'ai pris le temps d'une écoute au casque plus respectueuse, celle-ci, du travail accompli. Eh bien il y a de tout, dans cet album : du death metal, oui, mais aussi du heavy et du thrash doomy. Comme la pochette l’annonçait d'ailleurs, avec son côté old school proto-black. Voir notamment Ascending Straight In Circles qui tape complètement dans un punk épico-bathorien (si. Ecoutez le morceau en entier au lieu de zapper, putain de génération Y) ! Burial Ground n'est, finalement, pas si black metal que ce qu'on a bien voulu en dire ici où là même si, j'imagine efficacement secondé par une jeune garde issue de la géhenne, Buriez a teinté de noir sa rifferie (The Path, clôture magnifique) qui conserve cependant cet accordage et ce son qu'on lui connait. Mais enfin, la patte glissée-torturée (mieux que le coupé-décalé) si caractéristique du groupe n'est pas vraiment là - c'est du reste, pour un vrai amateur de Loudblast (suivis depuis l'ultime mini-LP Cross The Threshold), une très curieuse sensation que d’écouter ce respectable et satisfaisant Burial Ground. Qui n'est donc pas le digne successeur de l'immense album précédent.
Massacra ! Sans jouer au puriste, il est presque difficile aujourd'hui de revendiquer son amour pour ces affreux dont l'heure de gloire, si elle a jamais sonné un jour, est passée depuis longtemps : à défaut de les avoir suivis de leur vivant, il peut sembler pédant de s'en être amouraché sur le tard (époque Sick / Humanize Human me concernant). Un décès plus tard (Fred D.), et c'en fut fini de cette aventure qui ne prend un grand A que si on la juge à l'aune de ce que l'on appelle underground. Car au grand jamais Massacra n'a approché le succès insolent de Loudblast dont la presse avait réussi à faire des frères ennemis (le verbe est créateur...). Aujourd'hui par le biais de Century Media, utérus naturel de cette renaissance compte-tenu de la position de Jean-Marc T., ce sont les démos qui sont rééditées, avant, j'imagine, de ressortir l'artillerie lourde des albums (j'espère que les décriés mais honorables deux derniers y passeront - être en avance n'est pas toujours évident). La notoriété du groupe a toujours été entretenue avec une certaine mélancolie par ses aficionados voire plus (j'ai souvenir d'un message caché dans une pub pour Century Media), et c'est une bonne chose. Massacra était cette bête féroce à l'appétit d'ogre, entre chien et loup, qui décida de se repaître de l'Allemagne et de tenter sa chance à l'Est tandis que la France restait sourde à ses sirènes hurlantes. Il faut se (re)plonger dans ces démos furieuses, du speed-death haute-pression pas toujours en place mais dont, selon l'expression consacrée, « le charme naïf excuse les défauts de jeunesse ». La réédition Day Of The Massacra est de qualité, et vaut notamment pour l'interview du livret qui mentionne les oubliés Morsüre, brutes aujourd'hui préhistoriques dont la vélocité confinait presque à un avant-gardisme arty. Au bon souvenir de cette époque où un groupe se faisait les dents jusqu'à se trouver avant de passer à la phase album !
Just had to mention the recent Massacra reissues courtesy of Century Media. If old skull death thrashin' metal is what turns you on, you will dig Day Of The Massacra, a collection of demos once revered in the European underground. Also, I have a thought for Mr Fred D., a savage string master whose passing put the band on an eternal hiatus. Ok for the departed, on to the living : Loudblast have just released Burial Ground, a new album quite interesting and very well produced as usual. Not anywhere as good as Frozen Moments Between Life And Death (possibly the second best Loudblast output after Cross The Threshold), but nevertheless worth your money. Et voilà !
...et toujours :
...et toujours :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
« Les commentaires sont la partie la plus durable du plaisir » (Chevallier)