J'ai souvent la nostalgie du « DDD metal » des deux premiers tiers des années quatre-vingt-dix - D au cube pour dark, doom et death. Beaucoup de cadors synthétisaient alors ces trois aspects en un maelström musical à l'identité fortement européenne ; que ce soit au nord, en partant d'ici, au sud du paradis (le particularisme régional de la scène grecque, aujourd'hui quelque peu retombée dans un anonymat reflétant son nouveau conformisme), ou, bien sûr, au pays de la pluie - est-ce utile de mentionner la Sainte-Trinité du Bureau des Pleurs, dont les premières sorties étaient autant d'albums-mausolées dédiés au romantisme tragique d'un death metal en quête d'horizons plus littéraires, moins « clichés » ? Alors quand un album du calibre de The Chalice of Ages (Deathevokation) me tombe dessus, telle la misère sur le triste, je ne peux que me réjouir de la découverte et tenter de lui faire une modeste publicité.
Confinant à l'exercice de style, The Chalice... respecte tous les préceptes poussiéreux de la scène précédemment évoquée - pour moi son point fort, pour d'autres, sa limite assurément. Le but premier du fondateur monomaniaque Götz Vogelsang est de se faire plaisir en composant d'austères hymnes funéraires faits de riffs pachydermiques et doomesques, traversés par quelques accélérations slayeriennes passées au filtre Unleashed / Entombed - pour ne pas dire Nihilist / Grotesque. Tout y est : des titres contenant plein de mots rigolos du genre rites, acherontic, desecration, epitaph, chunk, carrion (dont les potentiels agencements fleurent immanquablement les relents putrides du Père-Lachaise), un son gras « metal zoné », un timbre rocailleux au croisement des deux normes qu'étaient les vokills anglais et suédois... Deathevokation (nom à prendre au pied de la lettre, et probable clin d'œil à une démo de Dismember) n'oublie donc pas que faire du bon death metal, c'est avant tout savoir écrire de sombres mélodies - on pensera ici aux premiers Amorphis, sinon Abhorrence (on subodore l'énorme impact qu'ont du avoir Karelian Isthmus et Privilege of Evil sur le bougre), Sentenced, Pentacle, Asphyx et autres premières démos de The Gathering...
L'antidote à la crise / bérézina / hérésie dite deathcore en quelque sorte. Car Deathevokation, comme les Grands Anciens dont il prétend perpétuer le culte vivace mais confidentiel (reprendre du Antropomorphia sur son premier album, c'est un peu comme si un groupe de black français honorait aujourd'hui un titre de Malveliance), prône l'exact contraire de cette nouvelle scène - la suprématie du feeling sur la technique, et préfère le discours du riff mélodique mid-tempo au ratatinage imbécile et supersonique de tympans. Inutile de dire que le résultat, outre la noirceur retrouvée, reste aussi brutal que la déposition d'un T-800 dans un commissariat. A voir, en lien, le site Internet de la bande, reprenant l'esthétique monochrome des fanzines d'époque et parsemé de flyers historiques (celui annonçant la sortie du premier Thou Shalt Suffer vaut des points). Pour les fous, les vrais, l'album est disponible en cassette avec pochette bicolore en trois volets. Amen. The Chalice of Ages, par Deathevokation, est une véritable dévolution - pour ne pas dire devilution.
I mourn the the old DDD metal of yore – ya know, dark-doom-death à la Sentenced, Amorphis or in the good ol’ british way of doing things : early Paradise Lost, Anathema, My Dying Bride… The Chalice of Ages (Deathevokation) is a tribute, as the names of the band and record suggest, to this sinister, yet melodic, haunting scene. Ya got it all : Slayer meets Unleashed meets Abhorrence fucking with Pentacle while being sodomized by early The Gathering. Melodic and heavy as fuck while retaining the original, sick brutality of true death metal ! I just can’t believe some still listen to deathcore (yeah I’m seeing a doctor for my Bad Obsession – he says I’m sick in the head) while you can bathe in such wonderfully-executed Death.Fucking.Metal. ! That’s the way I am - I just can’t resist to songtitles such as Rites of Desecration or Acherontic Epitaph. Even the foulest of names generator wouldn’t find such exciting, juicy combinations ! The Chalice of Ages ? Not a revolution for sure, but indeed, a true devolution. To tell you the truth, if one day the mad people of the Gallic Republic (I’m talking ‘bout France, you fucker) puts me at the head of our already devastated country, The Chalice of Ages would be taught in music classes. And in jails – we need to re-educate musical tastes in jails, don’t we ?
The Chalice of Ages (Xtreem Music, 2007)
01 Rites of Desecration
02 Acherontic Epitaph
03 The Monument
04 Embers of a Dying World
05 The Chalice of Ages
06 Infinity Blights the Flesh
07 Carrion (et non pas Carry On, ça c'est Angra ou Manowar)
08 Chunks of Meat (Antropomorphia cover)
09 As My Soul Gazes Skywards
Le site et le Myspace de Deathevokation.
Confinant à l'exercice de style, The Chalice... respecte tous les préceptes poussiéreux de la scène précédemment évoquée - pour moi son point fort, pour d'autres, sa limite assurément. Le but premier du fondateur monomaniaque Götz Vogelsang est de se faire plaisir en composant d'austères hymnes funéraires faits de riffs pachydermiques et doomesques, traversés par quelques accélérations slayeriennes passées au filtre Unleashed / Entombed - pour ne pas dire Nihilist / Grotesque. Tout y est : des titres contenant plein de mots rigolos du genre rites, acherontic, desecration, epitaph, chunk, carrion (dont les potentiels agencements fleurent immanquablement les relents putrides du Père-Lachaise), un son gras « metal zoné », un timbre rocailleux au croisement des deux normes qu'étaient les vokills anglais et suédois... Deathevokation (nom à prendre au pied de la lettre, et probable clin d'œil à une démo de Dismember) n'oublie donc pas que faire du bon death metal, c'est avant tout savoir écrire de sombres mélodies - on pensera ici aux premiers Amorphis, sinon Abhorrence (on subodore l'énorme impact qu'ont du avoir Karelian Isthmus et Privilege of Evil sur le bougre), Sentenced, Pentacle, Asphyx et autres premières démos de The Gathering...
L'antidote à la crise / bérézina / hérésie dite deathcore en quelque sorte. Car Deathevokation, comme les Grands Anciens dont il prétend perpétuer le culte vivace mais confidentiel (reprendre du Antropomorphia sur son premier album, c'est un peu comme si un groupe de black français honorait aujourd'hui un titre de Malveliance), prône l'exact contraire de cette nouvelle scène - la suprématie du feeling sur la technique, et préfère le discours du riff mélodique mid-tempo au ratatinage imbécile et supersonique de tympans. Inutile de dire que le résultat, outre la noirceur retrouvée, reste aussi brutal que la déposition d'un T-800 dans un commissariat. A voir, en lien, le site Internet de la bande, reprenant l'esthétique monochrome des fanzines d'époque et parsemé de flyers historiques (celui annonçant la sortie du premier Thou Shalt Suffer vaut des points). Pour les fous, les vrais, l'album est disponible en cassette avec pochette bicolore en trois volets. Amen. The Chalice of Ages, par Deathevokation, est une véritable dévolution - pour ne pas dire devilution.
I mourn the the old DDD metal of yore – ya know, dark-doom-death à la Sentenced, Amorphis or in the good ol’ british way of doing things : early Paradise Lost, Anathema, My Dying Bride… The Chalice of Ages (Deathevokation) is a tribute, as the names of the band and record suggest, to this sinister, yet melodic, haunting scene. Ya got it all : Slayer meets Unleashed meets Abhorrence fucking with Pentacle while being sodomized by early The Gathering. Melodic and heavy as fuck while retaining the original, sick brutality of true death metal ! I just can’t believe some still listen to deathcore (yeah I’m seeing a doctor for my Bad Obsession – he says I’m sick in the head) while you can bathe in such wonderfully-executed Death.Fucking.Metal. ! That’s the way I am - I just can’t resist to songtitles such as Rites of Desecration or Acherontic Epitaph. Even the foulest of names generator wouldn’t find such exciting, juicy combinations ! The Chalice of Ages ? Not a revolution for sure, but indeed, a true devolution. To tell you the truth, if one day the mad people of the Gallic Republic (I’m talking ‘bout France, you fucker) puts me at the head of our already devastated country, The Chalice of Ages would be taught in music classes. And in jails – we need to re-educate musical tastes in jails, don’t we ?
The Chalice of Ages (Xtreem Music, 2007)
01 Rites of Desecration
02 Acherontic Epitaph
03 The Monument
04 Embers of a Dying World
05 The Chalice of Ages
06 Infinity Blights the Flesh
07 Carrion (et non pas Carry On, ça c'est Angra ou Manowar)
08 Chunks of Meat (Antropomorphia cover)
09 As My Soul Gazes Skywards
Le site et le Myspace de Deathevokation.
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