lundi 5 décembre 2005

Deux poids, deux mesures ?


Par peur d'un malentendu ou d'être mal compris, clarifions tout de suite la situation : la mort de Dimebag Darrell il y a quasiment un an jour pour jour est une tragédie tant humaine que musicale. Mais force est de constater que nos chers médias soi-disant dévoués à la cause métallique ont osé faire un choix entre deux hommes, entre deux hommages, un choix dicté par le porte-monnaie. Combien de couvertures mettant à l'honneur Dimebag depuis son odieux assassinat ? Et combien consacrées à Chuck Schuldiner ? La presse française, début 2002, fidèle à sa légendaire incompétence, avait été totalement infoutue d'accorder une seule première page au génial architecte de Death (hormis Metallian, rendons à César ce qui lui appartient - et c'est pas souvent, dans le cas de ce canard). Une véritable honte que personnellement j'interprète comme une marque d'irrespect. Death a beau être un groupe révéré par des légions de fans, malgré l'héritage immense que laisse ce groupe, il demeure en 2005 relativement cantonné à l'underground métallique - et son intérêt financier reste donc limité pour les éditeurs - ce n'est pas exactement le cas de Pantera. Et même si les albums de Chuck continuaient à se vendre dans cent ans (ce qui est probable - la mort précède souvent le génie de nos jours), il est acquis qu'en 2105 les chiffres de vente de Death ne rivaliseraient pas avec ceux de Pantera en 2005.

Pour autant la trace que laisse Schuldiner dans le metal est indélébile et le triptyque miraculeux Human - Individual Thought Patterns - Symbolic n'a pas fini de susciter des vocations. Pantera laisse aussi une carrière très riche derrière lui, et il n'est pas question de comparer qualitativement les deux combos - et encore moins les deux guitaristes. Mais sincèrement, on ne peut qu'être surpris devant une telle différence de traitement. Rock Hard (je crois) avait péniblement essayé de faire acte de contrition en publiant un article tardif (et pas forcément respectueux !) sur le musicien, mais enfin merde, une petite couv', une seule sur Chuck, c'était le bout du monde ? Apparemment oui, faut dire qu'entre cinq couvertures dédiées à Rammstein, trois à SOAD, deux à Nightwish et le reste à Audioslave, il n'y avait effectivement plus de place pour Schuldiner. Quant aux autres (Hard n' Heavy et Hard Rock pour ne pas les nommer), c'est à peine si un entrefilet fut consacré à cet artiste, l'un des plus talentueux qui fut dans la sphère extrême. En revanche là encore, en un an, on ne compte plus les unes et les pages dédiées à Dimebag Darrell. C'est plus vendeur : le porte-monnaie à ses raisons que la raison ignore. Comme l'ont dit AC/DC et Metallica, « money talks ».

RIP Chuck, RIP Dimebag (respectivement morts il y a déjà quatre ans pour le premier et un an pour le second). Et RIP à tous les autres : Baloff, Wayne, Samuelson, Mausolus A. Von Kiszka, Quorthon, Piggy (idem : pas une seule une pour ces deux mecs qui ont révolutionné le metal extrême moderne, c'est pas une aberration ça ?), etc. Soyez vigilants : il est possible que nos chers canards spécialisés vous informent des prochains décès importants. Guettez-les entre une news consacrée au mariage de Marilyn Manson et une autre consacrée au tatouage anti-masturbatoire du guitariste de Korn. So fucked-up, dude, comme dirait Tommy Lee !

It is a shame, but I don’t think Chuck Schuldiner’s trespass has been decently covered back then. I mean, there’s Dimebag all over the place – and that’s fine by me, no disrespect, but what the fuck about Chuck Schuldiner ? Not a single fuckin’ French metal ‘zine, with the notable exception of one, did honor Schuldiner by putting him on its cover. Money talks and I believe that’s why there wasn’t so much noise around Chuck’s death – we can only hope time will give him back what he deserves. I'm tired of being force-fed with bullshits such as Rammstein, SOAD (oh man…), Nightwish and other overhyped acts. I can’t believe my eyes when I look at today’s metal press – no wonder why it’s totally eaten away by its Internet counterpart. I mean, fuck, what about Baloff, Wayne, Quorthon or even Piggy sadly taken away from VoiVod ? I’m fed up reading retarded stories about Manson’s dick or Korn guitarist’s newfound stupid faith. Give us the real deal – and Chuck Schuldiner was the real deal when it comes to metal, as much as Dimebag was, too.

Empty Words, le site-hommage dédié à Chuck Schuldiner.
L'hommage rendu à Dimebag Darrell par Sebastian Bach.

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