Triton satanique à ventre rouge fan de Morbid Angel découvrant qu'il ne vivra pas assez longtemps pour entendre l'album Z de son groupe fétiche
Je n’ai jamais vu le death metal autrement que comme une démonstration de force brute, mais qui ne doit pas être dépourvue de sens. Un manifeste de puissance (ou volonté de, pour faire écho au philosophe cité à tort et à travers par ceux qui n’ont pas lu icelui). Et si je n’ai jamais été fan de « street death metal » comme je l’appelle, celui qui ne sait parler que de zombies ou de démons, c’est bien à cause de la conception précise que j’en ai. Un cahier des charges, auquel un groupe doit répondre pour remporter l’appel d’offre.
Une dimension spirituelle ouvrant sur des tréfonds (obscurs ou lumineux, là n’est pas la question. Chacun voit minuit à sa porte) que d’autres n’explorent pas, tout occupés à raconter la même invasion de morts-vivants sur dix morceaux trop proches. Pas de méprise – je n’ai rien contre Cannibal Corpse, génial à sa façon et qui symbolise de belle manière ce death sans prise de tête (souvent virtuose instrumentalement). Mais j’attends autre chose du style : une connexion, une résonance – si les guitares de Morbid Angel sont accordées si bas, ce n’est pas seulement par extrémisme musical : c’est bien parce qu’elles s’adressent aux fondations. Morbid Angel n’est pas qu’un groupe qui a mangé du cureton sur ses quatre ou six premiers albums, c’est avant tout la traduction musicale d’un self improvement bien particulier – celui de son guitariste-compositeur et de ses bassistes-chanteurs (Steve Tucker - ne jamais oublier que ce mec, avec Erik Rutan, a sauvé Morbid Angel alors que tout était réuni pour l'enterrement en première classe). J’ai racheté assez récemment Altars of Madness, et décidément, hormis quelques autres grands noms comme Immolation, Brutality parfois, et quelques seconds couteaux pourtant premières lames (Akercocke… écouter, voir et lire), je n’ai jamais trouvé mieux dans ce genre précis et exigeant qui devient pour le coup, avec Morbid Angel en particulier, très, très proche de ce qu'Emperor a pu faire sur Anthems...
Outre cette profondeur réfléchissante (si. vraiment), le death metal tel que j’aime l’entendre doit aussi participer de l'agenda esthétique de l’extrême : on ne pratique pas un tel style, avec une telle exigence, pour le simple plaisir de faire du bruit (c’est très exactement ce que ni vous ni moi n’arriverons jamais à faire comprendre au profane méprisant. J’ai arrêté deux choses : essayer de faire comprendre au profane méprisant, et essayer d’écouter la musique du profane méprisant. La vie est si simple). Non, cette cacophonie du bizarre relève forcément d’une autre quête, moins triviale – et là, chacun y mettra ce qu’il voudra, mais je suis convaincu qu’une esthétique du chaos existe ici comme ailleurs (peinture notamment), qu’elle est aussi tordue que séduisante, et qu’elle est spécifiquement recherchée, travaillée, étudiée par les groupes de death que j’ai en tête. Un point de convergence majeur, même pas musical mais que je qualifierai « d’intention », avec le black metal - ce cousin machin si loin, si proche. J’omets volontairement de cette notule toute la scène scandinave la plus évidente, dont j’aime particulièrement certains noms – mais elle ne procède pas de la même évolution, n’est pas née dans les mêmes éprouvettes, et possède dans ses chromosomes un ADN foncièrement infusé de rock n’ roll que l’on ne retrouve pas dans le death me(n)tal ici concerné. Cette fameuse nomenclature - une perspective en profondeur finalement - ne s’y retrouve pas.
Je n’ai jamais vu le death metal autrement que comme une démonstration de force brute, mais qui ne doit pas être dépourvue de sens. Un manifeste de puissance (ou volonté de, pour faire écho au philosophe cité à tort et à travers par ceux qui n’ont pas lu icelui). Et si je n’ai jamais été fan de « street death metal » comme je l’appelle, celui qui ne sait parler que de zombies ou de démons, c’est bien à cause de la conception précise que j’en ai. Un cahier des charges, auquel un groupe doit répondre pour remporter l’appel d’offre.
Une dimension spirituelle ouvrant sur des tréfonds (obscurs ou lumineux, là n’est pas la question. Chacun voit minuit à sa porte) que d’autres n’explorent pas, tout occupés à raconter la même invasion de morts-vivants sur dix morceaux trop proches. Pas de méprise – je n’ai rien contre Cannibal Corpse, génial à sa façon et qui symbolise de belle manière ce death sans prise de tête (souvent virtuose instrumentalement). Mais j’attends autre chose du style : une connexion, une résonance – si les guitares de Morbid Angel sont accordées si bas, ce n’est pas seulement par extrémisme musical : c’est bien parce qu’elles s’adressent aux fondations. Morbid Angel n’est pas qu’un groupe qui a mangé du cureton sur ses quatre ou six premiers albums, c’est avant tout la traduction musicale d’un self improvement bien particulier – celui de son guitariste-compositeur et de ses bassistes-chanteurs (Steve Tucker - ne jamais oublier que ce mec, avec Erik Rutan, a sauvé Morbid Angel alors que tout était réuni pour l'enterrement en première classe). J’ai racheté assez récemment Altars of Madness, et décidément, hormis quelques autres grands noms comme Immolation, Brutality parfois, et quelques seconds couteaux pourtant premières lames (Akercocke… écouter, voir et lire), je n’ai jamais trouvé mieux dans ce genre précis et exigeant qui devient pour le coup, avec Morbid Angel en particulier, très, très proche de ce qu'Emperor a pu faire sur Anthems...
Outre cette profondeur réfléchissante (si. vraiment), le death metal tel que j’aime l’entendre doit aussi participer de l'agenda esthétique de l’extrême : on ne pratique pas un tel style, avec une telle exigence, pour le simple plaisir de faire du bruit (c’est très exactement ce que ni vous ni moi n’arriverons jamais à faire comprendre au profane méprisant. J’ai arrêté deux choses : essayer de faire comprendre au profane méprisant, et essayer d’écouter la musique du profane méprisant. La vie est si simple). Non, cette cacophonie du bizarre relève forcément d’une autre quête, moins triviale – et là, chacun y mettra ce qu’il voudra, mais je suis convaincu qu’une esthétique du chaos existe ici comme ailleurs (peinture notamment), qu’elle est aussi tordue que séduisante, et qu’elle est spécifiquement recherchée, travaillée, étudiée par les groupes de death que j’ai en tête. Un point de convergence majeur, même pas musical mais que je qualifierai « d’intention », avec le black metal - ce cousin machin si loin, si proche. J’omets volontairement de cette notule toute la scène scandinave la plus évidente, dont j’aime particulièrement certains noms – mais elle ne procède pas de la même évolution, n’est pas née dans les mêmes éprouvettes, et possède dans ses chromosomes un ADN foncièrement infusé de rock n’ roll que l’on ne retrouve pas dans le death me(n)tal ici concerné. Cette fameuse nomenclature - une perspective en profondeur finalement - ne s’y retrouve pas.
What should death metal be all about... Everyone of us might offer a different take on such an issue. Well, mine is just mine, but here it is. I strongly believe that potent death metal should be as agressive as thoughtful, explaining why I never really fell for the mass-produced, gorish generic DM. Favorites of mine include first and foremost Morbid Angel, Immolation, Brutality, as well as newer things such as Gojira when it comes to killer tracks such as Backbone (the circle is complete, as we just came back to Morbid Angel with that one !). To make a long statement short, "my" death metal should provoke empowerment by internal monologue, dealing with the strenght (rage ?) to overcome oneself. You won't get that feeling when listening to stories about how to kill a zombie by shoving a broom up his arse into his brains. But listening to Summoning Redemption, or At One With Nothing, that's the way to start the day. That's the fuckin' way, man.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
« Les commentaires sont la partie la plus durable du plaisir » (Chevallier)