Comme tout véritable artiste Quorthon était multiple - et ses différents visages musicaux ont d'ailleurs réussi à estomper l'homme : le fils prodigue de Black Mark - peut-être pas qu'au figuré - reste mystérieux et la mort qu'il n'eut de cesse de célébrer (en occultiste dans ses premiers albums ; en viking tombé au champ d'honneur dans les derniers) l'aura pris au mot avec beaucoup d'avance. Et nul ne lira donc jamais son projet de livre sur Bathory. C'est peut-être pas plus mal - qui a envie de savoir que le Heavenshore Studio n'était qu'un garage perdu dans une friche industrielle de Stockholm, ou que les vocaux d'un des plus influents volumes du metal extrême ont été enregistrés dans des toilettes entre deux vrombissements de tondeuse à gazon ? Quorthon n'était pas moins fan de hockey sur glace que de mythologie scandinave (où l'on apprendra que le titre Blood On Ice revêt un tout autre sens que celui communément supposé), et savait se détacher, pour ne pas en être prisonnier, de son principal travail musical pour embrasser d'autres horizons.
Album, sorti en 1994 sous la bannière Quorthon, est un disque moyen car malheureusement alourdi d'une médiocre et redondante seconde moitié. C'est dommage : les cinq premiers morceaux sont excellents et dépaysent franchement le fan de Bathory... sans jamais le perdre totalement en route. C'est ainsi qu'après les très pop-punk No More and Never Again et Oh No No, l'auditeur se voit rattrapé in extremis par le fond de sa peau d'ours par un très atmosphérique Boy, l'un des points d'orgue du disque. Quorthon, certainement très marqué par ce qu'il se passait dans cette première moitié des années quatre-vingt dix, laisse plus qu'entrevoir ses multiples influences : dire que les ombres d'Alice In Chains, de Stone Temple Pilots et même de Soundgarden planent sur Album est doux euphémisme... L'auditeur moyennement averti, peu familier du timbre de voix d'un Jerry Cantrell ou (surtout !) d'un Layne Staley, tomberait presque dans le panneau. Ce heavy-rock lascif et terreux, mieux produit que n'importe quel Bathory (ce qui ne signifie pas bien produit) garde pourtant l'énergie punk qui n'a jamais quitté Quorthon (One-Eyed Old Man, du viking metal, vous êtes vraiment sûr ?). Attention cependant : pas de cavalcades effrénées ici, le mid tempo est roi et Album ne contient aucun morceau rapide - pas un seul.
Album n'est pas un très bon disque de Quorthon, il n'est pas, non plus, un très bon disque tout court. Mais l'indéniable patte de son illustre géniteur fait qu'il revêt un intérêt pour certains - et sa très honorable première partie (c'était plus simple de dire face A !) vaut amplement le prix dérisoire, presque insultant, auquel on peut le trouver aujourd'hui. Sans oublier le fait qu'au royaume des aveugles (pour faire, si j'osais, un « clin d'œil » au One-Eyed Old Man sus-cité), les borgnes sont rois : Album vaut, malgré tout, mieux que la majorité de la merde même plus réchauffée qu'on nous sert aujourd'hui en guise de « rock ».
Quorthon was a man of many faces, and not only a musician – death reaped him while he was penning Bathory’s biography. I don’t really mind never reading it ‘cause who wants to dispel Bathory’s lore by learning about lawnmowers noises in its oeuvre ? What I do know though is that Album, released under the moniker Quorthon, is an interesting disc for any true Bathory lover. Sure this is not a great work by Bathory’ standards, and this is not “muscular” enough to appeal your typical pagan-viking metal fan. However, you’ll find here good tracks such as No More and Never Again, Oh No No (yup, just like a fuckin’ lemming about to explode – if you get that one you’re the man !), and you’ll be struck by the extreme Bathory mood of Boy, a sad, beautiful song about being a lonely boy having a hard time in school and childhood (or whatever the fuck you want ‘cause this is just my interpretation). Album is atmospheric, displaying a once-modern blend of heavy rock sometimes leaning on a droning Alice In Chains. Not a classic by all means, but one to know. Or so I think, and so you shall : this is way better than the average catshit called “rock music” we’re currently force-fed with on the radio or the TV.
Album (Black Mark Production, 1994)
01 No More and Never Again
02 Oh No No
03 Boy
04 Major Snooze
05 Too Little Much Too Late
06 Crack in My Mirror
07 Rain
08 Feather
09 Relief
10 Head Over Heels
Le Myspace de Bathory.
Album, sorti en 1994 sous la bannière Quorthon, est un disque moyen car malheureusement alourdi d'une médiocre et redondante seconde moitié. C'est dommage : les cinq premiers morceaux sont excellents et dépaysent franchement le fan de Bathory... sans jamais le perdre totalement en route. C'est ainsi qu'après les très pop-punk No More and Never Again et Oh No No, l'auditeur se voit rattrapé in extremis par le fond de sa peau d'ours par un très atmosphérique Boy, l'un des points d'orgue du disque. Quorthon, certainement très marqué par ce qu'il se passait dans cette première moitié des années quatre-vingt dix, laisse plus qu'entrevoir ses multiples influences : dire que les ombres d'Alice In Chains, de Stone Temple Pilots et même de Soundgarden planent sur Album est doux euphémisme... L'auditeur moyennement averti, peu familier du timbre de voix d'un Jerry Cantrell ou (surtout !) d'un Layne Staley, tomberait presque dans le panneau. Ce heavy-rock lascif et terreux, mieux produit que n'importe quel Bathory (ce qui ne signifie pas bien produit) garde pourtant l'énergie punk qui n'a jamais quitté Quorthon (One-Eyed Old Man, du viking metal, vous êtes vraiment sûr ?). Attention cependant : pas de cavalcades effrénées ici, le mid tempo est roi et Album ne contient aucun morceau rapide - pas un seul.
Album n'est pas un très bon disque de Quorthon, il n'est pas, non plus, un très bon disque tout court. Mais l'indéniable patte de son illustre géniteur fait qu'il revêt un intérêt pour certains - et sa très honorable première partie (c'était plus simple de dire face A !) vaut amplement le prix dérisoire, presque insultant, auquel on peut le trouver aujourd'hui. Sans oublier le fait qu'au royaume des aveugles (pour faire, si j'osais, un « clin d'œil » au One-Eyed Old Man sus-cité), les borgnes sont rois : Album vaut, malgré tout, mieux que la majorité de la merde même plus réchauffée qu'on nous sert aujourd'hui en guise de « rock ».
Quorthon was a man of many faces, and not only a musician – death reaped him while he was penning Bathory’s biography. I don’t really mind never reading it ‘cause who wants to dispel Bathory’s lore by learning about lawnmowers noises in its oeuvre ? What I do know though is that Album, released under the moniker Quorthon, is an interesting disc for any true Bathory lover. Sure this is not a great work by Bathory’ standards, and this is not “muscular” enough to appeal your typical pagan-viking metal fan. However, you’ll find here good tracks such as No More and Never Again, Oh No No (yup, just like a fuckin’ lemming about to explode – if you get that one you’re the man !), and you’ll be struck by the extreme Bathory mood of Boy, a sad, beautiful song about being a lonely boy having a hard time in school and childhood (or whatever the fuck you want ‘cause this is just my interpretation). Album is atmospheric, displaying a once-modern blend of heavy rock sometimes leaning on a droning Alice In Chains. Not a classic by all means, but one to know. Or so I think, and so you shall : this is way better than the average catshit called “rock music” we’re currently force-fed with on the radio or the TV.
Album (Black Mark Production, 1994)
01 No More and Never Again
02 Oh No No
03 Boy
04 Major Snooze
05 Too Little Much Too Late
06 Crack in My Mirror
07 Rain
08 Feather
09 Relief
10 Head Over Heels
Le Myspace de Bathory.
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