Vous vous demandez pourquoi Power Games de Jaguar est absent tant des classements des pochettes les plus laides que des meilleurs albums de la NWOBHM, alors qu'il mérite de figurer dans les deux. Vous ne vous souvenez plus du nom de cet album dont la jaquette rappelle étrangement celle de Metal Heart d'Accept (Young Blood, des suisses Killer). Vous pensez que l'album le plus brutal à être sorti du Brésil en 1986 est Morbid Visions mais vous ne connaissez pas Bloody Vengeance de Vulcano. Vous aimeriez vous remettre un peu de Morbid Saint dans les oreilles, tout frustré que vous êtes depuis que papy s'est assis sur votre vinyle pendant le réveillon de Noël 1989. Vous soutenez à vos potes crédules qu'Angel Dust n'est pas qu'un excellent album de Faith No More, mais aussi un féroce combo de thrashers allemands un peu moins crados que leurs congénères. Vous voulez savoir comment s'est occupé Schmier après son départ de Destruction et tester ce que donnait Headhunter et son sympathique Parody of Life. Votre vieil oncle de trente-cinq ans, cet impotent vieillard, vous bassine à vous répéter que rien de ce que vous écoutez ne vaut le génial Rock You to Hell de Grim Reaper. Vous savez qu'un groupe a réuni dans son line-up des membres de Raven, Satan et Skyclad mais avez oublié son nom (Blind Fury). Vous collectionnez les disques jaquette est ornée de pyramides - ne riez pas j'en connais - et seriez ravi de découvrir L.A. et Crossfire. Bref, ça va mal, so many questions comme diraient les français oubliés de Malthüs.
Alors direction Riders of Death. Ce blog est absolument fabuleux, une véritable mine d'information dédiée à tous ces vieux combos des années quatre-vingt / quatre-vingt dix, oubliés pour la plupart, inconnus au bataillon pour beaucoup et par beaucoup. Je pense avoir une solide culture metal mais je reconnais humblement que je ne connaissais pas un groupe sur deux, si ce n'est de nom. J'ai également découvert quelques jaquettes qui sont, comment dire ? L'indicible lovecratien m'empêche de les décrire, en fait. Mieux vaut se rendre compte par soi-même des horreurs que pouvaient être les artworks de Bursting Out de MP ou encore de Chopping Block Blues des thrashers US de Blood Feast ! A l'inverse, quelques autres sont la preuve, si besoin était, que le metal est aussi un art doté d'une dimension picturale certaine. Ah oui, j'oubliais le principal : chaque paragraphe est consacré à un groupe décrit de façon plus ou moins succincte, et se voit agrémenté, ô joie pour les vrais passionnés, d'un ou deux mp3 téléchargeables ou écoutables en ligne. Autant dire que le véritable intérêt de Riders of Death est ici : ce compendium permet aussi d'écouter ce que l'on lit et de vérifier qu'en effet, le solo de Breakin'Out sur We Rock The Nations de Restless est une bombe. Un bonheur, un gros travail et une superbe initiative que je salue bien bas. Seul bémol, ça rame pas mal pour l'écoute, en particulier à partir de la page générale extrêmement lourde. J'imagine que les lecteurs mp3 démarrent mieux sur les entrées individuelles. Bref, autant être patient ! Bravo Wilmersdorf.
You know what ? That damn fuckin’ thing I was talking below (a gallic, master blog dealing about NWOBHM’s many lost gems) exists no more. So… get lost !
Riders of Death (dead link).
Megadeth, j'ai grandi avec - du moins à partir de Rust In Peace - et Mustaine, j'ai bien du le placarder aux murs de ma chambre de petit headbanger une bonne cinquantaine de fois. C'est le même rituel immuable qui se joue à chaque sortie du groupe : vrai chien de Pavlov bourré de réflexes conditionnels proches des TOCs, je cours chez le revendeur le plus proche l'écume à la bouche pour en ressortir avec l'objet convoité entre mes crocs. Waf waf, cave canem. Et si l'enthousiasme s'était considérablement émoussé après le déjà vieux Youthanasia, l'excellente surprise que fut The System Has Failed (2004) me permettait d'espérer un grand cru - l'instinct ne m'a pas trompé ou en tout cas pas dans les grandes largeurs. D'abomination, il n'est certainement pas question ici malgré le titre, abstraction faite de l'artwork immonde... Certainement le pire ayant jamais orné la jaquette d'un Megadeth (car Killing Is My Business..., s'il est odieux, possède dans sa mochitude cette naïveté touchante caractérisant aussi les vieux Raven ou Sword). Ce n'est pas tant le dessin qui est en cause - après tout, pourquoi pas ce Vic revanchard et réincarné (au sens propre du terme), mais plutôt la palette de couleurs qui ruine le tout... Dommage, car l'illustration intérieure est excellente. Pour ceux qui ont été surpris de ne pas trouver la photo des membres du groupe, regardez-y à deux fois !
Dès Sleepwalker, opener classique et efficace, on sent que ce millésime sera bon. Décidément, depuis que Dave a retrouvé sa hargne, sa verve - putain les paroles ! United Abominations et Amerikhastan, pour ne citer que celles-ci, valent leur pesant de cacahuètes - et sa gouaille de titi californien mal élevé, plus rien n'a été pareil... ou plutôt, tout est redevenu (presque) comme avant. Presque, puisque le Megadeth thrash d'antan a laissé depuis belle lurette la place à un combo heavy metal racé et posé, certainement moins fou, tandis que Mustaine développait un songwriting moins frénétique et tape-à-l'œil, moins alambiqué (les breaks de folie qui caractérisaient Rust In Peace demeurent inégalables), mais plus concentré. Plus « focus », en quelque sorte. De quoi oublier de bien mauvais souvenirs, et en particulier la pénible et « riskée » période post-Crypting Writings. Mélodiquement très inspiré et faisant la part belle aux bons riffs (les soli ne m'ont pas marqué plus que ça mais en même temps je m'en suis toujours foutu comme d'une guigne), United Abominations évolue entre deux eaux et l'on pourrait le situer quelque part entre les albums Countdown to Extinction et le sous-estimé Cryptic Writings - la colère retrouvée d'un Peace Sells... en plus.
Ultra affûté aux entournures, tranchant sur les côtés, teigneux et pas poli dans tous les sens du terme, United Abominations s'écoute comme on reçoit une leçon de heavy metal et s'autorise par ci-par là quelques clins d'œil (Washington Is Next, maidenien en diable tendance Piece of Mind meets Somewhere In Time) mais aussi quelques plaisantes autocitations, chose que Mustaine a toujours adoré : le méchant groove bluesy, syncopé et acéré d'un Play For Blood évoque instantanément le 'Deth vicelard d'antan et plus particulièrement celui d'un Black Friday, tandis que Never Walk Alone... n'aurait pas fait tâche sur la face B de Countdown. Passons sur le morceau traitant des cavaliers de l'apocalypse, nous avons tous nos obsessions et celle de Mustaine aura été le fioul constant de sa créativité. Ou quand la haine émule le génie... Ignorons l'agaçante et superflue nouvelle version de À Tout Le Monde qui, si elle gagne une orthographe correcte cette fois-ci, se voit co-chantée par miss Scabbia des horribles Lacuna Coil ; enfin, notons une fin d'album très réussie comme toujours chez Megadeth.
Thématiquement, United Abominations se nourrit du MMM actuel (Merdier Mondial et Mondialisé) et permet à l'arrogant Dave de signer des textes au vitriol tendance Action Directe - le style est différent mais la démarche est très proche d'un Kreator, finalement. Pas de métaphores ici mais plutôt du gros qui tâche, cf Amerikhastan : « These are your people Lady Liberty / Pull up your dress today / Tattooed is "property of The USA / A subsidiary of Halliburton" », ambiance... Ainsi que l'explique Dave dans l'excellente et éclairante interview parue dans le dernier Terrorizer, un contexte mondial tel celui qui est le nôtre actuellement est plus qu'inspirant pour un groupe de metal : c'est le terreau des grands albums et je partage entièrement son avis. Croyez-moi, ça s'entend très fort au micro des (abomi)nations unies. C'est évident : régénéré depuis la formation de ce line-up, rajeuni et mieux produit, Megadeth, le groupe, est de retour en rang serré derrière son dictateur en chef. En bon despote éclairé, celui-ci sait mieux que quiconque ce qui est bon pour son bébé et Megadeth ne souffrira de toute façon jamais de fonctionner de façon démocratique... mais on sent bien qu'un rassemblement de talents individuels a présidé à cette réussite et que le temps des albums solo est fini. Je dirais même que le united du titre possède une signification subliminale très claire !
En conclusion, soyons réalistes, ne demandons pas l'impossible (quel plaisir de détourner ce slogan idiot) : United Abominations, s'il demeure loin du génie malade d'un Peace Sells..., d'un Rust In Peace ou même d'un Countdown to Extinction, est au demeurant un excellent cru, un véritable album de metal burné et engagé qui ne trompera pas les vrais amateurs - et c'est bien à ceux-ci qu'il s'adresse. Mustaine fut jadis le fer de lance de la campagne US Rock the Vote (c'est toujours mieux qu'un JoeyStarr qui se pique de nous donner des leçons de civisme - garde-les pour toi), eh bien aujourd'hui, je vote pour United Abominations.
I have been listening to metal for a certain time and Megadeth was really a poster-band for me, hanged all around my teenager’s room for years (even on the ceiling – yeah !!!) while also spinning on my hard-earned stereo. Unlike other big names in metal such as rival band Metallica (I just hate anything they put out from Load to St Anger included), I never let ‘em stray too far from my ears. I even believe System Has Failed is one of the finest hours of the ‘Deth – despite the fact it was intended to be a Mustaine solo effort, it is in many aspects the biological heir to Rust In Peace. So I really was expecting its successor and well, lemme tell ya I’m not disappointed by United Abominations in the slightest way. Man, after all Megadeth comes back from artistic hell and I’m not thinkin’ about Risk in here, but more about that piece of crap named World Needs A Hero. Starting with cocky Sleepwalker, things become more and more serious right to the fuckin’ end and this is rock-solid, intelligent metal we got here. Ok we’re not talkin’ about thrash anymore, but hey, Megadeth never really performed straight thrash metal in the first place (except on its first album). So what we have here is sharpened, angry heavy fuckin’ metal, topped by Dave’s gritty voice. Even though this is as melodic as Countdown or the underrated Cryptic Writings, United Abominations is way more aggressive : Megadeth has regained its legendary anger since the aforementioned, pissed-off fucker called System. I have however one complaint : why the fuck a new version of A Tout Le Monde ? First, this is not exactly a career-summit, artistically speaking. Second, we don’t need no Cristina Scabbia in Megadeth – sorry !
United Abominations (Roadrunner, 2007)
01 Sleepwalker
02 Washington Is Next !
03 Never Walk Alone...A Call To Arms
04 United Abominations
05 Gears Of War
06 Blessed Are The Dead
07 Play For Blood
08 A Tout Le Monde
09 Amerikhastan
10 You'Re Dead
11 Burnt Ice
Le site et le Myspace de Megadeth.
Nom de dieu ! On peut dire qu'ils m'ont pris par surprise. Je savais bien que quelque chose se tramait du côté du Nadir Studio, mais dans un réflexe d'autodéfense certainement destiné à m'épargner une amère déception en cas d'énième fausse rumeur, j'avais plus ou moins occulté cette information : Sadist, reformé autour de son fondateur Tommy, serait en train de plancher sur un album digne d'une résurrection attendue par des milliers de fidèles - dont votre serviteur. Fragilisé par les errements de l'album de la déroute (Lego), déjà affaibli par un Crust en demi-teinte, parfois dépassé par la droite par d'autres combos transalpins visionnaires et novateurs comme les étonnants Thee Maldoror Kollective (pour ceux qui pensent que The Kovenant fait du cyber-metal, écoutez donc New Era Viral Order), Sadist passa l'arme à gauche en 1998 et son dernier râle ne fît que peu de bruit. Une mort injuste, programmée par le groupe lui-même, incapable de retrouver l'excellence d'Above The Light et du très atmosphérique - et sublime - Tribe.
Neuf ans plus tard l'éponyme Sadist sort en catimini chez Beyond Prod, et sans vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué (je n'ai pas encore écouté l'album dans son intégralité), il semblerait que le millésime 2007 soit particulièrement goûtu. Des claviers hystériques, des riffs technodeath ou cyberthrash affûtés comme des faux, toujours cette basse ronde et bondissante qui fît les beaux jours de Tribe... Bref, Sadist, l'album, semble très réussi. Sera-t-il le véritable troisième manifeste que le groupe n'avait pas su composer, préférant alors accoucher d'un Crust dénué de cet esprit renaissance « barococo » (ici retrouvé) au profit d'un côté core, l'instrument de sa perte sur l'album suivant ? J'espère bien sûr trouver sur ce disque le traditionnel instrumental « cosmico-galactique », l'une des marques de fabrique des italiens, en espérant qu'il soit au niveau de Sadist et de From Bellatrix To Betelgeuse ! Rappelons que sur ce terrain nos velus transalpins ne craignent personne, ni Death, ni Metallica, ni les pourtant archi-doués en la matière Nocturnus.
En attendant, n'hésitons pas à visiter la page Myspace du groupe et à nous délecter non seulement d'un extrait du dernier album mais aussi et surtout des monuments que sont Sometimes They Come Back et From Bellatrix to Betelgeuse ! Un grand nom du metal extrême tendance technique (mais avec une âme, à la différence d'un Atheist par exemple qui reste très froid bien que génial) nous revient, espérons que ce retour soit bien accueilli. Cela avait si mal fini...
nota bene : rappelons que le premier nom de Sadist était Necrosadist, trahissant sa parenté - même batteur-fondateur - avec les très kukultes Necrodeath, vieux groupe de thrash italien connaissant une belle seconde carrière depuis la parution de Matter Of All Evil en 1999. Quant à Tommy, je profite de cette notule pour rappeler qu'il fut le producteur des excellents et trop méconnus Necromass.
Even though Sadist wrote two great albums (Above the Light and the mighty Tribe, which is as essential as anything by Pestilence, Cynic or Atheist as far as techno thrash-death metal is concerned), it vanished in mediocrity with followers Crust and Lego. So it is somewhat of a surprise seein’ ‘em coming back with the aptly-titled Sadist, to be released on Beyond Prod. Returning to its roots, it seems Sadist is intended to be the true ill-fated third album – which Crust was absolutely not. I hope to find in there your regular over-the-top instrumental track, a Sadist’s trademark – remember From Bellatrix To Betelgeuse ? I wish ‘em good luck.
Le site et le Myspace de Sadist.