Excellent, excellent papier que cet article « Carving A Giant » paru dans le Terrorizer de février 2014 et dans lequel s'affirme impérialement, par la plume rapporteuse de Rob Sayce, Adam Darski. Comme l'a toujours fait cet artiste complet qui a même réussi à mettre de la superbe dans un show en carton (être juré dans l'édition polack de The Voice. Nom de dieu). A l'inverse des précédents Behemoth, litanies ravageuses dénuées de toute surprise, j'attendais The Satanist au tournant, extrêmement curieux de constater comment Darski aurait forcément transfiguré son art suite à cette maladie qui ne l'aura pas tué. Mais qui et comme toute expérience de cette importance, l'aura apparemment refondu comme humain et comme artiste, sans pourtant rien atteindre de sa substantifique moelle (désolé d'être de mauvais goût, mais au delà d'être, quelque part, une assertion de pure vérité, c'était trop tentant). Darski brûle d'une force intérieure gigantesque et fait partie de ces créateurs qui ne façonnent pas que leur art, mais aussi leur propre pâte humaine en la conformant à une volonté d’airain guidée par une réelle Vision (« you cannot find harmony by castrating the dark part of your nature [...]. It made sense to come to terms with it »).
Pour la musique composant ce nouvel album, je ne la commenterai pas plus avant mais mes espérances ont été en partie exaucées. Je ne suis plus vraiment Behemoth depuis cette enfilade de blockbusters « nuclear-blastisés » bâtis sur les éternels mêmes éléments : prouesses de brutalité instrumentale, voix très en avant clouée sur le reste comme le christ sur la sainte-croix quitte à l'étouffer (le reste), et mélodies abusant de cette gamme orientale qui a fini par devenir un trademark éculé de Nergal (trademark ici absent). Très black metal dans l'esprit, presque watainisé par moment, The Satanist est une oeuvre écrite en lettres de sang comme d'autres l'ont été avant (De Mysteriis Dom Sathanas évidemment, dont on trouvera ici les échos des sinistres arpèges plus qu'à son tour). Un disque qui parvient à casser le moule évoqué précédemment en accomplissant l'alliage de l'éternelle dualité du metal extrême ; la brutalité et l'intellectualisme. Très comparable, ici, à l'inné et à l'acquis dont il faut parfois savoir se départir (« I used to overthink everything [...]. With creative process it's better to limit the intellectual elements so your inner voice can speak through your art »). L'interview est à lire dans Terrorizer #245, février 2014. Le titre de la notule est un hommage à Robh Ruppel, mais pas que.
The Satanist is a monster of a record. Less predictable, less self-indulgent, it even gets rid of these famous oriental-tinged melodies in favour of an ominous, very black metal feeling, unheard from Behemoth since... man, I don't even remember since when. Also, this seems to be part of kind of a personal redefinition for Nergal, but I won't dwell to much in here. Find a great, in-depth interview in its entirety in Terrorizer #245.