Qu’on le veuille ou non le metal, musique populaire au sens premier du terme, est fortement marqué par, sinon teinté de christianisme – un fait avéré à chaque Noël. Il suffit de constater année après année les conneries d’initiatives genre « Rob Halford Chante Le Père Noël » (cette année je crois que c’est Udo qui s’y colle), ou de remarquer dans les bacs le énième album du Trans-Siberian Orchestra concurrençant Jack Lantier sur ses terres. J’avais moi-même pensé à mettre à l’occasion de chaque dimanche de l’Avent une notule anecdotique relative à cette célébration – en commençant par cette interview nostalgique du Priest narrant comment le groupe, dans ses débuts fauchés, avait arrêté son tour-bus minable en pleine autoroute pour aller couper un sapin aperçu derrière la bande d’arrêt d’urgence, tout miteux et grisé par les dépôts de gaz d’échappement. Cet arbre une fois décoré – on ne sait comment - avait permis aux musiciens de se réchauffer un peu le cœur (toujours utile, à la veille de conquérir le monde). Mais bref, je n’ai pas eu le temps de faire ces quatre articles et on se contentera donc d’un petit récapitulatif d’une autrement triste année (Dio, Steele, Palomäki…).
Artistiquement et selon votre serviteur 2010 a été écrasé par deux albums ayant explosé à vue toute concurrence. Triptykon d’abord ; Eparistera Daimones couronnant un come back (Tom G. Fischer) comme on en a peu vu depuis celui de De Gaulle en cinquante-huit. Plus que la survivance d’un Celtic Frost, Tritptykon est avant tout la troisième incarnation de Hellhammer et le capitaine de ce corbillard sonique prouve que tout le pouvoir créateur de ses précédents groupes lui appartenait – à lui seul. En revanche je suis beaucoup plus circonspect sur l’EP « de compagnonnage » paru récemment et espère que cela ne deviendra pas un gimmick commercial puisqu’une telle sortie était déjà prévue pour compléter (sic) Monotheist. La seconde sortie de l’année, c’est bien sûr l’extraordinaire Lawless Darkness de Watain, où comment ouvrager un black metal hautement esthétisant sans lui concéder cette odeur d’humus de cimetière, ni la laideur contrefaite originale de cette musique – un paradoxe donc comme l’est tout grand album de black metal. Et quelle violence mes aïeux ! Violence dont la bonne production n’est pas la seule responsable (cache-misère trop fréquent), non, ce sont bien les compositions qui « élèvent » Watain à ce nouveau degré d’extrémisme.
Voilà pour 2010 – vous noterez l’implémentation sur cette nouvelle formule d’un lecteur de musique qui devrait, à l’heure où j’écris, fonctionner un peu mieux que l’estomac de Bret Michaels.
Wow, is 2010 already gone ? Almost it seems – and what a short year it was, wasn’t it ? It was also a sad one, punctuated by multiple “departures from the mortal”, as Marduk would put it. Ah, let’s get away with it – spirit of the dead outlives memories of the mortal. Artistically speaking 2010 will be remembered, that’s for sure, as Triptykon and Watain both have released critically acclaimed, astonishing works of fury and hell in Eparistera Daimones and Lawless Darkness : occult and heavy as fuck will be my last comment on these. Ya have to read French for more ! Bye bye, so long.