L'autre jour, alors que j'étais en mode easy sur la terrasse en train de siroter une mousse avec deux compères mélomanes (et pas mélanome, on n'est pas resté assez longtemps sous le soleil de Satan pour ça), le sujet est arrivé sur le tapis sans crier gare. Un sujet dont l'importance capitale n'échappera à personne, reléguant loin derrière les infirmières lesbiennes ou libyennes, je ne sais plus, et encore plus loin notre cher Tour de France dont les participants semblent prendre plus à cœur que jamais le célèbre adage never stop the madness. Voire même directement dans le cœur, d'ailleurs ! Parait que c'est encore plus efficace, cf Pulp Fiction.
Bref, à l'ordre du jour, la période « Tucker » de Morbid Angel. Et quelle période. Du coup, je me suis récité l'alphabet et ai donc ressorti les albums G et H, ne possédant pas - à tort - le millésime F. Histoire de réécouter tout ça au lieu de tourner inlassablement sur les quatre premiers. Et même si je le savais, fichtre, que ces deux skeuds sont terribles ! Gateways To Annihilation, de loin le plus traditionnel des deux, est finalement une suite logique à Covenant (d'autant plus si l'on prend en considération la fin de cet album mythique), après l'intermède quasi expérimental de Domination. Puissant, rampant, exhalant une sourde atmosphère tantôt cryptique tantôt céleste, parcouru par les spasmes rythmiques de Trey Azagthoth - ceux-là mêmes qui insufflent une vie au combo là où tant de groupes de death demeurent aussi froids qu'un cénotaphe sous la lune de janvier -, Gateways To Annihilation est clairement l'un des sommets créatifs et artistiques de notre disciple de Van Halen. Heretic demeure quant à lui unique, longue coulée magmatique convoyée par des guitares sans attaque, lui conférant cet aspect liquide et organique au point que l'on entend presque respirer le monstre. Paradoxalement abrupt (car peu d'aspérités auxquelles se raccrocher), Heretic porte finalement bien son nom et participe totalement de cette distinction qu'a toujours opéré Morbid Angel entre lui-même et le reste de la scène death metal américaine. D'un côté il y a des groupes de death, de l'autre il y a Morbid Angel.
En un mot comme en cent, Steve Tucker n'a pas à rougir de sa prestation et a su rentrer parfaitement dans des rangers certes bien cirées et bien rangées (à droite sous l'évier, certainement à côté des T-shirts Sailor Moon), mais pas faciles à enfiler après Vincent parti chez les torticouilles. Le genre de situation où il faut d'abord faire pour prouver ensuite que c'était possible ! Cette intéressante période est terminée : après quelques années discoflash (sic) passées en compagnie de sa bombe de femme (Genitorturers), David Vincent est désormais de retour. Les a-t-il vus, cette fois-ci ? Je ne sais pas, mais deux choses sont sûres : le titre de la prochaine évocation débutera par un I, et elle sera mienne dès sa sortie. Une petite pensée pour mon voisin qui jardine paisiblement à quelques mètres de moi et qui vient de se taper deux fois d'affilée l'intégralité de Gateways To Annihilation. Ou l'irruption du Dyonisiaque dans l'Apollinien, quoi !
Hearing someone reciting the alphabet always makes me think about Morbid Angel, undisputable king of all kings as far as “spiritual” telluric death metal is concerned. I totally worship Ab, Al, B, C and D (E being a formidable live captation) but I have to say that I also dig the Tucker period. It is a funny and interesting thing to compare G and H, as the former is a rock-solid, heavier-than-thou motherfucker, while the latter is an almost liquid beast splattered all over with watery, fretless guitar lines – fuck, you can hear this carnal, lovecraftian beat pulsing under the music. Filling in for David Vincent is not an easy task but hey, didn’t Tucker pull it off wonderfully ? Morbid Angel remains to this day a unique death metal act and, undoubtedly, my absolute favourite one when it comes to that corner of music. Extreme, valid art performed by extreme artists.
Le site et le Myspace de Morbid Angel.
...et toujours :
Morbid Angel : un bon coup de pied « occulte »
Bref, à l'ordre du jour, la période « Tucker » de Morbid Angel. Et quelle période. Du coup, je me suis récité l'alphabet et ai donc ressorti les albums G et H, ne possédant pas - à tort - le millésime F. Histoire de réécouter tout ça au lieu de tourner inlassablement sur les quatre premiers. Et même si je le savais, fichtre, que ces deux skeuds sont terribles ! Gateways To Annihilation, de loin le plus traditionnel des deux, est finalement une suite logique à Covenant (d'autant plus si l'on prend en considération la fin de cet album mythique), après l'intermède quasi expérimental de Domination. Puissant, rampant, exhalant une sourde atmosphère tantôt cryptique tantôt céleste, parcouru par les spasmes rythmiques de Trey Azagthoth - ceux-là mêmes qui insufflent une vie au combo là où tant de groupes de death demeurent aussi froids qu'un cénotaphe sous la lune de janvier -, Gateways To Annihilation est clairement l'un des sommets créatifs et artistiques de notre disciple de Van Halen. Heretic demeure quant à lui unique, longue coulée magmatique convoyée par des guitares sans attaque, lui conférant cet aspect liquide et organique au point que l'on entend presque respirer le monstre. Paradoxalement abrupt (car peu d'aspérités auxquelles se raccrocher), Heretic porte finalement bien son nom et participe totalement de cette distinction qu'a toujours opéré Morbid Angel entre lui-même et le reste de la scène death metal américaine. D'un côté il y a des groupes de death, de l'autre il y a Morbid Angel.
En un mot comme en cent, Steve Tucker n'a pas à rougir de sa prestation et a su rentrer parfaitement dans des rangers certes bien cirées et bien rangées (à droite sous l'évier, certainement à côté des T-shirts Sailor Moon), mais pas faciles à enfiler après Vincent parti chez les torticouilles. Le genre de situation où il faut d'abord faire pour prouver ensuite que c'était possible ! Cette intéressante période est terminée : après quelques années discoflash (sic) passées en compagnie de sa bombe de femme (Genitorturers), David Vincent est désormais de retour. Les a-t-il vus, cette fois-ci ? Je ne sais pas, mais deux choses sont sûres : le titre de la prochaine évocation débutera par un I, et elle sera mienne dès sa sortie. Une petite pensée pour mon voisin qui jardine paisiblement à quelques mètres de moi et qui vient de se taper deux fois d'affilée l'intégralité de Gateways To Annihilation. Ou l'irruption du Dyonisiaque dans l'Apollinien, quoi !
Hearing someone reciting the alphabet always makes me think about Morbid Angel, undisputable king of all kings as far as “spiritual” telluric death metal is concerned. I totally worship Ab, Al, B, C and D (E being a formidable live captation) but I have to say that I also dig the Tucker period. It is a funny and interesting thing to compare G and H, as the former is a rock-solid, heavier-than-thou motherfucker, while the latter is an almost liquid beast splattered all over with watery, fretless guitar lines – fuck, you can hear this carnal, lovecraftian beat pulsing under the music. Filling in for David Vincent is not an easy task but hey, didn’t Tucker pull it off wonderfully ? Morbid Angel remains to this day a unique death metal act and, undoubtedly, my absolute favourite one when it comes to that corner of music. Extreme, valid art performed by extreme artists.
Le site et le Myspace de Morbid Angel.
...et toujours :
Morbid Angel : un bon coup de pied « occulte »